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Chroniques d'AutreMonde :: Autremonde :: Le LancovitLe Lancovit :: TraviaTraviaPartagez
 

 Dolores {Haru}

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Calista Manticore


Calista Manticore

Age du personnage : 16 ans

Couleur de magie : Argenté
Niveau de magie :
  • Moyen
Niveau de combat :
  • Plutôt élevé


Métier : Apprentie Voleuse Patentée Lancovienne, pleureuse professionnelle & malchanceuse éternelle
Résidence : Un appartement à Travia, &, occasionnellement, un autre à Tingapour
Dans le sac : Des poignards tranchants, des fioles diverses, des crayons de couleurs mal taillés, un stylo qui ne marche plus, une boule de cristal plutôt récente, une carte d'AutreMonde, des épingles, des mouchoirs, des bouts de papier qui trainent, des outils de Voleuse, un bloc-note, des élastiques, des barrettes, des bonbons à la menthe, des chewing-gums et des Kidikois. Oui, mon sac, c'est un peu la caverne d'Ali Baba.

Affinités : . . . Haru ? Haru, t'es là, c'est bien toi ?
Tu me laisseras pas, hein, tu partiras pas ?
Dis-moi que tu m'abandonneras pas.

MessageSujet: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeJeu 2 Mai 2013 - 15:30



Dolores {Haru}





« Vole, petit corbeau, vole, va-t-en semer les graines de la mort sur le sol. »


Je suis un bateau, je suis un radeau, je suis une barque voguant sur l'eau. Lasse & fragile, je me laisse porter par cette mer déchaînée, attendant pour me faire emporter par une vague ayant déferlé sur cet océan enragé. Je suis un bateau, je suis un navire en plein naufrage, pour qui l'idée de rejoindre le rivage n'est plus qu'un lointain & fumeux mirage. Je voudrais me faire engloutir par cette entité enflammée, attisée par un mépris mérité, disparaître dans ces profondeurs abyssales pour ne plus être qu'un pantin désarticulé, dénué de regrets et de pensées. Je voudrais sombrer consumée par des flammes brûlantes qui m'arracheraient enfin à cette torture démente, je voudrais succomber à une mort douloureuse et lente, pour ne plus les voir agonisantes. Tuez-moi ! Je veux quitter cette terre désolée ! Je veux quitter ce monde sans foi ni loi ! Je veux que cela soit à mon tour d'expirer ! Je voudrais crier mon désespoir dans un adieu déchirant à la terre entière, et en même temps je voudrais emporter dans ma tombe mes sombres mystères. Oh, tuez-moi ! Je ne puis plus supporter une seconde de plus ce monde où le trépas est roi.

La douleur flue et reflue, telle une lente marée de souffrances. Tantôt elle est sourde et lancinante, engourdissant son corps d'un brasier la dévorant à petit feu; tantôt c'est une torture sans fin, un scalpel froid et tranchant la déchirant en deux. Comparées à ce supplice sans pitié, insurmontable, les douces flammes embrasant son être en seraient presque désirables. Mais c'est une transition perpétuelle, un cycle continuel, une variation sempiternelle, la laissant découvrir une gamme de souffrances variées, aux nuances subtiles et illimitées. Pas un instant, ses tourments ne cessent : les longues et mornes secondes continuent à s'écouler avec paresse; le temps, indifférent, presque méprisant, continue son chemin monotone, étranger aux peines humaines. Personne ne daignera exaucer ses prières; et elle reste là, immobile, à supporter sans un bruit son calvaire. L'oreiller est baigné de larmes; les draps, de sang. Entreposée dans ces tissus blancs striés de rouge, enfermée dans son imperturbable mutisme et son inertie, elle est semblable à un vieux jouet cassé, une poupée de chiffon jetée d'un lancer désinvolte par un enfant qui se serait lassé, reléguant ce jeu ayant fait son temps dans un vieux placard oublié, lui préférant un autre plus récent.

Elle n'a plus la force. Étendue dans son petit lit, elle ne bouge pas; pas un souffle, pas un pleur, pas un tremblement, pas même l'esquisse d'un sanglot étouffé, rien, juste l'immobilité et le silence qui s'étirent à perte de vue. Et puis soudain, sur un coup de tête, une brusque impulsion, l'idée à peine germée dans son esprit, elle est debout. Et elle sort dans Travia; elle marche droit, comme détachée de son corps, flottant impérialement au-dessus de tout, de sa propre détresse, de ses violents tourments, de son profond chagrin, qui la laisse creuse, un trou béant à la place du cœur. Ses yeux sont vides, dénués de tout sentiment, de toute lueur humaine, de cet éclat bienveillant qui les habitait autrefois. On dirait une folle, une sauvage échappée des bois, avec les plaies qui lui parcourent le corps, les bleus, les feuilles mortes et les brindilles qui s'échappent gaiement de ses cheveux, poisseux et maculés de sang. C'est un petit soldat amoché qui déambule, chancelant, dans les ruelles sombres de Travia, suivant une ligne indéfinie. Le regard perdu au loin, elle contemple ses sosies, qui brillent intensément dans la nuit noire. Tadix et Madix règnent dans l'ombre, souveraines silencieuses de cette nuit sans étoiles, sans espoir, pâles reines perdues dans leur monde vide et noir. Elle aussi, elle est la monarque absolue de l'obscurité; elle aussi, elle n'est pas assez sotte pour continuer d'espérer; elle aussi, elle est perdue, abandonnée, après que tous ses proches soient tombés. Mais les jumelles sont deux pour se soutenir dans cette cruelle épreuve; la jeune fille est seule, définitivement seule dans les ténèbres qui peuplent sa vie. Son corps est parcouru de frissonnements. Ses épaules et ses bras sont dénudés : elle a froid; elle a toujours froid. Sa vie est un désert de neige et d'isolement, une étendue blanche et vide, un royaume de glace et de solitude. Toute chaleur humaine l'a déserté; pas de bras dans lesquels se lover, pas de sourire affectueux pour se réchauffer, pas une personne contre laquelle se blottir.

Un éclair blanc, fulgurant. Une vision, des sons confus, un brouhaha. Du blanc, du blanc partout, un blanc éclatant, aveuglant, obsédant. Le rouge, le rouge qui coule sur les dalles blanches et glacées... La tête qui tourne, des visages flous, rassurants, concentrés, choqués. Toute une ruche, une fourmilière qui s'affairent autour de l'Impératrice et d'elle. Des cris de panique, de surprise, d'inquiétude. Des chuchotements, des murmures qui s'infiltrent, parviennent jusqu'à ses oreilles bourdonnantes. Les bleus violacés sur sa peau blanche, presque translucide. Des bras qui la secouent doucement, un ton doucereux et mielleux, des questions sans réponses. Des bras qui l'empoignent fermement. Le cri d'une bête à l'agonie, entrecoupé de sanglots, une négation sans fin, un refus devant la vérité, une protestation face à la mort. Son cri.

Elle revient à elle-même, haletante. Elle ne tient plus debout, cherche la pierre du bout des doigts, agrippe le mur, le gratte de ses ongles sales. Elle étouffe sous le ciel, cette voûte sombre pareille à un aplat noir, qui l'entoure, l'enferme, l'enserre. Essoufflée, palpitante, tremblante, elle se laisse tomber contre le mur et se roule en position fœtale, se coupant du reste du monde. Des bruits de pas; quelqu'un approche.
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Haru Earstay


Haru Earstay

Age du personnage : 17 ans

Familier : Wint. . .
Couleur de magie : Rouge bordeaux terne
Niveau de magie :
  • Plutôt élevé
Niveau de combat :
  • Moyen


Métier : Âme érrante.
Résidence : Enfermé dans un hotel parisiens.
Dans le sac : Tiens, j'ai perdu mes sucette ;_; Des chose qui font voir des trucs bizarre, une demi-douzaine de bouteille, une boule de cristal, un couteau, des allumettes, des clopes, un briquet, de la monnaie terrienne, mais plus un crédit-mut, une photo de Lice cachée dans mon portefeuille.

Affinités : avatar (c) lollipops

lice - love you
autumn - miss you
cally - care for you
albane - protect you
candice - fuck you
drugs, smoke, alcohol - addicted to you

MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeLun 27 Mai 2013 - 1:56

 
~a g o n y


Si étrange si étrange. Tout me semble si étrange. un frisson me parcourt, une angoisse me titille. J'ai peur. Peur de renouer. Peur d'affronter. sur ma cuisse, mes doigts tapotent nerveusement, anxieusement, grattant frénétiquement la surface rêche du jean noir recouvrant mes maigres jambes affaiblies par les centaines de clopes fumées en un si court laps de temps. J’appréhende le moment où les portes s'ouvriront. Ou la magie reviendra hanter mes jours, dévorer mes quotidiens. Où la trop éclatante lumière des fantaisies d'Autremonde viendra éclairer mon être si sale pour me montrer encore a quel point je ne fais pas le poids. HOME? Je ne crois pas non. Du moins, plus maintenant. Mais il fallait que j'y revienne. Avais-je seulement le choix? Lice me l'avait fait comprendre. On ne peut pas fuir la réalité toute sa vie. On ne peut pas se cacher le visage toute sa vie. Il y a un jour, il faut trouver la force d'écarter ses doigts de ses yeux, et affronter, quitte a subir, quitte a souffrir. On appelle ça grandir apparemment.

