Quand le passé aime bien revenir te voir, de temps en temps

Tout se passait à peu près bien. Le spectacle arrivait bientôt à sa fin, et le public était attentif à tous ses gestes. Puis arriva le grand final. Gretël fit de grand cercles avec ses bras, puis les leva, paume ouverte (ça sert à rien en vrai, c'est juste pour le style) , pour faire apparaître un phénix bleu, qui paraissait presque réel. Il vola au-dessus de toute l'assemblée, en les rasant de près par moment. Ça faisait toujours son petit effet. Pour finir, il déploya ses larges ailes en poussant un grand cri et explosa en milliers de petites particules lumineuses. Les spectateurs applaudirent pendant que, fatiguée de ses efforts, Grëtel faisait la référence. Elle passa ensuite récolter les pourboires avant que la foule ne se disperse. Bon, avec ça, elle aura de quoi tenir au moins une grosse semaine, les habitants d'Omois sont assez généreux.

Il faut avouer que l'illusion du phénix est quand même très épuisante à faire apparaître. Ça demande beaucoup de concentration ce truc, et elle ira pas le faire à chaque représentation. Seulement quand elle a envie. Elle retourna dans les coulisses de la petite estrade pour ranger un peu ses affaires, quand quelqu'un approcha.

Quand le passé aime bien revenir te voir, de temps en temps

Elle ne pensait pas atterrir là. En tout cas, pas de cette façon. Elle ne pensait pas que des images allaient lui revenir en tête. A vrai dire, elle avait voulu s’échapper du palais pour quelques heures. Elle avait dit qu’elle allait s’entraîner. Elle l’avait fait. Mais elle n’avait pas la tête à ça aujourd’hui. Elle ne savait pas pourquoi, c’était comme un mal de tête qui la rongeait de l’intérieur et il n’y avait personne pour lui lancer de Reparus. Essoufflée et épuisée, elle avait laissé tombée l’entraînement, elle ne serait plus bonne à rien aujourd’hui. Elle n’avait qu’une envie: rentrer au Palais et dormir pendant le reste de la journée.

Elle avait revêtu l’apparence qu’elle prenait pour ne pas se faire repérer dans les rue d'Omois (ordre de Jar). Elle avait teinté sa mèche blanche et arborait sa tignasse brune aux reflets cuivré lisse, elle qui les avait d’habitude ondulés. Ses yeux avait pris la couleur des yeux de sa soeur, des tâches de rousseurs avaient poussé sur son visage et son visage était devenus plus enfantin avec ses joues rebondis. En passant dans les rues de l’Empire, elle laissa son regard errer à gauche et à droite sans vraiment le poser quelque part. Perdue dans ses pensées elle ne remarqua pas tout d’abord le petit attroupement sur une rue. Puis quand elle la vit, elle comprit qu’il devait y avoir un spectacle avec les « Oooooooh » et les « Aaaaaaah » qui sortaient de la foule.

Intriguée, elle s’était approchée de la petite foule et avait vu la petite Lutine aux cheveux violets faire danser sa magie au bout de ses doigts. Elle lui rappelait vaguement quelque chose mais elle n’arrivait pas à le savoir, son mal de tête peut-être la cause de tout cela. Elle se dit qu’elle ne restait que cinq minutes, mais plus le spectacle continuait, plus elle était prise dedans. Le final arriva et elle s’étonna de dire des « Wahouuuu » on même temps que les autres spectateurs. Mara était vraiment une gamine quand elle s’y mettait mais étrangement son mal de tête allait mieux, peut-être parce qu’elle y pensait moins?

