Une nouvelle vie ♫ {PV mon Lenouchou d'amouuuuuur *-*}

Lisa eut du mal à refermer la porte de sa maison. Enfin, de son ancienne maison. Parce qu'à présent, ce n'était plus la sienne. Cette maison, cette villa où elle avait vécu durant tous ces jours, toutes ces semaines, toutes ces années, ne lui appartenait plus. Et, bien qu'elle était ravie et plus qu'excitée à l'idée d'emménager dans une maison avec Lenwë, son petit ami, l'idée de la quitter lui faisait un petit pincement au coeur. Un gros, même. Bien sûr, elle ne lui disait pas adieu définitivement. Elera, sa mère, continuerait de vivre là, et Lisa savait qu'elle pourrait y retourner tant qu'elle voudra. Mais ce ne serait plus comme avant. Non, plus jamais. Mais ce qui lui faisait le plus peur, c'était de vivre seule avec son copain. Elle n'avait que dix-neuf ans, elle ne se sentait pas encore capable de voler de ses propres ailes. Le temps passait tellement vite... Elle avait presque l'impression de n'avoir encore que dix ans, de n'être encore qu'une gamine. C'était peut-être ce qu'elle était, en fin de compte. Mais elle devait faire face à la réalité. Il était temps de quitter son nid.

Finalement, elle réussit quand même à fermer la porte. Elle tourna lentement, très lentement la clé dans la serrure, tout en se remémorant toutes ces années qu'elle avait vécu ici. Toutes ces journées passées à jouer à tout et n'importe quoi dans n'importe quelle pièce, toutes ces nuits à dormir sur son lit bien confortable, dans sa belle chambre qu'elle avait entièrement décorée à son goût, toutes ses heures à regarder la forêt par la fenêtre, toutes ces émotions qu'elle avait ressenties entre ces murs, allant de la joie à la colère, de la tristesse à la frayeur, du rire à l'angoisse... Toutes ces choses-là, les meilleures comme les pires, elle aurait bien du mal à s'en séparer.

Et pourtant, pour rien au monde elle ne voudrait retourner en arrière. Vivre avec Lenwë, l'amour de sa vie, l'élu de son coeur, c'était tout ce qu'elle avait toujours voulu. Et elle n'allait certainement pas y renoncer. Pas pour une petite nostalgie passagère. Elle avait visité sa nouvelle maison, et ça lui avait vraiment plu. C'était un petit cottage très mignon, beaucoup plus petit que la villa où elle avait habité, mais bien assez pour leur couple. A peine eut-elle fait un pas à l'intérieur qu'elle avait tout de suite su que c'était lui. Leur nouvel habitat. C'était lui, et pas un autre. C'était là qu'elle voulait vivre, là qu'elle voulait passer ses journées avec son petit ami. C'était là, et nulle part ailleurs. C'était comme si ce cottage avait été conçu uniquement pour eux. Et puis, il était assez près du Palais d'Omois, où elle travaillait en tant que Voleuse Patentée, donc c'était pratique. Alors ils l'avaient acheté sans prendre la peine d'y réfléchir plus longtemps.

Depuis, elle n'avait pas arrêté d'y penser. Et puis, ce jour tant attendu était enfin arrivé. Et elle était là, les valises à la main, prête à quitter la maison dans laquelle elle avait passé toute sa vie. Elle prit une grande bouffée d'air et commença à s'éloigner de son ancien chez-soi. Ça y était. Elle n'habitait officiellement plus ici. Elle installa ses sacs et Blanche sur son tapis volant et monta elle-même dessus. Elle jeta un dernier coup d'oeil à la villa puis démarra. Le vent soufflait à contre-sens, rendant le vol plus difficile, mais rien ne pouvait l'arrêter. Elle avait bien trop hâte de voir sa nouvelle maison. Elle en avait presque oublié toute sa nostalgie. Elle volait d'ailleurs à une allure plus vive qu'à l'habitude, doublant sans cesse les autres conducteurs, qu'ils soient en tapis ou en baignoire. Et enfin, elle arriva. Elle sentit son coeur faire un bond lorsqu'elle aperçut l'endroit où elle allait vivre à présent. C'était presque encore mieux que la dernière fois. Elle descendit de son tapis et s'avança.

Lenwë et elle s'étaient donné rendez-vous à 10h devant leur cottage. Elle arriva 10 minutes à l'avance. Son petit ami n'était pas encore là. Elle haussa les épaules et en profita pour s'installer à l'intérieur. Elle sortit les clés de son sac, ouvrit la porte et fit un pas, sa louve sur ses talons. La maison était vide, il n'y avait presque aucun meuble. Le tapis volant qu'elle avait commandé pour transporter ses cartons ne devait pas arriver avant une demie-heure. En attendant, elle devrait s'installer avec rien. Mais ça ne la dérangeait pas pour autant. Cela lui donnait l'impression qu'elle était en train de construire une nouvelle vie et, malgré toute la nostalgie qu'elle éprouvait, elle aimait cela.