Enfin, les immenses portes bariolées de la Porte de Transfert s'ouvrent doucement. L'angoisse devient fulgurante, saisit mon cœur, accélère le pauvres organes qui panique, bloquant ma respiration soudain. J'ai peur putain. Peur de faire un pas de plus. Tout ce monde est trop pour moi. Trop compliqué, trop fantaisiste. J'ai peur. Peur de cette lumière comme un vampire craint le soleil. La voix chantante de la Tatris annonce de nouveaux la destination que nous venons d'atteindre, comme pour m'inviter a sortir, manière plus distinguée que de me demander de dégager rapidement. Un pas. Un second. Chaque mètre franchis est un liens se reconstruisant entre le moi présent et passé. Ces voûtes, ces couloir, ses frises, m'ont ils un jour été familiers? Je ne peux le croire.

Les paysages sur les murs dansent sur mon passage, le Château Vivant manifeste sa joie de revoir l'un des Premiers sorcelier qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Pouvait il le voir lui, a quel point j’étais mal a l'aise ? Pouvait il seulement comprendre cette étrange impression qui se propageait dans mon être en ce moment même ? Sûrement pas, ou alors il simulait l'ignorance, vu comment les joyeuses peintures ondulaient toujours au rythme de mes pas, contrastant avec le pauvre être sombres que j’étais, entouré de son manteau de nuit, voile opaque le protégeant des folies Autremondiennes. Silencieusement, sans un regard, sans lui accorder un instant, je m'échappe du Château qui tente de me retenir en son sein, m'échappe de son étreinte étouffante qui m'oppresse. L'angoisse grandit, se déverse dans mes muscles. Mes nerfs sont tendus a en craquer, mes yeux furètent dans chaque coins s'aventurent dans chaque ruelles de peur d 'y voir sortir une créature monstrueuse dont j'aurais oublié l'existence. De temps a autres, un tapis volant égaré frôle ma tête, m'arrachant un sursaut de surprise ainsi qu'une poussée d’adrénaline se mêlant a l'anxiété en un curieux mélange. Et je continue cette marche sans but, cette marche lente redoutant son avènement, retardant celui-ci en allongeant ses pas.

Les longs doigts frêles viennent remonter l’étoffe jusqu’à mon nez, de manière a ce que mon visage puisse s'y réfugier aussi bien pour se protéger du froid qui mordait mes joues cette nuit de printemps glacé que pour me faire oublier l'étrange monde où je me trouve. A l’intérieur de l’épais cocon de coton, il fait si chaud, chaleur contrastant avec la fraîcheur de la brise soulevant mes cheveux. Et cette chaleur me rappelle Lice, nos baisers, nos caresses, nos étreinte brûlante qui réveillait mon être anesthésier par tant de substances. Je ferme les yeux, ferme mes sens, et me replonge dans ces doux souvenir, mes lèvres s'étire en un discret sourire heureusement caché par le col du pull que je porte. J'ai l'impression de sentir son souffle sur ma nuque, ses mains sur mon torse, et toutes ces sensations faisant depuis lors vibrer tout mon corps. Je sens ses cheveux mêlés au miens, en un ballet de mèches noires, je sens sa peau contre la mienne si fraîche et si chaude a la fois. Je frissonne. Addiction. Elle était mon addiction. Ne puis-je donc point vivre sans être dépendant ?

Une plainte s'élève dans le noir, s'approprie le silence. Une plainte dans le noir, déchirante vibrante, déchirant le voile opaque de la nuit pour le repeindre de son désespoir. Une plainte si emplie de sens, si emplie de douleur me vrille les tympans, malgré qu'elle soit si douce. Une plainte qui coule, une plainte qui ruisselle. Une plainte d'agonie.

Mes pas se stoppent, mon cœur se serre. La plainte perdurent dans l'obscurité, entrecoupée par de silencieux sanglots, faillissant, faiblissant, s'éternisant comme si elle refusait de s'achever. Un regard, un instant accordé a la pauvre créature dont la vie semble avoir faussé compagnie. Elle se rattrape, dérape, manque de s'affaler. Mais elle refuse, lutte, résiste contre la fatigue et la douleur qui lui fauche les jambes. Ses cheveux, poisseux, empourprés par le sang séché, emmêlés, strie son visage. Ses joues trempés, humidifiés par les épaisses larmes, ruisselant incessamment sur sa peau pâle. Ses yeux mi-clos, fatigués, fixés sur les dalles pour tenter de retrouver l'équilibre. Ce corps chétif, fatigué, refusant de céder à la faiblesse. Peu importe la douleur. Peu importe le prix.

Ses jambes faillissent. J'hésite un instant, mais elle est déjà sur le sol glace, humidifié par la rosée qui se déposait sur les pierre la nuit durant. Elle se recroqueville, se protège, pleure pourtant toujours, sans que rien ne puisse l'en empêcher. Seconde hésitation, je m'approche pourtant, avec précautions.  
Je m'accroupis a coté d'elle, a coté du pauvre petit animal blessé, apeuré par les souffrance que la vie lui a infligé. Avec une délicatesse que je ne me connaissait pas, je replace une mèche de ses cheveux abîmés derrière ses oreilles, et pose maladroitement ma main sur sa tête ébouriffée, espérant que le contact avec ma large paume suffirait a apaiser ne serait que légèrement sa douleur. Un sourire qui se voulait rassurant étira mes lèvres. Puis d'une voix douce, tendre, je m'adresse a elle, comme on s'adresse a un petit chat :

« Il y a de meilleurs endroits pour dormir que sur le sol tu sais. »






made by pandora.----






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Résidence : Un appartement à Travia, &, occasionnellement, un autre à Tingapour
Dans le sac : Des poignards tranchants, des fioles diverses, des crayons de couleurs mal taillés, un stylo qui ne marche plus, une boule de cristal plutôt récente, une carte d'AutreMonde, des épingles, des mouchoirs, des bouts de papier qui trainent, des outils de Voleuse, un bloc-note, des élastiques, des barrettes, des bonbons à la menthe, des chewing-gums et des Kidikois. Oui, mon sac, c'est un peu la caverne d'Ali Baba.

Affinités : . . . Haru ? Haru, t'es là, c'est bien toi ?
Tu me laisseras pas, hein, tu partiras pas ?
Dis-moi que tu m'abandonneras pas.

MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeLun 17 Juin 2013 - 17:07


Come Away To The Water (Originally by Maroon 5) - The Line Walkers



« Fane, petite fleur, fane, dépéris pour cesser ta prophétie profane. »


Les pas se taisent. Un dernier écho, et tout retombe dans le calme. Le silence reprend ses droits, redevient le maître incontesté de cette nuit noire, se dressant de toute sa suprématie dans les ténèbres, enfermant la jeune fille sous la coupe de la solitude. Le tyrannique monarque souhaite se distraire; il intensifie la peine de sa pathétique captive en lui infligeant la torture psychologique; les ténèbres, ses aimables complices, semblent lui susurrer à l'oreille d'insidieuses paroles. Ma pauvre fille, es-tu assez défaillante pour inventer une présence irréelle, imaginer un être illusoire, deviner des pas chimériques dans le secret de la nuit ? Stupides élucubrations, fantaisies d'une petite sotte; tu devrais le savoir, pourtant. Il n'y a pas et n'y aura jamais plus personne. Et les phrases tourbillonnent, emportées par la brise, et les railleries parviennent à ses oreilles, se cognent et rebondissent sans fin dans son esprit tourmenté, et son cœur saigne, saigne, saigne. Elle voudrait échapper à son passé, mais elle est là. Esclave des chaînes imaginaires qui lui scient les poignets et la ramènent constamment à ce qu'elle considère comme ses fautes. Retenue dans une cage invisible tissée par ses remords, se heurtant sans cesse aux souvenirs des obstacles que la vie a cruellement placés devant elle. Entravée derrière les barreaux de fumée que seul son esprit malade a érigé, et pas un quelconque souverain despotique.


Et pourtant. Et pourtant elle fait mentir le silence, la nuit, les ténèbres, le temps, la mort, son esprit. Et les ombres mesquines qui dansaient dans la pénombre de la ruelle en se jouant de la jeune fille s'évanouissent une à une. Car les pas reprennent. Les pas battent le pavé humide; les pas se rapprochent, et leur rythme régulier monte dans un crescendo retentissant. Il n'y a plus que ça, que ces pas qui comblent le silence, remplissent le vide. Elle croyait à un rêve, une hallucination, un mirage, mais c'est un être de chair et de sang qui s'avance et sort des brumes de la nuit. Un être, une créature, un individu fait de tissus humains, de milliers de cellules entrelacées, blotties les unes contre les autres et fourmillantes de vie. Un être vivant. Vivant. . . Plus pour longtemps s'il reste trop près de la jeune faucheuse, qui embrochera son cœur par accident, et aussi facilement que les autres. Elle a peur pour cet inconnu, ce fou dépourvu de raison qui a l'inconscience de s'approcher; alors, elle tremble intérieurement, elle tremble secrètement. Elle n'ose pas lever ses yeux; elle craint que dès lors que son regard se sera posé sur son corps, il se réduira en poussière instantanément, et les cendres se promèneront au vent. Elle n'ose pas lever la main pour tâter la chair; elle craint que sa peau ne s'effrite au contact de sa petite main souillée de sang, et qu'elle ne doive ajouter un cadavre de plus à son macabre compteur. Elle n'ose pas parler; elle a peur que l'écho de sa voix ne l'abatte comme un vulgaire château de cartes est renversé par une brise légère.