Soudain c’est comme si elle eut un éclair de génie. Elle se souvint de tout. Elle se souvint où elle avait vu la petite Lutine. Elle se souvint de cette fête où elle avait été invité par un roi et une reine. Elle se souvint de ce visage qui allait leur présenter un spectacle d’illusion. Elle se souvint qu’elle avait été impressionné par le spectacle. Qu’elle avait été comme une enfant, penchée en avant pour mieux voir. Mais elle se souvenait aussi du désastre. De la perruque. De la Reine. De l’arrestation de l’illusionniste. Des gardes qui sont venus l’emmener au cachots. Puis elle n’avait plus entendu parler d’elle. Elle se souvint que sur le coup elle avait été peiné pour la pauvre Lutine qui avait essayé de faire de son mieux mais ne pouvant risquer de créer des désaccords entre la Reine et l’Empire elle n’avait rien dit et était partit les épaules basses.

Aujourd’hui, dans les rues d’Omois, elle était heureuse de la retrouver. De revoir son spectacle. Son beau spectacles qui lui faisait retrouver une âme d’enfant. Qui faisait agrandir ses yeux et battre son coeur plus vite au fils des numéros. Alors quand elle vit que la Lutine partit dans les coulisses, elle n’hésita pas. Elle n’avait rien d’autre à faire et aller taire la douleur dans sa tête encore un peu. Elle voulait aller la voir, la féliciter et s’excuser de ne pas avoir pu voler à son aide l’autre fois. Elle se dirigea vers la jeune femme.

« Bonjour, excuse moi de te déranger...»

Une fois que la Lutine remarqua sa présence elle lui sourit. La moindre des choses s’était de s’excuser de la déranger. Puis ayant toujours le magnifique final de l’illusionniste en tête elle se rapprocha d’elle.

« Ton spectacle était super! Ca faisait longtemps que je ne t’avais pas vu et franchement je ne suis pas déçue de m’être arrêtée! Le final était spectaculaire. Tu es très douée! »

Elle lui sourit gentiment. Puis soudain elle se souvint qu’elle ne s’était pas présenté et que ce n’était pas en disant que ça « faisait longtemps » qu’elle allait se souvenir d’elle. Si elle se souvenait d’elle d’ailleurs. Elle jeta un regard derrière son épaule et voyant qu’il n’y avait personne, anima sa magie grise pour retrouver son apparence habituelle.

« Mara Duncan, dit-elle en lui tendant la main, je ne sais pas si tu te souviens de moi on s’était rencontrée à un gala où tu avais exécuté un numéro»

Codage par Libella sur Graphiorum

C'était une jeune femme, qu'elle avait aperçue au fond de la foule. Elle s'excusa, et se perdit un moment dans ses pensées.
- Ton spectacle était super! Ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu et franchement je ne suis pas déçue de m’être arrêtée! Le final était spectaculaire. Tu es très douée!
Gretël la remercia. C'était toujours sympa que quelqu'un prenne la peine de venir la complimenter. Mais... Elle est censée la connaître ? Ou elle a juste déjà vu un autre spectacle, peut-être... Tout en essayant de se rappeler qui elle était, la jeune femme changea d'apparence. Ce qui ne l'aidait pas beaucoup. Mais si elle essayait d'être discrète, ça cachait quelque chose. Était-elle une tueuse en série, assassinant toutes les belles et jeunes lutines qu'elle croisait ?
- Mara Duncan, dit-elle en lui tendant la main, je ne sais pas si tu te souviens de moi, on s’était rencontrée à un gala où tu avais exécuté un numéro.
Gretël ne pu s'empêcher de lâcher un "Aaaaaaah !", comme si elle se souvenait soudainement d'elle. Comme si. Parce qu'en vrai, sa tête ne lui revenait absolument pas. À la limite, son nom de famille lui disait vaguement quelque chose. Elle lui serra quand même la main en se présentant à son tour, un peu hésitante. Par contre, un gala... Elle ne se souvenait d'avoir fais une représentation qu'à un seul gala, mais il valait mieux être sûre.
- Tu veux dire, à Small Country ? La fête d'anniversaire de la reine ?
Mara hocha la tête. Bon, c'est peut-être pas une tueuse en série finalement. C'est juste un sortcelière qui se ballade dans des fêtes d'anniversaire royal de lutins. Ça tient la route. Tient, d'ailleurs, tant qu'elle est là, ça serait bien de prouver un peu son innocence. Bon, elle espère pas non plus qu'on lui pardonne d'avoir ruinée un jour aussi important, mais c'est plus pour se sentir mieux.
- À propos de l'incident, j'avais pas fait exprès du tout ! C'est juste ces feux d'artifices, là, ils ont dus être sabotés ou quelque chose comme ça, parce que je les avait carrément sous contrôle et tout...
Sa voix s'estompait un peu sur la fin. Elle savait pertinemment qu'elle avait merdé sur ce coup là et que c'était entièrement sa faute, mais elle avait un peu trop de fierté pour tout avouer. En y repensant, quand même, c'est bizarre que des sortceliers se baladent comme ça, et soient invités au palais.
- Mais comment ça se fait que tu étais là-bas ? Y'a seulement les personnes importantes qui peuvent y être !
Après l'avoir dit, son ego se gonfla, et elle essaya de se dresser du plus haut qu'elle pouvait sur ses petits pieds.

