En route, mauvaise troupe ! (Bamboulas)

Sujet: En route, mauvaise troupe ! (Bamboulas) Dim 12 Jan 2014 - 15:53

-LÀ !

Ace sursauta et Jeff pouffa en silence. Il avait senti leur cœur s'accélérer. Son frère n'était vraiment qu'une mauviette.

-Jeff, c'est pas drôle ! geignit ladite mauviette. Un z... un mons... un machin peut surgir à tout moment !
-Ils sont marrants, eux... grommela son frère. Si on ne peut plus les appeler zombies, comment est-ce qu'ils veulent qu'on en parle ?
-Change pas de sujet !
-Ben quoi ? T'as croisé beaucoup de... machins jusqu'ici ?
-On va quand même à la source de la contamination, il faut s'attendre à en croiser de plus en plus...
-Je te dis qu'ils se sont tous barrés quand ils se sont rendus compte qu'il n'y avait personne.
-Bof. C'est Crystal qui avait raison, faut pas y aller.
-Écoute, pour une fois que le cerveau de Khao a eu la miraculeuse idée d'émettre une opinion intelligente, vous allez pas faire chier et on va l'écouter, OK ?
-Mais justemeeent, cette fille est complètem...
-Chtt ! Elles sont pas loin !
-Mais c'est toi qui a parlé de son cer...
-Chhhtttt !
-Mais laisse-moi finir mes phrases !
-Nan !
-Je vais bouder.
-C'est ça, fais-toi plais' !
-Je vais bouder et on va tous mourir bêtement parce que vous ne nous aurez pas écoutés.
-Mais mate un peu ces zigotos qui font mumuse avec leur extincteur ! On est tirés d'affaire avec eux !
-Je savais que ton humour n'était pas terrible, mais là, tu viens d'atteindre les abysses.

Jeff se mura dans un silence vexé. En plus d'être une mauviette, son frère recevait décidément la palme des abrutis. Et puis qu'est-ce qu'il avait sans cesse avec Crystal ? Cette fille cachait ses deux neurones en se prenant pour l'intellect ! Khao au moins jouait franc-jeu ! Ce n'était vraiment pas le moment de faire les difficiles. Ils n'avaient jamais connu situation aussi étrange que celle-ci. Alors qu'ils voulaient simplement assister à un concert, ils se retrouvaient envahis par des... choses... Qui plus est forcés de se trainer la seconde pire compagnie de l'existence : une Tatris folle à lier qui menaçait de les assassiner s'ils ne la conduisaient pas à l'autre bout du Continent ! Mais toutes ces horreurs ne seraient rien s'ils n'étaient pas tombés sur la première pire compagnie de l'existence, qui n'était autre que leurs pères ! À bien y réfléchir, leur situation était atroce. Jeff se demandait d'ailleurs pourquoi Gra & Ham Ducks ne les avaient pas encore atomisés. Ils étaient certainement capables de le faire : ils n'avaient qu'à glisser une de leurs solutions louches dans leur extincteur... Peut-être qu'ils attendaient juste le bon moment. Hmmm, il nota de ne pas s'approcher de trop près de cet engin de malheur.

Ace eut un sourire goguenard. Pour une fois qu'il clouait le bec de son frère ! Il pouvait être fier de lui. Il savait que même si Jeff jouait les durs, il n'en menait pas large en vérité. La seule différence entre eux deux, c'était que lui ne se préoccupait pas de cacher sa peur. À quoi bon ? Leur situation était de toute manière désespérée. Qu'ils coupent par la forêt ou bien qu'ils élisent domicile au laboratoire ne changerait pas grand-chose. Peut-être mourraient-ils plus rapidement au labo. Au moins, il n'y aurait pas tous ces arbres et leurs ombres terrifiantes, et puis ces bruits étranges dont personne ne connaissait l'origine. Jeff lui disait toujours qu'il ne s'agissait que d'un kré-kré-kré nocturne en lui grommelant de se rendormir.

Il promena son regard sur le petit groupe. Drôle de troupe que voilà. De jeunes pirates hurlantes, des scientifiques un peu timbrés, leurs fils en fugue sur un canard géant, et puis la pauvre Elya perdue au milieu de tous ces aliénés. Elya, peut-être leur seule amie en ce monde. Ace avait été surpris de l'entendre se révolter ainsi quelques minutes auparavant. Surpris mais pas mécontent. C'était difficile de se faire entendre dans ce capharnaüm où chacun avait son caractère. Lui-même était dépassé rien qu'avec Jeff. Mais ce n'était pas comme si quiconque s'écoutait dans la troupe. Ils avaient suivis Gra & Ham simplement pour ne pas se faire dévorer.

Ils ne mirent pas longtemps à atteindre le laboratoire. Ace dut admettre que Jeff avait eu raison : ils n'avaient pas rencontré beaucoup de « machins » dans ces ruelles. Leurs pères avaient réglé le compte de tous, non sans les avoir menacé - comme s'ils allaient leur répondre. La première fois qu'ils avaient fait ça, alors qu'ils traversaient le jardin voisin de la première maison dans laquelle ils s'étaient réfugiés, Jeff avait glissé à son oreille qu'il n'était pas compliqué de deviner de qui Ace tenait.

La troupe entra finalement dans le laboratoire. À première vue, il était vide. Un atroce relent de sang et de putréfaction assaillit leurs narines, mais il n'était pas parvenu à chasser l'odeur d’antiseptique. En bref, il devenait urgent d'aérer l'endroit.

-Ça puuuue, grommela Jeff.
-B-bon... Euh... Avançons prudemment. décida Ace, se cherchant maladroitement de l'assurance.

L'entrée donnait sur un hall avec un secrétariat, mais celui qui devait habituellement accueillir les visiteurs était introuvable - ce qui n'étonna personne. La lumière fonctionnait à l'électricité, probablement pour éviter les dysfonctionnements magicologiques. - La région était réputée instable sur le plan tellurique. - Le silence pesait sur leurs épaules comme du plomb. On aurait dit qu'ils avaient dérangé quelque force mystérieuse et qu'on s'apprêtait à purger l'endroit de leurs présences. Pendant un moment, seuls leurs pas troublèrent le sommeil du laboratoire. Ils résonnaient étrangement aux oreilles des garçons. Comme s'ils n'étaient pas seuls.

Ils traversèrent un long couloir, ouvrant des portes au hasard. Mais toutes étaient vides. Les premières contenaient des débarras, des archives et surtout du rangement de produits et machines de toutes sortes. Puis ils trouvèrent les salles de recherche en elles-mêmes. Ace et Jeff ouvrirent la première. Du verre cassé s'étalait un peu partout sur le carrelage, les solutions s'étaient répandues partout dans la pièce. Un pouf-pouf mort gisait au milieu de la scène. Ils refermèrent la porte aussi sec.

-Hmrf, vaut mieux pas s'approcher des solutions, commenta Jeff.

Ils décidèrent de ne pas ouvrir les autres portes affichant l'indication « Expériences ». C'était dans une de ces pièces que le virus avait vu le jour.

-Vous... vous êtes sûrs qu'il n'y a plus personne ? risqua Ace, que la sensation d'être épié n'avait pas quitté.
-Mais naaan, tranquille ! Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Il jeta un coup d’œil circulaire autour d'eux. Toutes les portes du couloir étaient désormais ouvertes, sauf celles où travaillaient habituellement les scientifiques. Il se souvint avoir aperçu un étage en entrant dans le bâtiment. Peut-être y avait-il aussi une cave.

-Quelqu'un sait quelle heure il est ? J'ai l'impression de pas avoir mangé depuis des lustres...

Il se tourna vers ses pères, décidant d'appliquer la stratégie mise au point durant leur petite marche concernant la première pire compagnie de l'existence. Il s'efforça de repousser toute trace d'insolence dans sa voix.

-Peut-être que messieurs les scientifiques de talent pourraient nous indiquer la direction du mess ? questionna-t-il le plus poliment qu'il put.

© Halloween sur Never-Utopia

Sujet: Re: En route, mauvaise troupe ! (Bamboulas) Lun 13 Jan 2014 - 19:06

TDLFR Party Zombie

La glace, ça fond.

- Putain ça chlingue !
- Oui, Khao, on sait. répondit Crystal en soupirant longuement.

La tête blonde sentait pointer la migraine. Elle en avait plus que marre. D'abord, elles disparaissaient de leur abordage, pour réapparaître dans un endroit inconnu. Puis, elles se démerdent pour que leur survie dépende de deux imbéciles. Après, elles se retrouvent dans un village à un concert, avec des zombies non-invités. Enfin, ils se rendent à la source de ce bordel monstre, alors que c'est précisément l'endroit où ne pas aller.

Khao bien sûr, n'était pas de cet avis. Déjà, elle trouvait assez marrant cette petite distraction au beau milieu de leur quête de l'océan bleu. Les zombies... elle trouvait ça cool, en fait. Bon bien sûr, ça aurait été bien mieux si elles ne risquaient pas leur vie et avaient la magie, mais bon, de toutes manières, la situation était ainsi et elles ne pouvaient pas la changer, alors autant s'adapter.

-Quelqu'un sait quelle heure il est ? J'ai l'impression de pas avoir mangé depuis des lustres...

Crystal soupira de nouveau. Ils étaient tous dans une situation désespérée, à la merci de monstres cannibales, dans un laboratoire vide qui puait la charogne, et ces deux là ne pensaient qu'à manger !
Elle ne voyait pas la fin de ce cauchemars.
Kaloo essaya de l'apaiser en envoyant dans son esprit une couleur douce et chaude, un rouge-orange qui rappelait les feux chatoyants qui percent la nuit pour réchauffer... Cette image certes assez poétique fut rapidement brisée par une tête de mort noire made in Crystal.
Son familier soupira intérieurement et laissa tomber.

Khao regardait autour d'elle, cherchant à localiser la source DE CETTE ODEUR MOISIE DE BZHEBFHJBTFJBVEFIBHE3RGJ !!!!
Ca puait vraiment, et du coup, elle ne comprenait comment les garçons (elle ne savait pas trop si c'était Ace ou Jeff qui avait manifesté l'impatience de leur estomac [Ps : Moi non plus xDDD]) pouvait avoir envie de bouffer malgré ces relents fétides ("fétides" me fait penser à la famille Adams °w°). Cela dit, vu l'état de leur ventre, elle ne dirait pas non à un petit steak de traduc.
Voire un gros.
Bien cuit.
Avec des pâtes.
Bien cuites.
Et de la sauce à la tomate.
Et du pain.
Et des petits-fours.
Oyster*.
Bref, en gros elle se mit à bien écouter la suite, histoire de savoir si les deux crétins allaient leur dire où se trouvait la bouffe, pour qu'elle puisse les dévaliser.
Pour bien appuyer la demande des garçons, elle renchérit (avec nettement moins de tact et de respect) :

- Ouais parce que je sais pas vous, mais nous on commence à crever de la dalle là.

Crystal avait maintenant envie de se taper la tête contre un mur.
Ou d'étrangler Khao.
Voire les deux.

[*Cherchez pas, je viens d'apprendre en cours d'anglais que Oyster ça voulait dire Huitre, et que Shakespeare avait mis dans une pièce "The world is my oyster.", ce qui veut dire en traduisant pas littéralement "Le monde est mon territoire." ou un truc dans le genre, et du coup ça m'a fait trop rire. xDDDD]

Sujet: Re: En route, mauvaise troupe ! (Bamboulas) Dim 19 Jan 2014 - 12:42

Les tatris ayant fini par entendre raison, la petite troupe se dirigeait maintenant vers le laboratoire de Messieurs Ducks. Elya, qui se repassait les derniers évènements en tête, s’étonnait encore de sa réaction, une dizaine de minutes plus tôt. Elle ne savait pas exactement d’où lui venait cette rage soudaine, elle qui était d’ordinaire si effacée. Son intervention avait apparemment surpris Ace et Jeff, qui la connaissaient assez bien, mais avait laissé indifférents les quatre autres. Vraiment étranges, ces tatris. Crystal et Khao se comportaient comme si elle n’existait pas, ce qui ne lui déplaisait pas forcément, au vu de leur caractère… instable. Gra et Ham ne lui accordaient pas plus d’intérêt, mais elle sentait chez eux quelque chose de…dangereux, comme s’ils pouvaient tout faire exploser d’une minute à l’autre. Ce qui était sûrement le cas. Après tout, ils avaient bien créé ces créatures de cauchemar… intentionnellement ou pas.

Cette réflexion occupa Elya durant tout le court trajet jusqu’au laboratoire, qui se fit dans le silence, mis à part les quelques bruits d’extincteur entrant en collision avec un crâne. Elle eut aussi le temps de songer à l’Avant Thiercelieux. Penser à l’après aurait été absurde, aussi elle préférait se concentrer sur ce qui était déjà vécu. Elle se rappela sa rencontre avec son oncle et sa tante. Cette histoire d’héritage. Elle n’y comprenait toujours rien, ce qui ne faisait que l’angoisser encore plus, aussi elle décida de laisser tomber l’Avant et de se concentrer sur le Maintenant. Une bonne idée, étant donné qu’ils étaient arrivés.

Le laboratoire était à première vue désert, mais une odeur atroce de pourriture indiquait le passage des zombies. S’il y avait une présence ici, elle ne serait pas humaine. Cet endroit dégageait une aura de malfaisance et de décomposition assez impressionnante. Elya frissonna. Peut être que venir ici n’était pas une si bonne idée finalement. Ace et Jeff firent le tour du labo, mais certaines portes ne devaient peut être pas être ouvertes. Ils brisèrent finalement le silence religieux observé depuis leur départ.

-Quelqu'un sait quelle heure il est ? J'ai l'impression de pas avoir mangé depuis des lustres... Peut-être que messieurs les scientifiques de talent pourraient nous indiquer la direction du mess ?

La façon du tatris de s’adresser à leurs pères était pour le moins singulière. La tension entre eux était si perceptible qu’on pouvait presque sentir l’électricité vibrer à travers la pièce. Mal à l’aise, Elya attendit la suite.

-Ouais parce que je sais pas vous, mais nous on commence à crever de la dalle là.

Comme pour approuver tout cela, le ventre d’Elya se mit à grogner. Elle n’avait pas la moindre idée de l’heure qu’il était, mais si elle avait faim… Combien de temps s’était-il écoulé depuis l’invasion ? Tous les regards étaient désormais tournés vers Gra et Ham. Leur survie dépendait peut être d’eux.

Quelles merveilleuses odeurs que celles de produits chimiques se répendant joyeusement dans l'air frais conditionné du laboratoire ! Bon, il y a un peu de puanteur de moisissure aussi, mais quel minuscule détail à côté ! Il n'y a pas à dire, le laboratoire est absolument l'endroit parfait pour se protéger des cannibales. Encore une fois, les professeurs Ducks avaient fait preuve d'une intelligence d'esprit totalement irréprochable. Comme diraient les jeunes : nous avons la classe internationale. Quelle drôle d'expression ! Il est évident bien sûr que nous n'avons pas seulement une classe internationale, mais une classe intergalactique. Mais est-ce vraiment nécessaire de le préciser ?