Elle ne le regarde toujours pas, mais elle sent le corps juste à côté, ce corps qui la surplombe de sa hauteur et qui projette son ombre sur elle. Elle sent la chaleur qui en émane, et qui commence à la gagner peu à peu, comme les premiers rayons d'un soleil timide, et son ombre apparaît comme accueillante et protectrice, l'enveloppant d'un cocon chaud et duveteux. Elle entend le léger craquement de ses genoux quand il s'accroupit et vient plus près, encore plus près, la réchauffant encore un peu plus à mesure qu'il brise l'espace qui les sépare. Et d'un coup, brusquement, sans prévenir, il commet l'irréparable, l'acte interdit, le sacrilège ultime, de la folie pure. Il la touche; ses longs doigts fins effleurent ses cheveux miel et sang, et viennent remettre remettre à leur place les plus rebelles et impétueux de ses cheveux rayés de rouge. Son geste se suspend dans le vide, juste le temps d'une brève hésitation; elle retient son souffle, tandis que l'inquiétude et la culpabilité tentent de reprendre du terrain sur son petit cœur craintif; s'est-il brûlé à son contact, le chérubin ? Mais encore une fois son protecteur fait mentir les pensées noires qui l'assaillent sans cesse en chœur, en posant timidement, et avec une infinie douceur, sa paume sur sa tête. Et la paranoïa et ses amies abandonnent, obligées de se déloger pour un temps de la proie facile qu'est l'esprit de la demoiselle, dépitées, et pestant contre son défenseur. Cally voudrait que ce moment dure pour toujours, se conjugue à l'infini, que le contact de sa main contre son crâne perdure pour l'éternité, que la chaleur d'un corps bien vivant jamais ne cesse, qu'il soit condamné à rester avec elle à perpétuité. Mais la perfection de cet instant volé à la mort et à la douleur vole en éclats quand son bienfaiteur vient troubler le silence en prenant la parole.

« Il y a de meilleurs endroits pour dormir que sur le sol tu sais. »

Sa voix est apaisante, elle aussi. C'est réconfortant, c'est doux, c'est moelleux, c'est une tasse de chocolat chaud fumant, c'est de la soie, c'est du miel doré coulant, c'est un nuage cotonneux, duveteux, c'est une berceuse délicatement susurrée au creux de l'oreille, c'est une fin d'après-midi de Plucho, quand le soleil est sur le point d'embraser le ciel, qu'il se pare de tons ocre, que l'air est rempli de douceur, d'une pincée de nostalgie et de mystère, et que tout n'est que quiétude et tiédeur. Il ne parle pas plus haut qu'un murmure, et avec une infinie douceur, comme à un petit animal blessé, ou qui risquerait de s'enfuir au moindre bruit trop haut placé, au moindre geste trop brusque. Mais c'est elle qui risque de te blesser, petit ange, l'as-tu oublié ? Pourtant, tu as vu sa peau couverte de sang. Et, malgré sa promesse de s'éloigner des vivants pour ne pas qu'ils rejoignent les morts, c'est vital pour elle de te répondre, elle ne pourra pas faire autrement. Alors, les mots trop longtemps opprimés s'évadent de son cœur serré; ils continuent leur ascension en escaladant avec difficulté sa gorge nouée, râpeuse, rugueuse, et finissent dans sa bouche totalement desséchée d'où ils sortent tout petits tout rabougris, tout fatigués tout éreintés, tout brisés tout fragilisés.

« Peut être. Mais le sol c'est bien aussi, le sol c'est dur, c'est là, ça t'empêche de tomber... Du moins, physiquement. »

Mais il lui faut plus, plus que sa chaleur, que sa voix. Plus, plus, plus, elle est avide de vie, et ce besoin impérieux supplante totalement ses craintes de le voir s'envoler. Alors, lentement, elle se dégage, et elle se retourne pour le dévorer de ses yeux voraces. Elle mange son visage, les traits fins et délicats, la peau pareille à la sienne, d'un blanc cadavérique; qu'as-tu vécu, qu'as-tu fait, pour  avoir la peau marquée comme la princesse des infortunés ? Et finalement, es-tu bien là, es-tu bien vivant, la flamme de la volonté brûle-t-elle ardemment, où t'éteins-tu lentement au contact de la pestiférée ? Elle ne peut le croire, elle ne veut le croire, non, tu es bien vivant et tu le resteras. Elle croque ses yeux d'or liquide, le miel et les sucreries relevés d'une pointe d'acidité, d'amertume, les douceurs de l'enfance et la douleur d'y penser; mais qu'as-tu vécu, qu'as-tu fait, pour avoir la même lueur triste animant ton regard, pour avoir cette image brisée se dévoilant lentement pour celui qui sait voir derrière celle qui sourit ? Enfin son regard engloutit sa couronne de cheveux désordonnés noir de jais, suie, cendre, mort. Comme un vol de corbeau qui y aurait laissé des plumes en désordre, dans la panique et l'urgence. Mais, qu'as-tu vécu, qu'as-tu fait, pour avoir les cheveux plus sombres que les ténèbres et l'enfer ?

Et il lui faut toujours plus. Elle a besoin. Il lui faut mettre un nom sur son visage.

« C'est quoi ton nom ? »
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MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeMer 2 Oct 2013 - 19:23



sweet sweet a g o n y~

CALLY & HARU.

Breathe me~ Sa voix parait écorchée à mes oreilles, brisée, en des milliers de particules qui s’échappent de ses lèvres sèche de n'avoir esquissé mots depuis trop longtemps. Sa gorge est à sang, à l'agonie, pour n'avoir délivré que des plaintes et des hurlements. Pourtant sa voix se tient, se porte jusqu’à moi, se veut mélodieuse et chante dans l'obscurité pour faire taire le silence, ce soupir qui s'immisce entre les notes rêches de sa voix faible qui perdure. Et encore et encore, les notes déambulent, et encore et encore elles luttent contre la faiblesse, contre l'amertume qui les serre. Des mots si pleins de sens, une mélodie ambiguë qui pourtant réussi a se faire entendre par cet autre cœur face au leur. Car pour comprendre, il faut avoir eu mal. Il faut avoir eu si mal qu'on en ai eut envie de crever. Si mal qu'on en eu envie de tout effacer, pour que les paroles et les souvenirs cessent de nous étrangler. Si mal qu'on ne sait plus que chuter, et que tout ce que l'on peut encore espérer c'est quelque chose a laquelle s'accrocher. Quelque chose qui est là. Qui est là pour nous empêcher de sombrer. Encore.

Un faible sourire étire mes lèvres pales. Ce petit sourire attendri que je n'aurais jamais cru avoir. Un sourire presque imperceptible mais pourtant bien présent. Et qui l'éclaire elle qui s'empoisonne dans son ombre, qui éclaire ses trait creusés, illumine sa peau meurtrie. Il est là, cet imperceptible sourire, et il réchauffe ton être dans sa présence presque absente.  

Mes yeux voyagent, découvrent, décrivent les contours de l'adolescente. Mon cœur se serre, mais n'y laisse rien paraître. La pitié est inutile. La pitié est écœurante.Et de nouveaux mes orbes se plonge dans les siens, si expressifs, si ouverts. Désespoir, chagrin, crainte noient la beauté de leurs vert acidulé. Un océan déchaîné de tant d'émotions, de tant de se sensations qui s’entrechoquent, se confrontent et qui finalement explosent en des abysses insondables, oppressante, qui se resserre comme un étau autour de son corps de poupée démembrée, comme un serpent étouffe sa proie paralysée par la peur pour ne serait-ce que tenter de se sauver.

Mais tu vas t'en sortir, petite fille. J'te le promet. Qui sait ce que tu as vu par le passé ? Qui sait les litres de larmes qui ont déjà été déversée sur tes joues détrempées ? Qui sait. . . Qui veut le savoir ? Personne. On s'en fout, de la douleur. Je m'en fous, de des créatures cauchemardesques qui te chassent sans relâches. On en a pas besoin. Alors laisse aller, petite fille, juste laisse aller. Ne t'accroche pas à tes démons sous prétexte que c'est pour nous en protéger. Laisse aller. Laisse les partir, fuir ta personne qui peut à toi seule les détruire. Et ils iront hanter quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus faible. Et ce ne sera pas ton problème. Allez, gamine. Soit égoïste, pour une fois.

« Haru. »

Un mot. Un seul. Prononcé d'un ton neutre mais avec une infinie douceur pourtant audible pour ceux assez attentif ayant pris la peine d'écouter. Elle écoute, la petite, elle écoute, elle dévore mon être comme s'il était ce sol « là » pour la retenir de tomber. Entend-t-elle, la petite, ce discours silencieux ? Cette tirade non-prononcée mais que l'on laisse deviner. Écoute-elle assez pour entendre le message que l'on lui hurle ? Laisse aller, laisse aller. . . tu as le droit comme tout autre d'étirer tes lèvres en ce que l'on appelle « un sourire ». Tu as le droit comme tout autre d'embrasser cette sensation que certains nomment « chaleur ».

