To fall is not so terrible. [PV: Sai]

Des cris de joie retentissent au loin, résonnent dans l’air pur des prairies fleuries. Des cris d’enfants. Des enfants heureux, qui courent, dévalent les pentes sans problèmes. On distingue facilement une brunette parmi pleins de petits garçons. Des amis sûrement d’hier, c’est facile de nouer des liens à cet âge là. Ils paraissent seuls contre le monde, et rien ne pourrait tenir leur bonheur. Innocence.

***

Dimanche 6.33, journée ensoleillée.
Lumière. Lumière qui piqueuuuu. . . Dégage ! Laisse-moi dormir. . . Chui fatiguée. . . Va-t’ en. . . Doucement, j’émerge du sommeil, et me frotte les yeux nonchalamment. Les yeux fermés, comme toujours, je me lève. Clio qui partage avec moi la roulotte, dors toujours. Non, se lever tôt un dimanche matin, c’est une spécialité Autumn ça. Si tout le monde fait quelque chose, c’est certain que je ferais le contraire. Alors, là, tout le monde dormait, moi, je me réveillais. Je m’habille rapidement d’une robe orange pale toute froissée de la veille, et je sors en faisant entrer le moins de lumière possible. J’inspire une grande bouffée d’air frais matinal. Il sent bon la forêt. Notre troupe s’était établie peu loin de l’emplacement sédentaire du Cirque, et c’était relativement plus proche de Tingapour, ce qui est plus rapide, comme nous effectuions cette période des spectacles de rue, plutôt que dans des chapiteaux. C’était disons, plus bucolique, de véritables petites vacances. Cela fait du bien quand on se balade de villes en villes. Ok, c’est un peu le principe du cirque, mais bon. . .

Une chose est sure, tout le monde dors encore ici, ça se sent. Un feu éteint d’il y a quelques heures à dispersé aux alentours des cendres sur l’herbe jaune –oui jaune-. Si je vais me balader, je doute même qu’ils se rendent compte au réveil de mon absence. Soyons franc, c’est une vraie habitude ces petites escapades matinales. Et ça fait du bien. Alors, avec Enjoy sur l’épaule, le petit moineau qui me sert de familier, qui représente tout à fait le peu de magie en moi, je marche, pensive. Cette forêt est vraiment magnifique, avec ses arbres aux couleurs rougeoyantes. On la dit dangereuse, à cause des bêtes sauvages, ainsi qu’aux voyous exilés de la grande ville, qui y trainent. A la limite, moi, je m’en fiche totalement. Je ne crains rien, ce n’est pas la peine de me le rappeler. Une petite fille de dix ans, au joli minois, qui paraît toute frêle au premier coup d’œil, c’est sur, ça ne fait pas peur. Ensuite, des gens plus observateurs, remarquerons une étincelle étrange dans le regard orange. En revanche. . . Qui, qui peut se douter de la maturité que cache la personnalité de la petite ? Personne ou presque. Innocence perdue.Méfiez-vous.

Comme d’habitude dès que mes pieds commencent à souffrir, je grimpe dans un arbre. Quelle idée dirons certains. Oui, quelle idée pour vous. Et, je me balance, d’une branche à un autre. Comme un petit singe volant. La brise affectueuse vous lèche le visage, la seule douleur que l’on peut ressentir est au niveau des mains. Une affaire de débutants. Et je vole ainsi, avec mon petit piaf. Bientôt l’atmosphère se rafraîchit. De l’eau. En effet, j’aperçois au loin le fleuve Tange qui traverse le continent d’Omois. Quelques secondes plus tard, je saute au sol, et me jette un peu d’eau sur le visage. L’eau étant peu profonde au bord, je patauge pieds nus dans l’eau glacée, riant aux éclats quand Enjoy bat de ses ailes mouillées près du visage.

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Ténèbres. Ténèbres qui me rendent fou. Je le saurais d'autant plus si je restais enfermer dans ma chambre. Il fallait que je repousse mes peurs. J'y étais déjà arrivé. J'avais bien tué Far'jim il y a quelques jours. Un frisson me parcourut à cette pensée et les sanglots de la jeune lycanne me revient en mémoire. Il fallait que je sorte, que je m'évade de ma propre prison. Cela ne serrait pas si difficile que ça, enfin je l'espérais. Il suffisait juste que j'oublis qu'AutreMonde était capable de me faire mal et que parfois le "soldat parfait" ne pouvait rien y faire. Je devais sortir, il le fallait. Je fis disparaître alors les sorts de protection autour de ma chambre et après avoir enfiler des vêtements propres je m'éclipsais, ignorant les tremblements de mes membres. Je profitais que Kei et Tinieblas soient absents. L'un ayant un rendez-vous avec un jeune futur politicien et l'autre chez son amie pirate. Il faudrait que je surveille que la petite démone ne contamine pas mon brillant frère avec ses fréquentations. Deino était gentille mais... Je secouais doucement la tête et m'armait rapiement. Heureusement qu'ils étaient tous partis, j'éviterais ainsi les questions de mon frère de sang et la protection (qui est pourtant si vitale pour moi) de ma soeur de coeur. Je savais que je ne dormirais pas de la nuit de toute manière.