Mais revenons à l'instant présent, je vous prie. Nos fils, qui ne peuvent décidemment pas rester en place comme deux personnes responsables, se sont mis en tête d'ouvrir toutes les portes sur leur chemin. Quelle idée. Comme si les pièces d'un laboratoire les intéresseraient, eux. Vous imaginez, un instant ? Nos fils, dans un laboratoire ! Impensable ! Même une mouette s'en sortirait mieux qu'eux ! Enfin, ils semblent s'arrêter. Ils continuent de marcher, mais n'ouvrent plus les portes. A croire qu'ils en ont peur ! Peur d'un laboratoire ! Quand nous vous disons qu'ils ne sont pas nets !

Ils s'arrêtent enfin et demandent ce que l'on fait. Très bonne question, si vous voulez notre avis. Vous ne le vouliez pas ? Et bien tant pis ! Nous proposerions bien de faire quelques petites expériences (nous en avions plusieurs en tête, parce qu'un Tatris scientifique de ce nom se doit de ne pas chômer !), mais il est hors de question que ces autres incapables nous dérangent. Et comme ils ont des têtes de personnes qui aiment déranger les gens, nous décidons de ne rien proposer. Mieux valait ne pas courir de risque. Comme personne ne répond à la question de notre fils (Ace ou Jeff, comment savoir ?), il décide de continuer à parler tout seul, pour faire son intéressant. Il affirme donc avoir faim.

Notre Dieu Canard, est-ce vraiment le problème le plus important ? Le tout petit estomac de nos fils ? Quels égoïstes ! Comme si nous n'avions que ça à nous préoccuper ! Est-ce que nous avons faim, nous ? Non ! Alors pourquoi veulent-ils s'acharner à se plaindre ainsi tout le temps ? Nous tenons le coup, nous. Il faut dire qu'avec tout notre gros travail de scientifiques, nous avons pris l'habitude de ne manger que très peu, préférant consacrer notre temps aux merveilles de la science. C'est pourquoi nous ressentons que rarement l'appel du ventre. Il n'y a donc pas de raison que nos fils n'en fassent pas de même. Ils peuvent bien gérer leur faim comme des grands, non ?

Mais bien sûr, leurs petites amies totalement folles ne peuvent pas s'empêcher d'en rajouter et se plaignent de « crever la dalle ». Quelle drôle de façon de parler ! Décidemment, l'éducation de ces filles laisse à désirer. Elles ne sont même pas capables de s'exprimer correctement. Crever la dalle, qu'est-ce que ça veut dire ? Prendre un morceau de dalle et faire un trou dedans ? Drôle d'idée. Et elle n'avait absolument aucun rapport avec la situation. En conclusion, elles auraient mieux fait de fermer leurs bouches. Même nos fils ont l'air plus intelligents qu'elles ! Croyez-nous, ce n'est pas un compliment. Oh, comme nous sommes vilains !

Seule la une-tête ne se prononce pas. Finalement, elle a presque l'air d'être la mieux élevée ici. Nos fils et l'autre Tatris devraient en avoir honte. Être pire garnement qu'une une-tête, quel comble ! Nous leur jetons un regard noir, puis nous apercevons que toutes les têtes sont tournées vers nous. Bon, nous savons que nous sommes absolument magnifiques, mais ce n'est pas une raison. Peut-être attendent-ils que nous disions quelque chose ? Ah oui, il est possible que cet idiot de Jeff ait posé une question. Il est vrai que nous avions pris l'habitude de ne même plus prendre la peine de l'écouter. Mais allons, faisons un petit effort. Nous fouillons dans nos souvenirs et retrouvons la question de notre fils. La direction du mess ? Un mess ? Quel mess ? Il y a un mess, ici ?

- Comment savoir ?
- Ce n'est pas chez nous, ici !
- Ceci dit je crois me souvenir d'avoir vu des scientifiques aller manger...
- Hm, c'est vrai. A l'étage, il me semble.
- Quoi ? Mais non, ils descendaient !
- Ah non, je suis certain de les avoir vus monter.
- Je te dis qu'ils descendaient.
- Bon, alors c'est simple. Soit c'est en haut, soit c'est en bas.
- D'accord. Tu vas en haut, je vais en bas. On se rejoint dans deux minutes.
- Parfait !

Je me dirige donc vers l'escalier qui monte tandis que je me dirige vers l'escalier qui descend. Hm. Après mûres tentatives et réflexions, il semble qu'il y ait un problème dans ce plan merveilleux. Nous haussons la tête et revenons sur nos pas.

- Bon, il va falloir trouver une autre façon de faire.

Tandis que nous réfléchissions, il nous semble apercevoir une pancarte au loin, accrochée à une porte double. Nous nous en approchons et lisons le mot « cantine ». Nous poussons la porte et entrons effectivement dans une grande salle remplie de tables et de chaises, avec, au fond, un self.

- Oh, c'était donc là qu'elle était !
- Au rez-de-chaussée. Qui l'eût cru ?
- Je te l'avais bien dit que ce n'était pas en haut !

Nous nous tournons vers le reste du groupe, plutôt fiers de nous.

- Et voilà le travail !
- Allez-y, faites vous plaisir !
- Ne mangez pas comme des cochons, s'il vous plait.
- Il y a un règlement de la cantine sur le mur à droite.
- Ne faites pas de bêtises, vous n'êtes pas chez vous !
- Et ne vous transformez pas en cannibales, surtout.
- Ce serait embêtant, maintenant que nous sommes à l'abri.

Nous les laissons remplir leur estomac comme des goinfres tandis que nous nous dirigeons vers notre salle d'expérience. Ainsi, nous avons plus de chance de pouvoir travailler en paix.

HS :

Allô allô, ici Ace. Vous me recevez ? J'ai pris la conque de la parole. Je trouve que Jeff a un peu trop parlé, la dernière fois. Et Kaloo a beaucoup cancané aussi. Enfin, Kaloo a le droit, il est adorable et il est la création de Dieux ; Jeff aussi a le droit, mais il m'inquiète un peu. Non mais regardez-le ! Tout-à-l'heure, il a parlé poliment à nos pères (ce jour va devenir historique), il a accepté de ne pas appeler les zombies des zombies pour eux et il... il... Il est calme ! Il devrait être en train de s'arracher les cheveux par poignées et c'est à peine s'il fait la grimace !

Bon, je vous l'accorde, c'était un tout petit peu idiot de la part de nos pères de penser qu'ils pouvaient se détacher en deux morceaux pour vérifier l'étage et la cave en même temps. (Surtout qu'en vérité la cantine se trouve au rez-de-chaussée.) Mais ça, ça ne m'étonne pas tellement, ce n'est pas parce qu'ils ont oublié leurs cerveaux dans la cuisine qu'ils ne restent pas une personne débordant d'intelligence (et d'humilité... D'accord, je plaisantais, ne me frappe pas, Jeff) et tout le tralala ! D'ailleurs, ils ont leur propre fan-club. Vous le saviez, ça ? Sa présidente est un petit litchi sur pattes qui se prend pour un alpaga. Mais si, vous la connaissez.

Non, ce qui m'inquiète vraiment, c'est que Jeff ne dit rien. Il ne lève pas les yeux au ciel, il ne crie pas partout en agitant les bras, il ne fait même pas de commentaire. Peut-être est-il en phase de guérison de sa graethamophobie ? Il devrait arrêter d'écouter les discours fanatiques du petit litchi. Il va finir par me tracasser vraiment.

Enfin bon... L'important, c'est qu'on ait trouvé la cantine. C'est que moi aussi, je commence à avoir faim. En même temps, nous avons le même estomac, Jeff et moi. Ah, et il parait que celui de Crystal & Khao troue un morceau de sol ou je ne sais quoi. Et celui d'Elya a grogné son approbation. Je me demande comment Papas font pour ne jamais manger. Jeff dit qu'il est persuadé qu'ils profitent des heures les plus sombres de la nuit pour rôtir des canetons dans la cave en psalmodiant des incantations en canardien, mais je crois qu'il plaisantait.

Voici donc à quoi ressemble la cantine de notre nouveau refuge. Enfin, refuge... J'espère qu'on ne va pas y rester trop longtemps... Bon, c'est vrai, je suis un garçon courageux, Jeff le répète à tort et à travers. Mamans le faisaient aussi en frictionnant mes joues comme une délurée, mais je crois qu'elles, elles y croyaient vraiment. Enfin, vous admettrez tout de même que je tremble beaucoup moins que tout-à-l'heure, quand on était dehors. J'essaie de penser à autre chose. (Khao, si tu m'entends, tu as interdiction de rire. Sinon, j'écris Khao + Jeff sur les murs.)

Je parle des murs parce qu'ils sont drôlement propres. Bien qu'un peu trop blancs à mon goût, ça m'étonne que mes pères n'aient pas exigé qu'on les repeigne en jaune canard. D'ailleurs, le carrelage aussi est très propre. Je lève mon chapeau aux poufs-poufs de ménage. Il n'a pas dû y avoir de monstres ici. Peut-être que le cuisinier va débarquer en nous annonçant tout sourire que tout ça n'était qu'une gentille mise-en-scène un peu beaucoup débile et glauque. Ou alors, peut-être que le même cuisinier est en train de se faire griller au barbecue par les... Pense à autre chose, Ace, pense à autre chose.

Bon, c'est pas le tout, mais ça fait un peu trop longtemps que je pense et pas assez qu'on bouge. En fait, j'ai failli laisser échapper « Oui Papas ! » comme je le leur répondais avant, mais il y a Jeff. D'accord, il est bizarre en ce moment, mais il n'aurait pas pu empêcher la raillerie de sortir.

Sur ces sages recommandations (ne mangez pas comme des cochons, respectez l’écriteau-règlement de la cantine (j'espère que les règles n'impliquent pas une chorégraphie loufoque sur Go go go des 98ers chaque fois qu'on doit se mettre à table), ne faites pas de bêtises, ne vous transformez pas en... pense-à-autre-chose-pense-à-autre-chose-pense-à-autre-chose), bref, sur ces sages et pas du tout terrifiantes recommandations, nos pères prennent congé. Bon, il faut croire qu'ils n'avaient réellement pas faim. Ou bien qu'il y a un rôtisseur spécial volaille à la cave. ...J-j'ai rien dit ! C'était Jeff !

Les filles et nous échangeons des regards, puis Jeff s'exclame :

-AHHHH ! EN-FIN !
-De quoi ?
-Bah, ils se sont enfin cassés !
-Ah bon ! Tu m'as fait peur. Tu es bizarre avec eux depuis tout-à-l'heure.
-Roooh, mais ça fait partie de l'opération L-C !
-L'opération quoi ?
-Lèche-Cul. C'est assez explicite pour ton petit ciboulot ?

Je préfère me taire. Si je donne mon avis, je vais encore me faire rabrouer. En tout cas, ça me rassure de constater que Jeff est toujours notre bon vieux graethamophobe préféré. Le petit litchi ne va peut-être pas être content, mais tant pis pour lui, il n'a qu'à aller se consoler avec les kiwis arcs-en-ciel.

-Vous comprenez, reprend Jeff en s'adressant aux filles, c'est à cause de ça qu'on s'est barrés de la maison. Enfin bon, il va bien falloir les supporter un petit peu... Mais ça ne va pas durer longtemps, puisque le gouvernement va très vite s'occuper de toute cette merde ! C'est son job, après tout !

La conviction de son ton sonne un peu trop faux à mes oreilles. Mais... Je suis un garçon courageux. Haha.

-Euh... Ouais ! je calme à mon tour, un poil moins enthousiasme. Bon, on n'a plus qu'à se servir, j'ajoute en indiquant du doigt le self au fond de la salle.

La cantine comporte une vingtaine de tables, aussi il n'y a qu'un service. Mais seule la moitié du présentoir est remplie. On dirait que le personnel avait commencé à multiplier les plats, mais qu'il s'est ensuite arrêté pour aller aux toilettes. Sans en être revenu. C'est peut-être ce qu'il s'est passé, et ensuite il s'est fait surp... ensuite, il en a profité pour fuir avec un Transmistus en voyant les monstres, et maintenant, il est en train de faire bronzette sur Terre aux Bahamas avec sa femme, son fils et leurs trois chats. Pense à autre chose, je te dis.

Nous nous approchons. A-t-on jamais vu potage aussi peu ragoûtant ? On dirait que quelqu'un a vomi dans un bol, puis qu'il a présenté son bol à un autre pour qu'il vomisse à son tour et ainsi de suite.

-Euh... Il parait que c'est bon pour la croissance... je risque en me souvenant des conseils de Mamans.
-Lol !

Il se jette sur le ragoût de kré-kré-kré (repose en paix, Citrine), presque en salivant. Bon, le potage a perdu. (Nonc'étaitJeffjevousdisreposezcekalachnikov!) D'un commun accord entre Jeff, notre estomac et moi, nous rajoutons sur le plateau une poignée de frites et de manuril sauce slurp, une salade de crunchilles brunes, une barquette de vlirs et une part de clafoutis aux miams*. Le problème, c'est qu'il est devenu drôlement lourd. Nous nous dirigeons ensuite vers la table la plus proche. Entre-temps, un pouf-pouf a surgi des cuisines, sûrement attiré par l'agitation. J'ai toujours trouvé ça adorable comme bestioles**.

Nous posons le plateau et Jeff veut s'asseoir, mais je lui rappelle qu'il y a Kaloo. Il nous a suivi dans la cantine. Pour l'instant, il zieute le pouf-pouf, méfiant. Il n'en a pas l'air comme ça, mais il est très timide avec les inconnus.

Nous rapportons du self un gros morceau de balboune. Kaloo adore le poisson, vous savez ? Mais pas la viande, on n'a pas idée de donner de la viande à un canard. D'ailleurs, j'en connais un qui n'en mange jamais. Nous posons le morceau par terre et nous nous installons enfin. Je sens d'ici la merveilleuse conversation que nous allons avoir à table, entre ces chères Crystal et Khao et notre ami Jeff... J'espère qu'ils ne vont pas trop y mettre du leur, bien que je ne doute pas qu'ils soient spécialistes ès engueulades. Bon, d'accord, Crystal est tout de même un poil plus compatissante. Et puis j'ai Elya.

Les une-tête trouve ça bizarre de voir deux mains nourrir deux bouches, mais en vérité, c'est très simple. Tenez, regardez. On prend une feuille de crunchille, on l'enfourne de la bouche d'Ace. On prend une autre feuille, on fait pareil avec celle de Jeff. Et on recommence. C'est une affaire de dextérité.

