Une histoire de Famille... qui s'agrandit [PV Ava]

Ava caressait son ventre déjà bien rond. Shinichi grandissait vite et surtout bien. Elle pouvait le sentir en elle. Elle était heureuse. Elle avait même surpris Shinzô à se renseigner sur son état et la naissance à venir. Elle aurait aimer lui expliquer que les livres n'apprenait pas tous mais elle avait préféré le laisser faire. Si il devait si prendre comme ça pour vivre la grossesse sereinement, elle n'avait rien à dire. Et puis, quelque part c'était drôle. Elle s'amusait à le voir sortir son livre à chacun de ses "symptomes". Récemment, elle lui avait fait une demande très précice, une envie qui la dévorrait presque tellement c'était urgent, vital... Elle voulait du beurre de cacahuètes. Ensuite, elle avait eu un désir simple, de mère. Elle voulait préparer la chambre de leur fils. La peindre d'un beau orange clair, installer le berceau, la décoré...

C'était étrange d'être mère pour elle quand la sienne n'était qu'un fantôme, perdue dans sa noblesse. Elle était gentille, très, mais pas maternelle... Qu'en a son père, il était dur avec elle. Souvent juste, mais sévère dans ses sanctions. C'est lui qui était responsable de son abandon, quelques temps après que ses pouvoirs est apparus. Il avait justifier son acte en expliquant qu'il voulait proteger sa femme. Il l'avait renier. La magie était un crime à ses yeux. Ava avait hésiter longuement à l'idée de les retrouver, avec Shinzô, et puis... Il y avait tant de chose qu'il avait rater. Qu'elle voulait dire et qu'elle trouverait déplacer. Comment leur dire qu'elle avait été violer par un vampyr ? Comment leur dire que son "tuteur" était en réalité son tendre amour mais lui aussi un vampyr ? Comment leur dire qu'elle attendait en elle non pas un bébé humain mais la moitié d'un vampyr et d'une lycanne qu'elle était devenu malgré elle ? C'était peut-être trop d'un coup.

- En France, à Paris. Ils sont toujours là, je le sens. (elle reste silencieux un temps) Je continue à penser que ce n'est vraiment pas une bonne idée.

Elle caressa sa robe rouge, parfaite pour l'occassion. Elle soupire longuement. Elle était nerveuse et elle ne savait pas comment apréhender autrement la suite. Elle était certaine d'une chose et ça jamais personne, ni même Shinzô ne pourrait lui enlever cette idée :

- Père ne va pas approuver tous ça.

Il avait très certainement raison. Après tout, elle savait très bien qu'avec son état de lycanne elle vivrait très certainement plus longtemps qu'eux. Si elle n'était pas tuer entre temps. AutreMonde était si violent. La vie de sangrave était violente. Elle baissa légèrement la tête. Elle ne pouvait pas les rayer de sa vie sans avoir essayer, au moins une fois, de renouer le contact. Et il y avait Shinichi, il fallait qu'il les connaisse. Peut-être que... après tout ce temps... Ils lui avaient pardonner d'être née magicienne ? Non, elle n'avait rien à se reprocher. Elle n'avait pas demander à les avoir. Enfin, comme tous enfants, elle avait eu des rêves mais ô grand jamais elle n'avait pensé qu'a ses treizes ans ses rêves deviendraient réalité et que même cela aille au delà.

- J'espère juste que cela ne se passe trop mal. Je pourrais supporter leur critique sur mes façons de voir le protocole familial, après tout, nous ne sommes pas marier et j'attend ton enfant... Mais je ne veux pas entendre de nouveau le couplet de mon père sur le fait que ma magie est un danger pour eux et que je ne suis pas digne d'être des leurs.

Le dernier couplet la rendit quelque peu mal à l'aise, gardant le silence. Elle n'était toujours pas capable d'aborder ce sujet avec Shinzô mais ses paroles la touchèrent. Une protection... Avec tous les ennuis qui leur tomber dessus... Ava en avait besoin plus que jamais d'une défence solide. L'épaule de son bien aimé semblait plus solide qu'avant. Pourrait-il aussi proteger Shinichi ?

Ava attrapa la main de son tendre amour, avec un beau sourire. Elle trouvait ça si merveilleux qu'un vampyr comme Shinzô aime quelqu'un comme elle. Leurs différences les avaient rapproché, comme deux parties d'une même âme. Le terme était "âme soeur" mais le brave AutreMondien ne devait certainement pas le comprendre. Il était plus terre à terre qu'elle. Et puis il y avait Shinichi pour renforcer ce lien. Le vampyr était si prévenant, encore plus doux que la jeune femme ne l'avait penser. Il y aurait pu être maladroit dans ses gestes, mais même pas. Il suivait les instructions de ses livres mais aussi sa curiosité de scientifique et aussi... son amour pour elle et pour son fils. La rouquine avait adoré le moment où l'ex-lieutenant avait poser sa main sur son ventre rond pour sentir la vie de ce dernier. Shinichi commençait doucement à bouger, donnant des petits coups. C'était ça la vrai magie : la vie.

Les voici donc, non loin du celui que les Francais nommaient orgueilleusement : le plus beau monument du monde. La tour Eiffel... Ava lâcha la main de Shinzô, avançant de quelques pas. C'était chez elle. Paris. Elle ferma les yeux, frapper par la mélancolie. Elle se tourna vers son amour et lui offrit un nouveau sourire. Elle le conduisit donc, à travers les rues bondées, jusqu'au manoir familiale. Rien à voir avec celui de Shinzô mais... qu'est-ce que cela faisait du bien de revenir ici. Elle reste immobile devient le portail noir. L'angoisse montant peu à peu. Elle avait vécu bien pire bien sûr mais... elle ne pouvait s'empecher de craindre ce moment. Elle l'ouvrit, traversa vivement le grand jardin dont les roses semblaient avoir perdues de leur éclat. Elle se retrouva devant l'immense porte, Shinzô juste derrère elle. Elle devait frapper. C'était si dur. Elle approcha sa main, caressant le bois de la porte avant de frapper d'un coup sec.

