Arrival of a stranger in ... Paradise ?

Ca y était, elle avait changé de monde, perdue tous ses repères, ses connaissances, elle était seule, perdue, et pourtant, elle était ravie. Elle était aux anges, ici, personne ne la connaissait, elle allait enfin pouvoir se débarrasser de l’étiquette de la ‘marginale’. Elle allait pouvoir se mélanger, découvrir de nouvelles personnes, créer des liens, des affinités, et peut-être même des … des amis. Oh oui, elle en était sure, elle le sentait, elle le savait, c’était un sentiment qui lui venait de ses entrailles. Le bien-être, le bien être absolu, celui que l’on ressent quand on repart de nouveau, que tous nos problèmes se sont envolés. C’était un sentiment proche de l’euphorie qui provoquait ce bien être chez la demoiselle. Elle se sentait à sa place pour la première fois.

Thalia avait des étoiles dans les yeux très visibles par les autres personnes présentes. Elle baladait ses iris bleu un peu partout, cherchant à s’imprégner de chaque détail, s’émerveillant à chaque élément inconnu. Elle n’avait jamais vu un endroit pareil, elle qui était habituée aux écoles aux couleurs froides et aux maisons sans extravagances particulières. La voilà plongée dans un univers de couleurs et formes diverses et en tout genre, le tout dans des proportions démesurées.

Thalia s’avançait sans trop regarder où elle allait, sans se soucier de ce qu’elle était censée faire.

Un sourire était affiché sur son visage, l’irradiant de bonheur et lui donnant un côté avenante. Ses pommettes avaient une teinte rosée, elle n’avait pas rougit, mais elle avait quand même prit de la couleur, comme si le fait de regarder autant de diversité et de beauté lui était interdit. Comme si la jeune fille se sentait coupable d’y avoir accès. Ce n’était pourtant pas le cas, elle ne commettait pas un crime en se délectant de ce spectacle qu’offrait le monde magique. Mais c’était … c’était tellement surréaliste pour la jeune fille ! Elle avait vraiment du mal à y croire, elle, elle était dans le monde où toutes les créatures qu’elle croyait fictives et réservées aux comptes de fées existaient réellement ! Et où cette diversité de races était tout à fait banale !

Laissant un instant de côté la décoration et la vue qu’offrait les fenêtres, la Blackstorm observa alors les gens qui l’entouraient. Wow, que de diversité ! Elle n’avait jamais vu un mélange ethnique semblable et voulait maintenant tout connaitre et tout découvrir. Sa curiosité naturelle revenait en force.

C’est pourquoi Thalia s’approcha de la personne la plus proche et la gratifie d’un sourire. Un sourire franc, qui se voulait amical. La petite brune lui dit donc d’un ton qui se voulait calme mais dans lequel on pouvait tout de même sentir une pointe de timidité :

- Bonjour, je m’appelle Thalia et j’avoue que je suis un peu perdue, on m’a dit de venir ici, mais je ne sais pas ce que je suis censée faire ? Pourriez-vous m’aider s’il vous plait ?

Car oui, elle avait veau s’extasier devant chaque détails que lui offrait l’endroit, elle n’allait pas rester plantée là à ne rien faire, en étant complètement perdue. Demander de l’aide serait une première étape vers son aiguillage … enfin … si elle était tombée sur une âme charitable.