Elle décida d'aller voir la pièce qui leur servirait de chambre. Elle était spacieuse, et Lisa était certaine que, lorsqu'elle serait meublée, elle serait très jolie. Et elle espérait qu'elle prendrait plaisir à dormir là. Elle posa ses valises et se dirigea vers la fenêtre. La vue était belle. On pouvait d'abord voir le jardin, puis quelques pâtés de maisons et, au loin, le Palais d'Omois, au doré brillant de mille feux. Rien à voir avec son ancienne chambre, où l'on ne voyait rien d'autre que la forêt. Elle eut un sourire puis sortit de la chambre. Blanche l'attendait, roulée en boule dans le salon. Lisa vint auprès d'elle, s'accroupit à sa hauteur et caressa le doux pelage blanc de sa louve, qui ronronna doucement. Puis elle se releva et se posta devant une des fenêtres donnant sur la rue. Elle était impatiente que Lenwë arrive enfin. Ses bras en tremblaient d'excitation. En vérité, elle mourrait d'envie de courir et sauter partout dans la maison. Rien que pour se défouler. Mais elle avait décidé de rester calme. Alors elle attendit silencieusement que le demi-elfe pointe enfin le bout de son nez. Au bout d'un moment, elle regarda l'heure. Plus que deux minutes et il était 10h. Mais le temps lui paraissait tellement long... C'en était insoutenable. Fatiguée, elle s'assit bientôt sur le sol (il n'y avait pas de chaise) et continua de patienter.

Enfin, elle entendit un bruit au-dehors. Elle se releva d'un coup et regarda par la fenêtre. Il était là. Dans toute sa splendeur. Lisa ne put empêcher d'esquisser un énorme sourire. Il était magnifique, comme à son habitude. Elle ne se contint plus. Elle sortit en flèche de la maison et courut vers celui qu'elle aimait. Toute l'excitation qu'elle avait gardé au fond d'elle-même se libéra sans qu'elle ne puisse ni ne veuille la retenir. Elle sauta dans les bras de son Lenwë et l'embrassa fougueusement. Puis elle le regarda droit dans les yeux et s'exclama :

« Je t'aime ! Et j'aime cette maison ! Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai hâte de vivre ici avec toi ! Tu viens ? »

Elle le prit par la main et l'entraîna à l'intérieur. Elle s'arrêta à l'entrée, son coeur battant la chamade tellement l'excitation en était à son comble. Elle gardait les doigts enlacés dans les siens, ne parvenant plus à les desserrer. Puis elle le regarda, avec toujours ce grand sourire aux lèvres, attendant avec impatience qu'il dise ou fasse enfin quelque chose.

Lisa rit pendant qu'il la soulevait dans les airs. Elle passa les bras autour de son cou et l'embrassa avec amour. Elle se sentit remplit de cette joie et de cette passion qu'elle ressentait à chaque fois qu'l était là. Que c'était bon d'être ici, tout près de celui qui faisait vibrer son cœur ! Elle posa sa tête sur son épaule pendant qu'il disait :

« Moi aussi, quelle folie ! Comment je vais faire pour ne pas mourir d'amour, si je t'ai tout le temps dans les bras ? »

Elle rit aux éclats puis descendit de ses bras. Elle s'apprêtait à répondre quelque chose mais il ne lui en laissa pas le temps et, la tenant doucement par la main, ils firent quelques pas à l'intérieur de leur cottage. Elle aurait pu parler à cet instant-là, mais elle n'en avait plus l'envie. Plus rien ne lui importait à présent. Elle ne voulait plus que ses yeux, son visage, son corps, son sourire. Elle ne voulait plus que lui, tout simplement. Elle posa sa joue sur son épaule et il se mit à parler. Sa voix résonna dans ses oreilles, et elle se prit à l'adorer, à l'écouter comme s'il s'agissait de la plus belle chanson d'amour qu'elle n'ait jamais entendue. Elle sourit. Elle l'aimait tellement !