On s'en fout de l'histoire. On s'en fout de ce qui a été écrit. On sera au dessus de ça. On déversera l'encre de notre rébellion sur les paragraphes morbides qui couvrent ta mémoire. On aura qu'a dire que c'est faux. On aura qu'a se mentir, qu'est ce qu'on en a à foutre. On sera les dieux. On sera les enfants innocents qui se cachent les yeux. Et qu'importe ce que l'on dira de nous, parce qu'au moins, on continuera a rire comme avant, avant le drame, avant le chapitre maudit qui a fait tout basculé. Notre vie sera un conte. Et quand la fin ne nous comblera pas, on aura qu'à la réécrire.

Alors viens, prend ma main, que je t’emmène dans notre monde, que je t’emmène dans ce pays où tu n'auras plus a tout supporter, alors prend ma main, et laisse tes bagages à l'entrée.

D'une grande main solide, je l'aide à se tenir, pour pas que ça soit trop douloureux, pour pas que ça soit trop fatiguant. Et pour qu'elle entende, aussi. Je suis là.

« Je suis là. On va tout détruire, tout ce qui te fait mal t'inquiète pas. »


Puis finalement, mal à l'aise de ce contact trop proche, trop long, trop chaleureux, je retourne ma paume à son crane, plutôt maladroitement, à la manière d'un grand frère affectueux, malgré que la jeune fille à mes pied ne soit pas le moins du monde ma sœur, mais une parfaite inconnue. La douleur, c'est comme la passion. Ça rapproche les gens. C'est comme une grande famille où l'on se soutient mutuellement, les uns les autres.

« Et ton nom ? »




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Calista Manticore


Calista Manticore

Age du personnage : 16 ans

Couleur de magie : Argenté
Niveau de magie :
  • Moyen
Niveau de combat :
  • Plutôt élevé


Métier : Apprentie Voleuse Patentée Lancovienne, pleureuse professionnelle & malchanceuse éternelle
Résidence : Un appartement à Travia, &, occasionnellement, un autre à Tingapour
Dans le sac : Des poignards tranchants, des fioles diverses, des crayons de couleurs mal taillés, un stylo qui ne marche plus, une boule de cristal plutôt récente, une carte d'AutreMonde, des épingles, des mouchoirs, des bouts de papier qui trainent, des outils de Voleuse, un bloc-note, des élastiques, des barrettes, des bonbons à la menthe, des chewing-gums et des Kidikois. Oui, mon sac, c'est un peu la caverne d'Ali Baba.

Affinités : . . . Haru ? Haru, t'es là, c'est bien toi ?
Tu me laisseras pas, hein, tu partiras pas ?
Dis-moi que tu m'abandonneras pas.

MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeSam 19 Oct 2013 - 23:33

Cally & Haru
I think that I might break

J'ai peur. J'ai peur de la nuit. J'ai peur des ballets mortels qui remplissent ma vie, des sourires sanglants qui hantent mes nuits, de cette musique macabre qui rythme mes jours maudits. Peur de ces monstres qui se dessinent dans l'obscurité; peur car c'est le théâtre des pires infamies, la témoin de meurtrières frénésies, de sanguinaires insomnies et qu'elle s'enferme dans son mystère et sa forteresse de silence. Elle a vu plus d'actes atroces que je n'en verrai jamais de toute ma courte vie, et elle n'a jamais rien dit, jamais brisé le secret, jamais même dénoncé un seul coupable. Elle s'est rendue complice des actes les plus abominables. Et ça me retourne le cœur quand je réalise que je fais partie de tout ce lot. Qu'elle est aussi la gardienne de mes secrets. Qu'elle tait mes travers. Ca me terrorise. Et tu es là. Malgré le sang, malgré les cris, malgré la folie. Je ne connais pas ton nom, je ne connais pas la moindre petite parcelle de ta vie; tout ce que je sais c'est que tu es là, et que c'est comme si tu illuminais la nuit. Quand tu souris, ça m'irradie de ta chaleur, et ça en ferait presque fondre mes craintes et ma douleur. Tu étincelles, tu rayonnes, comme une explosion de lumière dans la nuit noire.

Il la dévisage de ses yeux dorés comme deux étoiles repoussant l'obscurité. Si elle est un bateau, alors il sera son phare. Il sera la lumière l'empêchant de s'échouer avec violence sur les dangereux rivages de la démence. Il sera l'éclair éblouissant déchirant les murs de brouillard contre lesquels elle se heurte sans cesse, perdue et déboussolée, vaincue et pourtant obstinée; perçant les nuages de ténèbres qui l'aveuglent et lui brûlent les yeux et qu'elle tente en vain de disperser avec ses petites mains, minuscules face à l'immensité de ces colonnes de fumée s'élevant jusqu'au ciel. Petite fille aux rêves brisés, petite mioche toute cabossée, qui ne voit pas que ses petits poings tapent dans le vide car sa vue est brouillée par des pleurs désordonnés, qui s'acharne contre trop grand pour elle dans sa rage aveugle et déraisonnée. Pourquoi ne te laisses-tu pas dériver, pourquoi tu ne laisses pas la lumière te guider ? Pourquoi ne laisses-tu pas ton petit corps secoué de spasmes incontrôlés se calmer ? Il a raison. Tu as le droit d'être en paix, toi aussi. Et même si un jour ton rafiot disparaît englouti par la bouche avide de l'océan, et qu'il ne reste plus que l'infinité de cet aplat bleu floutant la limite entre l'eau et le ciel. Et même si un jour l'océan flambe, et que l'horizon est dévoré par de sublimes flammes combattant férocement la mer. Même si la somptueuse et âpre lutte des éléments enflamme l'eau et éventre le ciel à l'en faire saigner des tons ocres et rouges, et que ton embarcation se dresse fièrement, une dernière fois, au milieu de ce brasier crépitant. Même si, même si, même si, même si. Il sera le petit bout de rien du tout auquel tu t'accrocheras, l'étoile que tu suivras, la main qui t'empêchera de te noyer quand, à bout de forces, tu t'effondreras et t'enfonceras dans les abysses glacées de la solitude. Alors laisse-toi aller. Il y aura quelqu'un pour te rattraper. Ne retiens pas tes démons, tu peux t'accrocher à d'autres mains pour avancer.

Haru. Haru, Haru. Haru, tu veux tuer ce qui me détruit, tu veux détruire ce qui me tue. Mais, dis, Haru, tu penses vraiment qu'on peut tuer des fantômes, qu'ils crèveront prostrés dans l'obscurité, qu'on peut s'acharner sur la chair d'un cauchemar, la lacérer, et la regarder peu à peu s'effacer, disparaître en filets de fumée ? Tu penses qu'on peut éventrer des idées noires, tu penses qu'elles peuvent éclater et qu'on les regardera glisser en traînées poisseuses dans les égouts de ma pensée ? Tu penses pas que tout ça nous glissera sournoisement entre les doigts, tu penses pas que tout ça se reformera à la seconde où ton coup s'abattra ? Tu penses pas que ça sera comme donner des coups dans le vide, comme si on essayait de trouer l'air ? Si tu veux détruire ce qui me fait mal alors il faudra me crever le cœur, parce que c'est moi, moi, moi, et la culpabilité qui me ronge qui me tuent à petit feu. Ou alors... Tu dis quoi ? Tu penses qu'on pourra arracher les pages sombre de l'histoire, tu penses qu'on pourra en faire des cocottes en papier, tu penses qu'on pourra les poser délicatement sur le rebord de la fenêtre et les regarder s'envoler ? Tu penses qu'on pourra effacer les passages barbares écrits avec le sang d'innocents, tu penses qu'on pourra gommer les lignes tracées d'une plume trempée dans mes plus sombres pensées ? Tu penses qu'on pourra effacer les lettres griffonnées à l'encre de mes larmes ? Tu penses qu'on pourra hurler nos mensonges sur tous les toits du monde, et oublier les mots originels, beaucoup trop immondes, tu penses qu'on pourra se boucher les oreilles et oublier ? ... Tu penses qu'on peut espérer ? Dis, tu penses que j'ai le droit ?

« Cally. Mais y'a plus personne pour m'appeler comme ça maintenant. Y'a plus que ceux qui sont loin. Ceux qui me connaissent pas vraiment. Ceux qui disent Calista. »


Je ne sais plus à partir de quel moment mon prénom m'a paru trop distant et lointain. Peut-être la mort de ma mère. Calista c'était cette fille lumineuse, et l'ombre commençait à étouffer sa lueur d'espoir; alors, j'ai pris l'habitude de m'appeler Cally. Aujourd'hui Calista ça me semble tellement froid, tellement superficiel. Peut-être que Calista, elle est toujours là, tapie sous la couche de suie qui me colle à la peau; mais elle est enfouie trop profondément sous les cadavres pour que je puisse l'entendre, ou alors, sa voix a disparu en même temps que ses rêves, à trop crier son horreur. Et peut être qu'elle ne reviendra jamais, peut être qu'elle aura beau tenter de remonter la pente, elle dérapera sur les ossements et suffoquera seule, oppressée, hoquetant faiblement sous les morts. Peut être qu'elle est déjà morte, en fait. Peut être que tout le monde est mort, peut être que moi aussi, peut être qu'ici c'est l'enfer.

