futur cadavre

Elle était de retour chez elle. Eretrya avait grandit ici, parmi les arbres et près du ruisseau. L'orpheline avait laissé son cheval ainsi que son familier pour qu'il le surveille, à l'orée de la forêt du Royaume de Vilains. En cas de besoins, elle aurait juste à l’appeler, il arriverai en un battement d'aile. Elle regrettait de devoir cacher ses oreilles car en effet, même si elle avait hérité d'un visage parfaitement humain, elle possédait des oreilles plus pointues que celle de l'elfe au sang le plus pur. Try pensait que personne ne devrait avoir honte de ce qu'il était mais malheureusement Autremonde était une planète parfois habitée de gros racistes et la survie passait avant les préservations des origines. La forêt n'était pas le lieu le plus rassurant mais pour une vagabonde l'endroit était idéale. La jeune femme avait eu tellement de mal à arriver ici qu'elle ne voulait pas partir de ce royaume avant longtemps. En chemin, elle avait réussi à voler sa bourse à un homme et l'argent qu'elle contenait lui avait permis de s'acheter à manger ainsi qu'à son cheval et sa Vouivre. Accroupie au bord du ruisseau, elle se rinça le visage et se releva en un mouvement gracieux. Voilà longtemps qu'elle n'avait pas pris de bain et l'envie était irrésistible. Elle enleva sa veste en cuir qu'elle posa sur le bord de l'eau et commença à détacher son corset quand un bruit parvint à ses oreilles. Elle préférait vérifier qu'il ne s'agissait que d'un animal avant de se détacher de ses couteaux qui était accrochés à son pantalon et qui lui servait de protection étant donné qu'elle n'utilisait que très rarement sa magie. Elle attrapa une dague et se dirigea vers les arbres qui l'entourait, exactement là d'où le bruit venait. Rien. Il n'y avait personne. Malgré tout, l'hybride se sentait pas rassurée. Tant pis. La brunette retourna près du cours d'eau et se remit à détacher son haut. Le bruit. Encore. Elle se rhabilla à la hâte, s'empressant de renouer son corsage et de remettre sa veste avant de retourner près du buisson de tout à l'heure. Le bruit était plus distinct maintenant. Quelque chose, quelqu'un se déplaçait. Cette personne l'avait surement observé depuis tout à l'heure. Mais qui était il? Ou elle d'ailleurs. L'adolescente serrait si fort ses doigts contre la dague que ses phalanges en devinrent blanches. Elle écarquilla les yeux : cette chose se tenait derrière elle, cachée, c'était sur. Brusquement, elle fit volte-face. Quelqu'un allait surement surgir.

Une forme avait contournée la demi-elfe avant de venir la frapper dans le dos, ce qui l'avait légèrement déstabilisé mais pas au point de la faire tomber. Elle soupira intérieurement, elle aurait dût être plus rapide. Il régnait un calme olympien dans la petite clairière lorsque un brouillard épais et glacial fit son apparition. Bientôt, toute la surface qui entourait Eretrya fut plongée dans l'obscurité si bien que la vagabonde ne pouvait pas voir à plus de 5 mètres. Très bien, il allait falloir qu'elle soit très réactive. Son agresseur n'était pas un petit joueur et la brunette l'avait très bien compris. Une voix grave retentit alors d'entre les arbres annonçant son arrivée en enfer. Une petit sourire espiègle apparut sur les lèvres des l'adolescente. Il ne savait pas à qui il avait affaire. Il ne l'aurait pas si facilement. Faisant mine de penser que l'homme se trouvait de l'autre côté du ruisseau elle se retourna mais, juste après avoir tourné les talons, elle balança ses jambes en arrière en un salto bien exécuté puis frappa avec son genou gauche la forme qui bougeait devant elle. Soit elle avait touché un arbre et c'était ballot sois elle avait montré à son adversaire qu'elle ne se laissait pas faire. La jeune femme recula de quelques pas, cherchant un signe de l'inconnu. La sang-mélé attrapa quelques dagues de différentes taille dans les lanières en cuire accrochées à son pantalon. Elle inspira un bon coup puis les lança en même temps en décrivant un arc de cercle afin de couvrir le plus de surface possible. Plusieurs "tchak" retentir dans l'obscurité. Elle était prête à tout et, relevant la tête, murmura doucement ces mots d'une voix suave.

"C'est la guerre..."