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Chroniques d'AutreMonde :: Autremonde :: OmoisOmois :: TingapourPartagez
 

 Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium]

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Aelys Seriel

-Phoenix-

Aelys Seriel

Age du personnage : 19 ans

Familier : Oté, un paille-en-queue
Couleur de magie : Ambrée
Niveau de magie :
  • Elevé
Niveau de combat :
  • Moyen


Métier : Caméléon
Résidence : Les toits de Tingapour
Dans le sac : Crème anglaise en briquettes, du maquillage, plein de vêtements, une boule de cristal, un ou deux poignards,...

Affinités : Zwei Zephirum, mon associée, collègue, employeuse… Aucun de ces mots ne convient vraiment. J'ai l'impression qu'on se ressemble plus qu'aucune de nous deux ne veut l'admettre. En fait, Zwei m'a tirée d'un pétrin pour me catapulter dans un autre. Mais je ne lui en veux pas. Du moins pour l'instant…

MessageSujet: Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium]   Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium] Icon_minitimeVen 25 Juil 2014 - 14:47

Elle courait. Ses poumons étaient le feu, l'air sur sa peau était la glace. Elle courait. Le reste importait peu. Elle était un danger. Un danger qu'elle cherchait à fuir, qu'elle cherchait à comprendre. Qu'elle voulait approcher pour mieux s'en détourner.

Courir, courir, courir. Chaque pas l'éloignait un peu plus de ce qu'elle connaissait, et la seule chose qui l'empêchait de faire demi-tour était ce mot qu'elle martelait sans relâche. Courir, courir, courir.

Et aussi soudainement qu'elle s'était mise à courir, elle s'arrêta. Elle avait atteint une des ces limites que le corps ne peut repousser.
Lentement, tâchant de reprendre le souffle qui lui manquait, Aelys regarda autour d'elle. Soudain, égarée au milieu de la nuit omoisienne, courir ne lui apparaissait plus comme la solution.
Les ruelles humides qui entouraient la rousse dégageaient une impression malsaine oppressante. Elle était perdue dans les quartiers nocturnes de Tingapour, ceux où peu de gens de la haute ville osaient se risquer.
Tâchant de se repérer au milieu de ce dédale, d'où émergeaient parfois des cris ou des fumées malodorantes, Aelys finit par réussir à apaiser sa respiration. Qui s'accéléra à nouveau instantanément lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était au fond d'une impasse.

Et qu'elle n'était pas seule.
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Zwei Zéphirum

-Phoenix-

Zwei Zéphirum

Age du personnage : 22 ans

Familier : Aucun
Couleur de magie : Rouge grenade.
Niveau de magie :
  • Moyen
Niveau de combat :
  • Plutôt élevé


Métier : Malfrat underground aux aspirations anarchistes.
Résidence : ... Laquelle?
Dans le sac : De quoi hacker n'importe qui, de quoi tuer n'importe qui, de quoi effacer toutes les preuves.

Affinités : Affinité qu'elle veut croire strictement professionnelle et distractive: Aelys, associée, pion amusant semblant ne pas tenir dans une seule petite pièce d'échiquier.
Le reste du monde: Terrain de jeu à défoncer à grandes gerbes de lance-flamme.

MessageSujet: Re: Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium]   Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium] Icon_minitimeVen 25 Juil 2014 - 17:26

Zwei déglutit, et son visage se tordit en une moue dégoûtée. Ces salades à emporter étaient absolument immondes. Le jambon caoutchouteux lui restait en travers de la gorge, au sens propre et au sens figuré. Fut immédiatement posé un rendez-vous au gérant de la baraque à salade minable dans laquelle elle venait de faire ses achats. Mais.
Plus tard. Elle avait un rencard autrement plus sexy qu’un bedonnant véreux approchant la soixantaine aux mains aussi huileuses que des beignets aux calamars. Zwei pensa qu’il devait se frotter les yeux souvent : cela expliquant ses regards lubriques.

Elle balança derrière elle le carton tâché de gras qui avait contenu son décevant repas, se leva du banc miteux sur lequel son poids plume était parvenu à s’assoir sans casse. Elle se refit un plan mental de la ville pour retrouver le lieu, et s’y dirigea.

La rue dans laquelle elle évoluait actuellement n’était qu’une veinule, assez étroite, trop peu et mal fréquentée pour qu’elle risque d’être ralentie. Les damnés de ces ruelles sordides avaient pour cela de pratique qu’ils n’étaient guère bavards ; ils fourraient leur groin dans leurs seules magouilles, effrayés par ce qu’il pourrait trouver de malheureux dans les fanges d’autres.