Le nouveau majordome ouvrit, une minute plus tard, surpris en les voyant. Cette jeune femme ressemblait étrangement à ses maîtres. Ava fit un pas, semblant déterminer cette fois.

- Bonjour mon brave. Faites savoir à Lord et Lady Rox que leur fille, Ava Rox, et à leur porte.

Il hocha la tête et repartie.

[HS: Bonne année mon cher Jonathan <3 Soit heureux]

Ava rit légèrement. Oh, C'était bien du genre de Shinzô de savoir ce genre de chose mais c'était complètement dépassé désormais. Désormais, bon nombre de couple avait une descendence sans être lié par le mariage. La famille Rox était pourtant très pointus sur ce genre de chose : les traditions, le protocole, la noblesse... Ava avait grandis dans tout ça. Elle se souvenait bien des discussions avec sa mère. Les grandes discussions de la vie. La question presque banal mais qui était le calvaire des parents : "Comment on fait les enfants ?". Il eut la réponse habituelle, c'est à dire fausse, même si chaque famille avait sa manière de mentir pour préserver l'innoncence des enfants -même si il y avait des exeptions. Les filles naissaient dans les roses et les garçons dans les choux, voilà ce qu'on lui avait dis. L'enfant qu'avait été Ava avait ri à ses paroles. Le père était arrivé, petit sourire aux lèvres, encourageant sa chère épouse à continuer. La mère avait du donc expliquer que les enfants ne pouvaient naitre que si la femme et l'homme était mariés car sinon, cela était impossible. Ava avait ensuite grandit et elle avait appris que cela n'était pas "convenable" en réalité, pas impossible. Elle avait ensuite secouer la tête quand Shinzô affirma que l'un de ses parents devaient être sortceliers. Impossible pour ce cas là. Sa mère avait sincèrement parru terrifiée en voyant sa magie verte dans ses mains le jour de ses treinze ans. Quand à son père, la façon dont il l'avait rejeté était une preuve plus que suffisante et pusi il était si terre à terre... Ava pensait plutôt avoir été en contact avec un objet d'une grande puissance magique durant la grossesse de sa mère. Lequel ? Ou alors, mystère génétique ? En tout cas, cela ne pouvait venir de ses géniteurs.

- Ne dis pas de bétise.

C'est ainsi qu'il se retrouvèrent à Paris et que curieusement Shinzô décida d'entamer une conversation qui laissa notre future Maman dans la stupeur... Il était...sérieux ? C'était... Il la prennait au dépourvu. Elle poussa un petit rire génée. Mi heureuse, mi perturbée.

- Tu sais... Enfin, je sais que tu ne viens pas de la Terre mais tu vois... à notre époque et surtout avec les relations que nous entretenons tous les deux depuis plus d'un an il n'est pas nessesaire que tu fasse cela. Je ne tiens pas à ce que tu fasses une telle demande à mon père -dont il y a de grande chance qu'il refuse- parce que tu penses que se serait plus convenable ainsi. Tu... Tu veux vraiment être lié avec moi par le mariage ? ...Avec ou sans l'accord de mes parents; avec ou sans mariage je veux faire ma vie avec toi.

Elle lui sourit, de la façon la plus lumineuse qui soit et alla se blottir contre lui, sentant l'émotion lui monté. Marié, avec lui. Elle y avait pensé mais jamais encore elle n'avait oser en parler avec lui. Se fiancer était une chose et le mariage en était une autre. Elle craignait que le fier soldat qu'était Shinzô ne refuse de peur de se sentir priver de liberté ainsi lié. Que l'AutreMondiens qu'il était de comprenne pas l'importence que cela avait pour elle. Ou même pire, qu'il soit malheureux. Le voir expliquer qu'il voulait le faire la combler de joie mais... elle voulait être sur qu'il le fasse par envie et non par obligation pour elle. Elle l'embrassa, comme pour appuyé ses dires. Elle voulait vraiment être avec lui. Ils s'en avaient tellement bavé. Alors pourquoi ne pas vivre les prochains épreuvens ensemble et ce jusqu'a la fin ?

C'est ainsi que notre charmant couple partit pour le manoir Rox et une fois à l'intérieur, dans le salon, l'héritière de cette noble famille put voir combien cela avat changer depuis la dernière fois. Plus... froid. Ou peut-êter qu'elle avait cette impression parce que ce n'était plus vraiment chez elle ici. Même le manoir Urla avec ces couleurs sombres, avant qu'elle ne s'y installe complètement et ne le décore avec des touches chaudes, n'arrivaient pas à lui faire cette sensation. Shinzô remarqua un tableau. Dessus, était peint un homme de forte stature, de long cheveux roux lui tombant sur les épaules, un masque clair cachant la moitié de son visage et un léger bouc venait souligner son menton volontaire. Le petit sourire sur ses lèvres avait quelque chose d'arogant mais de protecteur. A côté de lui, une jeune femme, blonde aux yeux très bleus. Elle semblait timide mais un grand sourire éclairait son visage. Ava était un mélange parfait de ses deux parents.

- Oui, papa était moins... ivre que la dernière fois sur ce portrait. Que maman est belle... J'avais presque oublier son visage.

La dernière fois. Elle sous-entendait la première rencontre de Shinzô avec son père. Ce dernier l'avait attaquer avec un vulgaire couteau de cuisine exigeant qu'il sorte de chez lui. Ava espérait que cette fois, cela se passe moins mal. Elle se tourna vers Shinzô et glissa sa main dans la sienne. Le couple Rox arriva. La mère d'Ava semblaient craintive mais réellement heureuse de retrouvé sa fille. Elle hésitait à venir la prendre dans ses bras. Le père, gardaient un visage froid et autoritaire qui s'agrava quand son regard se posa sur le ventre de son enfant. Plus si enfant désormais. Le majordome s'inclina bien bas.