© Halloween sur Never-Utopia

* :

TDLFR Party Zombie

Le labo et la bouffe

Khao avait une oreille qui sifflait. C'était vraiment très désagréable et elle ne put s'empêcher de le manifester à Crystal qui lui répondit que quelqu'un pensait quelque chose de mal d'elle, ce qui ne l'avança guère, puisque dans sa vie, des tas et des tas de gens pensaient des choses mal d'elle.
Si elles pouvaient encore penser.
En parlant de penser, Khao n'était pas loin d'exploser face à ces deux crétins de scientifiques stupides.
Comment deux cerveaux pouvaient-ils être aussi débiles ?
Telle était la question que cinq cerveaux normaux se posaient. (Quoique question cerveaux normaux, on pouvait douter pour certains.) Ces imbéciles étaient tellement imbéciles qu'ils ne savaient même pas où ils bouffaient le midi quand ils faisaient leurs recherches imbéciles sur la création de zombies imbéciles.
Khao les fixait avec un air profondément blasé pendant qu'ils essayaient d'aller en bas et en haut en même temps. Si Crystal ne squattait pas les mains pour se frapper le front, Khao ferait de même.
Elle ouvrit la bouche pour leur balancer deux ou trois réflexions référant à leur débilité profonde et à leur incapacité à réfléchir quand ils eurent la merveilleuse idée de se diriger vers une porte pour y lire "cantine". Évidement, les pirates se précipitèrent vers la salle en bousculant Imbéciles pour y entrer sans même écouter leurs paroles qui de toutes façons étaient aussi intéressantes qu'utiles, manquant dégonder les portes au passage.
Elles observèrent l'intérieur, repérèrent la bouffe et se dirigèrent vers celles-ci, sans plus se préoccuper des garçons qui ne tardèrent pas à se manifester.

-AHHHH ! EN-FIN !
-De quoi ?
-Bah, ils se sont enfin cassés !
-Ah bon ! Tu m'as fait peur. Tu es bizarre avec eux depuis tout-à-l'heure.
-Roooh, mais ça fait partie de l'opération L-C !
-L'opération quoi ?
-Lèche-Cul. C'est assez explicite pour ton petit ciboulot ?
-Vous comprenez, ...

Elles ne prirent même pas le peine de se tourner vers eux, trop occupées à baver devant tous ces plats, mais écoutèrent tout de même.

... c'est à cause de ça qu'on s'est barrés de la maison. Enfin bon, il va bien falloir les supporter un petit peu... Mais ça ne va pas durer longtemps, puisque le gouvernement va très vite s'occuper de toute cette merde ! C'est son job, après tout !
- Euh... Ouais ! Bon, on n'a plus qu'à se servir,

Khao ne prit même pas la peine de briser leurs espoirs, avalant à même les plats (avec une fourchette tout de même, certes elle était pirate, mais une pirate ci-vi-li-sée).

Il faut dire tout de même que Crystal et Khao avaient l'esprit assez sélectif, et que Kaloo avait été classé dans la section "Boulet". Leur mémoire allant avec leur esprit, elles n'aimaient se rappeler que des choses qui les intéressaient, à savoir pour le moment la nourriture. Leur familier passait en second plan, voire troisième (après leur survie), voire avant-dernier (le dernier étant Imbéciles et la une-tête).
Heureusement pour le super-duck, les garçons étaient très attentionnés avec lui et ne l'oublièrent pas eux, ce que le canard fit bien savoir aux pirates en les traitant de maîtresses indignes via quelques coin-coin très évocateurs.

Crystal râla. Il fallait dire que leur position n'était pas des plus confortable. Penchées au-dessus des plats, la tête blonde commençait à avoir mal au cou. Khao râla également, mais c'était parce que Crystal la força à prendre un plateau et à faire comme les garçons. Khao qualifia leurs manières de bourges. Mais bon, avec des pères comme les leurs, c'était tout à fait normal qu'ils aient été éduqués ainsi.
Elles s'installèrent donc à une table (pas à la même que les garçons, elles les supportaient déjà assez) et commencèrent à discuter...
Ou plutôt à se disputer.

- Mais vas-y arrête de bouffer toutes les frites !
- Tu te fous de ma gueule là ? C'est toi qui t'enfile tout !
- Tu rigole ou quoi ? T'en as déjà bouffé la moitié !

Et autre chamailleries de ce genre.

Médusée, Elya observait le dialogue entre les deux têtes du scientifique. Ces types étaient-ils des génies ou de purs imbéciles? La scène qui se déroulait à l'instant présent laissait plutôt présager une sorte d'idiotie chronique. Et pas besoin d'être médecin.

Finalement, la cantine fut trouvée, et la petite troupe, exceptés les pères de ses amis se dirigea vers les plats. Ces deux-là ne mangeaient-ils donc jamais? Elya les trouvait décidément de plus en plus étranges... pour ne pas dire carrément bizarres.

-Vous comprenez, c'est à cause de ça qu'on s'est barrés de la maison. Enfin bon, il va bien falloir les supporter un petit peu... Mais ça ne va pas durer longtemps, puisque le gouvernement va très vite s'occuper de toute cette merde ! C'est son job, après tout !

Le manque d'enthousiasme de Jeff n'aida pas Elya à se rassurer. Jusqu'à présent, ils avaient dû se débrouiller par eux mêmes, alors pourquoi cela changerait-il? Son estomac vint la rappeler à l'ordre et la sortir de ses pensées noires. Tandis qu'elle se servait, elle ne put s'empêcher de noter que Crystal et Khao s'asseyaient loin d'Ace et Jeff. Elle n'arrivait toujours pas à cerner le lien entre ces quatre là, ni le pourquoi de la présence des filles. Elle avait bien envie d'en apprendre un peu plus.

Elya posa son plateau en face de ses amis et ne put s'empêcher de sourire en les regardant manger. Elle trouvait les tatris fascinants à observer. Leurs gestes étaient très coordonnés, presque comme pour jouer du piano. Maintenant qu'elle se retrouvait enfin seule (ou presque) avec ses amis, elle décida de les interroger:

-Comment vous vous êtes retrouvés là? Et il s'est passé quoi... depuis le temps?
demanda-t-elle en coulant un regard en coin à la tatris qui s'empiffrait toujours.

Ah, enfin un peu de tranquilité. Vous n'imaginez pas à quel point la solitude fait du bien ! Enfin, bien entendu, j'ai toujours une tête collée à côté de la mienne, mais que voulez-vous, on ne peut pas toujours avoir ce que l'on veut !

- Je t'en prie, c'est toi qui est collé à moi.
- Pardon ? Non, je suis navré, c'est ma tête qui est sortie en premier, c'est donc moi l'ainé, c'est donc toi qui est collé à moi.
- Je ne crois pas que...
- Bon, la ferme, et continuons plutôt de narrer notre récit.

Donc, nous disions que nous étions enfin seuls. Finis, les mioches qui courent partout entre les jambes de chacun ! Finis, les bouches incessantes qui hurlent à nos quatre oreilles ! A présent, il n'y a plus que le calme et le silence. Quel bonheur ! L'atmosphère rêvée pour quelques petites expériences tranquilles. Remercions le Dieu Canard pour cela. Amen. Nous arrivons donc dans une des salles d'expériences. Bien entendu, nous avons pris le soin de prendre une salle propre et non endommagée par des travaux antérieurs, afin de profiter des meilleures conditions. Nous sortons ensuite une feuille de papier et un stylo, et commençons à élaborer un protocole.

Réfléchissons. En vue des problèmes que nous rencontrons actuellement, à savoir l'attaque étrange et imprévue de cannibales fous, il serait fort conseillé de diriger notre expérience dessus. Ne serait-ce pas totalement intéressant d'étudier de plus près le comportement dérangé de ces personnes ? Et peut-être trouverons-nous miraculeusement une solution pour les guérir. Notre foi, c'est une sacrément bonne idée que nous avons eu là ! Je nous tire mon chapeau bien bas. Et je tire le mien de même. Simplement, nous ne pouvons pas réaliser cette expérience sans cobaye.

- Tu n'as qu'à servir de cobaye, je ferai l'expérience sur toi.
- Quoi ? Tu as perdu la tête ? Il est hors de question que je serve de cobaye.
- Quelle chochotte tu fais ! Bon, nous n'avons qu'à utiliser des souris.
- Il n'y a pas de souris, ici, ils n'ont que des hamsters.
- Et bien, utilisons des hamsters !
- Quoi ? Utiliser des hamsters ? Tu n'as pas honte ? Traitre à ton sang !
- Comment ça, à mon sang ? Mais nous ne sommes pas des hamsters.
- Ah bon ?

Il se passe un petit instant de silence durant lequel nous nous regardons l'un et l'autre d'un air désespéré, puis nous reprenons :

- De toute façon, nous ne pouvons pas agir sur des hamsters, puisqu'ils n'ont rien à voir avec les cannibales.
- C'est pas faux.
- Il faudrait donc nous servir d'un cobaye déjà affecté par ce... nouveau choix de vie, si nous voulons l'étudier comme il se doit.
- C'est pas faux.
- Il va donc falloir aller chercher dehors un fou cannibale et le ramener ici pour procéder à nos expériences.
- C'est pas faux.
- Bon, quel mot tu n'as pas compris ?
- Pardon ?
- Laisse tomber.

Nous relevons nos manches et sortons donc de la pièce d'un pas déterminé, nous dirigeant de la même manière vers la porte d'entrée du laboratoire. En chemin, nous passons devant la cantine, ce qui nous permet de jeter un coup d'oeil à l'intérieur et vérifier que les gosses ne font pas de bêtises. Que voulez-vous, ils sont tellement instables que l'on est jamais trop prudents avec eux. Mais heureusement, il semblerait qu'il n'y ait rien à signaler. Tant mieux. Nous nous frottons les mains, satisfaits, puis revenons à notre mission.

Nous tournons doucement la poignée puis ouvrons la porte prudemment. Nous apercevons un groupe de cinq cannibales quelques mètres plus loin. Très bien. Nous allons en attirer un par ici. Nous levons les bras au ciel et commençons à faire de grands signes de manière à montrer notre présence.

- Hé ho, messieurs, nous sommes là !
- Venez un peu par ici, si vous le voulez bien !

Ah, ils semblent nous avoir remarqués. Nous leur faisons signe d'avancer vers nous. Notre plan est très simple : dès qu'un des leurs aura franchi le pas de la porte, nous fermerons cette dernière afin que les autres ne rentrent pas. C'est parfait. Ils s'avancent donc, assez lentement, nous devons dire, en grognant et rugissant comme des ours. Quel manque d'éducation déplorable. Mais notre situation nous empêche malheureusement de nous attarder sur les bonnes ou mauvaises manières de ces idiots.

Lorsque le premier de leur groupe n'est plus qu'à quelques centimètres de l'entrée, nous nous saisissons de notre extincteur et nous apprêtons à lui donner un grand coup pour l'assommer. Bien sûr, ce n'est pas une façon très diplomatique, mais il ne semble pas y avoir d'autres manières de procéder avec ces fous-là. Comme prévu, nous refermons rapidement la porte d'entrée dès qu'elle fut franchie, puis assénons un bon coup d'extincteur sur le dessus du crâne du cannibale, en faisant bien attention de ne pas le tuer. Mais, ô malheur du Dieu Canard, il ne se passe rien ! Le cannibale reste debout, et prêt à nous sauter dessus pour nous dévorer !

Pris par un de nos très rares élans de panique, nous fuyons nous réfugier dans la cantine et nous cacher sous une table, tandis que le fou continue d'avancer lentement vers nous. Nous crions aux enfants :

- Au secours !
- Le cannibale n'est pas assommé !
- Faites quelque chose, où il nous mangera !
- Il ne faut surtout pas le tuer, nous en avons besoin pour notre expérience !
- Attachez-le, ligotez-le simplement, il faut pouvoir l'utiliser sans qu'il nous fasse de mal.

Spoiler:

Finalement, le repas s'annonçait plus calme que prévu. Le duo de furies s'était installé à quelques tables de celle des garçons. Ace adressa un sourire amical à Elya lorsqu'elle vint les rejoindre, tandis que Jeff fit mine d'implorer le ciel (en l'occurence le plafond) en désignant Crystal et Khao du menton à leur amie. Le ton montait déjà à leur table : elles entamaient un violent débat décidant de laquelle des deux s'enfilait le plus de frites.

-Elles sont au courant qu'elles ont le même estomac ? marmonna Jeff.

Ils terminèrent leur salade de crunchille - les une-tête ne se rendent pas compte à quel point on gagne du temps avec deux bouches. Elya les regardait, un sourire en coin. Jeff attrapa une frite noyée de sauce slurp pendant qu'Ace entamait le ragoût, quand Elya prit la parole.

-Comment vous vous êtes retrouvés là? Et il s'est passé quoi... depuis le temps?

Ils s'étaient attendus à ces questions. Jusqu'ici, ils avaient été dépassés par l'action sans pouvoir discuter tranquillement, alors Elya devait se rattraper. Mais comment expliquer Crystal et Khao ?

-Oh, tu veux dire, à part elles ? Rien de notable, répondit Ace évasivement, en prenant garde à ce qu'elles ne puissent pas les entendre. En fait, on est censés les accompagner jusqu'à l'océan Bleu, mais...
-...c'est que ça fait une trotte. Ces cervelles de scrogneuplufs se sont paumées avec un Transmistus. Ace aurait pas fait mieux.
-Hé ! Je te signale que c'est toi qui fais toujours rater nos sorts avec tes rimes à deux crédits-muts !
-Oh l'autre ! L'écoute pas, Elya, il envie mon imagination débordante.
-Gnagnagna. Bref, pour en revenir à notre histoire... J'imagine que tu auras remarqué que Mesdemoiselles ont un tempérament un poil... agressif ?
-Ace s'est pissé dessus en les voyant. Du coup, on a comme qui dirait préféré les aider.
-J'y crois pas ! T'en menais pas large non plus, j'aurais dû sortir le cristaléo !
-Chut, je faisais simplement en sorte que tu ne te sentes pas trop seul, tu devrais me remercier.
-Mais quel baragouineur.
-En gros, ça fait une semaine qu'on marche, parce qu'elles crèvent de trouille dès qu'on les fait monter sur Kaloo.
-Tu as oublié de préciser qu'il les avait choisies entre-temps.
-Ah oui, tiens ! Kaloo est devenu leur Familier, je te laisse méditer sur les joies de notre merveilleuse situation !
-Chuuut, Jeff, on est censés rester optimistes, rappelle-toi. Thiercelieux était sur notre chemin, et on avait vaguement entendu parler du festival, du coup on...

La porte de la cantine s'ouvrit tout à coup dans un grand bruit, interrompant les explications d'Ace. Les quatre yeux du Tatris s'écarquillèrent, puis ils s'aperçurent que cet échappé d'asile qui se ruait à quatre pattes sous une table était en réalité leurs pères.

- Au secours !
- Le cannibale n'est pas assommé !
- Faites quelque chose, ou il nous mangera !
- Il ne faut surtout pas le tuer, nous en avons besoin pour notre expérience !
- Attachez-le, ligotez-le simplement, il faut pouvoir l'utiliser sans qu'il nous fasse de mal.

À côté d'eux, le zombie qui entra ensuite d'un pas mou paraissait bien plus calme et censé. Ace en avait fait tomber sa fourchette, et Jeff avala sa frite de travers.

-Vous avez fait quoi ? s'écria ce dernier en se levant, profitant de l'absence de réaction de son frère.
-J-J-J-Jeeeff, plus doucement, il nous regarde...
-Oh, on s'en tape, même Crystal et Khao courent plus vite que lui.
-Mais ferme-laaa ! Elles nous regardent aussi maintenant !
-Papas, vous êtes complètement malades ! Ils vous ont appris quoi, Pépés et Mémés ? On-ne-fait-pas-joujou-avec-les-zombies !
-Jeff. Il avance, là.
-Mais tais-toi, tu peux bien me laisser prendre va vengeance sur Papas tranquille.
-Je déconne pas. Il avance vers nous. Il va... ah...
-HEY ! Tu t'évanouis pas, frérot ! Tu... Gentil zombie ! Gentil !

