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Chroniques d'AutreMonde :: Autremonde :: Le LancovitLe LancovitPartagez
 

 “Le Serpent à plumes”

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Lyoree Di Sielle


Lyoree Di Sielle

Couleur de magie : Noire
Niveau de magie :
  • Plutôt élevé
Niveau de combat :
  • Elevé


Métier : Sangrave

MessageSujet: “Le Serpent à plumes”   “Le Serpent à plumes” Icon_minitimeSam 17 Aoû 2013 - 3:39




    Cette nuit-là, dans un petit village perdu au fin fond de la campagne du Lancovit, alors que les rues étaient plongées dans le silence et que les demeures étaient inondées par l'obscurité, la place, elle, semblait s'agiter courageusement au milieu de la nuit. Des dizaines d'enfants s'étaient rassemblés, assis à même le sol, encerclant une curieuse petite lutine au sourire malingre et aux joues érubescentes, attendant avec intérêt ses premiers mots et ce malgré la fatigue. Elle tenait fièrement devant elle une vieille lanterne artisanale faite d'une branche et d'un bocal, la seule source de lumière au milieu de cette grande place silencieuse. Lorsqu'elle entama son histoire, sa voix pateline se fit murmure, comme si personne ne devait l'entendre, comme si c'était un secret et que les enfants devaient le garder pour eux et n'en parler à personne. Debout sur sa vieille caisse de bois, sa luciole surplombant fidèlement l'audience à l'intérieur de sa prison de verre, c'est ainsi qu'elle commença son récit; « Le sable glissait sous ses pieds au fil de ses pas, alors que la brave jouvencelle courait à en perdre haleine au milieu de cette vaste étendue d'or fin. Derrière elle coulait comme une cascade miroitante qui s'évaporait doucement avec le reflet des soleils brûlants d'Autremonde. Cette jeune fille était vêtue d'une immense cape rouge comme le feu qui la suivait au loin et semblait littéralement se consumer sous la lumière des astres. Sa peau était noire comme le charbon et ses grands yeux dorés avaient l'habitude de vous fixer avec insistance. Elle était connue pour rendre mal à l'aise n'importe qui rien qu'avec son regard... Quant à son corps, il était maigre... bien trop maigre et grand. Elle ressemblait à une haute ombre aux pupilles tranchantes et à la crinière sombre. Personne n'avait envie de la croiser. Cette mystérieuse demoiselle répondait à l'étrange nom d'Andromaque; elle était une fugitive salterens poursuivie par les autorités de son pays pour avoir dérobé un artefact qui appartenait au Grand Cacha. De ce que nous savons, elle n'a jamais été capturée... mais entre nous, camarades, elle n'a plus fait parler d'elle depuis ce qu'il s'est passé ce jour là. » En plein milieu de son auditoire déjà captivé, la lutine esquissa un bien curieux sourire, lourd de sens, avant de reprendre tout en s'accroupissant sur son petit caisson de bois. « Les soleils étaient déjà haut dans le ciel quand elle pénétra l'enceinte de la capitale. Sala était une cité magnifique dont les plus hautes tours surplombaient le désert d'une façon... majestueuse et imposante. à l'époque, nombreux étaient les visiteurs qui s'y rendaient pour la beauté des lieux. Le peuple Salterens n'était pas aussi désagréable qu'on le laisse encore entendre aujourd'hui; les étrangers étaient accueillis à bras ouverts et les commerçants étaient toujours ravis de recevoir de la visite. La Grande Andromaque en avait profité pour se faufiler discrètement au milieu de la foule d'étranger qui s'étaient réunis dans la cité ce jour-là. Elle se rendit dans un bar dont le propriétaire était un ami de longue date qui l'avait déjà couvert à de nombreuses reprises; elle y but quelques verres et sympathisa avec quelques voyageurs avant d'entendre une étrange légende qu'on lui avait déjà conté lorsqu'elle était jeune. Une histoire curieuse qui intrigua beaucoup de monde ce soir-là; une histoire de secrets, de cavernes, de trésor. Cupide et surtout avide de découverte, la jouvencelle décida aussitôt de se mettre à sa recherche. Il lui fallut bien six mois avant de trouver ce qu'elle s'était mise à chercher cette fameuse nuit, et quand elle découvrit cet endroit merveilleux, elle n'en cru pas ses yeux. La caverne était dissimulée sous une oasis sèche et abandonnée au milieu du désert, où elle avait eu l'idée incongrue de creuser. Elle creusa sur trois mètres avant que le sol ne s'affaisse et ne l'emporte avec lui. Ainsi, la jeune femme découvrit une immense caverne dont les murs étaient littéralement recouverts de pierres précieuses et dont le sol était humide. Au centre de la vaste grotte, un autel colossal avait été érigé dans la pierre. Partout on avait gravé dans l'inestimable roche d'immenses dessins qui en aurait fait bavé les plus grands historiens. Aucune ouverture dans le plafond ne permettait à la lumière du soleil d'éclairer cette antre merveilleuse, et pourtant une magnifique lueur blanchâtre inondait l'endroit, y accordant une impression de surnaturel. Il dégageait de