Zwei marchait doucement. Permettant à son corps une démarche lente, hachée, des postures débauchées, elle jouissait du pouvoir de mettre en scène un corps, un corps adoptant ainsi des courbes railleuses, puis des angles infernaux ; courbes et angles qu’elles s’amusaient à prendre souvent, comme les préludes d’actes dont l’absurdité était autrement plus implacable.

Elle mesurait mentalement, dans cette danse macabre, les différentes variables des prochains évènements ; la majorité d’entre elles lui plaisait, et, fermant les yeux et avançant à l’aveuglette, elle huma les fumées crachées par les égouts comme s’il eut s’agit de pétales s’envolant. Contente de son ironie, elle tourna sur elle-même comme une gamine dans une jolie prairie, et s’élançant, sautillant, les paupières toujours closes, elle s’arrêta net dans un sourire, le bout du nez à quelques millimètres d’un mur de
pierres froides et crasseuses. Une bâtisse la séparait de son aire de jeu.

Ouvrant ses yeux lourds et dévoilant leur éclat de malignité, elle recula, prit un court élan, et d’une manière assez indescriptible, parvint sur le toit en un instant, ayant parcouru les deux étages tel un éclair noir zébrant la longueur du mur. Elle trônait, les pieds sur des tuiles d’une sorte d’ardoise, les semelles adhérant curieusement au support malgré la pente raide, au dessus de la ville. Le regard dirigé sur l'horizon, la jeune femme songea, les pupilles rétrécies par l’éclat du soleil couchant, qu’il était bien curieux, pour une population héliophile, de laisser exister des quartiers à ce point insalubres que rien ne produisait en eux de la lumière.

Elle sentit son thorax se tendre pour absorber un maximum d’air pur ; puis elle replongea dans la moiteur toxique des ténèbres urbaines.



Des immeubles lugubres enfermaient de tous côtés son regard. Le fragment de ciel que le toit des immeubles découpaient n’était guère différenciable, par sa grisaille, des bâtiments. Le coin semblait vide. La rue l’était. Les fenêtres étaient cloutées. Une plaque d’égout à deux mètres d’elle, au centre de l’impasse. Une plaque de laquelle s’échappait des fumerolles suspectes.

_Quelle manque d’imagination… Cela devient redondant, à la fin, constata-t-elle en un soupir ennuyé.

Comme pour appuyer une preuve au fait de sa lassitude, elle tira une longue bouffée de sa cigarette, et souffla mécaniquement les volutes irréelles qui, habituellement, la fascinaient. Zwei attendait une autre distraction, et tout, dans cette attente insoutenable, lui paraissait plus insignifiant que d’ordinaire.

Un feu alluma soudain sa vision morose. Une poupée rousse se désarticulait, courant follement, aveuglement, dans sa direction. L’hybride sourit de sa capacité à se fondre dans cet environnement ; la jeune femme essoufflée ne l’avait pas remarqué, tandis que Zwei la détaillait, décryptait, jaugeait de ses yeux déliés. Elle sentit que la course allait bientôt s’arrêtait ; la fille se stoppa, soufflant convulsivement, épuisée. Voir cette capacité d’endurance physique arrivée à un état critique plut à Zwei. Qui respira de nouveau la mort, avec plus d’entrain, cependant, qu’à l’instant.

Les objets en mouvement sont plus facilement captés, appréhendés par l’œil humain ; le geste qu’avait effectué la fumeuse pour apporter la cigarette à sa bouche fut sûrement ce qui l’a fit repérer.

La brune accueillit d’un sourire prédateur la respiration de nouveau erratique de la rousse.

Rousse mignonnement paniquée.

Zwei jeta un regard à la plaque d’égout qui avait brusquement arrêté de fumer. Puis le retourna contre les iris clairs d’Aelys.

- Hello, sweetie.  

Tout en Zwei ricanait ; tout sauf ses yeux ternes et inexpressifs, peut-être. D’un geste théâtral, elle balança sa clope terrienne sur le pavé autre-mondien. Sa pensée et ses yeux vagues revenant à la plaque d’égout, son corps reprit une posture lâche, et elle écrasa distraitement son tabac encore grésillant.