- Lord Antoine et son épouse Lady Charlotte...
- Tu peux partir andrew. (il eut un léger silence le temps que le jeune homme ne s'en aille) Quelle... surprise. Je ne m'attendais à te revoir ma fille, surtout ainsi. Fit tout d'abord le père le père.
- Les circonstances ne sont pas idéales, en effet père.

Ava baissa légèrement la tête, fataliste. Il hocha la tête et regarda ensuite shinzô d'un oeil intrigué.

- Je crois que me souvenir de vous mais je n'ai aucune mémoire de votre nom. Pourriez-vous me le rappeler je vous prie ?

[HS: Tu peux me pendre si tu veux. Un mois d'attente... J'ai honte. Oh, il neige ! *ne pas se déconcentrer ><*]

Ava regarda le vide un instant. Elle n'avait pas chercher à savoir comment ses pouvoirs lui étaient venu. Comme l'avait souligné Shinzô, c'était rare mais se voulait donc dire pas impossible. Un don ? En tout cas, que ses parents puissent être eux aussi des sortceliers lui étaient tout simplement inimaginable. Ils étaient si terrifiés parce ce prodige... Un prodige. Un don. Parfois une malédiction mais quoi qu'ils en disent, leur chérubin vababond à adopter ce pouvoir et compte bien en faire bonne usage. C'était pas comme si elle faisait toujours partie de leur famille à leurs yeux, si ? Ava n'était pas certaine que ce voyage soit une si bonne idée. Elle ne voulait plus voir ce dégout dans le regard de son père et celui paniqué de sa mère. Elle regard les yeux de Shinzô, et ressera légèrement sa cravate rouge. Il semblait si sûr de lui, si convaincu que tout cela était la meilleur des solutions...

- Nous verrons bien, Shinzô... Nous verrons...

... Mariage. Elle et Shinzô, mariés. C'était une vision d'un avenir si magnifique qu'Ava n'avait pas oser rien qu'en rêver. Un "militaire" vampyr lié à une bourgeoise de la Terre, un peu fou comme rêve. Et puis, Shinzô ne voyait surement pas la vie de cette manière. Le mariage n'était qu'un bout de papier après tout. Ils avaient vécu tellement tous les deux, qu'avec ou sans ce lien officiel, ils étaient fait pour vivre ensemble. Pour toujours. Ils le méritaient. Ils en avaient tellement bavés. Shinzô aussi était un peu fou. Pas son souhait ? Elle était native de la Terre et comme toute les jeunes filles de son âge, elle rêvait du prince charmant, de mariage et d'enfant. Elle rit un peu, sous l'émotion, caressant son ventre alors que Shinichi remuait légèrement.

- Ô si, bien sûr que c'est mon souhait mon amour. Je le veux Shinzô. Elle l'embrasse avec douceur, lui démontrant tout l'ampleur de ses mots.

Ô si, elle le voulait de toute son coeur. Ce n'était en rien en désir dû aux hormones mais bel et bien un souhait venant du plus profond d'elle. Que Shinzô et elle soient liés ainsi. Jusqu'à la fin. Ils pouvaient mourir si facilement sur AutreMonde, autant mordre la vie à pleine dent. Même si elle était lycanne à présent, elle n'était pas immortel pour autant. Ni même Shinzô. L'épisode Seikyo en était une preuve flagrante.

Ava était heureuse. Toutefois, de savoir que Shinzô allaient faire pareille demande à son père la mettait mal à l'aise mais qu'importe. Avec ou sans son accord, ils serraient unis. Pour le meilleur, et le pire.

Ava, encore mal à l'aise avec ses nouvelles capacités, fut frapper par l'odeur si caractéristique des sortceliers... venant de son père. Elle essayait de ne pas montrer sa profonde surprise, mais c'était impossible. Comment ? Comment avait-il pu la traiter comme la dernière des dernières alors que lui aussi possédait cette magie en lui !? Qu'il était une sortcelier lui aussi ! Ava serras les poings un instant, avant de se calmer. Pas de guerre civile au sein du manoir. Elle devait calmer son tempérament lycan. Lord Antoine hocha brièvement la tête lorsque Shinzô se présenta tout en s'inclinant, le visage impérturbable. Ses yeux retournèrent vers sa fille, qui silencieuse l'observait à son tour, plus sauvage. Le côté louve en elle n'était pas une tendre et ne supportait pas le côté dominant de l'humain face à lui, peu importait son lien avec celle qui avait fusionner avec elle. Le geste simple et doux de l'ancien lieutenant de la brigade noir la pris de court. Elle le regarda, mi-inquiète mi-tentée, avant de s'approcher de sa mère et de la prendre dans ses bras. Lady Charlotte, un instant troublé, lui rendant son étreinte avec émotion.

- Ô Ava, ma chérie, ma petite fille... Murmura t-elle tout bas.
- Je suis là, mère... Maman...

La fière Ava était redevenu enfant, dans les bras de sa mère. Elle attendait une telle étreinte depuis ses treize ans. Tellement longtemps. Elle était partie à l'aventure, voyageant de pays en pays à la recherche d'indice sur le couple Rox. Elle avait grandit. Elle avait appri que leur disparition n'était en réalité qu'une fuite de leur part, un abandon. Alors, de savoir qu'enfin, sa mère l'acceptait la combler de joie. Et son père ? Elle se recula légèrement. Elle reporta son regard vers son père, le visage moins jovial.

- Père, nous avons beaucoup de chose à nous dire. Vous devriez peut-être vous assoir. Je sais bien que je ne suis pas la bienvenue ici mais je crois que... Trop de temps à passer, trop d'évènements se sont dérouler... Il faut que vous sachiez tout cela.