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L'ilne se promenait dans le Château Vivant, tranquille. Non, je déconne. Elle était en train de filer un supposé Sangrave et elle se prenait les pieds partout où elle allait dans ce putain de Château Vivant. Mais brolk de slurk, à quoi pensaient les sortceliers de ce pays lorsqu'ils l'avaient inventé ? Youhou, on va créer un château invisitable, comme ça les touristes vont bien se ramasser partout et ils vont trouver ça rigolo ! Elle essayait de rendre sa fébrilité discrète, mais elle n'y arrivait pas. C'est alors qu'une crétine l'aborda pour... lui demander son chemin. Oui mais non, cocotte, je file, là, tu vas me faire perdre de vue le bonhomme. Elle voulut l'envoyer balader... Mais elle avait l'air tellement perdue qu'elle n'osa pas. C'était trop idiot, elle était sur le point de perdre son objectif de vue si elle hésitait encore une seconde de plus dans ce « château ». Écoutez la gamine quand même :

- Bonjour, je m’appelle Thalia et j’avoue que je suis un peu perdue, on m’a dit de venir ici, mais je ne sais pas ce que je suis censée faire ? Pourriez-vous m’aider s’il vous plait ?

...La jeune femme eut envie de se frapper la tête contre le mur. POURQUOI ELLE ?! Bon, d'accord, mais vite fait.

-Euh... Qu'est-ce qu'on t'a dit exactement ? Non parce que dans cette planète de magie, là... Ouais euh pardon si t'en fais mais voilà quoi. Hm.

Ah, ben voilà, finalement Thalia ne s’était pas trop trompée, la fille vers qui elle avait été lui répondait. Cool, elle allait pouvoir l’aider … ou pas, vu qu’elle semblait se prendre les pieds un peu partout. Tomber, ce n’était pas trop le truc de Thalia, elle aimait être en équilibre sur ses pieds elle. Mais bon, elle était plus âgée, et avait l’air assez cool, donc ça irait pour une première fois. Thalia écouta la jeune femme lui donner sa réponse … qui en fait tenait plus de la question. Thalia lui répondit alors, toujours avec ce sourire … qui disparut quand elle se rendit compte à quel point elle allait être ridicule vu le peu d’informations qu’elle avait … C’est donc d’un ton assez peu assuré qu’elle lui dit :

« Heu, ben en fait, on m’a juste dit que la magie existait vraiment, que j’étais une sortcelière, qu’il fallait que je vienne ici sur…mince, comment il a appelé ça ? Bref, que je vienne ici pour apprendre à les maitriser. »

Elle marqua un petit temps de pause, le temps de réfléchir, essayer de trouver une informations qu’elle aurait omis. Ben … rien apparemment. Elle termina donc avec un :

« Et c’est à peu près tout … »

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Oh non... Là c'était cuit, L'ilne ne se sentait même plus humainement capable de s'énerver. - Alors qu'elle n'était même pas censée être humaine, quelle drôlerie. - On voyait bien que la dénommée Thalia faisait de son mieux pour paraître assurée... Sauf que... Notre lycanne s'efforça de ne pas penser à ce qu'elle pensait - c'est-à-dire à elle-même au même âge. Après tout... Si elle se trouvait encore sur cette planète, c'est qu'il y avait eu des gens pour l'aider, non ? Des gens qui pratiquaient plus ou moins la magie. Tous les sortceliers n'étaient pas des dragons, il y en avait qui faisaient leur possible pour aider les gosses, des Austin par exemple, ou bien... Non, elle n'avait vraiment pas envie de penser à eux maintenant.

Si vous avez du mal à vous imaginer la scène, essayez donc de grossir les yeux au ciel - enfin au plafond... enfin, là ça ressemblait plus au ciel de la Grande Salle de nos amis anglais, oui oui, exactement comme décrit dans l'Histoire de Poudlard ! - et ensuite explosez votre bouche en mille souffles et VOILÀ, vous avez l'expression de L'ilne. Nan, elle ne postillonne pas. Elle souf-fleuh.

Elle attrapa Thalia par l'épaule tel un vautour dégarni et l'emmena contre un mur. Les cloisons, voilà l'unique chose dans ce Palais de l'Horreur qu'elle connaissait assez bien pour y trouver un semblant de calme. Elle choisit un coin où les licornes murales avaient déserté les pâturages orange - buissons fuschia à la clef, grazie mille Titania - et s'y adossa pour regarder sa pauvre jouvencelle en détresse dans les yeux.