© Halloween sur Never-Utopia

8D :

TDLFR Party Zombie

Le labo et la bouffe

- Je vais te faire bouffer ta fourchette.
- Ferme-la et laisse-moi bouffer tranquille.
- Justement, arrête de bouffer, on en peut plus.
- Faut faire le plein, on sait pas ce qui va encore nous tomber sur la gueule avec ces malades !
- Il est déjà fait le plein ! J'espère au moins que si on gerbe, ce soit toi qui rende en première !
- Beurk, tu me donnes envie.....
- Ah non hein ! Tu vas te retenir s'il te plait ! Pour une fois qu'on bouffe un truc bon, on le garde !
- Justement, c'est bon, donc on bouffe !
- Mais on a plus de place brolk !

- Au secours !
- Le cannibale n'est pas assommé !
- Faites quelque chose, ou il nous mangera !
- Il ne faut surtout pas le tuer, nous en avons besoin pour notre expérience !
- Attachez-le, ligotez-le simplement, il faut pouvoir l'utiliser sans qu'il nous fasse de mal.

Si une tierce personne, au lieu de regarder paniquée et surprise le scientifique tatris, avait jeté un oeil vers les filles, elle aurait aussitôt éclaté de rire. Blasées. Tout simplement. Leurs têtes illustraient parfaitement la blasifation.
Elles savaient déjà que ce serait à elles de régler la situation. Avec un empoté de tatris, un double-empoté de scientifique de slurk, et une une-tête qui sert à rien, forcément...

-Oh, on s'en tape, même Crystal et Khao courent plus vite que lui.

Qu'est-ce qu'elle pensaient ? Hein ?

-Mais ferme-laaa ! Elles nous regardent aussi maintenant !

Effectivement. Et leurs regards étaient plus que noirs.
Non mais vraiment. Elles étaient tombées sur les pires guides de la planète.

- Ca fait chier hein ?
- Oui ça fait chier.
- Et va falloir quand même le faire hein ?
- Ben ouais évidement, vu tous ces gens inutiles.
- Donc je peux le faire hein ?
- Si tu veux.
- Sérieux ? Je pensais que t'allais pas vouloir, comme d'hab', soi-disant parce que je fais n'importe quoi.
- Oui mais là, j'ai la grosse flemme, j'en ai marre. Laisse-moi être blasée tranquille et va jouer.
- Cool.

Khao prit donc le contrôle et se leva.

- Ohoo ! Abruti ! Traduc ! Viens là espèce de scrogneupluf ! Imbécile de zombie de slurk ! Youhouuu !

Le zombie, étant trop zombifié pour l'entendre, l'ignora totalement, ce qui eut le don d'agacer profondément Khao, qui de toutes manières, n'avait pas besoin que le truc vienne la voir pour le buter.
Elle leva les yeux au plafond de la cantine en entendant les deux tapettes paniquer parce que le machin les regardait, attrapa une chaise et la balança le zombie qui s'effondra au sol. Heureusement, elles avaient pensé à emmener leur tringle. Khao la saisit donc, trainant dans un coin de la pièce, et tenta d'assomer le zombie qui n'ayant aucune conscience, ne pouvait l'être.
Elle finit par le comprendre lorsque Crystal, exaspérée lui lança :

- Non mais t'as pas compris que ça sert à rien ? T'es débile ou quoi ?
- Oh pardon blondasse experte in zombie et in famille de monstruosité visuelle dont elle fait partie, je ne voulais point vous insulter en faisant tout le travail que ne sont pas capable de faire les autres y compris vous, EN BUTANT CE PUTAIN DE ZOMBIE DE MERDE !

Et sur ceux, elle laissa le zombie deux secondes, attrapa un couteau qu'il y avait au self et trancha promptement la tête du machin.
Elle se releva rageusement et brandit la tringle en direction des scientifiques en gueulant :

- Vous, bande d'abrutis, vous ne touchez plus à rien, vous ne faites rien, vous ne dites rien, même mieux : vous vous faites oublier, vous disparaissez, faites vous bouffer je m'en fous, mais arrêtez de faire chier alors qu'on vient juste de trouver un fucking abri dans ce labo merdique en ouvrant la porte à ces fucking zombies de slurk ! Merde à la fin ! J'vais finir par vous attacher et vous balancer aux zombies, comme ça vous ne nous ferez pas bouffer, et vous occuperez ces trucs !

Sujet: Re: En route, mauvaise troupe ! (Bamboulas) Sam 8 Mar 2014 - 17:37

Au fur et à mesure que le récit d'Ace et Jeff avançait, les yeux d'Elya s'ouvraient de plus en plus grands. Trop d'informations à la fois. Ainsi, les deux filles étaient perdues... et voulaient rejoindre l'océan. Kaloo était leur familier. Elles avaient peur de monter sur Kaloo, qui était l'animal le plus doux du monde, au sens propre comme figuré. Ne préférant pas faire de commentaires sur la bizarrerie des filles pour ne pas se prendre de coup de tringle en pleine face, elle se tut. Et fit un bond de trois mètres quand les deux tarés entrèrent en hurlant.

- Au secours !
- Le cannibale n'est pas assommé !
- Faites quelque chose, ou il nous mangera !
- Il ne faut surtout pas le tuer, nous en avons besoin pour notre expérience !
- Attachez-le, ligotez-le simplement, il faut pouvoir l'utiliser sans qu'il nous fasse de mal.

Elya ne savait ce qui était le plus effrayant. Le fait qu'un zombie soit rentré, le fait que les deux tarés l'aient laissé entrer, ou encore le fait qu'ils veuillent faire une expérience dessus? Elle n'eut pas le temps de prendre une décision. Crystal et Khao avaient apparemment décidé que les autres personnes présentes ne servaient à rien et désiraient a priori se charger du zombie.

- Ohoo ! Abruti ! Traduc ! Viens là espèce de scrogneupluf ! Imbécile de zombie de slurk ! Youhouuu !

Le zombie n'eut aucune réaction, ce qui conduit la tatris à se jeter sur lui et à en finir... plus ou moins proprement. Ivre de rage, elle hurla des choses plus ou moins polies au scientifique. Elya n'en entendit pas la fin.

Un piaillement de panique résonna dans son esprit et une douleur fulgurante l'atteint au bras gauche.

-T..Til! haleta-t-elle

Le rouge gorge était parti se nourrir à l'extérieur un quart d'heure auparavant. Des images arrivaient par saccades dans les pensées de la demi vampyre. Elle vit la horde de zombies qui était restée à l'extérieur se rapprocher d'elle... non, de Til! Til avait l'aile gauche fracturée à cause d'un projectile et il allait se faire dévorer! Elle tenta désespérément de reprendre ses esprits et de se relever, aveuglée par la douleur.

-Til... Til est dehors, il va se faire attaquer. parvint-elle à articuler

Courant aussi vite que lui permettaient les élancements de son bras, elle atteint la porte d'entrée. Elle eut un mouvement de recul. Les zombies, qui avaient dû être attirés par l'odeur de Til se désintéressaient désormais de l'oiseau et avançaient lentement vers elle. Elle ne pouvait ni les attaquer de front, ni les contourner, ils étaient trop nombreux. Désespérée, elle se retourna vers le couloir dans l'espoir d'obtenir de l'aide des autres.

Pourquoi tant de visages haineux ? Pourquoi tant de colère ? Ne comprennent-ils pas tout le génie de notre plan ? Ne se rendent-ils pas compte du mal que nous nous sommes donnés pour le mettre à exécution ? Est-ce ainsi qu'ils nous expriment leur reconnaissance ? L'expérience que nous sommes sur le point de réaliser est absolument primordiale pour le devenir de la situation. Il n'est nul doute qu'elle pourra permettre de grandes choses. Une belle avancée pour le monde actuel ! Un petit pas pour le Tatris, un grand pas pour l'humanité ! Mais ces stupides gosses ne sont pas capables de voir toute l'intelligence de nos pensées. Ils s'imaginent que parce qu'ils ne parviennent pas à réfléchir correctement, alors personne ne le peut. Quels imbéciles ! Heureusement qu'Ham et moi, ou plutôt Gra et moi sommes là pour remonter le niveau ! Heureusement qu'il existe deux cerveaux assez brillants pour prendre la situation en main !

Nos fils commencent à articuler quelques phrases sans importance, l'un criant de colère, l'autre criant de peur. Crier est donc la seule chose que ces mioches savent faire ? Quelle pitoyabilité ! Quel manque d'éducation ! Les personnes qui crient à tort et à travers ne méritent pas notre attention. Nous préférons donc nous concentrer sur l'attitude plus ou moins étrange du cannibale qui, au lieu de réagir aux paroles lancées à travers la pièce, continue d'avancer vers nous. Sans doute lui aussi pense que les cris ne méritent pas d'attention de sa part. C'est intéressant de savoir qu'il partage notre point de vue. Il faudra le noter quelque part, lorsque nous aurons réussi à l'assommer et mis en oeuvre notre expérience.

Quoiqu'il en soit, il continue d'avancer, et si personne ne se décide bientôt à bouger leur popotin de cyclope, il finira par nous rôtir à la poêle avant de nous déguster bien chaud, comme tout autre cannibale tel que lui. Or nous ne souhaitons pas être mangé. Quelqu'un avait donc tout intérêt à l'en empêcher avant qu'il ne soit trop tard. Apparemment, la Tatris hystérique semble avoir pu réfléchir un peu plus vite que les autres, car elle envoie violemment une chaise en direction du cannibale défiguré. Cependant, cet effort ne suffit pas et le monstre reste toujours debout. La Tatris empoigne donc sa tringle et le frappe avec, sans plus d'effets.

- Assommez-le ! Mais assommez-le, bon sang !
- Ce n'est pourtant pas si compliqué !
- Vous frappez comme des fillettes !
- Gra, ce sont des fillettes.
- Raison de plus !

Ah, ces gosses. L'esprit chaud mais le sang lent. Ou... Non, comment c'est, la phrase, déjà ? Enfin, quelle importance ? Finalement, elles attrapent un couteau et, tout en continuant d'hurler comme des folles, décapitent notre cobaye sous nos yeux effarés. Nous sortons de notre table et courons vers elles.

- Mais !
- Êtes-vous folles, ou simplement stupides ?!
- Nous avions précisé de ne pas le tuer !
- Comment allons-nous pouvoir faire notre expérience, maintenant !
- Vous n'imaginez pas tout le mal que l'on s'est donné pour attraper un cannibale de cette sorte !
- Vous n'avez donc aucune pitié !

Il est possible cependant qu'elles se fichent totalement de nos paroles, car elles préfèrent nous hurler un discours illogique et sans aucun sens, comportant des phrases absurdes comme quoi nous serions des abrutis qui feraient mieux de se faire oublier et arrêter de « faire chier ». Non mais, nous vous jurons, quelle vulgarité ! Cette enfant a un manque d'éducation abominable ! Et qui leur a permis de nous menacer ainsi ? Ne se rendent-elles pas compte des risques énormes que nous prenons pour tenter de sauver la situation, tandis que eux se prélassent devant leur assiette de frites grassouillettes, et bavardent de choses futiles et inintéressantes en se posant confortablement sur leur chaise en bois ? Leur insolence dépasse les bornes. Elles devraient plutôt nous remercier et s'excuser d'avoir fait tomber notre plan à l'eau.

Tandis que nous cherchions quelque chose à leur répondre, la une-tête dont nous avions fini par oublier l'existence se manifeste en poussant un petit cri sans raison particulière. Nous nous retournons vers elle, intriguée, et elle explique qu'un certain Til est dehors et qu'il va se faire attaquer. Mais qu'est-ce que c'est que Til ? C'est un drôle de nom. On n'a pas idée d'appeler quelqu'un de la sorte. C'est comme appeler un canard Kaloo, c'est idiot. La une-tête court vers la porte d'entrée, paniquée. Curieux de voir qui est ce Til en question, nous approchons de même, et apercevons... absolument rien. Simplement quelques tas de zombies, et un oiseau. Qui est Til ? Qui est-il ?

- Mais où est-il, Til ?

Pas de Til probable en vue. Autant chercher un hamster dans une botte de foin. À moins que ce ne soit l'oiseau. Ou bien un cannibale. Mais pourquoi diable la une-tête irait appeler un cannibale Til ? C'est stupide, elle ne le connait pas. C'est sans doute probablement l'oiseau. Mais pendant que nous débattions intérieurement sur l'identité du mystérieux Til, les cannibales en avaient malicieusement profité pour se rapprocher de nous, et la une-tête nous lance un regard désespéré. Et bien, il est temps pour des gentlemen tels que nous de faire nos preuves en sauvant une jeune demoiselle en détresse ! Même si elle n'a qu'une seule tête, elle n'est pas à ignorer. Nous retroussons nos manches et prenons une grande inspiration. Puis, avec un mouvement très clair, précis et déterminé, refermons brusquement la porte d'entrée du laboratoire.

- Et voilà ! Nous sommes en sécurité, à présent !
- Il n'y a plus de crainte à avoir.
- Évitez de rouvrir cette porte, maintenant.
- Oui, il y a des cannibales derrière.

Nous nous frottons les mains et retournons dans la cantine. Toute cette histoire nous avait donné faim, finalement. Nous verrons plus tard pour notre expérience.

Spoiler:

Bonjour, ici la narration. Je voudrais rectifier un point trouvé dans les commentaires de Crystal & Khao. Mes chouchoux ne sont pas des tapettes. Ce sont des garçons extraordinaires et très courageux qui affrontent leurs peurs comme de preux chevaliers. Merci.

Nos preux chevalier s'attellent donc pour le moment à contempler béatement Crystal & Khao décapiter le zombie-cobaye de leurs pères en tremblotant. Ah, excuse-moi Jeff, ça, c'était la partie Ace. Jeff se contente donc de multiplier les grimaces exaspérés, cherchant désespérément une personne douée de raison vers qui se tourner, mais il n'en trouve pas. En effet, personne n'est assez doué de raison pour agir normalement dans cette pièce. (J'excepte Elya, qui se trouve du côté d'Ace. Jeff se désole de ne pas pouvoir échanger de grimaces exaspérées avec elle.) Messieurs Ducks se mettent à enguirlander Mesdemoiselles Crystal & Khao, qui leur répondent avec le même enthousiasme. Personne ne s'écoute, mais tout le monde a quelque chose à dire. Les scientifiques sont furieux de ne plus avoir de cobayes, et les pirates d'avoir failli être envahies par les monstres dévoreurs de chair humaine. Ne supportant plus d'entendre ses créateurs et ses compagnes d'âme s'entrenguirlander de la sorte, le pauvre Kaloo essayait de se boucher les oreilles avec ses ailes. Il se serait bien réfugié sous une table pour y échapper, mais son popotin aurait dépassé. Triste vie que celle d'un canard géant.

-Mais... Vous pouvez peut-être tirer quelque chose du cadavre quand même... non ? essaya Ace d'une voix hésitante, mais personne ne se préoccupa de lui.