Lord Antoine la regarda longuement, sans un mot avant de prendre place sur un fauteuil, son épouse auprès de lui. Ava attrapa la main de Shinzô, angoissée.

Ava fixait son père avec défi alors qu'une série de souvenir traversait son esprit. Elle essayait de se souvenir si jamais une fois dans sa vie, elle avait pensé que son père était autre chose qu'un lord arogant vivant une vie paisible avec l'argent de ses aïeux. Même lorsque ses pouvoirs lui étaient apparus, jamais elle n'avait pensé que son père et sa mère aurait pu être comme elle. Etait-ce pas égoïsme ? De se sentir à part, pas comme les autres et plus puissante aussi. Non. C'était le visage de ses parents lorsqu'ils l'avaient vu utiliser sa magie qui lui avait fait croire que ce don -ou une malédiction- ne venait que d'elle. Le lendemain, à son oreille, elle était enfermer dans sa chambre à clef. Plus de maman, plus de papa, juste le vide d'une maison. Faire exploser la porte ne lui avait pas pris une éternité, à peine deux minutes. Elle avait fouillé la maison à la recherche d'une lettre, d'un indice, d'un n'importe quoi qui aurait pu dire où était ces parents. Rien du tout, pas même de boule de cristal ou de potion, de jourstal, ect... Ils s'étaient envolé. La gosse qu'elle était a l'époque adorait les films policiers, elle avait donc pensé à un kidnapping. Et alors, toute fière de ses pouvoirs qui allaient enfin servir, elle avait choisis de les chercher. Qui mieux qu'elle pouvait les retrouver ?

C'est là, qu'elle découvrit AutreMonde.

Aujourd'hui, Ava se demandait si son père n'avait pas fui sa fille car elle lui rappelait AutreMonde. Lui aussi avait souffert de ce monde de guerre ? Est-ce que la magie était trop dangereuse pour lui même dans les mains de son enfant ? La jeune femme regarda sa main, que Shinzô venait de prendre. Elle sourit tristement et releva les yeux vers son fiancé et bientôt époux. Le Lord, est-ce qu'il regrettait d'avoir laisser son enfant ainsi ? Seule ? Son visage était imperturbable malgré que l'un de ces yeux -puisque l'autre état caché sous un masque- lançait des éclairs. Ava s'était toujours demandé le pourquoi du port de ce moitié de masque. Pourquoi cachait-il la moitié de son visage ?

Toutes les questions qu'elle s'était posé plus jeune se bousculaient en elle alors que Shinzô affirmait qu'Ava était bien enceinte. Son ventre rond était l'évidence même mais autant la confirmer. Ensuite, le vampyr avoua sans hésité qu'il en était le père. Ava serra d'avantage sa main dans la sienne, cherchant à connaître les pensées de son paternel. Il était trop silencieux et Ava était assez mal à l'aise. Sa mère regardait sa fille avec une expression proche de la surprise tout en étant très émue. C'était comme si elle prenait en considération, que l'enfant qu'elle avait abandonner lui était revenu femme. Ava n'avait pas honte de sa relation avec Shinzô, de cet enfant qui vivait en elle, des choix qu'elle avait pu faire en connaissant le sangrave. Elle ne reviendrait jamais dessus. C'était sa vie à présent et elle en état heureuse.

L'ancienne humaine devenu lycanne, et le vampyr.

Ils s'aimaient l'un l'autre et ils aimeraient d'autant plus Shinichi. Le fruit de leur amour qu'Ava parfois, avait pensé maudit. Désormais, elle savait que ces épreuves faisaient partie d'elle-même et que sans ça, jamais elle n'aurait eu la chance de devenir l'adulte e la femme qu'elle était et la mère qu'elle deviendrait.

- ...que je vous demande humblement si vous acceptez de me donner la main de votre fille.

Voilà, c'était dis. Ava ferma les yeux un instant, posant sa tête contre l'épaule de l'ex-lieutenant. Elle avait l'impression qu'un poid venait de glisser hors de ses épaules. Elle se sentait plus légère, comblé même. Shinzô avait défier des adversaires bien plus féroce que le Lord Rox mais... se n'était pas un combat d'arme, de violence et de sang, mais de vérité et d'annonce. La famille des Rox s'agrandissait et celle des Reikon se reconstruisait. Elle murmura doucement, le rouge aux joues.

- Je t'aime tellement...

Le père prit la parole, d'une voix qui semblait plus rauque que précédemment mais d'un calme olympien. Il glissa ses mains sur les épaules de sa femme qui tremblaient sous le coup de l'émotion.

- Ava... a beaucoup changé. Pas seulement parce qu'elle était devenu femme. Je suis son père, et je sens ces choses-là. Elle est bien différente...

Ava fronça les sourcils. Parlait-il de la partie animal de ses gènes ? De son regard remplie d'étoile doré, preuve de sa Lycanthropie ? Ou alors, qu'entre les meurtres et la violence, la mort de son compagnon d'âme, les torture et le viol, il pouvait sans mal voir que que la rouquine n'était plus aussi naïve et innocente qu'a l'époque ? Elle regarda Lord Rox avec insistance tandis que lui fixait toujours Shinzô, avec cet fierté propre au noble.

- Toutefois, je prend en compte qu'elle l'est devenu sans nous. Je ne connais donc pas cette femme devant moi ... (Ava sentit la colère l'envahir, et ouvrit la bouche pour répliquer mais: ) ... et je veux la connaitre.

Ava avait l'impression de recevoir une gifle tellement la surprise était grande. Son père... l'acceptait de nouveau dans la famille ? Il s'en voulait ? Il... l'aimait encore ? Elle sentit ses jambes fléchir et elle dut se tenir au bras de son fiancé et bientôt époux pour ne pas tomber.

