Le sapin bleu [PV Landos]

Sujet: Le sapin bleu [PV Landos] Mer 4 Mar 2015 - 21:39

Le souffle encore haletant, la louve s'arrêta au milieu des sapins silencieux. Leurs épines bleues formaient un vaste tapis moelleux sous ses pattes. Elle se transforma alors en jeune femme. Ses pattes étaient devenues des bottes de cuir souples et elle portait un pantalon noir, une veste claire et une écharpe fauve. Les vêtements des loups-garou apparaissaient ou disparaissaient une fraction de seconde après le début de la transformation, grâce à une magie mystérieuse inscrite dans le code génétique des loups-garou. L'ilne n'avait jamais cherché à la comprendre. Des Autremondiens curieux qui voyaient un loup-garou pour la première fois lui avaient parfois posé la question, mais ça ne l'intéressait pas et de toute manière elle n'y connaissait rien en magie.

Elle reprit sa marche comme si rien ne s'était passé, retrouvant peu à peu son souffle. Elle avait voulu chasser, mais elle n'avait rien attrapé. Tant pis, de toute manière elle aimait plus chasser pour le plaisir de courir dans les bois que par besoin de nourriture. Elle mangeait à sa faim au Quartier Général des Ombres, même si ces derniers temps c'était plus difficile, avec le peu de ressources qui leur restait depuis la destruction de l'ancien QG.

Où était la sortie de cette forêt, déjà ? Par là, non ? Oui, elle avait déjà vu ce sapin avec sa drôle de forme. Elle s'en approcha, remarquant une sorte de panneau presque caché entre les branches. Elle n'arrivait pas à déchiffrer le texte inscrit. Ça devait être du lancovien. Pourquoi n'était-il pas traduit ? Il y avait des sorts pour ça, non ?

Elle s'approcha encore un peu. C'était vraiment un drôle de sapin. Elle se demanda qui avait bien pu planter un panneau aussi bizarre en plein milieu d'une forêt. Puis, au moment où sa main toucha la première branche, elle ressentit comme une vive brûlure et la retira aussitôt. Elle examina sa main, grimaçante, mais elle n'avait rien. Un sapin ensorcelé... Ha, ha, ha. Certains sortceliers n'avaient vraiment rien à faire de leurs journées... En regardant de plus près, il y avait bien une petite tâche violette sur sa main. Elle s'essuya sur son pantalon, mais elle ne partait pas. Bah, elle finirait bien par s'en aller.

Elle reprit sa marche, furieuse contre l'idiot qui ensorcelait les sapins. Elle finit par retrouver le sentier qu'elle avait quitté quelques heures plus tôt pour s'enfoncer dans la forêt. La lisière n'était plus très loin. Elle regarda sa main de nouveau et s'arrêté net. Non seulement la tâche n'était pas partie, mais surtout elle avait grossi ! Sa main entière était devenue violette ! Elle se palpa alors la main avec inquiétude, mais sa peau violette lui faisait mal comme un bleu si elle appuyait trop. Et ça avait l'air de s'étendre... Bon sang, mais à quoi ce crétin d'ensorceleur de sapins avait pensé en préparant sa plaisanterie stupide ? Elle n'avait pas d'antidote, elle !

Elle continua à avancer, sans vraiment savoir quoi faire... Jusqu'à ce qu'elle arrive à un croisement. Le sentier de gauche menait au manoir d'un particulier, l'autre à la sortie de la forêt. Va pour la gauche, décida-t-elle. Avec un peu de chance, il y aura un sortcelier sympa qui pourra m'aider.

Quand L'ilne arriva au manoir, la tâche violette avait déjà conquis presque tout son bras gauche et menaçait l'épaule. Elle avait enlevé son gilet pour le surveiller. Elle sonna sans réel espoir.

Sujet: Re: Le sapin bleu [PV Landos] Jeu 5 Mar 2015 - 23:02

*

* *

Les documents étaient dispersés sur mon immense bureau.

Aucun son ne se faisait entendre dans la pièce, comme si le temps s'était arrêté. Je regardais les papiers que j'avais éparpillés, fou de rage, quelques heures plus tôt. Tout était là, la raison de leurs morts. La raison de ma souffrance et de celle de ma sœur. La raison de leur disparition. Tout ce que je désirais savoir depuis 4 ans maintenant, tenant dans quelques pages et cahiers. Cahiers et écrits sous mon nez depuis tout ce temps, bien que j'ai retourné le manoir des dizaines de fois dans l'espoir fou de trouver des indices, ils étaient là... Je parcourais une nouvelle fois les lignes que j'avais devant les yeux. Un rire commençait à qui secouer ma cage thoracique, rire qui finit en grognement bestial.

- Toute cette souffrance à cause de CA ! À cause d'une inspiration idiote de ma mère ! Sottises ! Chasser le sangrave ? C'est notre rôle à nous, les Haut-Mages ! Pas celui d'une duchesse ! Ce n'était pas le rôle de ma mère !

Ma tirade se fini dans un quasi-hurlement. Je fixais les papiers, toujours ces mêmes papiers... Ces derniers me révélaient le passé de ma mère et son appartenance à un groupe semblant chasser les Sangraves.

- Les Ombres...

Je tentais de calmer ma colère. Ce que faisait ma mère était honorable dans l'idée, mais totalement suicidaire dans la mise en application. Elle qui était plutôt faible physiquement et magiquement... Mais comment lui en vouloir ? Elle avait fait tout cela pour nous protéger, nous, sa famille.
Dans un des cahiers, une lettre manuscrite attendait mon père. Lettre que mon père ne lirait jamais.

"Henrik, mon amour,

Si tu lis ceci, c'est que le sangrave qui me pourchasse a eu raison de moi.
Si c'est le cas, je suis parfaitement désolée de la peine que je vous cause, à toi, et à nos deux enfants adorés.
En rejoignant les Ombres, je connaissais les risques que j'encourais.
Tous les mots d'Autremonde ne pourraient pas me faire pardonner.
Henrik, soit fort pour nos enfants.
Je vous aime plus que tout au monde.

Rosalia''

- Quelle mère indigne, forte et magnifique tu as était, maman...