Le problème, c'est qu'elle avait fait tellement attention au son mélodieux de sa voix qu'elle en avait oublié d'écouter les paroles. Elle se les repassa mentalement dans la tête, et les saisit enfin au bout d'une quinzaine de secondes. Une surprise ?? Il avait une surprise pour elle ! Et elle n'avait même pas pensé à lui en faire une ! Elle se maudit quelques temps puis se ressaisit. Elle aurait le temps de lui en faire plein d'autres, à présent, puisqu'ils vivraient dans la même maison. Cette pensée lui redonna aussitôt le sourire et elle répondit avec gaieté :

« Une surprise ? Quelle surprise ! Allez, dis-moi, tu sais bien que je ne peux jamais attendre ! »

Mais il ne lui répondit pas. Il se contenta simplement de la regarder dans les yeux, et elle se mit à faire de même. La beauté de son regard faillit l'éblouir. Elle avait du mal à ne pas se noyer dans la profondeur de ses iris verts émeraude. Puis il ouvrit la bouche et parla de nouveau avec cette voix qui ne cessait de la faire vibrer d'émotion à chaque syllabe qu'il prononçait :

« A chaque fois qu'on est séparé, c'est douloureux de me rappeler à quel point tu est belle, c'est sot, je sais, mais, je n'y peux rien. »

Ces mots la firent rougir. Son sourire s'élargit. C'était trop mignon ! Il la prit dans ses bras et l'embrassa. Elle suivit le geste avec amour. Il restèrent ainsi quelques temps, puis elle recula son visage avec lenteur. Elle leva le bras et lui caressa la joue.

« Ce sont de loin les plus belles paroles qu'on ne m'ait jamais dites. Je t'aime, Lenwë. Je t'aime plus que tout au monde. Plus que personne n'oserait jamais l'imaginer. »

Puis elle lâcha les bras et décida de s'intéresser à l'intérieur de la maison. Elle avait hâte qu'elle soit enfin meublée. Elle imaginait déjà tous les millions de choses qu'ils pourraient faire à ce moment-là. Elle en était tellement impatiente qu'elle ne put empêcher un petit soupir.

Soudain, un bruit attira son attention au-dehors. Elle se retourna d'un seul mouvement et faillit pousser un cri de joie. Le tapis avec les meubles était enfin arrivé ! Elle courut vers lui comme une enfant qui se jette sur ses cadeaux à Noël. Elle se saisit d'un carton et l'emmena jusqu'à l'entrée. Puis elle fit signe à Lenwë de l'imiter et répéta ce geste plusieurs fois. Lorsque tout fut déposé à l'entrée, elle lui demanda :

« Bon, on se sert d'un Levitus ou bien on met tout en place nous-mêmes ? Personnellement vu comment je suis douée en magie le Lévitus serait déconseillé, mais bon. »

Il n'avait pas commencé par le plus facile. Une garde-robe à monter au premier étage. Bon, allez Lisa, retrousse tes manches et on y go ! Bouuuuuh c'est lourd ! Et ça fait mal aux bras. En quoi c'est plus amusant de se détruire les muscles ? Hé, Lisa, arrête de ronchonner. Elle souleva donc courageusement le meuble et Lenwë et elle commencèrent à grimper les marches de l'escalier. Beuh, c'est encore loin ? Attends Lisa, t'as monté que trois marches là. T'es forte, non ? Montre que tu es forte. Lenwë il est fort lui. Oui mais lui c'est un mec. Pis en plus il est musclé. Pis en plus il est trop sexy quand il soulève des meubles ♥ (en fait il était même sexy dans n'importe quelle situation, eh oui).

Ils arrivèrent enfin à l'étage. Lisa lâcha délicatement la garde-robe le temps de prendre une pause et de soulager ses bras, puis la souleva de nouveau et aida son petit ami à la déplacer jusque dans la chambre. Elle était belle, la chambre. Elle l'avait déjà visitée avant, mais elle semblait différente. Peut-être à cause de la garde-robe. Ou peut-être à cause du papier cadeau enrubanté qui trainait au milieu. Niuh ? Elle lança un regard interrogateur à Lenwë. La seconde d'après, un « pouf ! » la fit se retourner d'un bond.

Il n'y avait plus de paquet cadeau. A la place, un lit double. Woah. Un lit double ? Oh. C'était ça, la surprise de Lenwë ? Mais c'est... c'est... C'est génial ! Lisa étira un sourire grand jusqu'aux oreilles. Bon, Lisa. Calme-toi, ce n'est pas le moment d'être coquine. Mais depuis quand il y a un moment pour être coquine ? Allez, viens là chouchou... On va s'amuser un peu ♥.

« Lenwë... »

Elle se retourna vers l'amour de sa vie, l'attira contre lui puis le guida jusqu'au lit. Oui, viens là, viens là. Approche-toi. Embrasse-moi. Tu sais que je t'aime ? Continue de m'embrasser. Ne t'arrête pas. Je t'aime. Allonge-moi sur le lit. Retire mes vêtements. Je te veux. J'ai envie de toi. Lenwë...

Elle se pencha à son oreille et lui murmura :

« J'aime cette surprise, Lenwë. »

Puis elle sourit. C'était bon, de se retrouver dans ses bras. De sentir son corps contre le sien. Et surtout, c'était bon d'avoir leur propre intimité. Leur propre maison, leur propre cocon. C'était bon de savoir qu'ils pouvaient passer à l'acte sans que personne ne risque de les déranger.

« Je t'aime. »

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