Quand le passé aime bien revenir te voir, de temps en temps

La jeune Lutine la regardait toujours avec de grands yeux, malgré son « Aaaaah » comme si elle se souvenait d’elle, Mara se dit qu’elle ne devait pas la remettre. Ce n’était pas bien grave, après tout elle était juste venue pour lui dire que son spectacle était beau et qu’elle était désolée pour la dernière fois, si la Lutine ne se souvenait pas d’elle se n’était pas bien dramatique. Comme quoi, des personne pouvaient très bien ne pas les connaître. Cela rassura Mara, la Lutine n’allait pas se prosterner en hurlant des « Oh votre Altesse Impériale, vous avez un trop grand coeur ». Bref, elle s’emballait. Elle sera la main de la jeune Lutine en lui souriant de bon coeur. Un peu sur ses gardes la Lutine se présenta: Gretël Marvolo. La jeune fille plissa les yeux essayant de se souvenir si c’était bien elle qu’elle avait vu au gala. Peut-être s’était-elle trompée de Lutine est donc ça expliquerait qu’elle ne la reconnaisse pas? Malgré tout, elle entendait encore très bien résonner la sentence de la Reine folle de rage. Un genre de: « DAME MARVOLO JE VOUS BANNIE DE CE PALAIS! ». Rien qu’en y repensant la jeune Héritière tressaillit. Gretël lui demanda alors si c’était bien de la même fête qu’elles étaient en train de parler. Oui…elle se sentait un peu bête sur le coup, le « gala » c’était assez vague et la petite Lutine en avait fait peut-être d’autre…enfin elle ne savait pas. Alors elle hocha la tête pour lui affirmer qu’effectivement c’était bien à SmallCountry pour la fête de la Reine qui avait perdue sa perruque. Rien qu’en y repensant…Mara étouffa le gloussement qui cherchait à s’échapper de sa poitrine.

La jeune Lutine, embraya immédiatement sur une petite phrase afin de justifier son innocence quand à l’accident de la fête. Accident qui avait quand même mal fini pour Gretël. Mara ne savait pas si elle lui expliquait ça pour se donner bonne conscience, pour se rassurer, ou pour lui faire comprendre que ce n’était pas de sa faute mais dans tous les cas Mara hocha la tête. La Lutine semblait un peu paniquée et elle ne voulait pas lui rappeler des souvenirs douloureux, elle s’empressa de la rassurer.

« Ne t’inquiète pas, j’ai cru voir que la situation t’échappait sans que tu le veuilles. Aujourd’hui beaucoup de gens jaloux cherchent à saboter des numéros de personnes qui sont douées. Ca ne m’étonnerait pas que quelqu’un ait essayé de saboter ton numéro pour se venger de ton talent. Quoi qu’il en soit, j’avais bien remarqué que tu faisais de ton mieux et que tu n’avais sûrement pas prévu que ça finisse comme ça. Ce n’était qu’un accident, ça arrive »

Mara se voulait rassurante. La jeune Lutine avait sans doute eut pas mal de conséquences à la suite de cette affaire dans sa carrière. Le monde de la souveraineté était cruel est sans pitié, il suffisait que tu bouges d’un pas, trop lent, trop rapide et tout pouvait s’effondrer sous tes doigts sans que tu le veuilles. Il n’était pas étonnant qu’à présent, à chaque fois que l’on faisait appel à des personnes pour représenter un numéro, elles arrivaient tremblantes et en sueur comme si on allait les manger pour le dessert. C’est pour quoi elles ne représentaient que des tours faciles et particulièrement lassants.