La nuit s'offrait à moi, délicieuse amante qui cachait entre ses draps -que les autres disaient bleus- les pires créatures nocturnes. J'en faisais parti, je crois. Même avec la terreur au ventre et la faiblesse de mon corps encore bien maigre, je pouvais tuer. Il restait encore en moi de cette ardeur militaire, je le sentais. Cependant, j'avais changer et si je partais de Krasalvie ce n'était pas pour commettre des meurtres. J'avais besoin de réfléchir, ailleurs. Je partis vers la porte de transfert d'un pas décidé, cachant mon visage derrière une épaisse capuche.

Destination, l'Empire d'Omois.

***

On me disait chef des Ombres. J'étais le leader d'une armée composé de ceux qui vivent par esprit de vengeance. Je devais me montrer fort, adulte... J'avais l'impression de me comporter comme un putain adolescent. C'est ce que j'étais encore sans doute. Un gamin devenu adulte trop tôt. Me voilà donc au petit matin, dans la forêt Omoisienne à errer sans but. La rosée était tombé sur les plantes et je sentais l'humidité sur mes pieds toujours nus.

J'étais finalement terrifié à l'idée de tomber sur des soldats Omoisiens - et Will surtout. Je n'étais pas encore prêt à passer à l'acte : rentrer dans la chambre de mon ancien amant. Cette idée m'avait frôlé toute la nuit durant. L’étouffer dans son lit de mes propres mains comme lui avait pu le faire sur Terre par l’intermédiaire de Narcisse. Je soupirais doucement alors qu'une nouvelle question me frappa l'esprit : pourquoi m'avoir laissé en vie ? Je ne me souvenais pas de grand chose. Narcisse me caressant la peau, m’étouffant et puis le vide. J'avais été mort pendant de longues heures, j'en suis sûr. Je suis revenu à la vie dans une lit. J'avais été dans une infirmerie sans doute mais le plus incroyable, c'est il était près de moi. Trop près. Et s'il...

Des bruissement me parvint au dessus de moi et l'inquiétude me bouleversa. Ce n'était pas un animal. Ooh, j'aurais du faire plus attention où je me trouvais et qui pouvait se trouver là au même moment. Sans réfléchir, je fonçais à sa poursuite. J'avais comme un pressentiment... Roko se plaignait de mon attitude et m'envoyait un sentiment d'agacement. C'est vrai qu'avec nos esprits connectés, je ne l'avais pas beaucoup laissé dormir cette nuit. Un rire d'enfant coupa ses ronchonnements. Une fillette... C'était elle qui avait pratiquement voler au dessus de ma personne ? Un véritable oiseau. C'était stupéfiant. Je m'approchais un peu, sans trop savoir pourquoi. Les vampyrs n'étaient pas censés être réfléchis ? Quelle sorte de créature pouvais-je bien être... Je posa alors des questions stupides. Je devrais plutôt rentrer chez moi.

- Tu n'as pas peur toute seule ? Tes parents ne s'inquiète donc pas que tu puisses traîner dans une forêt, fillette ? C'est dangereux... Fis-je de ma voix grave et neutre.

Des bruits derrière moi se font entendre. Pour dire vrai, ils sont presque imperceptibles, pour quelqu’un de « normal ». Or, je suis quelqu’un de normal. J’ai juste appris à écouter avec attention, tout ce qui m’entoure, en particulier le vent. C’est ainsi que n’importe quelle proie peut parvenir à s’enfuir en situation de danger. Suis-je en danger ? Suis-je une proie ? Peut-être bien que je vais me faire manger comme beaucoup, mais je n’ai pas peur, en aucun cas. Je me retourne, et fais fasse au danger. Comme il se le doit. C’est alors que je vois surgir en quelques instants, un vampyr. Comment le juger si vite ? Son aura sûrement, ou bien alors sa peau pâle, sa démarche. Il me dévisage, et moi, je souris de plus belle. Salut toi ! Finalement, c’est peut-être moi qui vais le manger.