-Herm, rassure-moi... Ton type chelou, c'était pas un dragon par hasard ?

Elle la fixait avec une telle intensité qu'elle finit par se rendre compte que ce qu'elle avait pris pour un espèce de paravent zarbi à sa gauche s'était mis à lui souffler dessus. Et merde, c'était ça l'éclat qui lui faisait plisser les yeux - des écailles... Un dragon jaune pissenlit paraissait soudain très intéressé par leur conversation. C'était la chaleur expulsée par ses énormes narines de diplodocus qui donnait la migraine à la pauvre L'ilne.

-Ouaaais, euh, bonjour monsieur, vous connaitriez pas la sortie par hasard ? Avec tout le respect que je vous dois.

Elle avait failli dire quelque chose du style "maître" à la place de "monsieur", mais l’appellation aurait certainement paru trop insolente. Évidemment, les dragons du Dran Vous Glisse Machin ne pouvaient pas savoir qu'en créant un asile de compatriotes géants dézingués dans un continent autremondien, ils seraient aussi les maîtres d'un enfer sur terre pour tout un peuple d'Ana Zazie. Ben non. Donc il valait mieux éviter l'insolence envers ces... choses.

Thalia eu un moment de doute envoyant l’expression que déclenchait ses paroles. Quoi ? Quoi ? Elle avait dit quoi qu’elle n’aurait pas dû ? Elle n’eut pas le temps de chercher une réponse à sa question qu’elle se fit attraper par l’épaule et entrainer contre un mur. Aïe ! Mais c’est qu’elle avait de la force la fille ! Thalia ne comprit absolument rien, elle pensait avoir trouvé une guide quelques peu empotée alors qu’en fait, elle avait un genre de karatéka masqué. Ok, premières leçons de ce monde étrange : Mieux choisir les gens à qui l’on parle et, ce n’est pas parce qu’ils ont l’air tout gentil, tout mignon qu’ils ne vont pas essayer de vous tuer, ou autre chose de pire. Tirant Thalia de ses pensées, la jeune fille lui posa une question qu’elle n’aurait jamais cru entendre de sa vie. Un dragon ? Comment ça un dragon ? Elle dut faire une tête de paumée à ce moment-là la Blackstorm, parce qu’elle écarquilla les yeux, en mode : Hein ? Mais qu’est-ce que tu me racontes là ? Elle lui répondit donc :

« Un dragon ? Heu, si tu veux dire par là une grosse bestiole dangereuse et potentiellement mortelle, pleine d’écailles, crachant du feu par une gueule pleine de crocs … »

Les derniers mots se perdirent dans son esprit lorsqu’elle suivit du regard ce qu’observait L’Ilne. Et ce n’était autre … qu’une grosse bête dangereuse et potentiellement mortelle crachant du feu par une gueule pleine de crocs acérés et recouverte d’écailles … jaune pissenlit ! Ok, Thalia était doublement flippée, de un, elle ne pouvait pas bouger, plaquée par cette fille, de deux, elle venait sûrement de dire un truc qui allait offenser le dragon. Mais, étrangement, elle n’avait pas peur de lui (elle ?), probablement à cause de sa couleur qui lui donnait plutôt envie d’éclater de rire plus qu’autre chose. Il ne ressemblait pas vraiment à ceux des livres, pas de rouge, pas de noir, pas de marron ni de bleu … mais du jaune ! Et un bien criard en plus ! Quelle planète pleine de surprises !