Un sourire triste étire mes lèvres. Même si j'ai toutes les bonnes raisons de haïr cette femme qui s'est soustraite à la vie avec son mari en nous laissant seuls, je n'en ai aucunement envie, car elle reste ma mère bien-aimée malgré tout.

***

Loin des sombres idées de Landos, Allen observe la jeune femme qui avance sur l'allée menant à la porte d'entrée. La femme à l'étrange bras violet sonne à la porte et patiente quelques instants avant que Landos vienne lui ouvrir, un gâteau entre les crocs. 3, 2, 1... Un hurlement de rage se fait entendre dans la cuisine. Laissant échapper un soupir, Allen se dit que, décidément, il est bien dans son jardin tranquille.

***

Quel est le meilleur remède contre la mélancolie ? Les sucreries. Où trouver des sucreries ? Dans les cuisines ! C'était où je me trouvais quand quelqu'un choisi de s'assoupir sur la sonnette de l'entrée. Sonnette qui fit se retourner Cyrill. Cyrill qui me vit au-dessus des gâteaux pour le goûter. Goûter qui n'était pas prévue pour tout de suite. Attrapant à la volée un gâteau, je souris à ce cher Cyrill qui entamait un cri de rage connu de toute la maison alors que j'utilisais un transmitus pour me rendre devant la porte.

Une fois devant cette dernière, par l’œil de la porte, je vis une jeune femme, l'air passablement de mauvaise humeur. Et avec un bras entièrement mauve. Une nouvelle mode ? Je ne pense pas... J'ouvre nonchalamment la porte, tout du moins, c'est l'impression que je donne, en affichant un sourire courtois.

- Bonjour, Dame. Il est bien rare que quelqu'un s'aventure jusqu'ici. Seule, qui plus est... Ajoutais-je en lançant un coup d'œil alentours. Que puis-je pour vous ?

J'en profite pour l'observer sous le couvert de mes longs cils, avec, bien sûr, toute la politesse du monde. La jeune femme à fière allure, elle semble sur d'elle, ce qui est parfaitement appréciable. Sa peau, aux teintes caramel s'harmonise parfaitement avec ses cheveux bruns aux reflets de chocolat liquide. Ses yeux sont d'un agréable marron et son bras... Est du même violet que le bout de mes oreilles ! Ce n'est définitivement pas un effet de mode. Laissant mes yeux sur la tache violette, je fronce les sourcils.

Sujet: Re: Le sapin bleu [PV Landos] Dim 22 Mar 2015 - 1:27

La porte s'ouvrit sur un drôle de jeune homme. Ses cheveux étaient teints en mauve et il s'était affublé d'oreilles de chat et de faux crocs de vampyrs. Mais L'ilne sut qu'il était humain dès qu'elle le vit, grâce à son odorat. Même sous forme humaine, elle pouvait différencier les races les unes des autres.

« Bonjour, Dame. Il est bien rare que quelqu'un s'aventure jusqu'ici. Seule, qui plus est... Que puis-je pour vous ? »

Il dégageait un je-ne-sais-quoi de nonchalance, mais ce que L'ilne remarqua surtout, c'était la courtoisie remarquable avec laquelle il parlait. Elle-même était incapable de s'exprimer aussi bien. D'un autre côté, s'il vivait dans un manoir, il devait avoir grandi dans un milieu aisé. En tout cas, il avait l'air tout prêt à l'aider. Et puis il avait l'air sympathique avec son apparence fantaisiste.

« Bonjour, euh... (Elle n'allait quand même pas l'appeler monsieur, il devait avoir son âge, peut-être même moins.) J'ai besoin de l'aide d'un sortcelier. En fait, je crois qu'on m'a ensorcelée, ma peau devient violette. Tout-à-l'heure c'était juste une tâche, mais là, c'est tout mon bras. Vous ne connaitriez pas une invocation, ou un antisort, quelque chose comme ça ?

En vérité, elle ne savait pas vraiment comment expliquer son histoire. Elle se sentait bête. Elle n'y connaissait rien en magie. Après tout, ça pouvait autant être l'oeuvre d'un plaisantin qui avait ensorcelé ce sapin, qu'un sapin atteint d'une étrange maladie très contagieuse, comme les chamans devaient en voir tous les jours. Elle n'avait plus qu'à espérer que son interlocuteur en sache plus long qu'elle. Avec un peu de chance, il était chaman. Ou botaniste spécialiste en maladies bizarres d'origine magique... Sapinologue. Sapi-magicologue. Quelque chose comme ça.

Sujet: Re: Le sapin bleu [PV Landos] Lun 23 Mar 2015 - 21:01

La jeune femme paraît m'évaluer puis prend la parole, semblant hésiter sur mon âge.

- Bonjour, euh... J'ai besoin de l'aide d'un sortcelier. En fait, je crois qu'on m'a ensorcelée, ma peau devient violette. Tout-à-l'heure c'était juste une tâche, mais là, c'est tout mon bras. Vous ne connaitriez pas une invocation, ou un antisort, quelque chose comme ça ?

Ah, ainsi donc, ce n'était pas la mode d'avoir le bras violet. Empruntant un air des plus sérieux, je m'efface légèrement pour laisse à la Dame la place d'entrée.

- Rentrez, je vous en prie. Il est de mon devoir de vous venir en aide. Venez dans le salon, vous sentez vous bien ?

Une fois la Dame rentrée dans la maison, je m'empresse de lui montrer un moelleux fauteuil qui semble tout content de pouvoir faire son office. Je garde un œil soucieux sur mon invitée pendant que je demande à l'une de mes employées d'aller chercher du thé bien chaud et quelques gâteaux. Même si elle semble aller bien, la tache qui s'étend sur son bras n'est pas normale, ce qui m'inquiète assez. Je souris gentillement à mon invitée et prend place en face d'elle, sur le jumeau du fauteuil moelleux.

- J'ai demandé à ce qu'on vous apporte une collation, j'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénients... En tout premier lieu, pourrais-je connaître votre nom, Dame ? Et pourriez-vous me raconter qui vous à ensorcelé ?