- Tu sais ? Une fois, un ami à moi a traversé une plaque d’égout, il s’est retrouvé en face d’un chien tricéphale.

Un sourire pensif remua ses lèvres sombres, tandis qu’elle susurra ses paroles :

- Tu as dû faire de vilaines bêtises jeune-fille, pour qu’on me demande de te tuer.
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Aelys Seriel

-Phoenix-

Aelys Seriel

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Familier : Oté, un paille-en-queue
Couleur de magie : Ambrée
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Niveau de combat :
  • Moyen


Métier : Caméléon
Résidence : Les toits de Tingapour
Dans le sac : Crème anglaise en briquettes, du maquillage, plein de vêtements, une boule de cristal, un ou deux poignards,...

Affinités : Zwei Zephirum, mon associée, collègue, employeuse… Aucun de ces mots ne convient vraiment. J'ai l'impression qu'on se ressemble plus qu'aucune de nous deux ne veut l'admettre. En fait, Zwei m'a tirée d'un pétrin pour me catapulter dans un autre. Mais je ne lui en veux pas. Du moins pour l'instant…

MessageSujet: Re: Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium]   Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium] Icon_minitimeDim 27 Juil 2014 - 15:11

- Hello, sweetie.

Une silhouette sombre de détacha de l'ombre de l'impasse au milieu d'un nuage de fumée blanche. Cigarette, d'après ce qu'Aelys pouvait sentir.

Bien vite, la cigarette rejoignit le pavé glissant suite à un ample mouvement. Puis fut écrasée sans vergogne. Et la rousse se dit que la jeune femme pâle en face d'elle devait avoir l'habitude d'écraser bien plus impressionnant que cela.
Si cette fille aux manières exagérées avait une attitude de défiance ironique, ses yeux fichés dans ceux de la rousse prouvaient le contraire. Une froideur peut-être feinte qui dissimulait une certaine… inaccessibilité. Qui donna l'impression à Aelys que leurs deux mondes ne devaient posséder que bien peu de choses en commun.

La jeune femme postée en face d'elle reprit bientôt la parole. Chacun des ses gestes, chacun de ses mots, semblait savamment calculé, mesuré, réfléchi. Quel rôle jouait-elle ?

- Tu sais ? Une fois, un ami à moi a traversé une plaque d’égout, il s’est retrouvé en face d’un chien tricéphale.

Sa voix veloutée contrastait étrangement avec l'incohérence de ses paroles. Des rôles, Aelys en avait vus. Elle-même en avait adopté des centaines, par conséquent reconnaître ceux des autres était un jeu d'enfant pour elle. Découvrir cette faille, que chacun possédait. Certains bons acteurs s'en créaient, d'autres tâchaient d'éradiquer chaque imperfection du rôle adopté. Mais cette fille… elle semblait… différente. Comme si cette apparence détachée était la faille du personnage, tout en étant… sa force ? Cela n'avait aucun sens.

La jeune femme passa en revue les innombrables rôles qu'elle avait joués lorsqu'elle se savait en danger. Mais très, très rapidement, elle comprit que la meilleure position à adopter était de rester soi-même. Les yeux sombres de son interlocutrice semblaient pouvoir démasquer n'importe laquelle des impostures. D'un coup, sa respiration retrouva un rythme normal. Serein.

Son analyse de "l'adversaire" (le terme n'était certainement pas le meilleur), ne lui prit que quelques secondes. Les suivantes lui servirent à comprendre les mots qui venaient de franchir les lèvres de cette femme. Un chien tricéphale. Bien. Soit l'ami en question était complètement pété à ce moment-là ; soit c'était une métaphore quelque peu… alambiquée. Soit, il fallait peut-être s'y résoudre, il y avait vraiment un chien tricéphale dans les égouts de Tingapour. Son regard se perdit sur le sol glissant et rencontra bientôt la bouche d'égoût qui semblait attirer l'oeil de la fille en face d'elle. S'avançant vers elle, Aelys s'arrêta à quelques pas de la brune. Puis se figea en entendant ces mots :

- Tu as dû faire de vilaines bêtises jeune-fille, pour qu’on me demande de te tuer.

Le murmure de la brune parut être un hurlement aux oreilles d'Aelys. Qui ne se laissa pas démonter. Elle s'évertua à dissimuler l'imperceptible raidissement qui s'était emparé de tout son être, et leva les yeux. Ses prunelles claires rencontrèrent celles, obscures, de la brune. Être soi-même.