« Tu as pris des risques, et tu es bien une des seules à le faire quand il faut passer devant des souverains. Ca n’a pas marché parfaitement et c’est dommage car je suis sûre que le final aurait été aussi magnifique que celui que tu viens de nous présenter »

Soudain la jeune Lutine, surprit Mara qui ne put, cette fois-ci, s’empêcher de rigoler. Gretël n’avait pas reconnu l’Héritière et cela se voyait avec sa question. Mara hésita à lui révéler sa véritable identité, après tout si elle ne souvenait pas d’elle, pourquoi lui dire qui elle était? Puis elle se souvint tout de même que tout le monde ne se faisait pas inviter pour l’anniversaire d’un roi et d’une reine et qu’il fallait bien qu’elle lui explique sa présence. Poussant un petit soupir, elle entreprit de se présenter de façon…comment dire, plus officiel.

« Eh bien, je fais…,elle se retint de dire « malheureusement », partie de ce que tu appelles les « personnes importantes ». Je suis la nièce de l’Impératrice d’Omois. Pour l’anniversaire de la Reine ma Tante avait été invité, mais ni elle, ni ma soeur Tara ne pouvait s’y rendre alors on m’a demandé de représenter l’Empire c’est pour quoi j’étais là-bas quand tu es venue présenter ton spectacle »

Elle remarqua d’un oeil que la Lutine essayait de se grandir et de montrer qu’elle aussi avait été une « personne importante », cela fit sourire Mara. Elle, quand on lui disait qu’elle était « importante » elle préférait faire comme si elle n’avait rien entendue et se faisait plus toute petite, que toute grande. Néanmoins elle sentit le besoin de s’excuser face à Gretël pour ne pas avoir pu voler à son secours ce soir là.

« D’ailleurs je tenais à m’excuser, j’aurais dû venir à ton secours…enfin j’aurais pu mais je n’ai pas osé le faire. Si j’avais osé contredire la Reine elle, aurait sans aucun doute annulé les contrats et relations qu’elle a avec Omois, et j’aurait été comment dire ça avec tact… « dans la merde » »

Gênée elle baissa quelques secondes les yeux avant de se rendre compte que si elle voulait échapper au regard de la Lutine il faudrait mieux lever les yeux et non pas les baisser. Mais être aussi impolie ne lui ressemblait pas. Alors elle ne fit rien ce contentant de s’excuser de façon posée. Après tout c’est vrai, elle aurait dû essayer de la faire libérer, elle aurait pu essayer de convaincre la Reine que ce n’était pas de sa faute. Mais risquer de rompre les accords avec SmallCountry, risquer la colère éternelle de sa Tante pour son incapacité...le choix n’avait pas été long à faire. Elle s’en voulait d’avoir était aussi lâche. Comme quoi, tout le monde faisait des erreurs.