Je n'en laissais rien paraître, mais l'idée d'une tentative d'attaque des sangraves m'avait effleuré l'esprit. Depuis que j'ai lu les documents sur les Ombres, je vois des tentatives d'attaques de partout. Je m'applique à mettre la dame la plus en confiance possible, ça ne pourra que l'aider. Très rapidement, une jeune femme rentre avec un plateau en main dans le salon et dépose sur la table deux tasses de thé fumantes et quelques gâteaux. (Le peu que j'ai laissé en cuisine!)

- Ne vous sentez pas obligée de boire ou de manger, ou si vous désirez autre chose, n'hésitez pas à demander.

Je commence à siroter mon thé à la fleur de cerisier doucement, tout en écoutant la jeune femme au bras violet.

Installée dans un fauteuil moelleux qui s'était précipité pour m'accueillir, j'écoutais le jeune qui se montrait toujours aussi courtois. Je n'avais pas l'habitude d'autant de luxe. Tout dans le salon était richement décoré et une domestique apporta même un plateau de thé accompagné de petits gâteaux. C'était bien la première fois que je me faisais servir par une domestique. C'était même moi qui jouais ce rôle il n'y a pas si longtemps. Et pourtant, mon hôte m'appelait « Dame ». Tout cela avait de quoi me mettre mal à l'aise, même si mon hôte faisait de son mieux pour me mettre en confiance. J'en vins à me demander si je trouvais ça louche ou si tous les gens qui vivaient dans un manoir se comportaient comme ça.

« Ne vous sentez pas obligée de boire ou de manger, ou si vous désirez autre chose, n'hésitez pas à demander. »

J'avais déjà attrapé ma tasse et un biscuit avait malencontreusement atterri dans ma bouche avant qu'il n'ait pu dire ouf. En vérité, je mourrais de faim.

« Oh, non, ça ira. Ces trucs sont très bons, vous savez (je désignai les gâteaux). Je m'appelle L'ilne Ker, et vous ? »

[Je suppose que Landos répond]*

« En tout cas très gentil à vous de m'aider. Pour le sort, c'est une histoire bizarre... Il y avait un sapin avec une drôle de forme et un panneau en lancovien, enfin j'imagine, je ne sais pas lire le lancovien. Je l'ai touché et ça m'a fait comme si je m'étais brûlé, sauf qu'il n'y avait rien, juste la tâche. En rentrant, je suis tombée sur votre manoir, alors je suis venue à tout hasard. C'est bête, hein ? »

Je repris une gorgée de thé. Je ne comprenais pas comment les gens faisaient pour en raffoler autant. C'était juste de l'eau chaude avec une odeur de fleur. Si on veut sentir des fleurs, autant aller dans la forêt, c'est plus sympa que de boire de l'eau chaude. Enfin bon, au moins ça fait passer les gâteaux secs. J'espérais que Landos de Cheshire allait me croire. Après tout, quand j'en parlais, tout ça paraissait drôlement farfelu. D'un autre côté, je n'avais aucune raison de mentir, sauf si j'avais incroyablement soif d'eau chaude, de gâteaux secs et de fauteuils moelleux. Et de garçons mignons aux cheveux violets. On avait déjà trouvé mieux comme technique de drague pourrie.

*:

À peine avais-je fini ma phrase qu'un gâteau avait disparu du plateau. Je ris intérieurement, heureux de ne pas être le seul à apprécier ces gâteaux, mais ne laisse rien paraître. Volant également un gâteau, je file un minuscule coup de crocs dans ce dernier et m'empresse de répondre à la présentation de L'ilne.

- C'est un plaisir de vous rencontrer, Dame Ker. Même si les circonstances de cette rencontre auraient pu être meilleurs ! Je me nomme Landos de Patcink.

- En tout cas très gentil à vous de m'aider. Pour le sort, c'est une histoire bizarre...

Je soulève d'un demi-millimètre un sourcil interrogateur.

- Il y avait un sapin avec une drôle de forme et un panneau en lancovien, enfin, j'imagine, je ne sais pas lire le lancovien. Je l'ai touché et ça m'a fait comme si je m'étais brûlé, sauf qu'il n'y avait rien, juste la tâche.

Un sort ? Dans cette forêt ? Pourtant, peu de gens viennent par ici, c'est trop excentré de la capitale. Tout ceci n'est pas normal.

- En rentrant, je suis tombée sur votre manoir, alors je suis venue à tout hasard. C'est bête, hein ?

Je garde quelques secondes encore le silence. Je finis cependant par plonger mes yeux dans les siens, à la recherche d'un quelconque mensonge, sans grande conviction, cependant. Dame Ker ne me semble pas être le style de personne à échafauder des plans saugrenue pour pénétrer dans cette demeure, surtout qu'appart voler quelques objets, il n'y a strictement rien d'intéressant ici.

- Cette histoire semble surréaliste ! Je n'ai jamais eu vent de sortilège de ce type... Ni d'arbre sorcelier ! Dans tous les cas, vous avez très bien fait de venir ici, nous allons faire de notre mieux pour vous aider. Accepteriez-vous de venir dans mon bureau ? Je vais vous appliquer un reparus, nous verrons bien le résultat. Je vais aussi demander au jardinier de venir, il est très doué dans son domaine ! Voyons si nous pouvons lui posez une colle !

Lançant un clin d'œil à Dame Ker, je me lève et me dirige vers mon bureau. Sur le pas de la porte du salon, nous croisons Loïc, le jeune chef pâtissier, qui revient de sa pause.

- Ah ! Loïc ! Tu pourrais aller chercher Allen et lui dire de me rejoindre dans mon bureau, s'il te plaît ? Oh, et les gâteaux étaient super !

Loïc acquiesce, lance un sourire à Dame Ker et file chercher Allen dans le jardin. Je me tourne vers la Dame, tout sourire.

- C'était Loïc Vrildan'i, le chef pâtissier de la maison, c'est à lui que nous devons notre goûter ! Mais venez, venez, ne traînons pas, vous devez être pressée de vous débarrasser de cette tache !