Il la soutient de sa main autant que de sa voix, physiquement autant que psychologiquement. Mais pourquoi tu fais tout ça ? a-t-elle envie de lui crier. Tu vois pas ? Tu comprends pas que j'en vaux pas la peine ? Pourquoi tu t'enfuis pas, t'as vu mon allure ? Pourquoi t'as pas peur de moi, tu devrais ! On dirait que j'ai tué quelqu'un ! Et j'ai tué quelqu'un, certes pas directement, mais ce sont mes conneries qui les tuent tous ! Alors pourquoi t'es là ? Pourquoi tu me laisses pas m'enliser dans mon désespoir, pourquoi tu me rattrapes au bord du gouffre ? Oui, pourquoi tu fais tout ça ? Mais les mots lui restent en travers de la gorge. Sa tête hurle mais sa voix ne laisse pas passer un seul murmure. Tu sais quoi, Calista Manticore, tu es une lâche. T'as beau penser que tout ça c'est ta faute, que toute cette merde tu l'as méritée, que t'es la pire chose existant sur cette planète, non, dans cette galaxie, tu le laisses te consoler. Parce que ça te fait du bien. Parce que tu en as besoin. Tu le laisses te parler parce que tu es faible. T'as pas la force d'aller jusqu'au de tes idées, regarde, je croyais que tu méritais pas d'être aidée ! Regarde, t'en viens même à... Espérer. Sérieux. Viens pas pleurer que c'est ta faute et que tu le sais. Si t'assumais, tu fermerais ta gueule et tu marcherais la tête haute, au loin. T'en as pas marre de te contredire, putain ?

Elle a froid. Sa peau est fraîche comme de la glace, et tous ses membres, à ne pas avoir bougé, lui paraissent soudain beaucoup trop lourds, comme si le poids de sa culpabilité s'abattait d'un coup sur tout son corps, et non plus que sa conscience. Tout est fatigué, tiraillé, ankylosé. Elle ramène tant bien que mal ses jambes vers elle, et soudain mal à l'aise du silence qui commence à s'installer, et du fait qu'il soit comme ça, au dessus d'elle, et elle à ses pieds, elle entreprend de se lever. Chaque partie de son corps semble craquer alors qu'elle se relève. Comme un amas d'ossements. Et voilà, tu es debout, bravo ma grande, tu voudrais pas une médaille quand même ? Et maintenant, qu'est-ce que tu vas faire ? Elle baisse les yeux, détourne son regard, confuse, doutant; va-t-il s'enfuir, maintenant qu'elle se dresse devant lui, maculée de sang ? Et elle ne sait que dire, que faire. Alors maladroitement, d'une petite voix, comme si elle ne voulait pas l'effrayer, elle murmure, quelque chose d'un peu stupide, hésitant. Parce qu'il faut bien dire quelque chose.

« Ca te dirait qu'on... marche ? »



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Age du personnage : 17 ans

Familier : Wint. . .
Couleur de magie : Rouge bordeaux terne
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Métier : Âme érrante.
Résidence : Enfermé dans un hotel parisiens.
Dans le sac : Tiens, j'ai perdu mes sucette ;_; Des chose qui font voir des trucs bizarre, une demi-douzaine de bouteille, une boule de cristal, un couteau, des allumettes, des clopes, un briquet, de la monnaie terrienne, mais plus un crédit-mut, une photo de Lice cachée dans mon portefeuille.

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MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeDim 1 Déc 2013 - 18:47

DOLORES
CALLY & HARU

the spring - Marcher vers où? Nulle part. Marcher pour quoi? Pour rien. Juste marcher. Pour nous distraire. Pour faire comme si on allait bien, comme s'il n'y avait pas ces plaies à vif cachées au fond de notre corps. Juste histoire de rester debout, de rester conscient, de rester là. Et peu importe ce que dans le futur il adviendra. Ils nous suffira de marcher, n'est ce pas? Pour trouver ce réconfort que l'on éprouve quand on va de l'avant, cette satisfaction éprouvée par un simple fait. Mettre un pied devant l'autre. Toujours. Malgré le vent le froid la tempête. Un pied devant, puis l'autre. Pour l'éternité s'il le faut. Jusqu'a ce que la douleur se calme. Un pied devant. Puis l'autre. Malgré que l'on soit des pantins aux fils brisés, on n'aura même plus besoin de penser. Juste à marcher.

Il sourit sans un mot, regarde son corps se mouvoir, se battre contre la rouille qui obstrue ses articulations, jusqu’à atteindre son apogée, toute sa grandeur, enfin perchée sur ses deux longues jambes, pour voir plus haut, plus loin, au dessus des nuages noirs qui l'étouffait. Relève la tête, ne pense plus a rien. Il te suffit de regarder, ne voit tu pas ce futur brillant au loin ? Il te suffit de marcher encore un peu, de persévérer encore un peu, et tu pourras l'atteindre. Vois, vois comme il est près, vois comme il est beau, ce paradis d'un jour, ce soleil qui se lève a l'horizon, illumine ton visage meurtri, ramène cette étincelle dans tes pupilles fatiguées.

« Où tu voudras. »

Ce n'est qu'un souffle, qu'une expiration. Une voix grave, distante mais chaude. Des paroles n'aspirant qu'a la soulager, alléger son fardeau et peut être même remonter ses commissures en une ombre de sourire. Il lui parle comme une princesse, comme une petite fille rêveuse à la recherche d'un chevalier servant, d'un bras pour se pendre quand les jambes se font faible. Il tend a la petite fille aux allumettes une allumette de plus, ; et encore une autre, et encore une autre, pour voir cette expression émerveillée illuminer ses trait une fois de plus, une fois de plus, une fois de plus. Il offre a Cendrillon une danse encore, et une de plus et une de plus par plaisir de la faire voler au dessus de tout, de lui faire oublié son chagrin pour une pognée de minute.

Il offre à Calista son bras, et une marche, et une de plus et une de plus.  Tout ce que tu voudras princesse. Je serais ce chevalier si tu le veux, même si c'est faux, même si c'est cliché, si ça peut te faire sourire, si ça peut te faire redevenir cette petite fille rêvant de princesses, cette petite fille ignorant les malheur planant au dessus de sa tête, je serais qui tu veux. Je pourrais être le Chapelier, Le Lièvre de Mars, ou le Chat du Cheshire, si l'une de ces figures à la capacité d'apaiser ton interminable agonie.

Et ils commencent leur marche vers le soleil, vers le paradis, vers leurs oasis. Ils savent qu'il est là, leurs sanctuaire, ils n'ont qu'a le trouver et l'atteindre, ce n'est pas si compliqué, si ? Ils marchent lentement, mais d'un pas sur, d'un pas déterminé malgré leurs jambes fébriles. Etrange n'est ce pas ? Lui aussi, il en aurait presque oublié comment marcher, marcher avec espoir, marcher vers la lumière malgré le noir qui nous entoure. Marcher en oubliant. Tout. Il n'y plus rien d'autre, que la chaleur de l'autre, et la douleur arrachée par chaque pas a un corps trop abîmé. Allez gamine. Aie foi, foi en toi, foi en tout. On est pas encore mort. On est pas encore mort. Et il eut envie de rire a cette pensée. Il eut envie de gueuler au monde entier qu'ils n'étaient pas morts, ils eut envie d'écrire partout qu'ils respiraient encore, de chanter sous les balcons des habitants qu'ils marchaient encore. Tant qu'il y a de la vie, y'a de l'espoir, tant que nos yeux peuvent encore voir, on peut toujours imaginer qu'un jour, lointain ou proche, on pourra voir se dessiner une lumière.

Et comme un danseur guidé par sa partenaire, il accélère, emmène l'enfant avec lui, vers un autre monde, plus beau, plus doux, où  elle pourra rêver impunément. Guidé par cette simple pensée, cette simple idée : On est pas mort, on est pas mort, et on continuera à danser tant que nos jambes seront là pour nous porter.



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MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeSam 21 Déc 2013 - 20:17

Cally & Haru
Supernova : story of a star's explosion


You show the lights that stop me turn to stone You shine It when I'm alone And so I tell myself that I'll be strong And dreaming when they're gone Cause they're calling me


  Où je veux... Moi je voudrais un endroit en dehors de tout temps et de tout espace, un endroit où le blanc n'aurait jamais été souillé par le rouge impur, où l'innocence n'aurait jamais été éclaboussée par le sang. Un endroit où on serait tous des enfants bercés par l'insouciance, qui n'auraient jamais senti les larmes brûlantes lacérer leur visage, bien loin des dangereux jeux d'adultes. Un endroit où toutes les horreurs du monde ne seraient même pas une ébauche d'idée, où la folie ne serait qu'une esquisse, aussitôt estompée. Je voudrais marcher jusqu'à l'horizon mangé par une lumière aveuglante, et me faire engloutir par la clarté, mes zones d'ombre avalées, mes démons déchiquetés. Je voudrais marcher jusqu'au ciel, et flotter là-haut, sans pensée ni bruit, je serais une étoile, belle et dangereuse, brillant intensément et brûlant ardemment. Je serais une étoile bleue une étoile triste une étoile qui pleure des pluies d'étincelles, parce que je ne sais plus que pleurer. Non, je serais une supernova. Pour ne plus brûler tous ceux qui approchent, j'exploserais en un milliers d'éclats, je serais un feu d'artifice repoussant l'obscurité, pour une fois, je serais une étoile brillant comme jamais, filant une dernière fois dans la nuit sombre. Je quitterais mes membres trop lourds pour un corps si frêle, ma conscience trop pesante pour une vie si courte et je m'envolerais, loin, haut, et je disparaîtrais dans les ténèbres qui me rongent depuis bien trop longtemps, avant de renaître de ces milliers de fragments de lumière dispersés dans tous les recoins de la galaxie, tel le phénix émergeant de ses cendres encore fumantes. J'émergerai de la lumière. Et alors, l'ombre ne pourra plus jamais m'atteindre.