Bon, revenons à la fille … qui parlait avec le dragon comme si il allait comprendre ce qu’elle disait ! Non mais tout le monde sait bien que les dragons ne sont que des bêtes ! Ne se souciant donc pas plus que ça du dragon, ou plutôt faisant comme si il n’était pas là pour se focaliser sur la personne qui lui meurtrissait l’épaule, elle continua sa phrase :

« Qu’est ce qui te permet de dire qu’il est « chelou », il a toujours été là pour moi, alors, non, ce n’est pas un dragon, ou du moins il n’y ressemble pas et je ne te permettrais plus de lui manquer de respect, je tiens à cet homme ! »

Oulah ! Etait-ce de la colère qui brillait dans le regard de Thalia et dans sa voix ? Absolument, elle ne supportait pas que l’on juge une personne sans même la connaitre. De plus, la personne en question était l’une des meilleures que Thalia connaisse.

Enfin de se donner un peu plus d’appui devant la jeune femme (par ce que, oui, faut être honnête, elle n’était pas crédible dans le rôle de la brute épaisse à long terme mais savait se faire respecter quand il le fallait sur Terre, pourquoi n’en serait-il pas de même ici ?), Thalia tenta de se libérer de la poigne de fer qu’exerçait L’Ilne sur son épaule, le tout en continuant de la regarder dans les yeux pour lui signifier qu’elle pensait tout à fait ses propos et qu’elle ne les regrettaient pas du tout. Rebelle par moment la Thalia.

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Si vous permettez, prenons le temps de re-situer l'action. Nous avons donc L'ilne qui a pris Thalia par l'épaule (plus ou moins brusquement, mais sans intention mauvaise) pour l'emmener contre un mur pour discuter (plus ou moins) tranquillement (sans intention mauvaise non plus). Comme Thalia a tout l'air d'une terrienne qui débarque sur Autremonde sans savoir vraiment ce qu'elle fait là, L'ilne essaie de lui expliquer qu'elle n'en a aucune idée non plus. Du coup, elle rouspète contre la personne qui lui a dit de venir ici sans plus d'explications, d'autant plus qu'il parait que la plupart du temps, c'est un dragon. (Précisons qu'elle a les dragons en horreur depuis qu'ils ont (accidentellement) réduit son peuple en esclavage il y a des milliers d'années. Elle a été libérée de cet asile il y a peu, avec tout son peuple par la même occasion, merci ~~Super Courgette~~ la Ha'cla.) Sauf qu'elle ne s'est pas rendue compte qu'elle parlait à côté d'un dragon immobile. Elle l'avait pris pour un paravent écailleux et jaune pissenlit.

Il est effectivement écailleux et jaune pissenlit, mais il a aussi deux grosses narines fumantes et deux gros yeux qui observent les deux demoiselles d'un air, disons, assez mécontent. RÉPRESSION ! Si on a même plus le droit d'émettre son opinion sur l'envahisseur ! Tout aurait pu être (plus ou moins) arrangé facilement si Thalia n'avait pas eu la candeur de répondre :

« Un dragon ? Heu, si tu veux dire par là une grosse bestiole dangereuse et potentiellement mortelle, pleine d’écailles, crachant du feu par une gueule pleine de crocs … »

Elle suit le regard de L'ilne. Elle voit le dragon. Elle est censée avoir peur. S'excuser. Mais non, elle est trop candide pour ça. Elle ignore l'immense saurien et fait mine de reprendre la conversation là où elle en était. Elle ne connait rien de cette planète, ça se voit, elle pense sûrement qu'il s'agit d'une simple bête de foire, impressionnante mais pas méchante (et encore moins pensante). Ah, douce naïveté... Attention juste à ne pas...