Levant un sourcil et esquissant un sourire, la rousse se pencha soudain au-dessus de la bouche d'égoût avec nonchalance. Étrangement, son esprit était lui aussi d'une paisibilité qui l'étonnait. Était-ce cela, être soi-même ? Ne pas réfléchir à chaque geste, chaque mouvement ? Effrayant. Se réfugier dans les calculs d'une autre personnalité était finalement moins… pesant.

Se tournant à nouveau vers la brune, Aelys parla pour la première fois, une pointe d'insolence dans la voix. Elle se félicita en constatant que sa voix n'avait pas tremblé.

- Un chien tricéphale ? Ça me semble intéressant. Ça te dirait qu'on aille jeter un coup d'œil ?
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Zwei Zéphirum

-Phoenix-

Zwei Zéphirum

Age du personnage : 22 ans

Familier : Aucun
Couleur de magie : Rouge grenade.
Niveau de magie :
  • Moyen
Niveau de combat :
  • Plutôt élevé


Métier : Malfrat underground aux aspirations anarchistes.
Résidence : ... Laquelle?
Dans le sac : De quoi hacker n'importe qui, de quoi tuer n'importe qui, de quoi effacer toutes les preuves.

Affinités : Affinité qu'elle veut croire strictement professionnelle et distractive: Aelys, associée, pion amusant semblant ne pas tenir dans une seule petite pièce d'échiquier.
Le reste du monde: Terrain de jeu à défoncer à grandes gerbes de lance-flamme.

MessageSujet: Re: Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium]   Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium] Icon_minitimeSam 20 Sep 2014 - 23:21

Ses yeux se plissèrent d’amusement. Elle appréciait l’assurance et la défiance qu’elle lisait dans la physionomie de cette enfant. Une physionomie qu’elle trouvait, au demeurant, charmante ; fait plaisant mais secondaire qu’elle décida d’éluder. … Puis se ravisant, elle ajouta mentalement que cette apparence de proie innocente, faible et vaillante, la ravissait. Elle songea là-dessus à un lapin figé, aux oreilles couchées, aux narines frémissantes : seulement, cette idée était en contradiction avec l’attitude d’Aelys, qui, semblant tantôt prise au piège, avait repris un total contrôle de sa personne.
Oui. Elle n’avait, décidément, rien d’un lapin. Mise à part la mine délicieuse. Effectivement, ‘’les apparences étaient parfois trompeuses’’. Et, dans la présente situation, le « parfois » n’avait pas lieu d’être. Le constat exacerba son intérêt. Elle semblait être quelque chose qu’elle n’était pas: qu’était-elle donc ?
‘Pas un lapin’, observa-t-elle, narquoise.
A cette pensée, elle lança un nouveau sourire au vide. Son regard, bien que dirigé sur la rousse, s’était effacé dans une vision abstraite. Les formes s’étaient confondues, les couleurs s’étaient dilatées. Ne demeurait plus que le noir, opaque, explosé d’une tâche rouge en son centre. Zwei fit face quelques instants à cette image, quand l’incarnat, déflagrant, fut projeté à sa vue. La couleur bouillante déborda avec fulgurance contre sa pupille, remplit le néant qui la délimitait. Elle envahit la perception, saturée comme un hurlement de rage.
Vivre.
Le coup s’inclina et les paupières se refermèrent, laissant choir les images à l’impulsion du mouvement.
La tête se redressa légèrement ; les yeux se rouvrir dans un sourire, alors que Zwei se rendait compte qu’Aelys s’était avancée, et n’était plus qu’à quelques pas d’elle. Elle ricana au souvenir du proverbe « Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis. », se faisant la remarque qu’à cette distance, elle pouvait trancher la tête rousse d’un seul élan.

_Un chien tricéphale ? Ça me semble intéressant. Ça te dirait qu'on aille jeter un coup d'œil ?


Successivement, innocente, victime, insolente. Une évolution qui se révéla sur la rétine de Zwei par la traduction de son imagination : elle voyait, dans le franchissement de ses étapes de conscience successives, un mouvement, une onde, d’écailles changeantes.
Ecailles. Découper. Disséquer.
Zwei avait faim. Curiosité exacerbée.
Cette panique qu’avait exprimée la proie. Elle avait roulé sur sa peau, la quittant ; et dévoilant sur le sillon de son départ les écailles.
Aelys était Aelys.
Aelys était le caméléon.

Chamaeleonidae.

_Si cela me dit ?