  Elle tangue dangereusement, vacille sur la ligne invisible qui la mène vers des jours plus beaux, vers son paradis tranquille, son eldorado; elle hésite, incertaine, déboussolée, entre deux eaux. Que décider, par où aller ? Elle voudrait étrangler les démons qui la hantent, assassiner sauvagement les monstres qui la poursuivent de leurs cauchemars, et en même temps elle voudrait lâcher la main d'Haru pour prendre les leurs, se réfugier dans les ténèbres et s'effacer dans le noir pour ne plus faire qu'un avec cette ombre qui la dévore. Elle voudrait relever la tête, avoir l'impression de dominer le monde, hissée sur ses deux jambes, bien au dessus de la boue noire dans laquelle elle s'enlisait, et en même temps elle voudrait y plonger pour fuir la réalité, s'enfoncer, s'étouffer avec pour embrasser la facilité et la lâcheté, s'agenouiller pour ne plus jamais remonter. Elle voudrait ne plus entendre ces voix si familières qui l'appellent, suppliantes ou menaçantes, calmes ou cruelles, et en même temps elle voudrait s'abandonner à ces plaintes insoutenables et autres accusations mortelles, le cœur en miettes en écoutant ce qu'il lui reste d'elles. Elle voudrait ne plus voir ces visages émaciés tourner, se rapprocher, l'encercler, et en même temps elle voudrait les laisser la détruire, crever si seulement elle pouvait les enlacer. Elle voudrait lever ce voile sombre qui lui donne cette vision si obscure, et en même temps elle voudrait s'enfermer dans un noir plus profond encore. Elle voudrait vivre, et en même temps elle voudrait mourir. Elle voudrait espérer, et pourtant, elle ne peut se l'avouer.

  Mais pourquoi tant de doutes, tout d'un coup ? Pourquoi maintenant, pourquoi tout à coup, pourquoi lui... ? Et soudain, elle comprend. Elle sait.

« Tu me rappelles quelqu'un... »


  Elle relève la tête pour mieux le dévisager et établir avec certitude les similitudes. Ses yeux accrochent les siens. Ce sont ses yeux. Ce doré presque ambré aux mille nuances, ce miel coulant dont on pourrait presque sentir les arômes sucrés si on fermait les yeux et qu'on visualisait ces iris... Ces iris, qui semblent coulés dans l'or, mais pas l'or sale des humains, l'or noble et incomparable des étoiles illuminant la voûte céleste. Toi aussi tu es une étoile; mais une étoile d'or, embrasant, irradiant, ensoleillant la nuit, une étoile de feu, lumineuse mais pas dangereuse, guidant et protégeant au lieu de détruire et nuire. Et il a son aura, aussi. Cette chaleur qui se dégage naturellement, qu'on pourrait presque voir si on se concentrait, cette bienveillance émanant instantanément... ! Et cette confiance qu'elle lui donne inconditionnellement, alors qu'elle le connaît à peine. Elle pourrait faire n'importe quoi, juste pour que lui aie confiance, vendre son âme au diable, décrocher les Lunes, livrer Magister s'il le fallait. Juste pour lui montrer que lui aussi, peut avoir confiance. Qu'elle mérite la sienne. Parce qu'il est là, alors qu'elle est couverte de sang, l'air épouvantable, le teint livide, les cheveux fous. Il est là. Et il y a ce lien qui paraît stupide, fou, niais même. Comme avec Malia.

  Et elle a peur. Mais elle ne peut pas se résoudre à le laisser partir, pas maintenant, elle est trop lâche, trop faible. Elle craint pour sa vie mais elle n'est pas capable de lui rendre sa liberté pour qu'il puisse sauver sa peau. Quelle égoïste. Alors, elle garde sa main dans la sienne. Alors, elle continue à marcher, plus vite, plus fort.

« J'ai peur qu'il t'arrive la même chose qu'à ce quelqu'un...  »


  Mais c'est pas grave. Je ne peux plus me laisser guider par la peur; je préfère ma main dans la tienne, et me laisser guider en fermant les yeux. Cette fois-ci, je sais. Je serai préparée. On fera face. La foudre ne frappera pas deux fois au même endroit. Et si c'est le cas, je m'arrangerai pour que, cette fois, ce soit moi qui y passe. Je te pousserai pour prendre ta place.

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MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeLun 13 Jan 2014 - 23:31

Le peuple de la nuit.
CALLY & HARU

Il regarde le ciel. Les yeux vide. La tête vide. Une coquille vide guidée par le vent, le froid mordant, l'amertume qui emplit sa vie mais qui lui donne un sens. Et il pousse un soupir silencieux, rêche.

C'est un monde cruel dans lequel on vit n'est ce pas?

Son visage n'affiche rien d'autre qu'une involontaire douleur, s'invitant sur ses traits vicieusement sans qu'il ne lui en ait donné l'autorisation. Une seconde, un instant, un battement de paupière? Et elle est partie tout aussitôt, le laissant vide, simplement emplit par cette glaciale chaleur, cette réconfortante distance.Il baisse les yeux, les détachent de la lumière pour les poser sur les pavé, les pavé crasseux, souillés, humidifiés par la pluie poisseuse qui emporte la saleté dans les rainures entre les pierres. C'est un monde étrange dans lequel on vit. Comment une si magnifique, si brillante, si éclatante lumière peut elle habiter la porte voisine de tant de souillure? Comment la noirceur de la nuit ne peut elle pas dévorer l'immaculé de la lune? La lune qui est leurs phare, leur porte de sortie, comment résiste elle, la traîtresse, alors qu'eux sont empêtrés dans leur anxiétés, leurs tourments, leurs états d'âme grisâtres alors qu'elle vainc une si grande, si profonde noirceur?

Un monde cruel et magnifique.

Sa voix n'est qu'un souffle, qu'une brise, qu'on n'entend qu'en écoutant, invisible, inaudible a l'oreille de la personne qui n'en connaît le sens. Il imagine, soudain. Que feront ils, dans quelques heures, les habitants de cet appartement? Ont ils des enfants, un chien, un poisson rouge? Que mettront ils sur leurs tartines, a quoi penseront ils en prenant leur douche? Savent ils seulement? Connaissent ils seulement leurs existence, l'existence du peuple de la nuit, du peuple fou qui arpente les rues la nuit tombée, comblant le silence de leurs plainte, l'esprit tourmenté encore et encore, dérivant vers les rivages de la folie. Aveuglés, déroutés, déboussolés. Ceux qui ne peuvent enlever leurs yeux de la lune s'il ne veulent pas se retrouver paumé dans le noir, dans les cris, dans les murmures, les questions qui peuplent les ruelles hantées par leurs propres paroles irraisonnées. Ils se cognent contre les murs, gémissent, pleurent, rient, pendant que les gens bien comme vous sont endormis.

Et quand les yeux du peuple de la lumière s'ouvrent ils ont disparus. Non, ils n'ont pas disparus, ils sont dans ces coins sombres dans les rues, dans ces coins sombres dans les café, reclus dans ce qu'il reste de leurs royaume, aveuglés par la lumière, endormi par la fatigue, les yeux encore rouge, les lèvres encore entrouverte d'où s’échappait des sanglots une poignée d'heure auparavant. Ils sont là, mais ils sont absents, on fait pas attention a eux, ah ça non, ils n'en valent pas la peine, ils l'ont bien cherché a se laisser tenté par l'avarice, la tentation, la curiosité, ils l'ont bien cherché, et ils sont bien mieux là où ils sont, hm?

Il avait juste envie de hurler. Hurler pour les réveiller, tous autant qu'ils sont, hurler pour leurs demander où est ce qu'elle est, la lumière? C'est comment de vivre baigné dedans? Racontez, racontez moi. Je veux tout savoir, pour quand je pourrais enfin l'atteindre. Et un jour moi aussi je marcherais droit, en voyant où me mène mes pas car je n'aurait plus peur de ce que pourrait révéler ses rayons.

On s'en fout, allez viens, viens avec moi vers l'aube, elle nous montrera le chemin. Et tu verras je disparaîtrais pas, là bas, et même si je te perd un instant, je suis sure que tu me retrouveras de toute façons, t'es plus maligne que tu en a l'air, hein?

C'est un monde si cruel et a la fois si beau. Le sang qui souillent nos mains reflète la lumière, étincelle comme une poignée d'étoiles, les larmes qui étouffent nos visages s'illuminent, brillent comme une poignée de diamant.
Y'a t il quelqu'un là haut qui admire notre douleur?