- Quant à vous, monsieur Reikon, je vous connais encore moins. Pourtant, vous semblez homme à tenir parole et je pense qu'Ava et nous-même pouvons avoir confiance. Si je vous donne ma bénédiction, jurez-vous de protéger cette femme autant, voir même plus, que j'aurais du le faire moi-même ?

Son regard semblait transpercer Shinzô, comme si il voulait lire en lui. Avoir une preuve qu'il ne se trompait de ce total étranger. C'était sa fille, et il avait été injuste.

Spoiler:

Mener des combats, le Reikon en avait plus que l'habitude. En deux siècles et demi d'existence, celui-ci en avait tellement vécu que rien n'était vraiment comparable à cette habitude de la part du vampyr que d'affronter des adversaires, avec ou sans armes. Aujourd'hui était un nouveau combat par ailleurs. Un qui se faisait avec des armes d'autant plus tranchantes que les lames : des mots. Pourtant, le vampyr semblait toujours aussi serein et tranquille. Peut-être aurait il dut le préciser à sa fiancée, et future épouse, mais celle-ci n'était pas la seule à être née dans la noblesse. Les deux parents de celui-ci l'étaient également, mais c'était un détail qui s'oubliant facilement, tant l'image que Takeo et Yoko laissaient était celle de combattants.

Sur Autremonde, les parents de ce sangrave d'exception, craint et respecté de la majorité de ses pairs, jalousé de bien d'autres n'étaient pour la très grande majeure partie que des inconnus, hormis dans la Brigade noire où ils s'étaient illustrés, avant de mourir de la main de leur propre fils, pour les libérer de la malédiction de la transformation en BSH. Autremonde qui par ses caprices avait réunis deux personnes aussi diamétralement opposées que le feu et la glace, et qui pourtant partageaient l'un pour l'autre un amour sans pareil. Un amour qui l'amenait aujourd'hui à demander la main de celle-ci à son père, qui semblait vouloir le sonder. Cependant percer la nimbe de mystère qui entourait l'érudit ne s'avérait pas être une mince affaire.

Le fait que le père semble vouloir réentendre parler de sa fille, réapprendre à la connaitre lui fit plaisir, provoquant un léger éclat dans ses yeux. La reconstruction d'une famille était une chose magnifique, et il regrettait de moins en d'avoir voulu venir ici pour des raisons multiples et diverses. Sa reconnaissance aussi du gain de maturité de celle-ci était véridique, mais un je ne sais quoi dans son ton lui affirmait que le Lord en savait plus que ce qu'il laissait sous-entendre à demi-mots. La question entraina un nouveau croisements de regards entre les deux hommes. Puis le plus vieux s'adressa au père de sa dulcinée avec sincérité et profondeur.

- Je puis vous jurer, sur l'honneur et ma vie, que je prendrais soin de votre fille et la protègerais autant que je le puisse, et que je n'hésiterais pas un seul instant à donner ma vie pour la protéger, aussi bien elle que notre futur enfant. Je ne laisserais rien ni personne s'en prendre à elle sans réagir, et aucun danger ne saura m'arrêter.

Sa voix grave contrebalançait tellement avec ses paroles que cela ne faisait que leur donner plus de poids encore. Cependant ses révélations étaient loin d'être terminées.

- Mais avant que vous ne donniez votre décision, je me dois d'être entièrement franc avec vous. Je sais que votre fille possède de la magie en elle, tout comme je connais l'existence d'Autremonde, et j'accepte aussi entièrement cette partie d'elle-même. Après tout, ce n'est qu'un digne héritage venant de son père, n'est-il pas, Lord Rox ?

Une phrase placée tout en subtilité, qui amenait plusieurs choses : prouver que les parents de son aimée ne pourraient pas la surprendre et le tester par ce point, mais aussi pousser Antoine Rox à dévoiler en partie son jeu. Après tout, autant jouer cartes sur table sur la nature de chacun. Si l'homme restait impassible, le vampyr perçu, tout comme Ava sans doute, un sursaut de surprise chez sa mère.

- La raison pour que je sache ces vérités est assez simple en soi. Je suis moi-même originaire d'Autremonde, plus précisément d'Urla, la capitale de la Krasalvie. Donc comme vous l'aurez deviné, Messire Antoine Rox, je suis vampyr.

Sur ces mots, Shinzô laissa tomber la façade de magie qui lui donnait l'air humain et retrouva son apparence originelle, ses longs cheveux couleurs de neige, la lune sur son front, les marques sur son visage et ses yeux d'une couleur dorée. Maintenant qu'il n'y avait aucune duperie, les parents de sa belle étaient libres de donner leur avis sur le mariage de leur fille.

hs : c'était parfait, ce serait bien si tu pouvais aussi répondre à Urla justement ^^

Ava ferma les yeux, un léger sourire sur les lèvres. Entre l'amusement et la tendresse. Désormais qu'elle était lycanne, elle n'avait plus vraiment besoin de sa protection. Elle était devenu l'une des créatures les plus puissantes d'AutreMonde, sans oublier la magie démoniaque qui parcourait l'intérieur de son corps. De plus, en dehors de ses aptitudes physique et magique, elle avait son épée espoir qu'elle savait de mieux en mieux utilisé. Elle n'avait pas la technique de son tendre amour mais elle avait la sienne, souple et rapide. Elle n'était en effet, plus la faible adolescente terrienne. Désormais, elle était la puissante jeune femme AutreMondienne. Car oui, elle avait passé tellement de temps sur cette planète, qu'elle la considérait comme son chez soit. Malgré qu'elle ne connaissait pas les contumes et qu'elle avait beaucoup de mal à parler rien que le krasalviens sans sortilège. Elle avait ses habitudes terriennes qui laissaient les sortceliers intrigués mais elle vivait, manger et se levait en AutreMonde, elle était donc AutreMondienne malgré qu''il resterait toujours une part d'elle sur la belle planète bleu.