Codage par Libella sur Graphiorum

Ouah. Mais... Ouah quoi. C'et une sorte de princesse du coup ? C'est... C'est...
- C'est énorme !
Elle n'avait pas pu s'empêcher de le lâcher. Elle sentait ses yeux s'emplir d'étoiles et sa bouche s'ouvrir. Bon, elle arrivait pas à mettre un visage sur l'impératrice d'Omois, mais elle avait vu le nom "Tara" plusieurs fois dans des magazines. En même temps; la politique, elle s'en foutait pas mal, et de savoir que la personne en face d'elle était peut-être l'une des personnes les plus influentes du royaume aussi.
N'empêche que ça en jette d'être une princesse, et pas qu'un peu. Elle se prit à rêvasser d'avoir un palais à elle toute seule, de faire ce qu'elle voulait quand elle le voulait, de sortir dans les rues de son pays sur une chaise à porteur, avec toute une fanfare pour l'annoncer, et que tout le monde se prosterne devant elle. Elle eu un petit gloussement à cette idée. Bien sûr, elle se doutait bien que la réalité était beaucoup plus ennuyante. Elle avait pas 6 ans non plus, et de ce qu'elle avait vue du palais de Small Country, les rois et reines sont pas très drôle, et ils ont pas l'air de s'amuser non plus.
- Trop de responsabilités pour un trop gros manque de fun.
Ah. Elle a dit ça à voix haute, non ? Bah, pas grave, tant qu'à faire.
- Par rapport au fait d'être une princesse tout ça. Y'a que dans les contes pour enfant que la princesse vit heureuse avec son prince pour toujours. Ça doit être bougrement chiant en vrai, non ?
Elle rajouta en chuchotant "même si ça pète la classe".
- D’ailleurs je tenais à m’excuser, j’aurais dû venir à ton secours…enfin j’aurais pu mais je n’ai pas osé le faire. Si j’avais osé contredire la Reine elle, aurait sans aucun doute annulé les contrats et relations qu’elle a avec Omois, et j’aurait été comment dire ça avec tact… « dans la merde »
Ah mais si elle commence à se sentir coupable ça va pas le faire. Elle s'est mise dans la mouise toute seule, c'est pas à Mara d'en payer les pots cassés, quand même. Alors, elle prit son ton le plus condescendant possible.
- Mais de toute façon, ils ne comprennent rien à l'aaaaart !

Quand le passé aime bien revenir te voir, de temps en temps

Devant l’enthousiasme de la jeune lutine à la prononciation de son titre, elle retint un rire. Enfin elle essaya, car la vérité c’est qu’elle ne put. Un petit rire secoua ses épaules en entendant encore et encore dans son esprit la jeune Lutine lui dire qu’être Princesse c’était « énorme! ». Elle ne voulait pas se moquer de Gretël mais s’était plus fort qu’elle. Bon la vérité était bien loin de là mais si ça pouvait lui faire plaisir. Mara ne retenait plus le sourire qui pointait sur ses lèvres depuis le début de leur échange. Elle observa Gretël qui ouvrait la bouche sans savoir quoi dire, les yeux pleins d’étoiles. Cette vie la faisait-elle rêver? Il n’y avait pas de quoi. Être Héritière Impériale était loin d’être une partie de plaisir et il fallait assumer son rôle en plus d’en être affublée! Après tout, Mara se plaignait car elle n’aimait pas ce titre, elle n’aimait pas être au centre de l’attention, elle n’aimait pas avoir des responsabilités, devoir suivre toutes les règles, recevoir du monde et parler diplomatie à chaque banquet. Non, elle n’aimait pas ça et pourtant elle le faisait parce qu’elle l’avait promis à Jar, elle lui avait promis de faire des efforts, alors elle en faisait. Mais après tout, elle cela ne l’étonnait pas que de nombreux gens veuillent avoir une vie comme la sienne, une vie où on est servi, où on a un million de robes, des diadèmes à en faire crever d'envie les plus belles bijouteries, des soirées, de la reconnaissance. Apparement ça plaisait à beaucoup de monde, dommage que le sort est désigné Mara pour en privilégier. Elle, qui ne parvenait à l’accepter. La petite Lutine bien décidé continua cependant sa réflexion à voix haute et même si quelques princesses auraient élevé le ton, lui aurait fait part de son insolence, elle était tombée sur Mara. La jeune fille, elle, rigola et ne put qu’acquiescer les paroles de la jeune Lutine.