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MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeVen 14 Mar 2014 - 23:03

Cally & Haru
HOPE, always


I remember tears streamin' down your face when i said i'll never let you go and all those shadows almost killed your light I remember you said don't leave me here alone but all that's dead and gone and past tonight



  Toujours cette tâche blanche, informe et floue, dans la nuit noire. On aura beau dire, tu auras beau démentir, elle est toujours là. Cette petite lueur qui habite ton corps tout frêle et menu, cette étincelle qui continuer d'animer tes prunelles claires et fatiguées. On pourrait presque la voir reluire sous ta peau si diaphane qu'elle en paraît quasiment translucide dans l'obscurité, traçant des arabesques lumineuses sur toute ta chair suivant les sillons dessinés par tes veines, pulsant au rythme des légers battements de ton petit cœur fragile de volatile affolé. Elle a beau avoir été éclaboussée de sang et de honte, brièvement étouffée par la suie et la détresse, elle a beau être souillée par les cendres et la culpabilité, maculée de traînées de poussières noirâtres et percée de plaies à vif d'où s'écoule ta peine, elle est encore là, brillant faiblement, vaillamment, stupidement. De son éclat discret et en même temps avec la force de déplacer des montagnes et renverser les océans. Tu as beau avoir eu l'impression d'être tiraillée par des assaillants invisibles, déchirée de toutes parts par des forces inconnues, éventrée, morcelée, la poitrine déchiquetée en lambeaux de chair et ton cœur t'y étant arraché, il est toujours là, et elle aussi, juste en dessous. Et de là, de sa place privilégiée, logée, enfouie, protégée au côté du siège de tes sentiments, elle déverse sa clarté dans tout ton corps, toute ton âme mais aussi partout, dans toutes les directions, formant un halo gagnant de l'ampleur autour de toi, distillant sa lumière sur le monde triste et cruel dans lequel tu es plongée. Tu brilles encore. Malgré tout, malgré la nuit, malgré la mélancolie, malgré cette tristesse qui pleut sur ton cœur, malgré la peur, malgré la douleur, malgré le fait que tu aies l'impression que ton âme se meurt. Elle est encore là. Ta lueur d'espoir.

  Alors tu fermes les yeux et tu continues à avancer, pendue au bras d'Haru. Tu sens la brise fraîche caresser tes pommettes déjà rougies par le froid, et tu l'écoutes parler de ce cirque barbare appelé monde dans lequel on est tous fourrés. Je ne sais pas, Haru, je ne sais plus, je ne vois pas ce qui est beau et je ne distingue plus ce qui est laid, je ne perçois plus le monde tel qu'il est, mes démons et mes fantômes s'y invitent et viennent brouiller ma vue. Mais le monde est surtout malade, et tu le sais. Le monde est fou, fou à lier, rongé par le crime qui abat indifféremment les corps sur sa terre, usé par la guerre qui transforme ses champs paisibles en sanglants cimetières, fatigué de la cruauté humaine et du manque d'amour, abattu par le manque d'attention porté les uns aux autres et la méchanceté de tous les jours. Criblé par les balles et les obus qui pleuvent comme autant de lames s'enfonçant dans sa chair. Ecœuré par les poisons qui se répandent sur son sol et du sang qui s'y joint. Affaibli d'un coup au cœur par chaque dispute entre amis, par chaque mot placé trop haut, par chaque attaque, qu'elle soit physique ou verbale. Mais peu importe. Peu importe la laideur du monde, peu importe qu'il soit gangrené par le mal et la maladie, par la barbarie et la folie, tant qu'il existera des gens comme toi. Parce que malgré les apparences et malgré l'égoïsme collectif, lui, il est venu voir cette petite chose fragile qui sanglotait dans le coin d'une petite ruelle sombre, alors qu'il n'y avait aucun attrait à se pencher sur son cas. Et c'est ça qui pansera les blessures du monde, tu vois?

  Mais tu ne dis mot, tu le laisses parler, tu écoutes le vent porter à tes oreilles ses mots amers. Oui, nous verrons l'aube. Et tout ira bien. Et la lumière effleurera notre peau, et tu seras toujours là, et tout sera pour le mieux. Nous serons sain et sauf sous l'éclat du soleil levant, et tout ira parfaitement bien. Tu disparaîtras pas... Mais tu sais, les autres, elles ont pas disparu. Si elles avaient juste disparu, si elles s'étaient tout simplement évaporées, sans laisser de traces ni de douleur, si la rancœur avait peu à peu déserté les cœurs, si tout n'avait pas été repeint avec le gris de la culpabilité et du malheur... Mais elles sont encore là. Je les vois, partout. Je les vois la nuit, je les vois riant avec les monstres logeant sous mon lit, je vois leurs ombres se dessiner sur les murs, je les vois dans mes mains pleines de souillure, je les vois même derrière mes paupières closes, je les vois dans une multitude de choses. J'entends même parfois, avec leurs voix, des rires désabusés, qui sonnent comme le verre brisé, ou d'autres plus cruels, qui me laissent glacée, sonnée par cette accusation qui semble venir d'elles. Alors, non, elles n'ont pas disparu. Peut être sont elles même un peu trop présentes, et qui sait? Peut-être que je m'accroche à ces bribes de présence qui ne sont qu'illusions, peut-être même que c'est moi qui retient inconsciemment mes démons. Aurais-je peur de les perdre définitivement...? Mais tu verras, bientôt, j'irai mieux. Avant, je t'aurais dit que j'avais été assez maligne pour faire mourir une amie une fois, une autre une deuxième fois, alors pourquoi pas trois? Mais plus maintenant, maintenant ça va.  Tu es là, et ça ira.

  Je te le promets.


  Et voilà, tu te laisses définitivement emporter par l'espoir, ton faible petit cœur n'ayant pas résisté longtemps à cette main qui cherche à te tirer du désespoir. Et tant pis. On s'en fout si tu n'es pas une héroïne voulant à tout prix protéger les autres au détriment de son propre bonheur, comme le voudraient les grandes histoires. Toi aussi, tu as le droit d'espérer, merde.

  Et puis soudain tu repenses à tes réflexions de tout à l'heure; Haru est venu à ton secours alors que tu n'étais pas d'abord agréable et avenant, et ce sans te demander quoi que ce soit. Immédiatement, une question te frappe. Tu relèves tes yeux pâles vers lui, et, avec une candeur presque enfantine, « pourquoi tu me poses pas de questions? » Et puis dès que les mots ont franchi le seuil de tes lèvres, à peine se sont ils échappés de ta bouche que tu les trouve trop stupides, tu voudrais les ravaler, les effacer à tout jamais. Alors tu secoues la tête, tu lui murmures d'oublier, et dévisages longuement avec des yeux peinés le visage de cet ange torturé; sauveur mais également martyr, c'est bien ça? as-tu envie de demander. Car il n'y a qu'une seule raison, et elle t'afflige, pour expliquer qu'il manque de t'interroger; c'est qu'il connaît ce par quoi tu es en train de passer.

« Il t'est arrivé quoi à toi?»

  Comment as-tu la force de souffrir et de me soutenir? Comment peux-tu à la fois subir pareille douleur et me supporter alors que mon monde s'est effondré et répandu en pleurs?

  Et vous continuez à avancer, vers un autre endroit, un endroit meilleur. Parce que ça ne peut pas être pire qu'ici.

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Haru Earstay


Haru Earstay

Age du personnage : 17 ans

Familier : Wint. . .
Couleur de magie : Rouge bordeaux terne
Niveau de magie :
  • Plutôt élevé
Niveau de combat :
  • Moyen


Métier : Âme érrante.
Résidence : Enfermé dans un hotel parisiens.
Dans le sac : Tiens, j'ai perdu mes sucette ;_; Des chose qui font voir des trucs bizarre, une demi-douzaine de bouteille, une boule de cristal, un couteau, des allumettes, des clopes, un briquet, de la monnaie terrienne, mais plus un crédit-mut, une photo de Lice cachée dans mon portefeuille.

Affinités : avatar (c) lollipops

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cally - care for you
albane - protect you
candice - fuck you
drugs, smoke, alcohol - addicted to you

MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeMer 2 Juil 2014 - 0:22

« the hurricane inside. »

cally∞haru


wolves -Le jeune homme la regarda gentiment, légèrement attendri devant sa encore trop grande naïveté, malgré les horreurs gravée dans son regard. Il savait a quel point les questions, ça faisait mal. Tu viens d’où, qu'Est-ce que tu as, pourquoi tu pleures? Putain qu'Est-ce qu'ils en ont a foutre sérieux. Ca ravive des plaies a vif, et pour quoi? Pour que leur petite curiosité soit assouvie? Certain aiment qu'on s'intéressent à eux, qu'on leur demande toute les dix minutes s'ils vont bien, si tout leurs convient. Et y'en a d'autres qui voudraient juste oublier, et on les ramènes constamment à faire face à leurs démons, on leur scotche le regard devant ce qui cloche en eux, on les menotte à une chaise face au tableau trop laid racontant leurs erreur. Et on a plus qu'a fermer les paupières.

Il connaissait ça. Trop bien même, quand ces chaudasses trop maquillées venait l'aborder dans les bar qu'il fréquentait, persuadée d'être de bonnes personnes de par leurs questions cons.  « Il t'est arrivé quoi à toi?»  Il se mordit la lèvre, et détourna les yeux, soudain mal a l'aise. Sa pudeur ne lui permettait pas de croiser le regard de l'adolescente pour le moment, comme si elle risquait de saisir ce qu'il retenait a l'intérieur et qui se débattait pour s'échapper. « Je suis tombé de trop haut, j'me suis pété les ailes.» répondit il vaguement. Le doute qu'il laissait planer sur sa réponse était bien entendu volontaire, préférant cette forme plus poétique à la vérité trop sale, nauséeuse. Cette vérité qui lui répétait a l'oreille encore et encore tu es sale, tu es lâche, tu avais tout et maintenant tu n'est plus rien. Tu es faible, tu es con, autant te couper les veines si t'es pas capable d'affronter le monde.  

