Phase 1.2 - Mise en place des dispositifs

Sujet: Phase 1.2 - Mise en place des dispositifs Dim 29 Jan 2017 - 2:33

Vous devez détourner les Portes de Transfert clandestines et immobiliser la Forteresse.

L'une des Porte doit être installée non loin des quartiers de Magister. L'autre sera dans la cour centrale. Pour les positionner correctement et les relier au QG des Ombres, un dispositif magique à été remis à chacun d'entre vous. Il suffit de le poser près d'une Porte de Transfert pour qu'elle soit "attirée" à l'endroit où vous êtes. Il ne vous restera ensuite plus qu'à régler les coordonnées de départ. Cependant, cela ne fonctionnera qu'une fois que la Forteresse sera immobilisée.
La Forteresse est mobile grâce à une orbe démoniaque cachée dans les quartiers de Magister. Etant donné qu'il n'est pas possible de la contrer avec de la magie, il faudra la briser.

Sujet: Re: Phase 1.2 - Mise en place des dispositifs Lun 30 Jan 2017 - 20:31

Spoiler:

Tes doigts effleurent doucement ton médaillon, témoin de ta déchéance. Tu l'as que rarement porté, trop désireuse des regards s'enflammant à la vue de ton sourire. Mais à cet instant, t'as envie de t'y réfugier, de le laisser te construire un masque de fer et un cœur de glace. Tu lâches un soupir et le laisse retomber dans ta pocher. Les lunes se lèvent, il est temps de mourir.

Tu dévisages longuement tes compagnons. La gueule défoncée d'Alex s'est assombrie, marquée de rides et de fatigue. Ses yeux croisent les tiens, emplis de ce calme qui t'effraie. T'as envie de te planquer dans ses bras et de plus jamais bouger, de tout oublier, de plus exister. T'as la peur qui te bouffe les entrailles. Envie de gerber. Les doigts qui tremblent, peux pas t'arrêter. Ta main va chercher instinctivement celle d'Alex. Il la serre doucement, comme s'il pouvait te transmettre toute sa force d'un sourire. Tu prends une grande inspiration, ta voix rauque qui s'élève dans votre bulle insonorisée. Je m'occupe de l'orbe. La main d'Alex se referme brutalement sur la tienne. Tu l'arrêtes d'un geste, consciente que ses yeux brillent d'un éclat nouveau. Si Magister arrive, j'ai qu'à dire que je le cherchais pour... le baiser, tu ajoutes dans un souffle. Ses lèvres se tordent violemment. Il acquiesce sans un mot, mais son visage a changé. Il s'est brisé, strié de peur. Peur de te perdre. Mais c'est pour lui que te le fais, pour qu'il ait enfin le repos qu'il mérite. T'inquiètes, j'suis immortelle, tu esquisses d'un rire rauque. Il reste silencieux, les yeux résolument fixés sur le sol. Il sait que t'as raison. Tu peux faire face à Magister, à Selenba, tu peux survivre à leurs ongles qui s'enfoncent dans ta peau. Pas lui.

Tu poses enfin les yeux sur Keylo. Il a l'air choqué, inquiet. Ça te réchauffe un peu le cœur de savoir qu'il tient à toi. Tu quittes les doigts d'Alex pour serrer le blond dans tes bras. Si tu crèves, j'te tue, tu lui chuchotes à l'oreille. Ça a aucun sens, tu le sais, mais ça te rassure, un peu. Tu le relâches, pincement au cœur, ébouriffes tendrement ses cheveux. L'étreinte d'Alex te tombe dessus comme une masse, chaude, rassurante. Tu enfouis ton visage dans sa nuque, les larmes qui montent, refoulées. Pleure pas putain. On dirait un adieu, tu détestes ça. Tu t’essuies rapidement les yeux, relèves le menton. Bon, vous avez intérêt à connecter vos deux neurones et faire fonctionner les Portes de Transfert, tu les railles. Tu reviens aux racines, aux bases de ta personnalité, à la suffisance et aux phrases glaciales. Tu reviens au cœur sans attaches, à la fille superficielle, à tous ces liens qui ne devraient déjà plus exister. Comme si tu pouvais ne plus les aimer.

Suite

It's time
feat. Candice, Alexandre

Il est temps - vraiment ? Le jour tant attendu, l'objet de tant de préparation, de discussions, de cauchemars qui réveillent le coeur battant la nuit, de sacrifices enfin. Vraiment, c'est lui ? Il n'en a pas l'air. On dirait plutôt un autre entrainement, une énième répétition - on connait pourtant le plan par cœur, il est d'une simplicité comique, mais juste au cas où.