HRP:

Quelques instants plus tard, je pénétrai dans le bureau de Landos de Patcink. J'avais toujours la sensation étrange de ne pas avoir ma place ici, dans ce manoir luxueux. Même si j'étais née dans une maison immense et également luxueuse, ce n'était pas la mienne, mais celle de mon maître dragon, Salamandroviravéneinsh. Moi, j'étais née dans la petite chambre d'esclaves derrière les cuisines. Pendant longtemps, cette pièce grise et étroite a été tout mon univers. Bien sûr, j'avais évolué depuis, mais je ne pouvais pas m'empêcher de trouver saugrenu qu'on s'adresse à moi non plus comme à une moins que rien, mais comme à une dame. Enfin bref, vous n'êtes pas là pour m'écouter glisser vers le mélodrame. Je m'étais assise sur le fauteuil opposé à celui de Landos, ou plutôt de M. de Patcink, comme je devais l'appeler si je voulais rester polie. Nous attendions le jardinier dont j'avais déjà oublié le nom en silence. J'observais mon bras dont la couleur violette n'avait pas disparu, malgré le Reparus que mon aimable hôte avait essayé sur moi. Ce fichu sort me narguait. Je ne voyais pas vraiment en quoi un jardinier pourrait nous aider, mais enfin, ça valait la peine d'essayer.

Mon esprit dérivait. Je commençais à songer que tout les crédits-muts qui servaient à entretenir la résidence des de Patcink aurait été plus utile dans d'autres bourses. Oui, oui, je pensais beaucoup à l'argent, mais quand on venait d'un milieu pauvre, ces choses-là n'étaient pas anodines. Je disais donc, ces gens devaient avoir beaucoup de fonds, qui pourraient servir pour de meilleures causes que l'entretien des jardins (je les avais aperçus en entrant et en effet, le jardinier était doué) ou que sais-je encore. Des causes comme celle des Ombres, par exemple. Cela faisait un mois que nous avions intégré le nouveau quartier général, et pourtant les travaux n'étaient toujours pas terminé. J'essayais de recruter, de remettre le clan d'aplomb après les horreurs qu'on avait vécues, mais rien de ce que j'avais entrepris n'avait marché. J'en venais à douter de ma capacité à mener les Ombres. Sai s'était peut-être trompé en me choisissant. Je détestais ces moments de doute ; je ne voulais pas m'avouer vaincue. Alors, je me disais que si on avait un peu de fonds... On pourrait reprendre la lutte, et où qu'il soit désormais, Sai n'aurait pas eu à rougir de son héritage.

Mais je digresse encore. Voilà le jardinier. Sans réfléchir, je me lève en le voyant entrer dans la pièce. Ah, zut, je n'aurais peut-être pas du, vu le regard étonné qu'il me lance. Je me vois obligée de réexpliquer mon histoire brièvement.

« ...Et donc je me suis retrouvée avec cette tâche violette sur la main qui n'a pas arrêté de grossir. »

Contre toute attente, le dénommé Allen (il s'était présenté en entrant) soupira. Mon histoire le faisait chier ou quoi ?

« Ne cherchez pas plus loin, je connais le coupable. »

Euh... Quoi ?! Mais comment ? Je me tournai vers Landos, euh, Monsieur de Patchouink, les yeux ronds. Il n'avait pas l'air d'en savoir plus que moi.

« ARTHUR !! Viens ici tout de suite, je sais que tu es derrière la porte. »

Pendant un instant, rien ne se passa. C'est alors que la porte s'ouvrit lentement, et un gosse d'environ douze ans fit son entrée. Il avait des cheveux clairs ébouriffés et des yeux bleus innocents.

« J'ai rien fait ! T'as aucune preuve !
- Arrête ton cirque, c'est moi qui t'ai appris le sortilège du Colorus. Regarde ce que tu as fait à cette pauvre dame ! Tu aurais pu lui dire bonjour, déjà. Et surtout t'excuser.
- ...Bonjour Madame. Pardon Madame. »

Je ne comprenais pas ce que ce gamin avait à voir avec mon bras violet. Il avait l'air tout triste, c'était adorable. Je décidai d'intervenir.

« Tu veux dire que c'est toi qui a ensorcelé l'arbre et le panneau ?
- Bah oui... Mais c'était pour rire. C'était pas contre vous.
- Mais c'est super génial ! Tu es très doué. Moi j'aurais jamais pu lancer un sort comme ça.
- C'est vrai ? fait le gosse, suspicieux. Vous êtes pas fâchée ?
- Mais non. J'aurais jamais pu lancer de sort du tout, en fait. Je suis une nonso. Tu veux bien m'enlever ton sort ?
- D'accord. Tu vois Papa, la dame est pas fâchée. Par le Décolorus, que l'artifice s'estompe, lumière et illusion qui nous trompe ! »

Je ressentis soudain comme une chaleur douce dans tout mon corps. Je fermai les yeux sans m'en rendre compte. Quand je les rouvris, mon bras avait retrouvé sa teinte mate habituelle.

Spoiler:

Dame Ker me suit son broncher jusque dans mon bureau où nous prenons place. Le silence se fait alors que nous attendons Allen. Mon invitée semble perdue dans ses pensées, observant les environs. Elle n'avait pas l'air particulièrement à l'aise dans cet environnement, je pouvais donc aisément deviner que nous n'étions pas de la même classe sociale. Profitant de son manque d'attention, je l'observe, scrutant ses traits et essayant de décortiquer ses émotions. Je pouvais ressentir une émotion négative, sans toutefois savoir si c'était de l'énervement ou de la tristesse.
Lorsque Allen pénètre dans la pièce, la jeune femme se lève, sous le regard étonné d'Allen, qui n'a pas l'habitude d'une quelconque réaction à son arrivé.
Quelques minutes plus tard, Dame Ker finit d'expliquer une nouvelle fois son aventure. J'ai déjà un petit sourire en coin, car le regard d'Allen en dit long sur sa pensée. Son fils a encore fait une bêtise et ça va barder pour le gamin. Et, effectivement, Arthur, qui nous espionnait, se retrouve très vite au centre de la pièce, avec tous nos regards braqué sur lui. Celui de son père est accusateur, celui de Dame Ker est étonné et le mien est plus qu'amusé.
Il faut dire que j'apprécie beaucoup le jeune homme, il a un certain talent pour la magie et encore plus pour la furtivité. Je retrouve en lui le jeune homme que j'étais quelques années plus tôt. J’envisageais même de lui permettre de s’entraîner auprès d'Anko, ce qui pourrait lui ouvrir quelques portes… Puis il prenait soin de d'Anya, il jouait avec elle et lui tenait compagnie. Oui, j’apprécie définitivement le jeune homme.
Arthur s'excuse auprès de Dame Ker et contre toute attente, elle n'est pas en colère du tout. Elle est même impressionnée par les capacités du jeune homme, affichant un joli sourire, elle s’enthousiasme pour la magie d'Arthur. Le regard d'Allen accroche mon attention, ses yeux reflètent une certaine anxiété, pour le rassurer, je lui sers un grand sourire. La magie vert d'émeraude d'Arthur est déjà en train d’effacer la tache violette du bras de la Dame quand je reporte mon attention sur eux deux. Je masque un peu mon sourire, pour que le jeune homme ne se sente pas trop tiré d'affaire non plus et prend la parole :