La vérité c'est comme un rasoir trop aiguisé qu'on ne peut empêcher de nous entailler, de nous taillader. Comment ils font les autres, pour vivre avec ça, pour panser leurs blessures alors que la lame en inflige encore, sans remord, sans qu'une seconde ne soit offerte au pauvre prisonnier pour qu'il puisse reprendre son souffle? Haru se le demandait souvent, trop souvent, encore des questions à la con qui tourbillonnent dans son esprit embrouillé par toute la merde accumulée par les derniers mois trop compliqués,  trop compliqués à suivre, trop compliqués à vivre? En fin de compte, peut être que sa prison, c'était lui qui se la forgeait.



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Calista Manticore


Calista Manticore

Age du personnage : 16 ans

Couleur de magie : Argenté
Niveau de magie :
  • Moyen
Niveau de combat :
  • Plutôt élevé


Métier : Apprentie Voleuse Patentée Lancovienne, pleureuse professionnelle & malchanceuse éternelle
Résidence : Un appartement à Travia, &, occasionnellement, un autre à Tingapour
Dans le sac : Des poignards tranchants, des fioles diverses, des crayons de couleurs mal taillés, un stylo qui ne marche plus, une boule de cristal plutôt récente, une carte d'AutreMonde, des épingles, des mouchoirs, des bouts de papier qui trainent, des outils de Voleuse, un bloc-note, des élastiques, des barrettes, des bonbons à la menthe, des chewing-gums et des Kidikois. Oui, mon sac, c'est un peu la caverne d'Ali Baba.

Affinités : . . . Haru ? Haru, t'es là, c'est bien toi ?
Tu me laisseras pas, hein, tu partiras pas ?
Dis-moi que tu m'abandonneras pas.

MessageSujet: Re: Dolores {Haru}   Dolores {Haru} Icon_minitimeVen 29 Aoû 2014 - 3:05

Cally & Haru
broken wings


Smeared black ink... your face is ashened And I'm barely listening to last demands. I'm staring at the asphalt wondering what's buried underneath, Where I am, where I am?



  Elle est étrangement calme. Elle avance lentement, sûrement, comme on avance en territoire connu ou conquis, ses yeux semblant voilés par la brume, perdus on ne sait où, à contempler l'étendue de ce monde boiteux d'un regard absent, ou à tenter de déceler les secrets renfermés par cet horizon brouillé par les rares ombres dansantes de deux heures passées. Et alors que, pendue au bras de son chevalier servant, elle s'enfonce toujours plus dans les profondeurs noires et familières de la ville nocturne, fendant l'obscurité, comme une toile noire tendue sur tout le paysage, afin d'en masquer maladroitement les défauts et les sombres secrets, à chacun de ses pas, elle semble au-dessus de ça, détachée, s'échappant dans un ailleurs pas forcément moins laid, ni nécessairement meilleur - mais loin, bien loin des tréfonds humides de Travia, où pas une seule créature n'ose s'aventurer une fois la nuit venue, hormis deux êtres en perdition. Et où, une fois qu'on s'est définitivement engouffré dans les bas fons de la capitale lancovienne, plus aucune lueur ne parvient à déchirer le rideau noir et opaque des ténèbres. Alors, tandis que sa conscience émerge lentement et qu'elle revient peu à peu à elle, de retour de ces contrées légères et imaginaires, doucement, elle joint ses mains, qui s'entourent d'un halo argenté lorsqu'elle murmure « illuminus » du bout des lèvres, comme si elle tentait de ne pas réveiller un nouveau-né assoupi. Et une lueur jaillit de ses mains et s'envole, rebondissant, dansant au-dessus de leurs têtes, les coiffant d'une auréole tremblante.

  Regard fuyant, réponse évasive, ton faussement détaché. Pourquoi tu fuis, Haru? Pourquoi tu te replies sur toi-même comme si tu voulais disparaître, comme si tu voulais étouffer une partie de toi? On dirait que tes ailes tu les utilise pour t'envoler à l'abri de ma question, on dirait que tu t'en vas, que tu te caches, que tu te planques. Pourquoi tu fermes les yeux si t'as déjà vu le pire, tu sais, une fois qu'on en a vu des horreurs, ça devient presque une habitude, un défilement indifférent sous nos yeux vitreux. Tu sais, une fois que t'as pris cet éclat brisé, une fois que la vie t'as rendu bancal avec toutes ses conneries, que t'es devenu ce putain de clown triste derrière toutes ces images, toutes ces façades joyeuses, insouciantes, pétillantes, tu peux plus reculer. Ton innocence elle a pris ses jambes à son cou. Elle t'a laissé comme un con au bord du trottoir, perdu, déboussolé, devant ce monde gris, sale et triste que tu ne reconnais plus. Ça sert à rien de fermer les yeux quand t'as déjà vu la vérité en face. Tu verras pas pire que la réalité des instincts humains, pas pire que les défauts de l'humanité toute entière, ses trous béants, secrets inavouables, mascarades, mensonges, trahisons... Jamais, jamais, jamais. Parce qu'il n'y a pas pire que de vivre dans un monde qui a démoli toutes tes illusions, tes rêves et tes idéaux les uns après les autres, et qui te laisse sans but, sans aucune raison de continuer à espérer.

  Mais surtout, pourquoi tu me dis pas? Moi j'ai encore rien dit, mais est-ce que c'est vraiment nécessaire? Tu m'as vue, tu as vu les bleus parsemant ma peau blanche comme autant de corolles violacées fleurissant dans une étendue de neige, tu as vu mes cheveux hirsutes et leurs pointes carmin, dégradé sanglant, tu as vu mes yeux fatigués, noyés dans des souvenirs confus et hantés par d'autres bien trop précis. Moi tu m'as vue dans la lumière crue et blafarde de la vérité, sans artifices, entière, comme nue, toute dépouillée. Alors vas-y, déballe. Moi je veux que tu la cries ta douleur, que tu la pleures, je veux que tu laisses tout sortir, allez, ouvre les vannes Haru, ou ça va exploser, ça va grandir dans tes entrailles puis quand y aura plus de place, quand t'en pourras plus, que t'auras emmagasiné à n'en plus finir, ça te dévorera de l'intérieur, ça te déchirera le torse pour pouvoir s'épanouir à l'air libre. Hurle-moi ta vérité à la figure, frappe-moi si ça te fait du bien, mais garde pas tout ça pour toi. J'vais pas te laisse me sauver en te regardant te noyer.

  On va remonter à la surface ensemble. On se connaît à peine, ça peut paraître fou, idiot, même inquiétant peut être - mais là, en lisant dans tes yeux cette mélancolie vertigineuse, cet abîme insondable que je n'avais vu jusqu'à présent que chez moi, je suis sûre de ce que je te dis, je te le jure solennellement. Peu importe le temps que ça prendra, peu importe toutes les fois où on retombera. Même à genoux, même par terre, le nez dans la poussière, on se relèvera.
Voilà ce qu'elle aimerait lui dire. Mais elle ne veut pas le brusquer, elle ne peut pas insulter sa pudeur en lui lançant ses sentiments, ses convictions, ses espoirs à la figure. Elle peut pas lui balancer tout ça en pleine face, trop d'émotions, trop d'attentes, trop de tout. Trop fort, trop rapide, trop violent. Alors elle ralentit le pas, le force doucement à la regarder dans les yeux, et, avec un léger sourire, mais si éclatant, si spontané, si honnête qu'il en est désarçonnant, elle dit à son compagnon de misère d'une voix posée:

 « Moi, je suis pas sûre qu'elles soient complètement hors service, tes ailes. Je pense qu'elles doivent encore fonctionner. Oui, elles doivent bien fonctionner au moins un petit peu, parce que, crois-moi, il n'y avait qu'un ange, gardien peut être, ou déchu, si tu es vraiment convaincu qu'elles ont disparues, pour se pencher sur cette pauvre chose geignante que tu as aperçue au bout de cette ruelle »

  Non, elles sont pas brisées, juste abîmées, endommagés, à la rigueur, délabrées. Au pire on les rafistolera, on les recollera, on prendra des morceaux de fil, du tissu, des chutes, du bois, des pansements, des sparadraps, des broutilles, des bibelots, on les recoudra, on les raccommodera, on les bricolera. Tant pis si elles n'ont plus fière allure; l'important, c'est qu'elles fonctionnent encore. Et qu'ils aillent se faire foutre, ceux qui s'arrêteront à cette apparence branque, ceux qui verront que la couche superficielle, ceux qui riront de tout ce bric à brac, qui trouveront ridicules ces ailes faites de bricoles et de babioles, ceux qui assureront que ces "réparations", si tout juste on pouvait nommer comme ça ce fragile fouillis, ne tiendraient pas. Qu'ils aillent juste au diable. On en a rien à battre d'eux.

  Allez, va. Viens te confier. Je te tends la perche, mais vas-tu la saisir?
Ses yeux soutiennent les siens; et dans un regard qui ne laisse aucun doute sur ce dont elle veut parler, elle ajoute:

 « Tu préfères que je commence ?»

  Alors, deal?
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