« Qu’est ce qui te permet de dire qu’il est « chelou », il a toujours été là pour moi, alors, non, ce n’est pas un dragon, ou du moins il n’y ressemble pas et je ne te permettrais plus de lui manquer de respect, je tiens à cet homme ! »

Eeeeh... En fait... La bouche de L'ilne s'est ouverte, elle se tord ; elle essaie vraiment de sortir un mot ou deux, mais... Non, vraiment, elle n'y parvient pas. Elle fait son possible pour ne pas regarder le dragon qui, elle le sait, vient d'ouvrir des yeux encore plus ronds et des narines encore plus frémissantes (c'est que ça peut devenir dangereux, ces bêtes-là). Elle attrape Thalia par la main et l'entraine loin d'ici en courant, en laissant échapper des gloussements de rire. Elle sait que n'importe qui d'extérieur à la scène la trouverait ridicule, ou au minimum délurée. Imaginez un spectateur lambda, qui manquerait de se faire renverser par une illuminée qui déboule dans le Château Vivant en pouffant comme une spachoune, et entrainant une autre jeune fille à sa suite... C'est Thalia qui doit la trouver la plus cinglée. Mais elle comprendra plus tard.

L'ilne a tout juste le temps de se retourner pour saisir une dernière image du dragon pissenlit médusé et la graver dans sa mémoire à jamais. Puis elle prend vraiment ses jambes à son cou. Elle court, court, court le plus loin possible dans le sens inverse d'où elle est venue, c'est à dire droit vers la sortie. Malgré les nombreux pièges de l'esprit farceur du Château Vivant, elle sait très bien où c'est. Il suffit d'aller droit devant soi. Elle ne lâche pas Thalia, d'ailleurs même si celle-ci se débattait, elle n'aurait pas pu se dégager. Sa force de lycanne l'aide bien assez pour ça. Et puis finalement, elle parvient à la grande porte, toujours ouverte, avec le flot de passants qui passent et repassent, entrent et sortent, comme une marée humaine sens dessus dessous.

Elle se précipite au-dehors et court encore un peu pour enfin s'arrête... dans un parc. Elle aime bien les parcs, L'ilne. Ce n'est pas la forêt, mais la verdure lui rappelle un peu la maison. Elle aime bien aussi trainer les gens partout sans leur demander leur avis. (Demandez à Ewlan. ♥)

Il n'y a plus de murs dans le parc du Château Vivant, mais des colonnes. Et surtout, plus de foule de courtisans ni de dragons. C'est nettement mieux. Essoufflée, L'ilne s'adosse à la colonne de marbre blanc la plus proche pour finalement s'effondrer par terre. Pfouh... Prenez le temps pour lire, hein ! Elle relève la tête et sourit en apercevant l'expression de Thalia. Ses mains triturent l'herbe autour d'elle pour désoccuper ses pensées. J'ai dit verdure tout-à-l'heure, mais en fait le gazon est violet, tout comme les buissons en forme de dauphins et les jolis arbres taillés en rond. Lancovit oblige.

Notre délurée relève finalement la tête pour adresser un sourire étincelant à Thalia (le même que lorsqu'elle avait sauvé Alexia Ossen de la horde de canards en folie).

« Fais pas la tête ! Je viens de te sauver de la mort par immolation ! »

Elle lui jette les bouts d'herbe violette qu'elle vient d'arracher à la figure, mais ils n'atteignent pas leur cible à cause du vent et retombent platement. Déçue, L'ilne reprend finalement un semblant de sérieux, sans se départir de son sourire gai.

« Tu viens de la Terre, nan ? Tu sais, les dragons ici, ça parle et ça pense et ça aime pas trop qu'on les critique. Donc... Je crois qu'on a bien fait de s'enfuir... »

Elle regarde autour d'elle, comme si elle soupçonnait Gros Pissenlit de les avoir suivies. Mais non, ce petit bout de parc était désert.