ces lieux la sensation que tout ce qui se trouvait devant la jouvencelle était sacré. Alors prudemment, alors qu'elle contemplait avec une incommensurable fascination les milliers de cristaux et de roches, elle avança vers cette autel, au centre de la salle. Sur les dalles, au milieu de toutes ces splendeurs, un œuf de terre, sale, répugnant, recouvert de mauvaise herbe et de cailloux. Il demeurait là, sur cet autel, souillure dans toute cette merveille, comme si on l'avait laissé là pour qu'il comprenne toute sa vie à quel point il était misérable face au monde, à quel point il était ridicule, désespéré, écœurant  Comme si cet œuf qui n'était pourtant fait que de terre, était vivant. Alors, doucement, la Grande Andromaque s'approcha de lui et se mit à lui murmurer des choses. Elle se promit de le rassurer, de veiller sur lui. Elle lui susurra que tout ira bien, qu'il n'avait pas à s'en faire, qu'il avait de l'importance. Et puis elle leva les yeux et sembla redécouvrir pour la première fois toutes les merveilles qui les entouraient tout deux. Et elle fut prise de l'envie de tout dérober, de tout prendre, de tout posséder. Elle avisa les richesses étalées par terre, humides, à la portée de quiconque pénétrerait dans ce sublime sanctuaire, et sentit la jalousie, la haine pointer en elle. Personne ne s'emparerait de son trésor. Il était sien, à elle, et à elle seule. Elle fourra ses poches d'or et de diamant, ôta son t-shirt pour le remplir à raz-bord, s'empressa de prendre tout ce qu'elle pouvait. Lorsqu'elle voulu sortir avec son trésor, la Grande Andromaque se retourna, jetant un dernier regard à l'oeuf terne et sale demeuré sur l'autel, inutile, révulsant et seul. Elle sentait presque qu'il le suppliait de l'emmener avec elle. Mais trop cupide pour son propre bien, la jouvencelle sortit précipitamment de la caverne avec son butin et revint en ville, se promettant d'y retourner le lendemain avec de quoi charger tout ce qu'il y avait. Ce qu'elle fit; le lendemain, elle revint avec des chariots, des sacs, des caisses, et des montures pour tout transporter. Elle mit un moment à retrouver le chemin, mais finit par y parvenir. Seulement, quand elle entra de nouveau dans l'antre des merveilles, il n'y avait plus rien que des murs lisses, des sols inondés, et cet autel recouvert de terre. Seuls demeuraient les immenses dessins anciens gravés dans la roche. Lorsqu'elle s'en approcha, elle sentit un souffle sur son épaule. Mais elle avait beau se retourner et regarder partout, elle ne vit personne. Elle détourna de nouveau le regard vers les gravures et sentit de nouveau ce souffle, non pas sur son épaule, mais dans son cou. Prise de frissons, elle se retourna violemment, sans pouvoir attraper le regard de cette présence qui la perturbait tant. Alors elle se retourna une troisième fois pour mieux voir ces dessins, non sans réticence, et découvrit avec angoisse que le dessin avait changé. Sur le mur de pierre lisse, gravé profondément dans la roche, haut d'au moins dix mètres, un imposant serpent blanc, immense, démesuré, monumental, colossal. Sous ses yeux ébahis, l'immonde reptile prit vie, aussi grand qu'elle avait pu l'imaginer. Il s'élança dans la caverne comme s'il ne l'avait pas vue, voletant au raz du plafond. Partout sur son corps, des plumes aussi pâles que la peur, aussi blanches que l'horreur, aussi immaculée que l'effroi. La Grande Andromaque, pétrifiée par la terreur, n'osait plus bouger. Elle se dit que cette chose n'était pas possible, pas imaginable, elle se dit que ce devait être un cauchemar. » La lutine rousse s'interrompit alors qu'elle s'élevait progressivement sur son caisson de bois. Les enfants étaient littéralement suspendus à ses lèvres, avides de savoir ce qui arrivera à son héroïne. Elle sourit, de son sourire étrange et malingre qui en faisait frémir plus d'un, tandis que sa pâle luciole éclairait son regard malicieux avec insistance. « Alors, semblant enfin remarquer sa présence, l'ignoble serpent à plumes heurta son immense corps contre le mur et provoqua un effondrement. Le sable engloutit peu à peu la sortie, enfermant la pauvre Andromaque dans cette prison de pierre avec pour seule compagnie ce répugnant Serpent à Plumes. Des rumeurs racontent qu'il était jaloux de l'intérêt de la jouvencelle pour le trésor de son antre et qu'il voulait la garder près de lui pour l'éternité. D'autres prétendent qu'il voulait la punir d'avoir été trop cupide et curieuse... d'avoir profané son antre... Mais qui sait ? Peut-être qu'on ne la reverra plus et qu'on ne saura jamais ce qu'il s'est passé... » Doucement, Hyacinthe s'accroupit. On illumina la troupe d'enfants subjugués. Des adultes vinrent à la rencontre du groupe et le silence nuital laissa place aux éclats de voix et aux commentaires intrigués. La lutine sourit, songeant encore à son histoire. Elle aurait aimé avoir des nouvelle de la Grande Andromaque.


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