- Arthur. (Il se raidit et tourne un air penaud vers moi) Imagine que Dame Ker ne soit pas venue ici, comment aurait-elle su ce qu'il fallait faire pour se débarrasser de cette tache ? Faire des expériences, et même quelques farces, c'est très bien. Mais il faut toujours en garder le contrôle : de A à Z. Il faut toujours imaginer chaque possibilité pour ne pas mettre des personnes en danger.

- Oui, Landos…

Je garde le silence quelques instants, faisant peser mon regard sur Arthur. Puis je le tourne vers son père.

- Allen, faites attention à l'avenir, je vous prie. Je sais qu'Arthur n'est pas un mauvais garçon, mais il pourrait faire des erreurs et je ne veux pas lui ou quiconque en pâtisse. Arthur, comme punition.

Je garde encore quelques secondes de silence, j'aime la théâtralité. Croisant mes mains, j'appuie mon menton sur ses dernières.

- Pour que tu ne recommences pas, tu vas avoir une très grande punition. La première partie, sera d'aller enlever le sort que tu as posé dans la forêt, Allen, vous l'accompagnerait, s'il vous plaît. La deuxième partie sera de revenir très vite, car je crois que tu as rendez-vous avec Anya pour une partie de cache-cache.

Le jeune garçon me regarde, un sourire fleurissant sur ses lèvres, s'étant attendue à une ''punition'' bien plus terrible. Cela faisait des années que je leur faisais plus ou moins les mêmes coups, mais ils marchaient toujours (enfin, surtout Arthur), c'était assez comique à voir.

- Vous pouvez retourner à vos activités, je vous remercie pour votre aide.

Une fois les deux hommes sorti, je me retourne vers Dame Ker et prends un air sérieux. Par ma négligence, une innocente personne s'est vue ensorcelée, même si ce n'était pas un sors dangereux.

- Veuillez m'excuser pour ce désagrément, Dame Ker, je suis terriblement confus de vous avoir fait perdre du temps et de vous avoir fait peur.

Alors même que je finis ma phrase, je suis son regard qui est posé sur la lettre de ma mère, qui dépasse de sous un monceau de feuilles. D'un geste vif, j'incante un ordus, marmonnant quelques mots pour la forme. Les feuilles filent se ranger dans un tiroir entre ouvert. Je fixe le visage de la jeune femme. Peut-elle avoir lu d'où elle est ? Peut-elle connaître l'existence des Ombres ?
Une autre négligence de ma part, deux en un jour, c'est trop. Je sens un sentiment de haine envers moi-même grondé aux abords de ma conscience. Je garde cependant un visage parfaitement lisse.

Une fois le jardinier et son polisson de fils partis, de Patcink s'excusa auprès de L'ilne, qui répondit par un sourire franc.

« Pas de soucis, ne vous excusez pas. J'en ai vu de pires. »

C'était la vérité, mais son interlocuteur ne pouvait pas se douter à quel point. Faire partie des Ombres comportait des risques qui n'étaient pas à prendre à la légère. D'autant plus quand on en était la meneuse. Le drame qui avait décimé plus de la moitié des membres quelques mois plus tôt ne permettait pas à L'ilne de l'oublier. Un certain nombre des survivants avait d'ailleurs choisi de quitter l'organisation, effrayés, ou peut-être convaincus que le clan des Ombres était fini. Elle-même ne parvenait pas à leur donner complètement tort.

Perdue dans ses pensées une nouvelle fois, L'ilne fixait sans s'en rendre compte un paquet de feuilles qui trainaient sur le bureau du propriétaire du manoir. Un document écrit à la main en dépassait, sûrement une lettre. C'était en omoisien. Hormis sa langue maternelle (celle des dragons et le dialecte des loups-garous), c'était la langue qu'elle maitrisait le mieux, puisque c'était celle qu'on entendait le plus sur Autremonde. Elle était loin d'être bilingue, mais elle parvenait à comprendre l'essentiel quand on parlait lentement. Elle ne voyait pas tous les mots, mais cette lettre-là parlait de... Sangrave ? Apparemment, la personne était pourchassée. Elle était désolée de quelque chose, une histoire en rapport avec des enfants (sûrement les siens), mais elle prenait des risques à propos d'ombres... Se pourrait-il qu'il s'agisse du clan des Ombres ?

Avant que L'ilne ne puisse déchiffrer la fin de la lettre, de Patcink surprit son regard et incanta rapidement. Les documents filèrent se ranger dans le tiroir. Indéniablement, il avait quelque chose à cacher. Quelque chose en rapport avec les Sangraves et les Ombres... Elle se savait paranoïaque sur les bords, mais elle devait en avoir le coeur net.

« Vous avez quelque chose à cacher ? Je me doute bien que ça ne me regarde pas, mais il s'agit là d'activités illégales. Alors répondez honnêtement. Avez-vous quelque chose à voir avec le clan des Ombres ? »

Elle espérait se tromper. Cet homme avait l'air de mener une vie sympathique dans ce manoir. Mais il pouvait tout aussi bien être un Sangrave, ou encore quelqu'un qui cherchait du tort aux Ombres pour X raison. En y allant franco, elle prenait des risques, mais elle ne s'inquiétait pas. Si jamais elle devait faire usage de la force, elle aurait l'effet de surprise de son côté. Après tout, de Patcink ignorait encore sa nature de louve.