On dirait, mais l'expression de leurs visages n'y ressemble pas. Ni le ton de leurs voix, ni encore l'angoisse à peine dissimulée - une aberration, venant d'elle - dans les gestes de Candice. C'est seulement maintenant, dans l'attente de la mort, que je prends conscience de la force avec laquelle je tiens à elle, et pareil de son côté. Pourtant ce n'est pas la première fois qu'elle me serre entre ses bras - mais jamais encore avec une tendresse aussi perceptible, aussi intime. J'ai l'impression d'avoir manqué quelque chose.

J'ai ouvert l'oeil ce matin avec la pensée qu'aujourd'hui, j'allais probablement mourir. Depuis j'ai passé la matinée avec l'impression d'être déconnecté de mon cerveau, comme si quelque part à l'intérieur se déroulait une sorte de débat mental sur la valeur de ce probablement, mais que je n'y prenais pas parti. Je suis loin. Quand j'imaginais ce moment, je pensais que je serais tellement terrifié que je ne pourrais pas faire un pas, ni prononcer un mot qui ne soit pas un couinement. Mais contre toute attente, je suis serein. Ou plutôt non, j'ai peur, moi aussi, mais ce n'est pas la panique que j'avais attendu, c'est la même peur que je ressens en permanence, depuis presque dix-sept ans. Une angoisse sourde, ancienne, celle qui revient chaque fois que je croyais m'en être débarrassée, si bien que je m'en suis faite une amie. Celle qui grise plutôt qu'elle ne bloque. On peut composer avec ses amis, ils ne dérangent pas.

- C'est toujours deux neurones de plus que toi, je réponds, répétant une vieille scène jouée il y a longtemps. Bon courage, et t'en fais pas. J'vais pas crever, ni toi, ni lui ni personne. Sauf eux. On est arrivés jusque-là vivants, on aurait l'air vraiment trop con si on se mettait à crever maintenant.

Ça n'a pas d'importance si c'est un mensonge. Je me suis préparé à l'idée de mourir. Elle aussi, sinon elle ne serait pas là. Je n'ai jamais compris pourquoi, d'ailleurs. Lui si, avec son obsession des tueries et son côté suicidaire, il doit cacher des choses pas très belles à voir dans ses yeux amers. Elle, je n'ai jamais compris.
Je désactive l'Opaqus qui préservait nos paroles des oreilles indiscrètes. Contrairement aux quartiers de Magister, la cour centrale est très fréquentée, mais pour rien au monde je n'échangerais ma place avec eux. Si on me demande ce que je fabrique et qu'on reconnait ma voix derrière le masque, les gens ne se méfieront pas, ils me connaissent.

Spoiler:

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Ils s'agitent les mômes, ils flippent. Peur de mourir, ce genre de trucs inutiles. Comme si s'emmerder à tout prévoir allait les sauver. T'as presque envie de lever les yeux au ciel et de leur foutre une bonne paire de claques pour les réveiller. Merde quoi, ressaisissez-vous, ayez des tripes, soyez des hommes ! Enfin sauf la blonde, m'enfin c'est bon, elle a juste à installer un foutu portail et niquer des baltringues en robes, c'est bon, elle a l'habitude depuis le temps.

Elle glisse sa main dans la tienne pour se rassurer. Tu retiens un sourire. C'est vraiment une gosse putain, elle a besoin de son daron pour veiller sur elle. T'inquiètes gamine, papa est là, il va pas te laisser crever. Enfin ça c'est ce que tu te dis jusqu'à ce qu'elle lâche les mots. Les mots qui vont la buter. Ton sang fait qu'un tour, ta poigne se resserre d'un seul coup. T'as même pas le temps de l'insulter qu'elle te fout un stop et commence à débiter de la merde. T'as envie de l'envoyer dans un trou paumé pour qu'elle la ferme, mais tu sais qu'elle a pas complètement tort. Elle est un peu con mais ça se voit qu'elle y a un peu réfléchi au truc. Et c'est là que tu te rends compte que c'est pas pour elle qu'elle flippe, c'est pour toi. Quelle conne. Elle sort à peine des bras du blond que tu l'étouffes dans les tiens. T'as envie de lui dire plein de trucs, de l'engueuler, lui rappeler de pas crever, mais les adieux c'est pas ton truc. Elle non plus d'ailleurs. Du coup vous avez juste l'air de deux cons l'air constipé. C'est pas plus mal.

Elle finit par se casser, son sourire de connasse accroché aux lèvres comme un bouclier. Le blond aussi se barre, après que tu lui ai rapidement rappelé que ce serait le minimum vital qu'il crève pas.

Et te voilà seul, comme une merde, comme toujours, seul avec ton foutu dispositif, le visage planqué sous un masque qui existe pas. T'espères juste qu'ils se planteront pas.

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