« Ne t’inquiète pas, tu as tout à fait raison. Enfin moi s’est ce que j’en pense les autres je ne sais pas mais en tout cas, pour ma part c’est un peu comme ça que je vois le métier »

Eh oui avant d’être un titre s’était également un métier. Bien évidemment! Qui mettrait des longues robes de trente kilos pour aller voir ses amis? Qui aimerait faire une tonnes de papiers dès que le réveil sonne? Qui aimerait recevoir le peuple pour qu’il leur parle de leurs problèmes alors qu’ils n’ont qu’à user de leurs intelligence pour le résoudre seul? Mara s’énervait seule. Un peu…juste un tout petit peu.

« Effectivement je ne sais pas qui a eu l’idée d’écrire de tels histoires mais le conte « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant » ce n’est pas trop la réalité. Déjà car la plupart du temps on te case avec quelqu’un que tu ne connais pas et que, entre nous, tu n’aimes pas. Et puis oui, même si je ne devrais pas le dire, c’est assez…chiant. Les banquets, les papiers à remplir, les audiences à tenir, les problèmes à régler, les soldats qui doivent te surveiller, les règles de courtoisies à suivre. Ca te plairait? En fait, tout est millimétré dans ce monde et c’est ce qui est dommage. »

Elle aborda un sourire las sur son visage. C’est sûr, sans toutes les contraintes du métier, être une Princesse serait tellement plaisant. Mais l’un n’allait pas sans l’autre. On finirait pas les traiter de feignant et tout cela finirait en coup d’Etat. Mara faillit passer à côté du « même si ça pète la classe » de Gretël mais heureusement pour elle, elle ne le manqua pas et s’empressa de rigoler face à l’expression de la Lutine.

« Tu trouves que ça pète la classe? Je ne sais pas…tu vois je suis même obligée de me trimballer déguisée pour ne pas qu’on me reconnaisse dans les rues. Je ne sais pas si ça pète vraiment la classe! »

Oui dès fois, elle venait avec un déguisement ridicule, ou dès fois elle se contentait de ne changer que brièvement son apparence. Après tout cela dépendait si elle était en mission, et où elle était. Il y avait des lieux où il fallait mieux sortir très déguisé. Et d’autre non. Dans les rues d’Omois, elle se permettait de moins le faire, d’ailleurs avant que Jar ne lui demande…enfin hum hum…ne lui impose implicitement cette règle, elle se fichait pas mal de sortir en digne Héritière d’Omois dans la rue. De se faire reconnaître. De toute façon personne ne venait jamais la voir. Ce n’est pas comme si elle avait la cote auprès du peuple d’Omois.

Gretël revient sur le sujet de son spectacle qui avait mal finit et Mara la regarda en souriant. Elle était heureuse que Gretël ne le prenne pas mal et qu’elle ne lui en veuille pas. Après tout, oui certes ce n’était pas de la faute de Mara si elle s’était mise dans cette situation là mais c’était quelqu’un d’important et elle aurait pu éviter tous les désagréments ou au moins les atténuer. Beaucoup, à contrario de la Lutin, le lui aurait fait savoir. Mais elle était heureuse que Gretël ne lui dise pas. Même si elle le pensait peut-être, elle avait la gentillesse de ne pas lui cracher au visage.

« J’avoue tout de même qu’elle a réagit excessivement…tout le spectacle s’était bien passé, si tu avais voulu lui mettre la honte où faire un coup d’Etat, tu n’aurais pas attendu la fin. Bref ce sont les grands de ce monde. »

Elle se retint de lui dire « Si tu savais comme c’était drôle en plus! » mais elle se retint ne jugeant pas cette parole très opportune. Elle la regarde gentiment et lui sourit. Puis ce rendant compte qu’elle commençait à glisser sur un terrain plus épineux, elle ne savait pas si ça gênait la Lutine de parler de ce moment de sa carrière, elle préféra enchaîner sur autre chose.