Il se désintéressa alors de la scène et son regard dériva vers Elya... et s'aperçut qu'elle se tenait le bras gauche en gémissant de douleur. Oh merde. Le Tatris se précipita vers elle tandis que les deux esprits se reprochaient tous deux mentalement de ne pas avoir fait attention à elle plus tôt. La jeune fille haletait le nom de Til, leur rouge-gorge de Familier.

-Ça va, Elya ? s'inquiéta Ace.

-Til... Til est dehors, il va se faire attaquer.

Elle courut alors vers la porte, suivie de près par Ace et Jeff. Ses paroles ne les avaient en rien rassurés. Ils avaient entendu dire qu'un sortcelier ressentait tout ce que son Familier ressentait, comme s'ils étaient la même entité. Que se passerait-il si Til venait à mourir ? En arrivant près de la porte fermée, les garçons échangèrent un regard anxieux. Tous deux priaient pour qu'il n'arrive rien au petit oiseau.

Ils ouvrirent la porte et virent l'armada de monstres se détourner du rouge-gorge pour les dévisager, comme avides. Ils se mirent à progresser vers eux de leur pas lent et étrange, comme des marionnettes maniées par un enfant maladroit. Elya se retourna vers eux. Ses yeux criaient à l'aide. Mais ils ne pouvaient rien faire. Ils devaient fermer la porte, ou les monstres envahiraient le laboratoire et ils finiraient déchiquetés. Pourtant, derrière l'épaule de leur amie, Ace et Jeff pouvaient voir deux ou trois monstres restés en arrière s'intéresser de près au petit oiseau blessé. Ils se nourrissaient donc également d'animaux ? Ils reculaient lentement, la panique les gagnant petit à petit. Si seulement ils n'étaient pas si impuissants, si seulement ils avaient le moyen de...

-Mais où est-il, Til ?

Ils se retournèrent. Leurs pères ! Leurs pères allaient enfin faire quelque chose d'utile dans leur vie et sauver Til et Elya ! Ils prirent une grande inspiration et leurs fils s'apprêtèrent à sauter de joie, quand ils refermèrent la porte.

-Que...
-Et voilà ! Nous sommes en sécurité, à présent !
-Il n'y a plus de crainte à avoir.
-Évitez de rouvrir cette porte, maintenant.
-Oui, il y a des cannibales derrière.
-...

Ils s'en retournèrent ensuite à la cantine après s'être frottés les mains, le plus naturellement du monde.

-Ouais, c'est ça, marmonna Jeff, cassez-vous, allez bouffer...

Kaloo, qui les avait suivis dans le couloir, poussa un petit cancannement plaintif après qu'ils aient refermé la porte de la cantine. Même lui semblait mesure à quel point ses créateurs étaient des crétins finis dans tous les domaines à part en sciences.

-Très bien, nous n'avons plus qu'à sortir notre dernière carte, déclara Ace.
-De quoi ? La magie s'est rallumée ?!

Alors, tel un dresseur de Pokémon, Ace s'écria :

-KALOO, À TOI DE JOUER !

Jeff claqua des doigts en comprenant. Le plafond était juste assez haut pour que le canard géant s'envole. Les garçons se dépêchèrent de rouvrir la porte, et Kaloo déboula au-dehors pour voler au secours de son ami volatile. Il attrapa Til par les serres le plus doucement qu'il put, s'éleva un peu dans les airs pour faire demi-tour et se précipita pour rentrer à l'intérieur avant que les zombies n'aient le temps de planter leurs mâchoires dans ses plumes.

-HOURRAAAAA ! hurlèrent les frères en applaudissant leur héros.

Celui-ci rata quelque peu l'atterrissage et se trouva la tête par-dessus le popotin, mais il avait maintenu Til indemne. Les garçons s'empressèrent de fermer la porte avant de récupérer le petit oiseau de ses serres avec précaution. Puis ils le déposèrent dans les mains d'Elya pour faire un gros câlin à Kaloo qui s'était remis debout. Celui-ci était fier comme un coq.

-Coin coin, coin coincoooiiin coin ! Coin coin ! Coincoincoincoincoin...
-Il dit qu'il aime bien Til et qu'il est très sympathique comme oiseau. Et il trouve que les monstres sentent vraiment très mauvais, traduisit Ace.
-C'est ça, t'as fait canard deuxième langue.
-Par contre, il faudra bander ce petit bobo à l'aile, continua-t-il sans relever. Dites, où est-ce qu'on va dormir cette nuit ?

© Halloween sur Never-Utopia

Spoil spoil spoil :

TDLFR Party Zombie

La glace, ça fond.

[Oui, tout à fait Rouf, quel retard ? o_O]

Kaloo protesta mentalement. Il n'aimait pas quand la colère envahissait les esprits de ses maîtresses. Cela le contaminait aussi, parfois, et il n'aimait pas être en colère, encore moins contre ses créateurs ou ses maîtres. Et comme la tatris avait très souvent des envies de meurtres, il était très souvent énervé, ce qui ne le rassurait pas.
Il vit ses maîtresses se tourner brusquement vers la gentille une-tête. Il croisa les plumes pour qu'elles ne lui sautent pas dessus pour se défouler.

Crystal tourna brusquement la tête vers l'humaine, qui, complètement oubliée, avait décidé d'attirer un peu l'attention sur elle, en haletant et en faisant des bruits bizarres.

- T..Til ! fit-elle.

Soit le traductus avait bugué (comment pouvait-il être actif alors qu'il n'y avait plus de magie ?), soit elle racontait n'importe quoi pour leur faire croire qu'elle était devenue cinglée pour que tout le monde s'occupe un peu d'elle.

- Til... Til est dehors, il va se faire attaquer.

Ah d'accord. Khao soupira. Crystal l'imita. Sa tentative de les faire sortir dehors pour qu'ils soient bouffés pour garder l'abri et la bouffe pour elle toute seule était pitoyable. Elles auraient pu se moquer si elles n'étaient pas aussi profondément exaspérée par la situation et les personnes l'entourant. Et par ce zombie qui, maintenant mort, se mettait à se décomposer sur le sol.
Détournant les yeux de ce spectacle peu ragoûtant, Khao contemplait maintenant leurs pieds, qu'elle trouvait bien plus intéressant que tout ce beau monde qui s'agitaient autour d'elles.
Crystal surveillait tout de même leur environnement, histoire qu'elles ne se retrouvent pas charcutées/bouffées/trouées/etc par on ne sait qui et on ne sait quoi. Elle trouvait les scientifiques suffisamment dangereux pour qu'ils méritent une surveillance constante, sans parler bien entendu des zombies qui étaient assez menaçants dans leur genre.
Elle regarda avec un pur air blasé tout le monde qui s'en allait vers la porte. Elles, elles n'iraient pas, car la porte était synonyme de dehors, et en ce moment dehors signifiait danger. Et puis, si ces vers taraudeurs de scientifiques tarés et d'une-tête pouvait se faire dévorer, et bien, leur foie, elles pourraient plus facilement s'enfuir, se déplacer, et aurait plus à manger. Par contre, elles refusaient que les garçons ne meurent, elles avaient trop besoin d'eux pour retrouver l'Océan Bleu.
Khao manifesta leurs pensées par un long et profond soupir accompagné de délicates paroles :

- Pff... Quels abrutis.
- Ouais.
- On s'est foutues dans une belle galère.
- Quand je pense que deux jours plus tôt on était sur le Last Hope...
- C'est dingue quand même ce qu'il nous est arrivé.
- Cette lumière, d'un coup.
- Un transmitus.
- Un transmitus aurait pu nous envoyer aussi loin ?
- Chai pas, t'y connais quelque chose en transmitus ?
- Pas plus que toi.

BOUUUUM !!

Khao Lâcha :

- Ouate zeuh phoque ?
- Hein ?
- Nan laisse tomber. Je voulais dire : c'était quoi ce bruit là ?
- Je sais pas, mais à mon avis, vaut mieux ne pas savoir.
- Mmmh... Mouais.
- Et puis, ils vont venir nous chercher de toutes façons. Ils ont toujours besoin de nous. Instinct de survie : zéro pour cent.

Khao pouffa et approuva :

- En effet.
- Tu connais les maths toi ?
- Assez ouais.
- Tu me surprendras toujours.
- Pour quoi ? Pour mon intelligence ?
- Tu...

Crystal fut interrompue par l'arrivée des scientifiques fous, ainsi que de Kaloo qui manifesta son mécontentement de se retrouver enfermé dans la cantine avec ces derniers. La tatris comprenait tout à fait. Elle se dit d'ailleurs qu'elle n'allait pas tarder à sortir de la pièce ; le tatris l'énervait rien que par sa présence. Elle l'observa faire... ce qu'il faisait, quelques instants, puis détourna les yeux... et les têtes.
Elles se dirigèrent vers leur assiette, et s'assirent devant.

- Pff... Comment on va se sortir de là ? gémit Crystal.
- Oh non pitié, tu vas pas pleurer.
- Moi ? Pleurer ?
- Faible comme tu es...
- Pardon ?

- Kaloo ! A toi de jouer !

La porte s'ouvrit en grand, et le canard géant se précipita au-dehors. Crystal & Khao aperçurent Ace & Jeff, le premier avec l'expression de celui qui sort son jouet favoris.
Intriguées, et peu désireuse de rester seules (encore plus seules) avec les dégénérés, les pirates sortirent à la suite de leur familier jaune. Se déroula alors sous leurs yeux ronds une scène insensée.
Un canard géant vola à travers le hall d'un laboratoire cerné par des zombies, sortit, attrapa un minuscule petit oiseau avec la plus grande délicatesse au monde, fit la crête à de nombreux monstres, et retourna aussi sec à se réfugier à l'intérieur, acclamé par un humain à deux têtes.
[(y)]

- Aie ! gémirent en coeur les deux têtes pirates en se tenant les fesses tandis que leur familier ratait son atterrissage.
- Ils sont malades, complètement malades, lâcha Crystal, les yeux grands ouverts.

La porte fut refermée, stoppant à peine les râles des zombies avides de chair fraîche. La tatris serra les dents. Elle n'aime pas du tout ces bruits intatrissiens. Elle ferma les yeux en entendant les monstres frapper mollement contre la porte.
Les pirates avaient peur, malgré les figures déterminées et cruelles qu'elles affichaient, elles étaient terrifiées. Elles ne voulaient pas mourir, pas comme ça, pas maintenant. Mais cela, pas question de le montrer aux autres, ni de se l'avouer à elles-mêmes.
Elles sentirent la satisfaction et le soulagement qui déferlaient en elles, euh pardon, en leur familier. Celui-ci se pavanait devant les garçons et la une-tête. "Coin coin, coin coincoooiiin coin ! Coin coin ! Coincoincoincoincoin..."
Oh la la, qu'est-ce qu'elles ne voulaient pas être là... Et dire qu'elles étaient craintes et respectées par tout l'équipage du Last Hope (sauf peut-être par leurs pères et leurs mères)... Ici, elles étaient, certes craintes (et encore, les scientifiques n'avaient pas encore assez d'intelligence pour cela et les zombies non plus), mais respectées, alors ça non... On les prenait pour des folles... Bon okay... Elles l'étaient (enfin surtout Khao), mais si on pouvait les abandonner et les laisser se débrouiller seules, alors là, il n'y aurait aucune hésitation.
Cela dit, c'était tout à fait réciproque (à part, une fois encore, pour les garçons, dont elles dépendaient, encore une fois... heureusement qu'ils ne l'avaient pas encore compris).
Une question attira soudainement leur attention.

- Dites, où est-ce qu'on va dormir cette nuit ?
- Là où on pourra, lâcha Crystal.

BOUM !!

- Oh non ! Quoi encore ? se plaignit Khao.

BOUUUM !!!

- Ce sont les zombies. Ils savent qu'on est là, et ils ont faim, comprit la tête blonde.
- On a qu'à leur donner de la bouffe, ça les occupera, proposa la brune.
- Bonne idée. Des volontaires ? ironisa Crystal.
- On a qu'à les désigner nous-même... La plus inutile... coup d'oeil à la une-tête.
- Ou alors... Les plus dangereux... renchérit la blonde en se tournant vers la porte de la cantine.
- Ouais, mais euh... ils peuvent encore êtres utiles. Ils connaissent les lieux... Et ils peuvent toujours avoir un coup de génie...
- Euh non, je crois que ça c'est mort.
- Mouais c'est vrai, au temps pour moi. Pis en plus ils sont trop lourds à jeter dehors.
- Il ne reste plus donc, que l'option une, fit la blonde en désignant Elya.

BOUUUUM !!!

- Faut bien les nourrir ces petits... sourit la brune.

D'un commun d'accord, et avec une rapidité et une force fulgurante, les pirates attrapèrent la pauvre une-tête, ouvrirent la porte et, sans laisser le temps aux monstres de rentrer, jetèrent Elya D'el Vir, fille d'Arianna et de Démio D'el Vir, elfe-vampyr orpheline, en pâture aux zombies après lui avoir chuchoté à l'oreille "Cours. Vite et loin. Sers au moins à ça."
Et zou ! Vite fait, bien fait, elles refermèrent la porte derrière elle et la bloquèrent avec un truc quelconque qui trainait par terre.
Elles se retournèrent et en se frottant les mains, marchèrent à travers la pièce jusqu'à une porte, qu'elles ouvrirent au hasard (fallait bien trouver un endroit où se reposer, alors autant s'y mettre tout de suite).
Elles crièrent à l'intention des deux tarés dans la cantine :

- ET SINON C EST OU LES LITS ?

ΔUne pluie de pizzas tombe du ciel ! Cependant, elles sont aussi toxiques que l'attaque "Crochetvenin" d'Arbok. Un contre-poison existe, bien sûr. Il s'agit du sang de zombie. Combien de temps prendrez-vous avant de le découvrir ? © by anaëlle.

Sujet: Re: En route, mauvaise troupe ! (Bamboulas) Lun 13 Oct 2014 - 21:29

Ace & Jeff s'étaient écartés lorsque les premiers « BOUM » avaient retentis. On pouvait voir les zombies s'amasser de l'autre côté, à travers la porte vitrée*. Plus ils cognaient, et plus l'air soucieux des garçons s'accentuait. Leurs pères avaient eu beau verrouiller la porte de façon à ce qu'on ne puisse plus l'ouvrir de l'extérieur**, ils n'étaient pas sûrs qu'elle résiste éternellement sous cette masse qui se pressait contre elle, un peu plus forte à chaque seconde...

Ils quittèrent donc le couloir sans s'occuper des autres plus longtemps (Crystal et Khao avaient recommencé à se comploter entre elles, ils souhaitaient bien du courage à Elya et Kaloo) pour chercher leurs pères et retournèrent dans la cantine. Ils la trouvèrent vide.

« Papas ? »

Pas de réponse.