Comme dit plus haut, la réplique de Shinzô laissant en outre de l'amusement, une tendresse sans égal. Entendre l'homme qu'elle aime, dire à son père qu'il la protégerait même au prix de sa vie était une attitude terriblement chevaleresque et... elle l'en aimait d'autant plus. Elle caressa du bout des doigts sa main, et lui sourit.

Si la promesse avait eu un très bon effet sur le couple Rox, la suivante fut plus suprenante et rendu la mère d'Ava dans un état de surprise intense. En effet, notre bien aimé Shinzô avait décidé de dire la vérité. Toute la vérité. Ce qui nécessite de dévoilé sa véritable nature non sans avoir juste avant prévenu le Lord qu'il savait non seulement pour la partie AutreMondienne de sa future épouse mais aussi celle de son futur beau-père. Ce dernier retrouva un visage assez dur mais ne dit mot. Impassible. Pourtant, Ava put percevoir sans mal l'acceleration de ses battements de coeur. Toucher lord Rox. La lycanne s'éloigna légèrement, admirant la transformation de son vampyr de vélori. Ses cheveux devinrent une cascade de cheveux semblable à la neige, ses yeux retrouvèrent leurs orbres dorés, sa lune sur le front dont shinichi hériterait sans doute et ses giffes et ses crocs reprirent forme. Il était beau. Il était vampyr.

- Je vois. Lacha finalement Lord Antoine après un moment de silence.

Quand à la mère, elle avait perdu connaisance en voyant la véritable apparence de son gendre. Ava sourit, désormais certaine que Charlotte Rox ne connaissait rien d'AutreMonde. Elle soupsonnait même qu'elle ignorait la magie chez son mari ou alors, d'en douter un peu. Après tout, la magie était bien instable sur Terre. Lord Antoine placa son épouse sur le canapé avant de regarder Shinzô avec... un certain mépris ?

- Je n'aime pas du tout être mis devant le fait accompli. Surtout devant Charlotte... Je me doutais bien que ce jour arriverait. On ne peut fuir AutreMonde indéfiniment.

- Fuir, père ? Se risqua alors la plus jeune.

- Cette magie est dangereuse... Siffla t-il.

Il caresse le masque couvrant la moitié de son visage avant de le retirer. Une horrible cicatrice avait laisser sa peau séche et d'un brun sombre. La magie n'est pas seulement bénéfique elle a aussi un double tranchant. Comme la lame d'un couteau. Puis il continue, d'une voix plus faible :

- ... Elle m'a dévoré le visage, et même les plus puissants chamans d'AutreMonde n'ont pu me soigner. Je déteste ce don, cette planète alors quand ma tendre fille a hérité de cette partie de moi... Elle aurait pu naitre nonso comme sa mère, mais ce ne fut pas le cas.... J'ai fuis. j'ai été lâche, je le sais. Je vis une vie paisible sur Terre, mais je sais que cela est éphémère. Chaque jour je perd un peu plus le contrôle sur ma magie. Le prix à payer en vivant sur Terre.

Ava déposa sa main sur son épaule, silencieuse. Un léger sourire caressait ses lèvres et elle savait que le jour était venu pour que la famille Rox et Reikon se lient. Elle aimait sincèrement son père et elle comprenait sa peur, ayant eu la même au début quand sa magie était devenu incontrôlable et brûlait ses mains. Lord Antoine eut un léger sourire et Ava crut voir une similitude avec celui de Shinzô.

- C'est l'avenir père que je vous offre. Le retour de votre fille, la venue d'un enfant et celle d'un vampyr. D'un vampyr que j'aime de tout mon être. Je veux être à lui, et que lui soit à moi. (légère hésitation) Acceptez-vous que nous soyons marié ?

- O..Oui. Lacha t-il aussitôt.

Une famille s'agrandit à ce mot.

Hs: Je m'occuperai du sujet plus tard, promis (:

La vérité. Seule cette manière d'agir permettrait à Shinzô de pouvoir épouser celle qu'il aimait sans créer de surprise désagréable, ou sans de sentir coupable. Bien sur le vampyr aurait put en rester là, et masquer sa véritable identité, son lien à Autremonde et à la magie. Mais cette manière d'agir ne lui correspondait pas. Bien qu'habitué à devoir cacher ses véritables intentions et son métier, le Reikon ne souhaitait pas qu'il y ait le secret d'une appartenance extra-planétaire entre lui et la famille de son aimée. L'un et l'autre étaient parfaitement en droit de savoir et de connaitre ce point, même si l'annonce arrivant par surprise n'était guère vraiment entourée de tact. Si similaire à celui qui prononçait ces mots : d'une franchise sans égale, et toujours droit au but. A chacun de réagir selon ce qu'il pouvait saisir.

La mère d'Ava ne sembla guère être en état de supporter cette annonce supplémentaire, à moins que ce ne soit la transformation, ou à plus forte raison le mot de vampyr, phonétiquement similaire à celui de vampire qui l'ait amené à cet état d'inconscience. Après tout dans l'imaginaire des humains, une créature qui se nourrit de leur sang pour survivre et qui peut charmer les êtres vivants par son regard tout en étant un terrible prédateur, n'est guère celui que l'on verrait en époux idéal pour son enfant.

- Je comprends votre point de vue, mais je pense que votre femme est également en droit de savoir qui je suis vraiment, et d'où je viens. Mon but n'était pas de vous surprendre, mais juste de laisser sa place à la vérité.

Antoine Rox s'expliqua ensuite sur une partie de l'histoire le concernant que sa fille n'avait sans doute jamais entendu, et l'ancien soldat resta entièrement silencieux, observant la cicatrice et la peau brunie par la magie. C'était un carbonus très puissant qui avait sans doute causé cela. Même maintenant, le vampyr pouvait certifier que la dose de magie pour une telle blessure était anormale, et ne pouvait venir que d'une perte de contrôle, ou d'une personne dont les pouvoirs auraient été amplifiés par des objets magiques de manière artificielle. La conversation continua entre père et fille et le lord accepta que sa fille épouse celui que son cœur avait choisi. Celui-ci s'inclina doucement par respect et remerciement. Sa famille s'agrandissait oui, renaissait.