« Tu n’as pas peur toute seule ? Tes parents ne s’inquiète donc pas que tu puisses traîner dans une forêt, fillette ? C’est dangereux. . . »

Sans même y réfléchir quelque secondes, je réponds, du tac au tac.

« Dangereux parce qu’il y a des gens comme toi qui y traînent ? »

Je sens que je vais bien m’amuser. Si j’ai peur ? Non je ne crois pas, j’en suis sûre même. Je ne vois pas vraiment ce que je crains. Mes parents ? Ah ah. Ils ne sont plus. Et oui, même si je les regrette, je ne pense pas qu’ils puissent s’inquiéter pour moi. En revanche, si on devait parler du cirque, ma famille actuelle, eux non plus, ils ne doivent pas s’inquiéter des tonnes. Entrain de dormir, c’est difficile. Mais comment un parfait inconnu pouvait le deviner ? J’avance, et me plante devant lui. Dans son regard, je ne vois rien, rien d’expressif. Tout est mort. Pourquoi ? Malgré ce détail, il émane une aura dérangeante de ce garçon. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, ça ne semble pas aller bien pour lui.

« Et tes parents à toi, ils ne s’inquiètent pas que tu puisses rester dans cet état ? »

[HS: Tu m'excuseras, ce post est très pauvre. ^^']

Spoiler:

"La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
[...]
Le Loup et l'Agneau - Jean de la fontaine"

Elle ne semblait pas décidé à répondre à ma question puisqu'elle me la retourna. Cette fillette me rappelait curieusement quelqu'un. Cette apparente fragilité, cette sensation mystérieuse que je ressentais face à cette innocence pas tout à fait clair et cette langue rapide qui savait manier les mots comme l'on le ferait d'une lame. Sa réplique ne me laissa pas de glace et je me risquai un petit sourire, découvrant mes longues dents pointus. Je viens m'agenouiller devant l'eau, sentant la vase sous mes pieds nus. Je me demandai bien de quoi j'avais l'air : un l'albinos, les pieds dans la boue et possédant un corps aussi maigre.

"Un agneau", me souffla mon familier par la pensée.

Je frémis mais ne répondis rien, réfléchissant à la réplique de la fillette. Oh, je n'étais pas bien méchant. Enfin, je ne l'étais plus vraiment. Et puis, qu'est-ce réellement que la méchanceté ou pire, la cruauté ? Cela n'enlevait en rien que je savais tuer et que si je le souhaitais, je pouvai égorger l'enfant. J'étais dangereux. On n'avait voulu me tuer pour ça, puisque j'étais un loup parmi les fauves d'AutreMonde. J'en avais perdu mes griffes mais j'avais encore mes crocs.

- On peut dire ça, oui. Je suis le grand méchant loup. (léger silence puis: ) Tu n'as pas peur ?

J'essayai de percevoir son odeur parmi celles environnante. Une nonso ? Non, une très infime odeur de magie me parvient d'elle mais peut-être me trompai-je avec le fluide intense de cette forêt tout autour de nous. Je l'entendis soudain s'approcher de moi et ma magie palpita aussitôt dans mes veines. Légère angoisse que j'essayai de faire taire. J'avais encore de mauvaise habitude. Pourtant, je n'avais aucune raison de craindre cette fillette mais... Je n'avais entendu qu'une réplique d'elle mais cela s'annonçait déjà pour être une troublante et charmante rencontre. L'inconnue me parla alors de mes parents, me retournant de nouveau mes propos contre moi. Si mystérieuse enfant. Mes maudits parents, une inquiètude vis-à-vis de mon état ? La bonne blague. De toute façon, même si ils pouvaient avoir le moindre sentiment à mon égard, se serrait en OutreMonde. Je glissai mes mains sur mes côtes fragiles, sachant très bien que mon corps était à déploré. Ou était-ce mon regard aveugle qui pouvait justifier la moindre inquiétude ? Un tout sans doute.

- Il faudrait qu'ils existent pour ça. J'ai répondu à tes questions, a toi de répondre au mienne. Un échange équitable, tu vois ? C'est quoi ton nom et qu'est-ce que tu fiches ici ?

» pâris ϟ don't fall in love. fall of a bridge.
» Naomi Clarck "i will never fall in love"
» Sans titre écrit pour m'occuper (pas terrible je le corrigerais).
» Lois Weldon ♦ You shoot me down but I won't fall