« Du coup tu fais des spectacles dans toutes les villes? Tu le changes où il reste le même à chaque fois? Qu’est-ce qui te donne le plus de fils à retordre? »

Rougissant sous son effet de curiosité, Mara baissa quelque peu les yeux. Ce rendant compte, une fois de plus, que c’était inutile pour fuir le regard de la Lutine plus petite qu’elle, elle laissa tomber. Mara n’était pas simplement curieuse…enfin si, mais elle aimait prendre soin des autres. Cette manière un peu informel lui permettait de savoir si Gretël sans sortait bien. Mais à vrai dire, avec le talent de la Lutine elle ne se faisait pas de soucis pour elle. Après tout, si la Lutine changeait de spectacle peut-être que Mara pourrait à nouveau la recroiser et regarder encore la magie de l’Illusionniste faire effet. L’emporter. Dans un autre monde où elle pourrait redevenir enfant. Dans une autre vie. Dans un rêve. Un rêve de mille couleurs.

Codage par Libella sur Graphiorum

Toujours contente de pouvoir parler de ce qu'elle fait, Gretel se lança dans des explications un peu brouillonnes. Oui, elle voyageait beaucoup et voulait faire des représentations dans beaucoup de villes différentes, pas frocément les grandes, parce que les petits villages c'est sympa aussi. Mais toutes les villes n'étaient pas forcément très acueillantes et elle avait pas forcément envie d'y aller. Ça faisait pas trente ans qu'elle se balladait, donc elle a pas tout vu non plus.
Oui, le spectacle change parce qu'au bout d'un moment faire les mêmes choses c'est ennuyant. Et au moins, en essayant d'autre chose, elle pouvait voir ce qui était mieux à regarder pour les spectateurs. Elle raconta à Mara que lors d'un spectacle, elle avait fait apparaître des flammes pour le côté badass, mais au final des élémentaires d'eau sont venus en masse pour essayer de les éteindres parce que quelqu'un croyait qu'un incendie s'était déclarer. Elle rit en y repensant.
Gretël lui expliqua aussi que, ce qui est le plus dur à faire dans les illusions, c'est le nombre. Si tu fait trop de trucs animés, tu perds le contrôle et çadevient le bazar. Le grosses illusions demandent beaucoup d'énergie pour se maintenir, et encore plus si tu doit les faire bouger. Pour elle c'est plus facile, les lutins p'abo ont un don pour les illusions.
- Et toi, tu doit bien faire des trucs à part... faire des trucs chiant de princesse ?

Quand le passé aime bien revenir te voir, de temps en temps

Le jeune Héritière écoutait attentivement la petite lutine violette qui répondait à ses nombreuses questions. Mara se dit tout de même qu'elle devait la trouver bien curieuse. Depuis tout à l'heure, Mara n'arrêtait pas de lui poser des questions sur sa vie et sur ses spectacles. Il ne fallait pas croire que la jeune Héritière espérait récolter des informations sur l'Illusionniste afin de les vendre ou de les retourner contre elle. Les complots dans ce genre là, elle ne les aimait pas trop. Non, Mara faisait juste sa curieuse et essayait de s'intéresser aux autres c'est tout ce qu'elle faisait et c'est tout ce qu'on lui demandait de faire en tant qu'Héritière. Non enfin bon, ce n'était pas tout à fait vrai on ne lui demandait pas d'aller demander des informations sur la vie des personnes à chaque coins de rues. Sans rire, elle essayait de se donner bonne conscience mais en fin de compte elle ne faisait pas ça pour l'Empire, ni pour qui que ce soit. Juste pour elle. Parce qu'elle aimait bien être sympathique avec les autres et vu qu'elle avait vu Gretël une fois auparavant et qu'elle avait vécu une mésaventure que Mara n'avait pu réparer malgré son "pouvoir", elle avait bien vu que Gretël était une petite Lutine très gentille. C'est pourquoi Mara lui apportait de l'attention, une attention que mérite toute personne gentille. Plus la jeune lutine parlait plus Mara appréciait cette entrain et cette joie qu'elle percevait dans la voix de Gretël. Soit, si elle changeait de spectacles, elle viendrait le voir de temps en temps.