- Si je puis me permettre un conseil, vous devriez arrêter de refuser cette partie de vous, Lord Rox. La magie peut certes être dangereuse, mais on ne perd le contrôle que si l'on craint celle-ci. La magie est une partie de vous à part entière, au même titre que chacun de vos membres physiques. C'est en l'acceptant et en la travaillant que vous éviterez de perdre le contrôle, et une potentielle fin funeste. Des pouvoirs mis en cage ne peuvent que devenir plus instables, alors que leur acceptation vous permettra de former une unité, même sur Terre. Vous aurez beau détester cette part de vous, cela ne changera rien au fait que vous êtes un sortcelier, et le resterez jusqu'à votre mort.

L'humain le fixa, et l'ancien lieutenant ressentit la réplique acerbe que ce noble pouvait avoir soudainement à l'esprit, mais la profondeur du regard du vampyr l'apaisa de suite, et lui fit sans doute comprendre que si le père était certes celui qui paraissait être le plus vieux ici, son futur gendre était sans doute né bien avant lui et parlait là de la voix de l'expérience.

- Puis-je vous poser une question ?
- Bien entendu, je vous en prie.
- Depuis combien de temps parcourez vous Autremonde ?
- Assez longtemps pour que si j'eusse connu votre famille auparavant sur Terre j'eusse rencontré ceux qui auraient vécu dans la seconde partie de ce que vous appelez "le siècle des Lumières."

La vérité et l'unique vérité. Shinzô ne parlait quant son nom et sa compagne l'admirait pour cela même si, cette fois-ci, les choses étaient quelque peu différentes. La jeune noble craignait que trop de vérité ne blesse ses parents. Cela faisait tellement longtemps qu'ils ne s'étaient plus vus. Telle une petite fille, elle voulait qu'ils soient fiers d'elle. De ce qu'elle était devenue, de ce qu'elle deviendrait... Lord Antoine caressa le visage de sa femme, qui sortait à peine de l'inconscience. Ava détourna légèrement la tête, rougissante devant cette tendresse dont elle n'avait plus souvenir. Devait-elle aussi leur faire découvrir la vérité à son sujet ? Que leur gentille fille n'était plus seulement sortcelière, mais aussi... lycanne. Elle leva légèrement sa main, la fixant de son regard bleu brodé d'étoile. Elle était désormais une louve et si cela été la goutte d'eau qui faisait déborder le vase ? Et si sa mère ne supportait pas cette nouvelle de plus et que le père retire sa bénédiction ?

Alors que Shinzô terminait les politesses avec le paternel, la rouquine s'approcha de la mère encore allongé sur le canapé. Elle s'agenouilla doucement, attrapant sa main posée contre son front. Ava était courageuse, souvent téméraire, mais terriblement émotive et une peur enfantine bloquait les mots dans sa gorge. Comment trouver les mots justes ? Comment ne pas blesser ou apeurer ? Comment les rendre fiers ? Elle avait tellement envie de faire semblant et de ne rien dire. Cependant, comme Shinzô elle savait que le secret n'avait plus de place ici. C'était sa famille. Les sangraves avaient disparu, ne laissant place qu'à deux êtres en manque d'une famille.

Une famille s'agrandissait, se reconstruisait, naissait.

Ava caressa la paume de main maternelle, parlant d'une voix basse. Si Lord Antoine était humain, Shinzô ne l'était pas. Le vampyr put ainsi entendre la voix tremblante de sa belle qui racontait les douleurs, les joies et les peurs de ses derniers mois. Lady Charlotte resta silencieuse, poussa quelques gémissements parfois ou même de rares gloussements. La jeune mère pleura beaucoup lorsque son enfant évoqua l'horreur avec Seikyo (en prenant pourtant soin de cacher son malaise à l'évocation de ce qu'il s'était passé au château bleu entre le buveur de sang humain et elle). Puis, quand l'histoire se termina la Lady Rox sourit, plus sereine. Elle regarda le ventre rebondi de sa fille avec un mélange de bonheur et de désapprobation.

- Tu... Tu es si jeune Ava. Je suis si désolé de t'avoir...

Ava la stoppa, un demi sourire sur les lèvres.

- Tu dois savoir autre chose. Maman, père... Je suis pas seulement revenu avec un époux et un enfant.

Et là, la main qui serrait celle de Lady Charlotte devient une patte de louve et en à peine une minute, elle devient une louve. Elle jappa doucement, ne voulant pas effrayer sa mère complètement choquée. Elle se plaça d'un bond du côté de son vampyr de vélori, telle une flamme animale. Elle frotta son museau au pelage cuivrée contre la main griffue de la créature censée être nocturne dans les contes terriens.

Un vampyr et une louve. Un même destin, un même avenir. Ils s'aimaient et faisait fi des obstacles. Et si pour le moment, se n'était que le calme avant la tempête ? Ava se le demandait.