« Ils sont peut-être allés manger ailleurs, hasarda Ace.
-Mouais... commenta l'autre en haussant les épaules. Et par où ils seraient passés ?
-Je sais pas. Peut-être qu'il y a une porte dans les cuisines qui mènent à une chambre ou je sais pas quoi. »

Curieux, ils continuèrent à chercher et traversèrent le self et les cuisines, également déserts. Ils en profitèrent pour vérifier le garde-manger : il contenait encore une bonne réserve de nourriture. Au point où ils en étaient, il s'agissait d'une bonne nouvelle. Si la situation devait durer, ils ne mourraient pas de faim. Ils trouvèrent une porte comme ils l'avaient espéré, mais elle était bloquée. Ils toquèrent, appelèrent, mais personne ne répondit. Ils avaient pourtant besoin de savoir où se trouvaient les chambres. Et puis, ils voulaient s'assurer que leurs pères allaient bien. Ils avaient beau les détester, Gra & Ham restaient leurs pères, et la situation les inquiétait de plus en plus.

Ils abandonnèrent, pensant que les scientifiques finiraient bien par réapparaitre à un moment ou à un autre, et firent demi-tour pour retourner voir les filles.

« ET SINON C'EST OÙ LES LITS ? », criait Crystal, ou bien Khao, ou bien les deux, ou et puis merde.

« Aucune idée, répondit Jeff en débarquant dans le couloir avec une moue blasée. Tout ce qu'on a trouvé, c'est de la bouffe.
-Et Papas ont disparu. Ou alors, ils se sont enfermés dans la pièce à côté de la cuisine.
-Ouais, je sais pas ce qu'ils foutent. Et...
-Attendez une seconde ! Où est passée Elya ? »

La question d'Ace resta sans réponse. Mais l'air étrange de Kaloo et le regard qu'il portait aux pirates l'intriguait. Ils tournèrent alors les têtes vers la porte, où les zombies se pressaient toujours. La première chose qu'ils virent, ce fut qu'il pleuvait des pizzas.

« Qu'est-ce que c'est que ces conneries... » marmonna Jeff.

La deuxième, ce fut elle.

Ils sentirent leur coeur se paralyser. Puis il se mit à battre de plus en plus fort. Ça n'était pas possible. Non, pas possible. Et pourtant, on ne pouvait pas s'y tromper. C'était bien elle, le bras à moitié dévoré, les vêtements en loques, le regard déjà vide...

« ELYA ! »

Leurs lèvres tremblaient, leurs souffles se faisaient saccadés. Ils sentaient tous les deux que les larmes n'étaient pas loin. Alors ils firent volte-face, sous l'initiative de Jeff. Ace le laissa faire. Il comprenait la colère et la violence qui émergeaient de son frère. Peut-être même qu'il approuvait. Ils se ruèrent sur Crystal & Khao et, avec une force dont ils ne se savaient pas capable, ils l'empoignèrent et la plaquèrent contre le mur avant qu'elles ne puissent réagir.

«Qu'est-ce vous avez fait ? » rugit Jeff. « Pourquoi vous ne l'avez pas sauvée ? Qu'est-ce que vous avez fait, merde ? »

© Halloween sur Never-Utopia

Astérisques :

Sujet: Re: En route, mauvaise troupe ! (Bamboulas) Dim 23 Nov 2014 - 15:31

TDLFR Party Zombie

N'entendant pas de réponses, la tatris s'agaça. Elle ne tolérait que très peu le scientifique et se demandait d'ailleurs s'il n'allait pas connaitre le même sort que la une-tête, histoire de, au moins, servir de spectacle amusant... et ne plus trainer dans ses pattes, parce qu'il était clair que le tatris était un vrai boulet. La seule chose qu'il avait apportée était cet abri.
Bref, elle était prête à entrer dans la cantine pour tirer le scientifique dans le couloir par la peau du cou mais ce fut au moment où elle allait se mettre à marcher que les garçons arrivèrent en n'apportant qu'une réponse décevante... mais rassurante. Ils ne risquaient pas de mourir de faim au moins.
- Attendez une seconde ! Où est passée Elya ?
Khao afficha une mine innocente (c'était tout juste si l'on pouvait distinguer une auréole au-dessus de sa tête et des petites ailes qui faisaient "flop flop" dans leur dos) avec néanmoins son sourire qui lui est propre (oui, celui que l'on peut très bien imaginer plein de crocs), tandis que Crystal gardait un visage neutre sans répondre à la question des garçons.
Ils allaient très vite comprendre ce qui était arrivé à la une-tête, de toutes façons.
En effet, ils regardaient maintenant à travers la porte*, et les filles suivirent leurs regards. Et se demandèrent soudainement ce qu'il se passait, lorsqu'elles virent des trucs tomber du ciel et s'écraser par terre, répandant tomates, mozzarella, olives et bouts de viandes diverses sur le sol, mais aussi sur les faces horribles des monstres qui se pressaient toujours sur la porte avec des grimaces terribles qui arrivaient à en faire frissonner Khao, qui était pourtant habituée à quelques atrocités.
Elles restèrent un instant interloquées face à ce spectacle étrange (enfin, plus qu'avant) puis identifièrent enfin ces OVNIS. Et laissèrent chacune échapper un éclat de rire, tellement cela paraissait incongru.
Des pizzas.
Mais pourquoi donc pleuvait-il des pizzas ? Que c'était-il donc passé sur AutreMonde pour qu'autant d'évènements absurdes se produisent en même temps ? Qui s'était amusé à lancer des sorts aussi stupides (car elles ne doutaient pas un instant qu'il s'agissait, soit d'une erreur scientificomagique -vu la capacité incroyable des pères des garçons à faire n'importe quoi, elles commençaient à se demander si les scientifiques n'étaient pas juste un ramassis de fous-, soit d'une mauvaise blague d'un sortcelier suffisamment puissant, comme cette courgette d'Héritière, qui seraient très bien capable de produire ce genre de catastrophe, vu toutes les bêtises qu'elle faisait) ?
- ELYA !
Ah oui, tiens, elles en avaient presque oublié la une-tête, avec cette histoire de pizzas. Elles s'approchèrent de la porte, fascinée par la transformation que l'humaine brune avait subie. Elle se confondait presque dans la masse des autres monstres, mais on pouvait la reconnaitre avec ses cheveux de jais qui lui tombaient jusqu'au milieu du dos et son visage dont les traits n'avaient été que peu déformés. Hormis, bien sûr, la grimace abominable qu'affichait la jeune fille qui n'en était plus une. La tatris distinguait clairement les endroits où l'ancienne une-tête avait été mordue : sa chair était arrachée et des lambeaux de... trucs non-identifiés pendaient un peu partout. Parfois, on pouvait distinguer un os dans une blessure, leur blancheur était reconnaissable. Les pirates ne détournèrent pas les yeux, mais, malgré le fait qu'elles soient habituées à toutes sortes d'atrocités (qu'elles pouvaient voir (ou commettre) lors des abordages ou même parfois sur le Last Hope même), elles n'en étaient pas moins répugnées. Ces êtres terrifiants faisaient une véritable boucherie de leurs victimes, et les laissaient dans un état terrible.
La une-tête était, comme les autres, en train de se presser contre la porte dans l'espoir de la voir soudainement disparaitre (ils n'étaient pas malins tout de même), et les observait avec envie. Et dire que, quelques instants plutôt elle implorait leur aide ! Tous savaient que maintenant elle ne rêvait que de les dévorer vivants.
Absorbées par la contemplation de la loque humaine qu'était devenue la une-tête, elles ne virent absolument pas venir l'agression des garçons qui les projetèrent contre le mur avec une violence inouïe. Elles eurent le souffle coupé et ne purent pas faire autrement que d'écouter, les tympans et la gorge douloureux, Jeff leur beugler dessus comme si elles étaient sourdes.
- Hhhhhh !! fut la seule réponse que purent leur donner les pirates qui ne pouvaient plus respirer.
Elles saisirent la main du tatris qui leur tenait le col et serrèrent son poignet jusqu'à-ce qu'il relâche sa prise. Elles prirent une grande goulée d'air avec soulagement. Ce fut après ce réflexe de survie qu'arriva la colère. D'où les garçons les agressaient ainsi, d'abord ? Personne ne les touchaient sans qu'elles ne l'autorisent, et encore moins ne les frappaient ! Elles étaient des pirates sanguinaires et dangereuses, oui ou non ?!
Leur coup de poing ne put être aussi fort qu'elles le voulaient à cause du mur qui les empêchait de prendre de l'élan, mais elles espéraient leur avoir fait tout de même assez mal.
Elles avaient repris suffisamment de souffle pour leur cracher leur réponse sur un ton agressif :
- On a fait ce qu'il fallait.
- Elle ne servait à rien, elle trainait dans nos pattes, alors on a distrait les monstres.
- Bon, ça a pas servi à grand chose... Les zombies en ont déjà plus rien à foutre.
- En même temps, ce n'est pas comme s'il y avait beaucoup de trucs à consommer sur elle.
- J'avoue. On aurait dû l'engraisser avant.
- Bon, trop tard. Maintenant, faut trouver un truc pour consolider la porte avant qu'ils n'arrivent à la défoncer.
- A moins que vous ne teniez à vous faire bouffer par votre copine qui ne rêve que de ça.
- En tout cas, pas nous. Alors aidez-nous au lieu de vous énerver pour rien.
- Surtout que, nous ne doutons pas un instant de l'issue d'une bagarre entre nous quatre.
- Bref. Au boulot.
Crystal s'étonna de leur calme. Elles ne leur avaient pas pété la gueule, alors que c'est ce qu'elles auraient fait avec n'importe qui. Il était étrange qu'elles ne se contentent que d'un petit coup de poing. Elle dévisagea les garçons et attendit leur réaction. Elle savait qu'une dispute allait avoir lieu, et si ce n'était pas maintenant, ce serait plus tard. Et elles risqueraient de perdre leurs guides.

[*Que moi, je n'imaginais absolument pas comme ça xD
Moi c'était dans le genre : http://www.fond-ecran-image.com/hotlink.php?photo=/galerie-membre/porte/-vieille-porte.jpg , mais moins "rafistolée", mon vieille et un peu plus basse. Mais bon, j'ai toujours une vision "médiévale" à cause de l'univers d'AM et j'oublie que ça peut très bien être moderne. Donc je te suis dans ce sens chéris xD]

Jeff contrôlait toujours le corps pour eux deux. Mais la pression sur leur poignet était si forte qu'il relâcha sa prise sur les filles. Il ne se doutait pas qu'elles puissent avoir une telle poigne. Il enrageait, mais il sentait aussi que la violence dont il faisait preuve effrayait son frère. Il le comprenait, mais il avait aussi l'impression qu'il partageait son sentiment. Ce qui était arrivé à Elya était atroce. Ni Jeff ni Ace ne pouvaient laisser passer ça, malgré toute sa douceur.

Elles leur décochèrent un coup de poing si brutal qu'il les fit reculer. Bon sang, ce n'étaient pas des filles, c'étaient des trolls déguisés en demoiselles. Leur nez se mit à saigner. Ils l'essuyèrent du revers de la main en écoutant les horreurs que débitaient Crystal et Khao à propos de ce qu'elles avaient fait d'Elya. C'était donc leur oeuvre. Elles l'avaient livrée volontairement à ces monstres, et elles en parlaient presque avec... ennui. C'était peut-être ce dédain marqué dans leurs voix qui était le pire dans ce qu'ils entendaient. Ils échangèrent un regard horrifié. Les larmes d'Ace coulaient. Le visage de Jeff était simplement abasourdi. Il ne savait que faire. Pensaient-elles vraiment qu'ils allaient simplement laisser couler le meurtre de leur meilleure amie ? Les pardonner ? Leurs regards à tous les deux étaient une réponse équivoque. L'horreur s'y mêlait à la haine.

Elles parlaient de consolider la porte. Ils n'en avaient que faire. Ils savaient aussi qu'elles avaient raison à propos de l'issue d'un éventuel combat entre eux quatre, mais là non plus, ils n'en avaient cure. Une jeune fille était morte, bon sang. Leur amie. Elya, si douce et si vive à la fois. Elles n'avaient donc aucun respect pour ceux qui les entouraient ? Tout le long, elles s'étaient montrées méprisantes avec elle (quand elles ne l'ignoraient pas). Et c'est à peine si elles avaient haussé un sourcil à l'annonce de la disparition inquiétante de leurs pères. Et eux qui avaient fini par ressentir de la sympathie pour elles... Ils le savaient maintenant, les pirates étaient incapables d'éprouver le moindre sentiment.

« Vous êtes des monstres, déclara Ace d'une voix atone.
- Rien à foutre de vos conneries !
- Vous l'avez tuée. Et vous en parlez comme si... comme si...
- Comme si ça n'avait pas d'importance, acheva Jeff.
- Vous n'avez aucune considération pour la vie humaine.
- Non, on vous aidera pas avec votre foutue porte. Vous pouvez bien crever, vous le méritez.
- Et... et moi qui avais pensé... »

Mais Ace ne put terminer sa phrase. Alors ils s'enfuirent au bout du couloir et grimpèrent les escaliers quatre à quatre. Ils voulaient mettre le plus de distance entre eux et ces monstres. Kaloo ne les suivit pas ; il devait avoir compris qu'ils avaient besoin d'être seuls. Le premier étage donnait sur une série d'autres laboratoires, alors ils continuèrent. Le deuxième contenait les chambres des scientifiques, indiquait le panneau en viridois (heureusement traduit en omoisien et lancovien, langue qu'ils parlaient à peu près correctement). Ils ouvrirent la première porte qu'ils trouvèrent et se jetèrent sur le lit. Ils se roulèrent en boule sans plus bouger. Ils restèrent dans cette position longtemps. Ace pleurait, peut-être que Jeff aussi. Le mouchoir qu'ils avaient sorti de leur poche suffisait à peine à retenir tout le sang qui coulait de leur nez. Ils sentaient la sueur, le sang, la peur. La sueur d'avoir beaucoup marché et couru dans les rues de Thiercelieux pour échapper aux morts-vivants. Le sang de s'être battus. La peur... avait-on réellement besoin de l'expliquer ? Elle était partout : dans leurs larmes, dans leurs tripes, dans leur coeur qui pompait comme un fou, dans leurs tempes qui battaient au même rythme.

Peu à peu, ils se calmèrent. Pleurer évacuait le stress et la peur, au moins un temps. Les larmes s'étaient taries, et ils se seraient peut-être endormis là si Jeff n'avait pas demandé :

« Tu avais pensé quoi ? »

Comme il voyait qu'Ace ne répondait rien, il s'expliqua.

« Tu leur as dit que tu avais pensé un truc, mais t'as pas dit quoi, alors...
- Je m'étais dit... que peut-être..., murmura Ace d'une voix pleine d'amertume, on aurait pu finir par être amis. »

C'était au tour de Jeff de ne rien répondre. Alors son frère continua.

« Amis... ou...
- Je sais, le coupa-t-il. »

Ils roulèrent pour s'étendre sur le dos. Le lit était plutôt confortable. Ils auraient pu se glisser dans les couvertures, mais il ne faisait pas froid, on pourrait même dire plutôt chaud. Jeff se mit à fixer le plafond comme si c'était la chose la plus intéressante qu'il eut vue de sa vie.

« Eh bien tu vois, on s'était trompé. »

Il n'y avait pas besoin d'en dire plus. Ils savaient tous les deux à quoi ils avaient pensé, et aussi que ça n'arriverait jamais. Ils n'éprouvaient plus qu'une haine profonde pour Crystal et Khao. Et tant pis si ça aurait pu en être autrement. Ils finirent par s'endormir sur cette pensée.