« Tout ça pour te dire que même si je ne doute pas que la personne qui t'a amenée ici soit super sympa, ben... Disons... Je veux bien croire qu'elle ait toujours été là pour toi, mais là, elle t'a pas trop donné d'indications. Moi je veux bien t'aider, mais j'y connais rien à la magie et aux sortceliers. Je te l'ai dit, je crois, mais j'en ai pas. Alors, si tu pouvais m'expliquer exactement ce qui t'est arrivé et à qui tu as parlé... »

Aha ! Elle lui avait cloué le bec en lui disant de ne plus insulter l’homme qui l’avait foutue dans ce merdier. Et toc ! Un zéro pour Thalia, qui observait L’Ilne d’un air satisfait.
Et là, elle devint démente, non mais c’est quoi cette manie de toujours la tirer par l’épaule ou la main ! Suffit de lui dire où aller, elle n’est pas un mouton, elle n’a pas besoin de chien pour la diriger ! roh ! Et voilà qu’en plus elle virait folle ! Elle était même limite effrayante à rire comme elle le faisait, mais bon, son rire était communicatif, alors Thalia réfréné tant bien que mal le fou rire qui la prenait.

La brune se fait emmener à travers le château, elle n’a même pas le temps de l’observer, elle le voudrait, mais l’autre ne la lâche pas, alors Thalia tente de suivre du mieux qu’elle peut, elle galère quand même pas mal, ce n’est pas une lycane elle ! Puis, quand Thalia pense ne plus pouvoir aller bien loin, enfin, leur course effrénée s’arrête.

L’Ilne s’assied, Thalia elle, se laisse tomber comme un poids mort, elle l’est presque d’ailleurs. Elle est crevée, cela se voit à son expression, mais elle est étonnée aussi, ce n’est pas vraiment ce à quoi elle s’attendait. Alors elle regarde un peu partout, et une étincelle de joie apparait dans son regard, du gazon violet ! C’était beau ! Elle en attrapa une motte et l’arracha pour commencer à jouer avec

Puis L’Ilne dit qu’elle l’avait sauvée de mort par immolation, là, Thalia lui aurait bien lancée la motte d’herbe verte, c’est ce qu’elle aurait fait, mais, vu comment l’autre brune avait lamentablement échouée, elle ne le fit pas, en revanche, elle ne put se retenir de dire :

« Si tu ne m’avais pas trainée là-dedans, tu n’aurais pas eu l’occasion de me sauver. Néanmoins, merci. »

Parce que, oui, c’est vrai, si elle ne s’était pas fait entrainer dans la pièce du dragon, elle n’aurait pas risqué de se faire immoler, mais, elle était quand même redevable maintenant.

Sa crise de folie passagère passée, la lycane semblait avoir repris son sérieux quand elle enchaina. Ok, apparemment, elle avait fini de la trainer partout comme son animal de compagnie, super, parce que le petit corps d’humaine de Thalia n’en pouvait pas beaucoup plus, elle en avait eu bien assez pour la journée. Mais elle répondit à la seule personne qui avait daigné lui parler depuis son arrivée.

« Euh … oui, je ne crois pas que les autres planètes sont viables … sauf peut-être Mars, à ce que j’ai lu, ils ont trouvé des traces d’eau et de bactéries, on pourrait vivre là-bas. »

Elle s’égare là peut-être non ? Refocalisons là un peu, elle continua donc avec :

« Non, comme tu peux t’en douter, j’en savais rien, dans les films, ce en sont que des animaux, au moins, les scénaristes avaient raisons, ils sont susceptibles. Non je ne savais pas que tu n’en avais pas, comment ça se fait ? Il y en a beaucoup qui n’en n’ont pas et qui vivent ici ? D’ailleurs, on est où exactement, dans un autre monde ? Une autre dimension ? Ce qui m’est arrivé exactement ? Euh … je vais essayer de faire court. J’étais à un gouter d’anniversaire, il y a eu des cons qui ont voulu casser l’ambiance, ils m’ont cherché la bagarre, et je les ai expulsés à quelques mètres, sans vraiment savoir comment. Je savais maitriser un peu ma droite, mais pas à ce point-là. Sur ce, je suis partie de ma famille d’accueil, je suis allé voir cet homme dont nous parlons depuis le début, il m’a dit que j’étais une sorcière ou un truc comme ça et qu’il fallait que je vienne vivre ici. Voilà. »

Eh ben, elle avait réussi à faire court finalement ! Même si certains mots n’étaient pas exacts, mais qui pourrait l’en blâmer, après ce qu’elle venait de traverser …

Ce qui était bien, avec les journées de repos des Premiers, c'est que... bah en fait non, c'était juste bien, pas d'explication. Une journée entière pour glander ou s'entraîner, c'était vraiment sympa de la part des Hauts Mages.