Une mère. Ne dit-on pas qu'elle est la première meilleure amie ? C'est d'ailleurs l'une des mauvaises étapes de notre rouquine. Ava lui avait toujours reprocher son comportement de « bonne copine » plutôt que celui de mère et certaines choses ne purent être dites durant son enfance. Charlotte Rox avait beau être d'origine noble et avoir subi une éducation sévère (tout comme sa fille après elle), elle n'arrivait pas à se comporter avec un regard juste et maternelle. Désormais qu'elles s'étaient retrouvé, l'héritière voulait tout lui dire. Elle voulait qu'elle apprenne ce qu'elle était devenue, ce qu'elle avait subis et ce qu'elle deviendrait... Elle fut soulagée de voir que sa chère mère avait mûrie et qu'elle s'inquiétait pour elle. De sa jeunesse, de sa transformation, de son avenir. Comme une véritable mère. Pour ce qui est de son père, il restait le même mais plus honnête. Il réveillait enfin sa vrai nature. Il ne jouait plus ce rôle de papa sévère et fermer d'esprit, mais retrouver son identité. Celui de sorcellerie souffrant de sa phobie : la magie. Maintenant que le secret est dévoilé, Ava n'avait jamais été aussi proche de lui, même si elle gardait encore une certaine distance. La rancune n'était pas encore totalement effacé. Pour ce qui est de parler des sangraves, ce n'était pas envisageable et cela ne le serrait sans doute jamais. Un secret trop lourd, trop absolu. Qu'aurait pensé ses parents si elle avait avouer faire partie des criminels les plus rechercher d'AutreMonde ? La réponse n'a même pas besoin d'être écrite. On le devine.

Ava léchait doucement la main de son vampyr, visiblement heureuse. Cela aurait pu commencer mieux mais également finir pire. Lord Antoine semblait très surpris de la transformation et Ava qui n'était vraiment pas à l'aise avec l'Histoire AutreMondienne, même actuelle, et qui évitait de donner son avis sur certaines questions délicates se contenta d'écouter. Elle se souvenait vaguement du Jourstal (sorte de journaux sur sa planète d'adoption) qui en parlait. Elle avait été très heureuse d'apprendre qu'un peuple devenait libre, même si elle ne se souvenait pas des circonstances qui avait fait qu'ils avaient été emprisonner sur ce continent. Peut-être que son père le savait et avait craint une fuite des lycans et que Ava en avait été la pauvre victime. Le lycan l'avait sauvé, bien malgré lui, et Shinzô se chargeait de l'expliquer au chef de famille. Sans cette libération, jamais elle n'aurait eu la joie de revoir ses parents et de sentir son fils ainsi grandir en elle. Elle était plus forte. Restant sagement en louve encore quelques instants, elle finit par reprendre sa forme humaine sentant ses muscles se tordre et sa fourrure disparaître. La magie lui fit réapparaitre à la seconde ses vêtements.

- Oui, je suis habituée désormais même si j'ai encore quelques difficultés à retenir certains instincts... (comme courir après une balle, mais ça elle le garda pour elle et elle continua d'une voix plus ferme: ) ...mais je reste moi. Je suis juste...hn.. plus forte. Je me sens plus vivante aussi.

Elle leur offrit un grand sourire. La question de sa part manqua de la faire rire mais elle sut rester digne. Elle s'était posé la même question en découvrant la Krasalvie et elle se souvenait vaguement de Shinzô qui lui disait que son sang était particulièrement sucré. Elle avait douté de lui, de sa capacité à rester neutre entre elle et son envie de sang. Seikyo avait joué là-dessus et il s'était révélé qu'elle était terrifiée à l'idée d'être vu comme une proie. Elle gardait toutefois une certaine fascination même si elle savait qu'il y avait une différence entre le sois-disant plaisir des contes suite à la morsure et à la vrai sensation de crocs à l'intérieur de la chair. Que Charlotte est peur que son unique fille soit réduite à l'état de repas était totalement normal et Ava aurait aimé lui dire de vive voix qu'il n'y avait aucune crainte à avoir. Shinzô était plus rapide. Il semblait prendre beaucoup de coeur et d'énergie à répondre à toute leur question tout en restant parfaitement à son aise, comme toujours. Ava souriait, attendrie. Il voulait vraiment que la famille Rox soit réuni à la sienne, lui qui avait perdu ses parents si jeune. Ils étaient une famille, tous ensemble. L'arrivée prochaine de Shinichi ne ferait que la souder un peu plus. Ava ne supporterait pas un second abandon. Les questions ne tardèrent pas, certaines plus futile que d'autre :

- "Avez-vous une bonne situation, Messire Reikon ?"
- "Et votre famille approuve votre couple (puisqu'un couple mixte était encore bien mal vue entre les races) ?"
- "Vous vous êtes rencontrés de quelle façon ?"
- "La différence d'âge ne vous gène pas ?"
- "Pourquoi un tel prénom pour l'enfant ?"
- "Que fais-tu, Ava, dans la vie ?"

La dernière question laissa mal à l'aise la jeune femme. Pas seulement pour le côté « sangrave » de l'affaire mais surtout pour une question de principe. Ava s'était promis de toujours être indépendante et si elle l'avait été longtemps avant sa rencontre avec le Reikon, elle avait finis par dépendre de lui. Entre les missions des sangraves, leurs propres aventures et les difficulté du quotidien elle avait oublié cet objectif. Si Shinzô était officieusement Sangrave, officiellement il avait été un ancien lieutenant de la brigade noire puis il avait réalisé un petit commerce avec ses Brrraaas. Ava, elle, avait volé pour survivre, chassé alors qu'elle n'avait que treize ans. Elle avait vécu en sauvageonne. Lorsqu'elle quitta Shinzô, quelques mois plus tôt, la Forteresse grise avait été son nouveau chez soit. Tout simplement. Elle avait rattrapé les années d'études qu'elle avait manqué par les livres (c'était si facile d'apprendre lorsque l'on était sortcelier) mais elle n'avait jamais franchi le pas de la vie active. A moins que sangrave pouvait être considérer comme un vrai métier. Elle releva les yeux et offrit un petit sourire.

- Pour le moment, rien. Je me chercherais sans doute un emploie après la naissance de Shinichi, on verra bien.

Que dire de plus ? Les heures défilaient. Ils discutaient avec la certitude de se revoir très vite et la fin de la journée ne se fit qu'a peine réalisable. C'était si court parfois, une journée.

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