Ah, les joies de la famille!! ou Comment un oncle de mauvais poil peut vous ruiner votre vie.

-Tu vas m’enlever ce fichu collier à pointes !! Et aussi ces espèces de chaussures bizarres, là !!, s’égosillait Vyktor Noktul, tandis que ses iris viraient au rouge.
-On appelle ça des compensés, tonton..., soupira Kaïnara, blasée.
-Et je te prierais de ne pas m’appeler comme cela! Tu dois me dire Capitaine ou Chef, je te l’ai dit au moins cent fois !
-Bien, tont... Euh, Capitaine. Je retourne chez moi pour me changer. Et ne plus revenir, pensa la jeune fille.
Et elle tourna les talons en direction du centre-ville. Bien fait pour lui! Il ne l’avait jamais aimée de toute façon. Démoralisée mais fière d’elle, elle s’acheta du tzinpaf cola-cerise.
Et slurk, jura la demi-vampyr, il va falloir l’annoncer à Maman...
Elle errait dans la ville depuis dix bonnes minutes lorsqu’elle se rendit compte qu’elle était perdue. Elle se trouvait dans une ruelle vide et sombre. Retourner sur ses pas n’aurait servi à rien et elle invoqua donc un Transmitus en direction de son appartement. Enfin, elle s’apprêtait à en invoquer un lorsqu’elle entendit un bruit. Une discussion, à laquelle semblaient prendre part approximativement huit personnes. Accompagné de rires gras et de hurlements aigus. Elle s’approcha discrètement pour mieux observer la scène puis étouffa un gémissement lorsqu’elle vit ce qui se passait. Une bande de Sangraves qui torturaient une femme en ricanant. Celle-ci était terrifiée et poussa un cri déchirant lorsqu’un des hommes ouvrit un trou sur les pavés et la précipita dedans.
Dégoutée, Kaïnara invoqua silencieusement son Transmitus et après avoir cristallé sa journée à sa mère, se coucha, nauséeuse.

« Non... ! »
Kaïnara se redressa puis étouffa un sanglot. Difficilement. La scène se répétait encore et encore dans son esprit. Elle revoyait nettement la chute de la pauvre marchande dans l’abime, et le Sangrave, hilare qui l’avait poussée dedans. Rubis, qui connaissait sa sœur d’âme par cœur, vint ronronner à sa joue.
«Et je n’ai même pas pu les en empêcher... »
Elle soupira. Les attaques de Sangraves sans aucunes raisons valables sur la population Autremondienne se multipliaient...
«Dis, Rubis... Et si nous allions fourrer notre nez dans ce qui ne nous regarde pas ? »