Skyler eut un sourire en coin en entendant glousser derrière lui. Quelle bande de spatchounes...pensa-t-il. Il fit mine de se retourner et entendit, cette fois, des petits cris effrayés. Hop, elles s'étaient planquées, et lui allait les semer sans problème. Il prit un passage que l'on pouvait considérer comme secret (enfin... trois quarts de la population dans le Château vivant le connaissaient) qui déboucha dans un couloir où la foule était assez dense. Paaaarfait ! se réjouit-il intérieurement.

Il se fraya un chemin à travers la foule, ses pas le menant ensuite aux jardins. Il aimait bien être dehors. En parlant d'extérieur, où était Ditt ? Skyler le contacta par la pensée. Son Familier lui renvoya des images vives. On aurait dit qu'il était à ce moment-là en train de se déplacer... d'arbres en arbres. Le jeune homme eut un petit sourire rassuré car il sentait que le singe n'était pas loin.

Il laissa son Familier à ses affaires et retourna aux siennes. Regarda autour de lui. Aperçut deux personnes assises dans l'herbe. Plissa les yeux. Comprit que c'étaient de jolies demoiselles. Il eut un sourire. L'une comme l'autre étaient inconnues, pour lui. Ah, là, sa curiosité le poussait à aller les voir.

Doucement, il s'approcha, jusqu'à ce que l'une d'elles le voie. Alors qu'il croisa le regard d'une des demoiselles, il sourit.

- Salut !

Par tous les dieux d'Autremonde, quelle drôle d'histoire ! Pauvre Thalia ! Elle devait être vraiment perdue. L'ilne avait beau compatir, elle ignorait comment l'aider. Elle persistait à penser que l'homme dont la jeune sortcelière semblait être si proche aurait pu l'éclairer un peu plus... Il devait y avoir une procédure à suivre pour les sortceliers nés sur Terre afin qu'ils deviennent citoyens d'Autremonde, non ? Mais ce genre de choses ne lui étant jamais arrivé avant, L'ilne se retrouvait presque aussi perdue que Thalia... Il n'empêche que maintenant qu'elle était là, elle avait très envie de l'aider, quitte à en faire une affaire personnelle.

Après un court silence de réflexion, la brunette décida de répondre aux premières questions pour commencer.

« Je vois... Tu dois être sacrément paumée ! Bon, d'abord, tu dois savoir que nous sommes sur une planète appelée Autremonde, où certaines personnes, les sortceliers, pratiquent la magie. Comme toi, par exemple. Mais la majorité des gens n'ont pas de pouvoirs, comme moi. Tu verras qu'il y a des tas de peuples et de races différents, tellement que moi-même je m'y perds... Mais ce serait trop long de tout détailler maintenant. ...À vrai dire, je n'ai aucune idée de la marche à suivre... » ajouta-t-elle d'un ton ennuyé.

C'est alors qu'une jeune homme blond qui lui faisait un peu penser à Ewlan (en plus jeune) les aborda.

« Salut !
- Ah ! Salut, tu tombes bien ! Dis, mon amie est Terrienne et elle vient de découvrir ses pouvoirs et de débarquer sur Autremonde, tu aurais une idée de ce qu'elle doit faire maintenant ? »

Peut-être que L'ilne allait un peu vite en qualifiant d'amie (« jouvencelle en détresse » aurait été plus judicieux... non ?). Tant pis, elle espérait que cet inconnu serait plus avancé qu'elles.