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Le sapin bleu
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omment pouvais-je avoir été si négligent ? La lettre de ma défunte mère devait me taper sur le système.

- Vous avez quelque chose à cacher ? Je me doute bien que ça ne me regarde pas, mais il s'agit là d'activités illégales. Alors répondez honnêtement. Avez-vous quelque chose à voir avec le clan des Ombres ?

Bon, manifestement, elle connaît les Ombres. Je garde le silence quelques instants, réfléchissant à ce que je vais dire. Je n'ai aucune réelle opinion sur les Ombres. Je pense que si ma mère a risqué sa vie pour cette organisation, c'est qu'elle en valait la peine… Puis ils combattent les Sangraves. Je ne peux définitivement pas leur porter préjudice si la personne en face de moi imagine des sombres dessins à l'encontre d'eux. D'un autre côté, la jeune femme me demande de répondre honnêtement, et j'aime cette franchise.

- Je n'ai à cacher que des informations personnelles qui concernent ma famille. Vous parlez d'activités illégales, mais savez-vous de quoi vous parlez ? Savez-vous qui sont ces Ombres ?

Je marque une légère pause. Je ne sais pas ce dont la jeune femme est capable et je ne connais pas sa position vis-à-vis de ce Clan. Je sens la pression augmenter, peu à peu.

- Et je n'ai rien à voir avec eux. Et vous ?

Si la jeune femme était un sangrave, je me devais de l’arrêter. Si elle était dans le même cas que moi, à savoir, connaître le Clan sans savoir grand-chose sur eux, cette discussion n'irait pas très loin. Mais si elle faisait partit des Ombres… Je pourrais la questionner, je pourrais en apprendre plus sur eux. Mais pourrais-je les rejoindre ? Pourrais-je infliger à Anya la potentielle perte de son frère ? Mais je suis plus puissant que ma mère, je suis plus entraîné qu'elle. Je ne pourrais pas mourir aussi facilement. Alors que toutes ces suppositions tournoient dans ma tête, je fixe la personne qui se trouve face à moi, près à réagir au quart de tour à toutes attaques ou tentatives de fuite.

Apparition d'une réponse ninja!!!!!
Je vraiment désolée pour cette longue attente, L'ilnie, je ferais de mon mieux pour faire plus vite la prochaine fois! '-'

Sujet: Re: Le sapin bleu [PV Landos] Ven 23 Oct 2015 - 17:40

Le sapin bleu
feat. Landos de Cheshire

La tension était montée d'un cran dans le bureau de Landos de Patcink. L'ilne ignorait comment réagir aux questions du jeune homme. Répondre honnêtement ? Mentir ? Fuir ? Elle avait l'intuition qu'il lui disait la vérité. Son regard était franc, sa mâchoire presque crispée et sa voix avait vibré d'une manière qui ne pouvait être feinte quand il avait évoqué sa famille. Surtout, il y avait cette lettre, qui, même si L'ilne n'avait pas réussi à la déchiffrer entièrement, pouvait constituer une preuve de son honnêteté. Elle se demanda si elle ne devait pas lui exiger de la lire. Mais il avait parlé d'informations personnelles. Elle n'avait pas envie de le froisser ou d'être chassée du château... Pas maintenant que les choses prenaient une tournure aussi inattendue... et intéressante.

Que faire ? Pouvait-elle se fier à son intuition ? C'était risquer de mettre la sécurité du clan en péril. Celle du clan, mais aussi la sienne. S'il décidait de l'arrêter, elle était bonne pour la prison. Et même si elle réussissait à s'échapper, elle serait recherchée par les autorités, son nom et sa photo seraient placardés partout...

D'un autre côté, si jamais il était sincère, comme elle voulait le croire, il pourrait peut-être leur être utile. Il semblait curieux sur leur organisation. En échange de renseignements, elle pourrait exiger de l'aide de sa part. Il était riche et ses pouvoirs avaient l'air puissants.

Elle décida d'émettre une semi-vérité. Elle prétendrait connaitre les Ombres, sans en faire partie. Elle ne risquait pas grand-chose et on verrait bien où la discussion pourrait mener. Avec un peu de chance, elle trouverait le moyen d'être sûre de pouvoir accorder sa confiance au jeune homme et, pourquoi pas, elle tenterait de l'enrôler dans leurs rangs. Elle n'aurait peut-être pas raisonné comme ça en d'autres temps, mais le clan avait cruellement besoin de nouvelles recrues.

« Pas directement. Mais j'ai déjà eu affaire à eux. »

HRP :

Il sentit bien l'hésitation dissimulée par la jeune femme assise en face de lui. Ainsi, elle ne disait pas la vérité, où en cacher une partie. Soit, chacun a ses secrets, cependant, peu de gens peuvent se permettre de les garder lorsqu'ils sont en face d'un Haut-Mage surtout lorsque le sujet porte sur les sangraves ou un clan obscure. De plus, Landos désirait ardemment en savoir plus sur les Ombres.

Il allait falloir trouver un moyen de lui soustraire les informations, le jeune homme n'était pas d'humeur à jouer aux devinettes. Mais comment faire ?

- Vous disiez pourtant que c'était illégale. J'aimerais savoir quel est le rôle de ce Clan.

Il s'accouda au bureau et s'approcha de la Dame, insufflant un minimum de pression dans sa voie. Au moindre faux pas, il était capable de se protéger d'une attaque, il savait qu'il jouait avec le feu, il ne voyait cependant pas d'autre moyen de procéder.

- Vous devez comprendre qu'il est de mon devoir en tant qu'habitant du Lancovit et Haut-Mage de m'assurer de la sécurité du royaume. Si ce Clan est dangereux, je me dois d'en avertir Leurs Altesses . Si, cependant, il s'agit d'un Clan qui tente de… Détruire des dangers potentiels, je serais intéressais par en savoir plus…

Landos sondait les yeux de son interlocutrice, il devait définir de quel côté elle était. Peut-être n'avait-elle, effectivement, eu qu'affaire avec eux un temps, sans plus. Au quel cas, le sorcelier devrait se débrouiller par lui-même pour en apprendre plus sur ce mystérieux clan. Il avait fait exprès de laisser ouvert la notion du danger, ne souhaitant pas parler de sangraves à la légère. Si elle en était une, mieux valait ne pas la contrarier, il n'aurait alors plus accès aux informations. Et le potentiel combat risquait de mettre à mal son bureau.