"Promis je viendrais te voir à un autre de tes spectacles alors, lui dit-elle avec un sourire"

Puis la jeune illusionniste lui raconta une anecdote à propos d'Elémentaire de feu qui avait éteint son final. Elle ne put que joindre son rire à celui de la Lutine qui ressortait de cette expériences avec un bon souvenirs à en juger par son rire. Il était vrai que les malentendus pouvaient être tellement fréquents et elle ne pouvait imaginer la tête de Gretël en voyant les Elementaires d'eau éteindre son tour, sans pouffer de rire. Puis Mara écouta avec un intérêt non dissimulé ce qui donnait de plus de mal à l'Illusionniste. Elle pouvait le comprendre c'était un peu comme la magie. On ne pouvait lancer plusieurs sort à la fois…enfin c'était rare, à moins de les carabiner où alors il devenait vite incontrôlable. Sans compter que cela enlevait une grande force et énergie à celui qui le lançait. Pour clore sur la phrase de la petite Lutine, Mara lui sourit. Le métier d'illusionniste ne devait pas être très facile, elle devait être toujours sur les routes, recevoir les critiques bonnes mais aussi les mauvaises…

"Si les lutins p'abo ont un don pour les illusions, vous devez être beaucoup à exercer le métier non? Ce n'est pas trop dur de se faire un place? Qu'est-ce qui t'a donné envie de faire ça? Je veux dire, il y a bien quelque chose qui t'a poussé à le faire non? Ou alors c'était juste un rêve d'enfant qui devient réalité?"

Curiosité quand tu nous tiens! Mara ne put empêcher un petit rire de secouer ses épaules quand Gretël lui demanda si elle faisait autre chose que ces activités "chiantes" de princesse. Activité qu'elle n'aurait jamais osé qualifier de cette façon devant sa Tante, mais cela ne voulait pas dire qu'elle n'en pensait pas moins.

"Oui je fais beaucoup d'autres choses, je fais plus autres chose que mes activités d'Héritière pour être franche. J'adore me promener dans les rues comme tu peux le voir, j'aime aussi aller discuter avec du monde, sinon je sors avec ma meilleure amie et j'ai aussi un métier! Enfin un futur métier en plus de mon rang. Je passe mon diplôme de Voleuse Patentée quand quelques mois. Je revenais de l'entraînement quand j'ai vu ton spectacle. Tu ne me croira peut-être pas mais tes illusions ont calmé mon mal de tête"

La jeune fille rigola. Oui, elle avait arrêté l'entraînement car elle ne se sentait pas au meilleur de sa forme, elle avait un mal de tête épouvantable et pourtant quand elle s'était arrêté devant l'estrade de la petite illusionniste, son esprit d'enfant avait complément éclipsé son mal de tête. Comme si les illusions étaient si forte, belle et puissante que cela calmait les mots. Elle ne croyait pas vraiment à ses paroles mais c'était tout de même plus classe que de dire "Ouais je pensais à autre chose qu'à ma douleur du coup j'avais moins mal!". Enfin ça, s'était son point de vue. Elle retourna alors la question à la Lutine pour savoir si en dehors de son activité "divertissantes" d'illusionniste elle faisait autre chose. Ce n'était plus seulement un remerciement et des félicitations pour son spectacles mais aussi un véritable dialogue comme aurait deux personnes qui cherchent à se connaître. Mara appréciait réellement la compagnie pétillante de la jeune Lutine et cela se voyait sur son visage souriant. Un sourire que la petite Lutine semblait partager également. Comme quoi il ne fallait pas aller bien loin pour tomber sur des personnes intéressantes et gentille qui pouvait devenir des amies.

Codage par Libella sur Graphiorum

» A la bibliothèque de Travia, ou quand on s'adresse à quelqu'un, c'est bien de ne pas lui faire peur quand même [Libre]
» Dessiner.. petit passe-temps!
» Présence réduite (mais jvous aime quand même)
» Quand Selena a pas trop le temps pour passer sur le fow' en ce moment...[FINI]
» La technologie, c'est bien... sauf quand ça nous lâche