© Halloween sur Never-Utopia

Dernière édition par Crystal & Khao le Dim 29 Mar 2015 - 14:10, édité 1 fois

TDLFR Party Zombie

Chambre quelconque du laboratoire.

« ... Crystal... »
La voix de Khao tremblait. Il était rare de voir la tête brune dans cet état. Non, en fait, il n'était pas, de mémoire d'homme... enfin... de créature magique vivant des millions d'années, possible d'imaginer que la voix de la tête brune des filles de Double Barbe puisse être tremblante. La tatris pirate avait été élevée au milieu d'être sanguinaires, violents et sans aucune pitié. Pour survivre, pour ne pas devenir complètement folles, pour ne pas perdre définitivement leurs esprits, pour ne pas se replier sur elles-mêmes, elles avaient dû s'adapter à cette vie, et devenir comme eux. Elles mettaient leurs sentiments considérés faibles (la pitié, la compassion, la culpabilité et l'affection) de côté afin de pouvoir exercer correctement leur boulot de pirate... à savoir étriper ou torturer les gens sans aucune hésitation. Elles avaient l'habitude d'être traitées de "monstre" *, de "gamine dégénérée" *, d' "anomalie digne de son père", et n'en avaient maintenant plus grand chose à faire mais... être ainsi traitée par Ace & Jeff, qu'elles avaient commencé à apprécier malgré le dédain qu'ils leur inspiraient au début (à leur grand désarroi d'ailleurs, l'affection était un sentiment qu'elles ne connaissaient pas... enfin qu'elles avaient connu mais... la punition pour l'avoir ressenti avait été tellement sévère qu'elles en avaient été traumatisées)... c'était dur. Cela les mettait mal.
« C'est peut-être vrai... »
Le doute était là. Le mal-être l'accompagnait. Pour couronner le tout, une certaine forme de culpabilité s'insinuait. Non pas qu'elles se sentent coupable de s'être débarrassées de la une-tête encombrante mais... plus d'imposer cette perte aux garçons, dont elles mesuraient à présent l'affection qu'ils ressentaient pour elles. Leurs voix raisonnaient encore dans leurs têtes.
« Vous êtes des monstres. »
« Des monstres... répéta Khao, les yeux dans le vague. »
« Vous en parlez comme si... comme si...
- Comme si ça n'avait pas d'importance. »
Crystal pensait à leur comportement. Oui, c'est vrai, cela n'avait pas d'importance pour elle. Elles étaient des monstres en fin de compte. Lorsque Crystal tirait sur quelqu'un avec sa broyette, elle ne ressentait absolument rien. Elle voyait la personne s'arrêter en plein élan, faire une grimace, puis distinguait le sang qui coulait de sa poitrine, et enfin la chute. Et parfois pas dans cet ordre.
Et elle se doutait que Khao ressentait la même chose... Voire même un certain plaisir. Parfois, elle plongeait plusieurs fois sa lame dans sa victime, juste pour voir le sang couler plus violemment. Oui en effet, elles étaient sûrement des monstres.
« Vous n'avez aucune considération pour la vie humaine. »
« Vie humaine... »
La vie. Pour elles, la vie des autres ne représentaient plus rien. Seule la leur les préoccupaient : leur survie seule avait une importance ; celle des autres n'étaient qu'un dommage collatéral. Pour survivre, il ne faut pas hésiter à sacrifier les autres, sous peine de se retrouver dans un mauvais état. Bien sûr, tuer tout le monde n'est pas nécessaire, certaines personnes peuvent avoir leur utilité durant quelques temps... Mais les pirates savait que n'importe quel allié, quel qu'il soit, finissait toujours par se retourner contre elles, et avaient fini par comprendre que c'était elles qui devaient le faire avant, sous peine d'en endurer les conséquences qui se traduisaient souvent par une arme sous les gorges. Les alliés, c'était un dangereux pari qui finissait souvent par mal tourner. Parfois, il valait mieux être tout seul. Après tout, "on est jamais mieux servi que par soi-même". Elles étaient tentées de partir de leur côté afin de se débrouiller seules et de ne plus avoir de problèmes mais... d'une part le laboratoire représentait un abri inestimable et elles n'oubliaient pas qu'elles avaient besoin d'un guide pour retourner sur le Last Hope.
« Vous pouvez bien crever, vous le méritez. »
Combien de fois leur avait-on dit ça ? Trop pour être comptées. Mais ces mots sortant de la bouche des garçons avaient une toute autre saveur. Amère. Elles étaient habituées à ce qu'on les haïsse, les insulte, les maudisse. Cela ne leur faisait plus vraiment grand chose. Mais venant d'eux... c'était différent. Elles avaient envie de pleurer.
Cela faisait combien de temps que des larmes n'avaient pas dévalé leurs joues ? Une éternité... Elles ignoraient qu'elles étaient encore capable de cela. N'était-ce pas considéré comme faible ? Ne trouvaient-elles pas cela indigne des pirates sanguinaires qu'elles aimeraient être ?
« Crystal je... Je pleure... »
Khao était stupéfaite. Cette sensation humide... elle l'avait oubliée.
« ... Moi aussi, Khao. »

* * *

Bam
« J'ai entendu un bruit, souffla Khao.
- Moi aussi, répondit Crystal tout bas. »
Elles étaient habituées à être réveillées en plein milieu de la nuit, ainsi furent-elles instantanément debout, les sens en alerte, malgré le sommeil qui les engourdissait encore un peu. Elles entrouvrirent la porte silencieusement et jetèrent un œil... enfin deux yeux dans le couloir désert et sombre.
Blooong.
Murmure :
« Tu penses comme moi ?
- Bien sûr. Allons voir. »
C'était peut-être de la paranoïa, mais les personnes qui n'en arrivaient pas là après avoir vécu les mêmes précédents évènements n'avaient aucun instinct de survie. Il valait mieux être paranoïaque que mort.
Elles adoptèrent la démarche féline d'assassin silencieux... ou d'une souris effrayée... les avis divergent... et descendirent avec souplesse les marches menant au hall.
La pénombre les enveloppa toutes entières. Elles ne distinguaient plus rien, sauf la pâle lueur de la lune qu'on pouvait distinguer à travers les vitres de la porte.
Clong
Elles sursautèrent et se tournèrent vers l'origine du bruit, qui était maintenant bien plus proche.
C'était vers la cantine. Elles s'approchèrent tellement silencieusement - dopées par l'adrénaline - qu'elles crurent voler. Tous leurs muscles étaient tendus à l'extrême, tout leur être était tourné vers ce danger de l'ombre. Il n'y avait plus de bruit, seulement un silence horriblement pesant, et l'appréhension qui grandissait de plus en plus.
Elles poussèrent la porte le plus silencieusement possible et grimacèrent en entendant un grincement peu discret. Saloperie de scientifique qui ne oint pas les gongs de ses portes....
Evidement, la cantine était plongée dans les ténèbres... mais lesdites ténèbres étaient assez bruyantes quand même : elles entendaient des pas saccadés, des grognements sourds. Elles distinguèrent une pâle lumière venant du fond de la pièce et des silhouettes passer devant.
Des tas et des tas de silhouette.
Qui passaient devant une porte, qui avait bien l'air ouverte, et qui avait bien l'air de donner sur l'extérieur.
Et l'odeur. Elle les assaillit brusquement. Un relent pestilentiel se dégageait de la cantine. Elles eurent envie de vomir. Elles reculèrent, effarées, et se cognèrent à la porte.
Leurs yeux finirent de s'habituer à l'obscurité et des faces putrides apparurent dans leur champ de vision. Pleins, pleins de faces putrides.
« Par tous les dieux ! s'exclama Crystal tout bas, fuyons ! »
Elles refermèrent la porte sur les râles devenus plus forts, et se précipitèrent vers la porte, qu'elles espéraient dégagée. Elles virent à travers la vitre que, en effet, les zombies venus s'y presser tout à l'heure étaient partis, probablement attirés par... autre chose.
Ou alors c'était ces mêmes zombies qui avaient réussi à entrer, auquel cas elles risqueraient de retrouver la une-tête qu'elles avaient sacrifiée.
Bref, elles entreprirent donc de débloquer la porte qu'elles avaient bloquée il y a quelques heures. Dans la panique, elles avaient du mal à coordonner leurs gestes, et perdirent beaucoup de temps à s'énerver contre... le truc qu'elles avaient utilisé. Elles réussirent cependant, au moment où la porte de la cantine céda sous la poussée des monstres, et ouvrirent la porte d'entrée avec soulagement... avant de s'exclamer simultanément :
« - Ace !
- Jeff ! »
Les pirates s'arrêtèrent brusquement. Ils s'étaient disputés et violentés. Ils ne s'étaient pas reparlés depuis... Non, il fallait les sauver. Elles furent surprises de ne pas vouloir les aider par intérêt personnel, mais... parce qu'elles ne voulaient pas qu'ils meurent.
Elles se retournèrent et coururent vers les escaliers, abandonnant peut-être leur seule chance de s'en sortir.
Elles couraient dans le couloir, ouvrant les portes à la volée en hurlant :
« Ace, Jeff, sortez, y'a plein de zombies, faut s'enfuir, vite ! »
La panique les gagna de plus en plus, elles ne les trouvaient pas, ils n'étaient pas dans cette pièce, ni dans celle-la, ni dans celle-ci...
« Aaaaaace !
- Jeeeeeeff ! »
Et les grognements se rapprochaient, s'intensifiaient...

Ace & Jeff Ducks ne passaient pas ce qu'on appelait une bonne nuit. Ils se tournaient et se retournaient dans leur sommeil, Jeff grognant des mots incompréhensibles. Le rêve avait pourtant joliment commencé.

Ils étaient dans un champ, avec Kaloo, et puis ils s'envolaient et il y avait Elya derrière eux qui leur tenait la taille. Ils volaient, volaient loin, au-dessus des arbres et des villes et des mers. Il y avait des gens en bas, mais ils n'arrivaient pas à voir leurs visages. Ils avaient la vague impression de les connaitre, mais ça n'était pas important. Non, parce qu'Elya venait d'éclater de rire, un rire si doux et si franc qui la caractérisait si bien, elle, la jeune fille douce et franche, plus débrouillarde qu'elle n'en avait l'air, qui savourait la vie. La vie... L'une des têtes, ou peut-être les deux en même temps, se retourna vers elle pour lui sourire, mais ce n'était plus Elya, c'était une parodie atroce d'elle. Son visage, d'abord beau, se décomposa à vue d’œil, pourrissant comme celui d'un cadavre en accéléré. Un ver de terre finit par sortir de son orbite, et elle ouvrit un large sourire de ses dents gâtées. Elle rit de nouveau, mais son rire était déformé, malsain. Alors ils tombèrent.

Ils ne se souvinrent pas avoir eu mal et furent même debout sans s'être relevés. Ils virent alors ceux qui étaient en bas. Ils étaient si nombreux qu'ils n'en voyaient pas la fin. Ils les connaissaient tous : Mamans, Pépés, Mamies, leurs pères qui s'approchaient d'eux lentement comme pour les étreindre. Ils hésitèrent, puis finirent par aller à leur rencontre pour se réfugier dans leurs bras protecteurs, mais non, voilà que leur silhouette partait en poussière. Ils se mirent à crier. Je suis désolé, Papas, je suis désolé... Je te promets je serai sage, on sera sage, on reviendra à la maison, s'il-te-plait, nous laisse pas...

Puis Crystal & Khao surgirent devant eux sans qu'ils se rappelèrent les avoir vues arriver. Leurs visages à elles aussi se décomposaient, ils allaient les perdre elles aussi, non, non, non... Elles se mirent à crier leurs noms...

Ils s'aperçurent soudainement que quelqu'un criait réellement leurs noms, là-dehors. Ils étaient réveillés et tout ça n'était qu'un rêve. Ils en frissonnaient encore. La réalité n'était pas mieux. Elya... Et leurs pères... Où étaient-ils, ceux-là ?

« Aaaaaace !
- Jeeeeeeff ! »
- On est là ! hurla Jeff en retour.

Ils furent sur pied en une seconde. Ils avaient dormi habillés, et mal qui plus est. Quelle heure était-il ? Toutes les horloges ici fonctionnaient magiquement, bien sûr, et comme la magie semblait coupée, ils n'avaient aucun moyen de le savoir. Ils jetèrent un coup d’œil à la fenêtre : les deux lunes brillaient dans la nuit noire. Madix était même pleine. Pendant une fraction de seconde, ils restèrent sans bouger. Devaient-ils rejoindre les filles ? Comment pourraient-ils leur adresser la parole à nouveau ? Elles n'avaient donc honte de rien...

Mais ils avaient déjà signalé leur position de toute manière. Ils sortirent de la chambre, chacun avec la mine renfrognée de celui qu'on a sorti du lit mais l'esprit étonnamment lucide.

« S'passe quoi ? grogna Jeff. »

C'est alors qu'ils entendirent d'autres grognements, bien plus inquiétants. Ils étaient éloignés, mais malgré l'étage entier qui les séparait encore, on les entendait sourdement dans le silence nocturne. Et personne n'était dupe quant à leur provenance.

« Ça craint...
- Me dites pas qu'ils sont entrés ? Putain ! »

Ils aperçurent alors Kaloo qui se tenait à quelques pas de la Tatris.

« Vieux, tu vas encore devoir nous sauver la vie, lâcha Jeff non sans un bref demi-sourire.
- J'ai vu sur le plan au rez-de-chaussée qu'il y avait une terrasse sur le toit...
- Génial. On se grouille de monter, alors. »

Ils grimpèrent les escaliers quatre à quatre, se retournant presque sans le vouloir de temps à autre pour s'assurer que les filles les suivait. Évidemment qu'elles les suivaient. Les longues marches à travers Autremonde avaient rendu Ace & Jeff endurants, et ils gravirent les deux escaliers qui les séparaient du toit en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Ils lurent vaguement les mots « observatoire stellaire » en lancovien sur le panneau du sixième et dernier étage en passant. Puis ils surgirent sur le toit, talonnés par Crystal & Khao et leur Familier. Ils auraient sûrement trouvé le ciel étoilé magnifique si les circonstances avaient été différentes.

Kaloo savait ce qu'on attendait de lui et se positionna devant eux, près à les accueillir sur son dos. Apparemment, ses compagnes d'âme avaient oublié de le desseller pour la nuit, ni même de lui retirer les bagages attachés à la selle. Une négligence qui aurait hérissé les poils d'Ace d'habitude, mais qui cette fois leur fit pour gagner un temps précieux.

« Bon, il s'agit pas de faire les chochottes cette fois. Soit vous montez, soit vous crevez. »

Ace approuva les propos de son frère par un hochement de tête angoissé.