Spoiler:

Le sapin bleu
feat. Landos de Cheshire

Monsieur se montrait curieux. Mais pas de soucis, mon mignon. L'ilne te dira tout ce que tu veux savoir. Et même plus.

Elle avait l'impression de jouer à une partie de poker. Les deux adversaires se jaugeaient du regard, chacun tentant d'impressionner l'autre, se hissant sur son siège pour essayer de deviner les cartes du jeu adverse. Ils auraient presque pu se faire les gros yeux en haussant des sourcils.

Pour l'instant, elle en savait beaucoup plus sur lui qu'il n'en savait sur elle. Lui était un Haut Mage du Lancovit, visiblement fidèle à ses souverains, jeune, excentrique, qui possédait un riche domaine et qui semblait avoir un lien indirect avec le clan des Ombres. Mais lui ne savait d'elle que son nom, peut-être même qu'il ignorait sa nature de loup-garou. Et elle possédait des informations qui l'intéressait. C'était elle qui avait le plus de cartes en mains.

« Si par 'dangers potentiels', vous voulez dire 'Sangraves', oui, c'est leur but. Quant à leurs Altesses, elles sont déjà au courant, vous pensez bien. Elles n'approuvent pas les méthodes des Ombres, mais pour l'instant elles n'ont pas fait mieux au niveau des résultats. »

Son visage prit une expression indéchiffrable, plus sombre peut-être.

« Enfin, ça, c'était avant. J'ai entendu dire que les Ombres étaient finies. Je ne sais pas pourquoi vous vous intéressez tellement à ce clan, mais vous risquez d'avoir du mal à trouver des informations sur eux. »

Je vous arrête tout de suite, ce n'est pas un mensonge ! On entendait bel et bien dire que les Ombres n'existaient plus, finalement vaincues par leurs ennemis jurés. C'était ce qui avait failli arriver, et ce que L'ilne voulait que Magister croit. Pour qu'il ne les considère plus comme une menace. Et qu'il soit le dernier au courant le jour où ils passeront à l'action...

Quelques choses agaçaient prodigieusement Landos dans le regard de L'ilne. Elle savait parfaitement qu'elle avait l'avantage sur lui. Elle possédait des informations qui intéressaient énormément le jeune duc. Or, il n'appréciait que très moyennement d'être mis en porte-à-faux comme cela. Un pli de mécontentement commençait à apparaître imperceptiblement sur son front.
Il avait beau retourner la situation dans tous les sens, il arrivait toujours au même point : il était persuadait qu'elle ne lui donnait pas toutes les informations dont elle disposait. Elle chercher à savoir où il voulait en venir sans trop se mouiller. Et il faisait exactement la même chose de son côté, bref, ils n'étaient pas sortis de l'auberge.

- … Vous semblez pourtant en savoir long sur ce Clan.

Il lança un regard fugitif sur la pièce, comme s'il cherchait une idée, en vain. Tous les documents qu'il avait amassés au fil des années, toutes les lectures et recherches qu'il avait fait ne l'aiderait pas. Tout du moins, il entrevoyait bien une possibilité, mais elle restait parfaitement dangereuse. Et Landos n'appréciait pas particulièrement de prendre des risques non-nécessaires. Il reporta son attention sur la demoiselle. S'il faisait vite, il pourrait les bloquer tous deux dans la salle d’entraînement. Là, les transmitus étaient inutilisable et ils pourraient faire tout le barouf du monde que personne ne s'en rendrait compte.
La soudaine envie d'activer les événements s'imposa au Duc, ne lui laissant pas le choix. Ou tout du moins, c'est ce qu'il se dirait en y repensant plus tard.
Il banda sa magie discrètement puis, vif comme l'éclair, il incanta, les transmitant instantanément dans la salle d’entraînement.
Ils étaient donc tous les deux assis sur leurs sièges, Landos esquissait un sourire arrogant.

- Je me suis permis de nous amener ici par précaution. Je ne sais point comme vous prendrez mon affirmation et il se peut que je me fourvoie sur votre identité, aux quelle cas, je me ferais un plaisir de vous arrêter.

Le goût du danger se répandait dans la bouche du jeune homme. Cela faisait longtemps qu'il n'y avait plus goûté, depuis la mort de ses parents, pour être exact. Depuis ce terrible accident, il avait fait preuve d'une attention et d'un vigilance constante qui, il s'en rendait maintenant compte, lui avait empoisonnait la vie.

- Vous faites partie des Ombres, sinon, vous n'en sauriez pas autant et vous ne laisseriez pas traîner le sujet sur la table ainsi… Vous avez été détruis par Magister, dit, il en observant les réactions de la femme. Mais vous semblez chercher quelques choses, pourquoi ne pas aller droit au but ?

:l:

Le sapin bleu
feat. Landos de Cheshire

Prise par surprise, L'ilne atterrit dans ce qui ressemblait à une salle d'entrainement. Landos de Patcink était avec elle, et ils étaient toujours assis dans leurs fauteuils respectifs. En soi, ils n'avaient pas bougé, ils avaient simplement... changé de décor. Visiblement, Haut Mage avait voulu la piéger. Mais cela n'avait aucune importance. En vérité, elle préférait même. Elle n'aimait pas les discussions interminables (à se demander pourquoi on l'avait nommée chef), alors elle partageait l'envie du sortcelier d'aller droit au but.

Elle l'écouta étaler ses conclusions sans démentir. Elle eut même un petit sourire en coin. En fait, elle avait presque envie de lui faire croire qu'il s'était trompé, rien que pour voir jusqu'où il était capable d'aller.

- Parce que je veux d'abord vérifier quelque chose, moi aussi. Je vous dirai ce que je cherche, et tout ce que vous voulez savoir, si vous répondez à mes questions avant.

Elle se pencha vers lui. Elle ne voulait pas donner l'impression d'avoir perdu le contrôle de leur petit conflit. Ce n'était pas le cas, et d'ailleurs il n'y aurait peut-être même pas de conflit du tout.

- Je voudrais savoir le contenu de la lettre, celle que vous vous êtes empressé de ranger tout-à-l'heure. J'aimerais savoir toute l'histoire. Je ne suis pas la seule ici à avoir un rapport avec le clan des Ombres, je me trompe ?

Visiblement, la jeune femme était aussi soulagée que lui de ce nouveau souffle dans leur ''discussions''. Cependant, Landos avait eu espoir de reprendre un peu le contrôle de la situation grâce à cette petite surprise, mais il déchanta vite. Voilà que L'ilne semblait encore plus sure d'elle, se penchant vers lui et l'acculant encore plus au mur. Il se retient de justesse, supprimant l'envie impérieuse de battre l'air avec sa queue. Une moue boudeuse prit définitivement place sur son visage.

- Je crois qu'il ne sert plus à rien de nier ce fait. Je ne suis pas en contact avec les Ombres, mais ma mère, oui. C'était une Ombre, elle s'est faite tuer il y a quelques années de cela. Voici la lettre.

La feuille venait d’apparaître dans sa main, il la tendit à la jeune femme, restant attentif, question de ne pas se faire attaquer par surprise. Landos n'aimait pas du tout dévoilé tout ceci à une inconnu mais c'était comme si une puissance lui intimait de le faire. Il avait déjà lu des livres où une entité/prophétie/puissance prenait le contrôle de la vie des personnages. Il espérait ne pas devenir un personnage de roman d'héroic fantaisy. Il tenait trop à son libre-arbitre.
En attendant, il restait prostré dans son fauteuil, surveillant L'ilne, et se demandant où diable tout ceci aller l'emmener.

Le sapin bleu
feat. Landos de Cheshire

Le regard soudain plus grave, L'ilne saisit la lettre que lui tendait Landos et elle la déchiffra avec attention. Cela expliquait beaucoup de choses. Elle se demanda un bref instant si tout ceci n'était pas un coup monté, destiné à lui faire baisser sa garde... Mais non, elle voyait bien que le sortcelier ne mentait pas. Elle connaissait des moyens pour débusquer les mensonges, et si celui-là ne disait pas la vérité, alors il était vraiment très fort.

- Rosalia, dit-elle en rendant le parchemin au jeune homme. Je ne l'ai pas connue, je suis devenue une Ombre après sa mort. Mais j'en ai entendu beaucoup de bien. Que c'était une femme très forte, et très noble.

Elle eut un sourire désolé. Bien sûr, c'était toujours délicat quand les agents morts au combat laissaient une famille derrière eux. Elle-même ne connaissait pas ce genre de problème, solitaire comme elle était. Un jour peut-être, quand tout serait terminé, elle aurait envie de fonder une famille à son tour. Mais cela semblait tellement loin...

Elle considéra de Patcink pendant quelques secondes silencieuses. Puis elle se jeta à l'eau. C'était le moment ou jamais de lui faire sa proposition.

- Écoutez, ce que je vais vous demander va sûrement vous paraitre brusque, mais nous n'avons pas de temps à perdre. Rejoignez-nous. Rejoignez les Ombres, vengez votre mère, terminez ce qu'elle a commencé. Des familles brisées comme la vôtre, j'en ai vu des dizaines. Je ne veux plus en voir. Je veux en finir avec les Sangraves, une bonne fois pour toutes.

Une lueur s'était allumée dans ses yeux, une force fébrile qu'elle n'arrivait pas à contenir, qui débordait dans sa voix et dans ses gestes.

- Vous vouliez savoir ce que je cherche. Eh bien, c'est ça. Je cherche des recrues, des gens comme vous, prêts à se battre pour rendre le monde meilleur. Est-ce que vous êtes avec moi ?

Sujet: Re: Le sapin bleu [PV Landos] Lun 26 Sep 2016 - 11:17

Landos n'avait rien dit lorsque la jeune femme avait complimenté sa défunte mère, d'une part, car il savait parfaitement qu'elle personne était sa mère, d'autre part, car sa mort restait un sujet sensible pour le jeune homme. Il pensait avoir fait son deuil depuis des années, mais cette lettre lui avait prouvé le contraire. Une envie de vengeance avait germé dans son cœur depuis qu'il savait pourquoi ils avaient été tués. Les sangraves lui avaient enlevé ses parents, avaient laissé Anya dans l'incapacité de connaître le sentiment d'amour parental. Les oreilles légèrement penchaient vers l’arrière, il observait toujours L'ilne. Cette dernière semblait en pleines réflexions, leurs yeux étaient plantés les uns dans les autres, jaugeant les intentions de leur interlocuteur.
Lorsque L'ilne reprit la parole, c'était pour lui proposer de rejoindre les Ombres. De prendre sa revanche sur les Sangraves. La jeune femme accompagnait ses propos de gesticulations, sa voix était emplie de puissance, de force, d'envie de changer Autremonde. Elle lui avait semblait quelconque lorsqu'elle était arrivée au manoir. Juste une autremondienne victime d'un sort étrange, mais, maintenant, il se rendait compte de son erreur.
Le jeune Duc de Patcink se reprit. Cette femme lui offrait sur un plateau d'argent la vengeance qu'il recherchait. S'il se joignait aux Ombres, il pourrait traquer les Sangraves et leur faire payer la mort de ses parents. La moue boudeuse quitta son visage, laissant place à un sourire innocent. Ses oreilles se relevèrent, lui donnant un air de jeune chaton. Landos garda encore quelques instants le silence, laissant planer la proposition entre eux, il aimait donner un côté théâtral aux choses.

- Je n'accepterais pas cette proposition d'un simple pion. Mais venant de vous, je ne pense pas qu'il y ai de soucis…

Landos laissait sous-entendre dans ses mots qu'il savait que L'ilne était haut-gardé et qu'il reconnaissait son autorité. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas rencontré quelqu'un de vraiment… Passionné. Cela avait un côté dépaysant des plus agréable.

- J'aimerais, cependant, en savoir un peu plus sur le fonctionnement de votre clan et de ce que vous attendez de moi.

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