© Halloween sur Never-Utopia

Spoiler:

TDLFR Party Zombie

« On est là ! entendirent-elles avec soulagement. »
Elles se précipitèrent vers la voix qui venait d'une chambre au fond du couloir, submergées par une vague de soulagement. Elles avaient été secouées par une brusque panique à l'idée de ne pas les trouver. Et si, à cause des zombies qui se rapprochaient dangereusement, elles avaient été obligées de partir, de devoir les abandonner tout de même alors qu'elles avaient risqué leur vie pour pouvoir venir les chercher ? Elles auraient eu du mal à s'en remettre. Et surtout, finalement, elles auraient eu du mal à sortir, maintenant que la porte d'entrée était devenue inaccessible.
La terreur de Kaloo était aussi ajoutée à la leur, puisque lui aussi craignait pour ses maîtres, et ne souhaitait pas plus que ça se faire dévorer vivant. Elles se demandaient si son affection pour les garçons ne les influençait pas, mais ne se penchèrent pas plus que ça sur la question, la priorité étant pour le moment à leur survie, et si possible celle des garçons.
Elles étaient arrivées devant la porte et allaient l'ouvrir, mais les Ace et Jeff sortirent avant.
« Viiite !
- S'passe quoi ? entendirent-elles d'un ton qu'elles perçurent agressif. »
Khao ne répondit rien, ce n'était pas la peine, et ce n'était pas le moment.
Ace et Jeff durent percevoir le danger puisqu'ils lâchèrent, alarmés :
« Ça craint...
- Me dites pas qu'ils sont entrés ? Putain ! »
Oui, putain. On pouvait aussi dire brolk de slurk, putain de slurk, et d'autres variantes aussi recherchées et expressives.
Super, elles les avaient retrouvés, ils étaient de nouveau réunis dans la galère, dans la terreur et dans l'adrénaline, mais elles n'avaient aucune idée de comment échapper au danger mortel qui se rapprochait trop rapidement deux, à entendre les grognements rauques et terrifiants. Leur cerveau était paralysé par la panique qui les submergeait complètement.
« Vieux, tu vas encore devoir nous sauver la vie. »
Elles crurent un instant que les garçons débloquaient complètement et les prenaient pour... UN vieux, puis comprirent à leurs regards qu'ils parlaient à Kaloo, leur familier. Elles mirent un moment à percuter. Comment le canard géant pourrait-il les sauver ? Puis, la réplique d'Ace leur permit de comprendre :
« J'ai vu sur le plan au rez-de-chaussée qu'il y avait une terrasse sur le toit...
- Génial. On se grouille de monter, alors. »
Et ils se précipitèrent aussitôt vers les escaliers, que les pirates n'avaient même pas repéré. Elles les suivirent en courant, soulagées de ne pas avoir à chercher elles-mêmes la solution, leurs cerveaux étaient comme bloqués par la peur.
L'ascension était assez longue, et malgré leur condition physique plutôt bonne, elles avaient du mal à suivre le rythme et se demandaient d'où Ace et Jeff trouvaient leur énergie. Les râles derrière eux étaient terribles, et les entendre les poussait à continuer, parce qu'elles n'étaient pas prêtes à mourir dans ce bled au milieu de Viridis, loin de chez elles, le Last Hope.
Elles haletaient bruyamment en arrivant en haut, avalant à grandes goulées l'air frais de la nuit. Elles fermèrent la porte derrière elles, et ne trouvèrent rien pour la bloquer, malheureusement.
Elles savaient qu'ils allaient devoir voler sur Kaloo. Elles le savaient. Elles étaient terrifiées à l'idée de monter sur leur familier, mais la perspective de rester sur la terrasse à la merci des monstres était plus terrifiante encore, c'est pourquoi elles hochèrent la tête et s'approchèrent du canard géant.
Khao lâcha, angoissée et menaçante :
« Notre vie est sur ton dos. J'veux pas mourir aujourd'hui, alors tu fais gaffe. »
Crystal ne dit rien, serrant les dents.
Synchronisées, elles posèrent les mains sur la selle et se hissèrent sur le dos de leur familier, avec une angoisse qui se répercutait dans leur ventre, leur donnant des crampes.
« Dépêchez-vous, supplia presque Khao. Vous dirigez le canard, hein ? Vous vous mettez devant nous. Après quelques secondes de réflexion, elle demanda, inquiète : vous croyez qu'il va pouvoir nous porter tous les quatre ? »
Crystal se posait la même question, mais n'avait pas osé la formuler à haute voix, puisque de toutes façons, qu'il le puisse ou pas, il était leur seule chance de s'en sortir.
Elles attendirent que les garçons montent, puis Kaloo décolla. Elles sentaient dans leur esprit l'angoisse du canard, liée à la même interrogation qui les préoccupait. Mais sa détermination à les sauver primait sur sa peur. Au moment où les pattes du canard quittaient la terrasse, elles ne purent réprimer un hurlement et ne purent s'empêcher de s'accrocher aux garçons comme si leur vie en dépendait (bon, c'était un peu le cas, et donc vous pouvez vous imaginer la sensation désagréable d'étouffement que devaient ressentir Ace et Jeff).
Crystal ferma les yeux immédiatement, et posa son front contre l'épaule des garçons qui était du côté de sa tête [Hem, désolée, je me souviens jamais de quel côté est qui x_x] pour ne pas avoir à maintenir sa tête en l'air, et appuya pour ne pas subir les remous violents. Khao elle, ne put se retenir de regarder derrière elle, et vit les zombies qui avaient défoncé la porte arriver sur la terrasse. Elle grimaça, mais continua à les regarder en train de pousser des grognements blasés tandis qu'ils s'éloignaient.
Lorsqu'ils furent loin, elle détourna les yeux et posa elle aussi son front contre l'épaule du côté de sa tête, parce que l'altitude lui donnait le tournis. Elle suspectait un vertige.
Crystal essaya de les faire un peu desserrer les bras parce qu'assurer la survie des garçons était quand même une assez bonne idée, mais Khao n'avait visiblement pas eu la même réflexion que Crystal puisqu'elle ne montrait pas la moindre envie de laisser les garçons respirer.
« Khao... Ils vont crever là.
- Ouuups, désolée ! »
Ainsi Ace et Jeff purent survivre cette nuit là.
Ils étaient sauvés des zombies dans l'immédiat, mais Crystal se demandait ce qu'il allait se passer. Elle se doutait que Kaloo n'allait pas tenir dix milles années ainsi même s'il était un robuste canard, et savait qu'il allait falloir à un moment où à un autre, se poser. Où allaient-ils donc aller ? Malgré la peur qui lui bloquait le cerveau (certes elle était soulagée d'avoir survécu, mais toujours était-il qu'elle volait sur le dos d'un canard modifié, et que ledit canard restait une bestiole imprévisible, et surtout peu stable, son vol était tout sauf uniforme), elle se mit à réfléchir. Il fallait trouver un endroit plus ou moins sûr afin d'y passer le reste de la nuit, même si elle se doutait que personne n'allait arriver à dormir.
« Du coup on va où là ?, osa demander Khao, qui ne cherchait pas à trouver la solution elle-même.
- Je ne sais pas, il faut trouver un lieu à peu près sûr, mais on ne connait pas les environs ici, on ne sait pas où aller, répondit Crystal d'un ton angoissé en parcourant la forêt défilant sous eux du regard, malgré sa peur du vide.
- Oh la la, c'est la slurk alors.
- Ouais ça craint. »
Elles commençaient à être envahies par un sentiment d'abattement, elles commençaient à se demander si elles allaient s'en sortir, et si elles allaient un jour retrouver le bon vieux pont toujours impeccable et revoir les voiles immaculées du Last Hope.

Pour l'histoire des têtes :

Juchés sur un canard géant, deux Tatris survolaient Thiercelieux dans la nuit noire. De si haut, le spectacle de la ville en contrebas était presque poétique. Presque, car lorsqu'on baissait la tête pour regarder mieux, on distinguait les centaines de silhouettes informes qui déambulaient dans la ville, comme des fantômes. On n'entendait aucun bruit, pourtant ni Ace ni Jeff ne parvenaient à effacer de leurs esprits le chaos qui régnait en vérité en bas.

Derrière, Crystal et Khao s'agrippaient à eux du mieux qu'elles pouvaient. Elles avaient un peu relâché la pression qui manquait de les étouffer, et ils leur en savaient gré. Tout-à-l'heure, Crystal avait posé son front sur l'épaule d'Ace, et une telle proximité les mettait mal à l'aise. Ils percevaient jusqu'au battement de leur cœur, si fort qu'elles devaient être aussi paniquées qu'eux. Ils avaient espéré que leur fuite sur Kaloo les libéreraient, mais ils ne parvenaient pas à se débarrasser de ce mélange d'appréhension et de culpabilité qui leur serrait la poitrine. Quitter le laboratoire, c'était abandonner tout espoir de retrouver leurs pères. Il y avait bien une chance infime qu'ils soient encore en vie - après tout, ils ne les avaient pas vus mourir, pas même quitter le laboratoire. Mais ils s'en voulaient de s'y raccrocher, parce qu'ils mesuraient à quel point c'était lâche de leur part de fuir sans même essayer de les retrouver. Même si c'était leur seul moyen de survivre tous les quatre. Il y avait aussi Elya. Mais ils savaient très bien où se trouvaient les meurtrières d'Elya. Et ils ne voulaient pas y penser, surtout pas maintenant.

Maintenant, ils devaient ravaler les larmes qui menaçaient chaque fois qu'ils avaient envie de regarder en arrière et mettre de côté la terreur sourde qu'ils avaient l'impression de respirer. Maintenant, c'était à eux de se montrer courageux. Ils ignoraient où ils allaient. Tout ce qu'ils voulaient, c'était mettre le plus distance entre cette ville et eux. Pour être en sécurité. Pour ramener Crystal & Khao chez elles, à l'océan Bleu, parce qu'ils avaient donné leur parole.

Ils filaient toujours quand Ace remarqua quelque chose de bizarre dans l'air juste devant eux. On aurait pu croire à un reflet, mais il n'y avait pas de soleil ni de magie.

« Kaloo, arrête-toi s'il-te-plait. »

Jeff regarda d'abord son frère d'un air interloqué, puis il le remarqua aussi et comprit.

« C'est un dôme. »

Devant l'incompréhension de ses compagnons, il se vit obligé de répéter :

« Regardez autour de vous. C'est un dôme. Ils... Ils nous ont enfermé dans la ville. Je suis sûr que si on essaie de traverser cette barrière, on ne pourra pas, quoi qu'on fasse. Ils font ça pendant les catastrophes magiques les plus graves. Ils nous ont mis en quarantaine. »

Jeff s'efforçait de ne pas trahir sa peur en parlant, mais l'horreur de la réalité le rattrapait. Il était incapable de bouger, incapable de penser correctement. Il ne pouvait pas mentir aux autres tant le dôme transparent qui encerclait la ville exhibait l'évidence. Si on les avait enfermés ici, c'était parce qu'il n'y avait pas d'antidote à une horreur semblable à celle qui se déroulait à Thiercelieux, parce qu'il n'y aurait pas de mission de sauvetage pour eux.

Si on les avait enfermés ici, c'était pour qu'ils y meurent.

Les têtes:

TDLFR Party Zombie

La terreur et l'adrénaline étaient un peu redescendues. Les pirates s'étaient calmées, et s'étaient posées chacune sur les épaules des garçons, en les tenant toujours. Elles étaient chacune dans un demi-sommeil, Crystal les yeux toujours fermées, Khao les yeux à demi-ouverts, observant le paysage.
Elles n'avaient toujours aucune solution à leur problème. Elles ne savaient pas du tout où aller, et s'en remettaient aux garçons. Elles ne savaient plus trop où elles en étaient. Leurs esprits étaient embrumés par la fatigue et la peur. Elles auraient voulu tomber dans le coma et se réveiller un jour où tout serait rentré dans l'ordre, où elles n'étaient pas perdues dans un endroit infesté de monstres inconscients et mangeurs de gens, mais sur le Last Hope, à l'abri.
Elles commençaient doucement à s'endormir dans le silence de la nuit à peine troublé par les battements d'aile de Kaloo, lorsque la voix de Jeff les réveilla :
« Kaloo, arrête-toi s'il-te-plait. »
Elles levèrent la tête instantanément, en alerte, sans bien comprendre la raison pour laquelle Jeff voulait les empêcher d'aller plus loin. Elles plissèrent les yeux, mais ne voyaient pas grand chose dans la nuit, et se dirent que les garçons avaient une vue de malade.
« C'est un dôme. »
Elles ne comprirent pas. Un dôme ? Qu'est-ce qui est un dôme ? De quoi parlait-il ?
« Regardez autour de vous. C'est un dôme. Ils... Ils nous ont enfermé dans la ville. Je suis sûr que si on essaie de traverser cette barrière, on ne pourra pas, quoi qu'on fasse. Ils font ça pendant les catastrophes magiques les plus graves. Ils nous ont mis en quarantaine. »
Elles écarquillèrent les yeux d'horreur et virent enfin ce dont parlait Jeff. Un espèce de mur transparent devant eux. Elles suivirent son enceinte du regard et constatèrent qu'elle avait une forme arrondie. Oui, c'était bien un dôme. Ils étaient enfermés sous un dôme transparent.
Khao poussa un cri de rage et d'impuissance. Elle ne pouvait pas accepter qu'ils aient survécu à toutes ces épreuves dans ce village pourri, tout ça pour crever parce que les gouvernements n'étaient pas fichus de trouver une solution !
« Par le carbonus, que cette muraille disparaisse et que ce cauchemar cesse !, cria-t-elle, les larmes aux yeux. »
Bien entendu, il ne se passa rien.
« Khao... Tu sais ça ne marche plus... fit Crystal d'une petite voix. C'est fini, on va tous mourir ici, de toutes façons, à cause de ce mur. Nous aurons beau leur échapper, encore et encore, ça ne servira à rien. De toutes façons, nous allons finir par mourir de faim. »
Khao frissonna. C'est vrai qu'ils allaient manquer de nourriture. Et elles étaient incapables de chasser, elles savaient surtout pêcher. Surtout que de toutes façons ils ne pourraient pas faire cuire la viande, au risque d'attirer les monstres. Et il n'était même pas sûr qu'il y avait des animaux. A un moment, ils n'auraient pas le choix, ils devraient aller chercher de quoi manger dans le village, ou au laboratoire...
Kaloo ne pouvait pas faire grand chose, mais manifesta tout de même son envie de se poser par le lien qui les unissait, il était fatigué et avait besoin de se reposer les ailes.
« Kaloo est fatigué, annonça Crystal aux garçons. Il a besoin de se poser. »
Ca aussi, c'était un problème. Où allaient-ils donc pouvoir se poser ?
« On a qu'à aller là, proposa Crystal en désignant une petite clairière du doigt, c'est un bon endroit pour atterrir. Après il faudra trouver un endroit sûr pour se poser. On pourrait aller dans un arbre, ces monstres ne savent sûrement pas escalader des trucs. »

[Je te réponds dans un nouveau sujet dans la forêt.]

» Introduction ~ PV Groupe des Bamboulas
» En route vers un nouveau monde !
» l'art et la manière de tomber sur une vampyr, quand on est de mauvaise humeur....
» Le cauchemar est fini... mais la route continue ! [Pv Chéris]
» Une humaine, une elfe, un loup-garou et un dragon. Ca ressemble au début d'une mauvaise blague. [Pv Elëor, Ryu et Del]