Zwei sourit sur ces mots.

_Je suis. Le lapin blanc. Tu  es. Alice. Rendons nous ensemble dans le terrier. Terrier, fosse commune. Terrier, nid de serpents. Viens, suis moi, allons voir le chapelier ; que dis-je.  Non.

Elle fit une moue excessive, jouant un dépit grossier.

_Je suis le chapelier : lui et moi partageons une amante commune, la Folie, puis- car il y a un puis, vois-tu, la Folie, selon Era-sama, fornique avec nous tous.

Elle avait tout dit d’une traite, et, reprenant son souffle,  poursuivit sa démonstration gaiement.

_Puis. Puis nous avons l’amour des aiguilles qui piquent, des ciseaux qui découpent, des mots qui filent, l’amour du thé, thé tâchant, sentant, imprégnant, envoûtant : stimulant ! Sentons ce plaisir des volutes, qui s’échappent de la grande bouche ronde et pétrifiée  de la porcelaine. Embrassons cette entité muette et savoureuse, cette tasse pure et brisée ; comme elle, tu as le teint très clair, et. Tu es toute cassée
.

Elle marqua une pause pour étudier le visage d’Aelys ; définitivement trop rousse et trop amusante pour une Alice.

_Je suis le Chapelier, tu es ma tasse de thé ; sautons dans la cafetière fumante sous nos pieds ? Je ne pense guère qu’une personne ayant à charge la fabrique de chapeau, et une tasse ébréchée ai jamais eu l’extraordinaire lubie de pénétrer dans pareil instrument. Qu’en dis-tu ? Cette incroyable innovation laissera  certainement à la postérité notre exploit amusant.

Songeuse, elle ajouta :

_Si toutefois l’une d’entre nous survit, cela s’entend.

C’est ainsi que, sur ces mots funestes, elle se jeta d’un saut habile, et passa au travers de la plaque d’égout, qui n’avait de tangible que l’apparence.  Ses cheveux et le tissu voletant dans la chute furent les dernières choses que l’on aperçut de Zwei ; elle disparut dans les sombres entrailles du mystère, et il ne resta sur son passage qu’un trou béant duquel s’échappait une épaisse vapeur.
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Aelys Seriel

-Phoenix-

Aelys Seriel

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Familier : Oté, un paille-en-queue
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  • Moyen


Métier : Caméléon
Résidence : Les toits de Tingapour
Dans le sac : Crème anglaise en briquettes, du maquillage, plein de vêtements, une boule de cristal, un ou deux poignards,...

Affinités : Zwei Zephirum, mon associée, collègue, employeuse… Aucun de ces mots ne convient vraiment. J'ai l'impression qu'on se ressemble plus qu'aucune de nous deux ne veut l'admettre. En fait, Zwei m'a tirée d'un pétrin pour me catapulter dans un autre. Mais je ne lui en veux pas. Du moins pour l'instant…

MessageSujet: Re: Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium]   Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium] Icon_minitimeJeu 27 Nov 2014 - 22:00

- Si cela me dit ?

Un sourire. Terrifiant d'enthousiasme.

- Je suis. Le lapin blanc. Tu es. Alice. Rendons nous ensemble dans le terrier. Terrier, fosse commune. Terrier, nid de serpents. Viens, suis moi, allons voir le chapelier ; que dis-je. Non. Je suis le chapelier : lui et moi partageons une amante commune, la Folie, puis- car il y a un puis, vois-tu, la Folie, selon Era-sama, fornique avec nous tous.

La partition de sa pensée se jouait devant les yeux d'Aelys. Les idées de la brune prenaient forme en face d'elle, sans jamais pour autant lui donner l'air de baisser sa garde. Au contraire, chaque mot faisait briller un peu plus ses yeux sombres d'une gaieté presque inquiétante.
Était-ce une feinte ? Impossible à dire. Elle était comme une anguille, qui dès qu'Aelys croyait la saisir, s'échappait. Même les mouvements de son corps fin semblaient soigneusement étudiés. Et pourtant, ce n'était pas un rôle appris par cœur. L'inconnue épousait parfaitement la personne qu'elle était. Oui, mais. Qui. Était. Elle ?
Ces trois mots martelaient l'esprit de la rousse sans relâche. Elle aimait les mystères, sa curiosité était l'un de ses plus grands défauts. Et savait être une qualité. Mais il n'était pas question d'un mystère entourant la fille, ou son histoire, non. Beaucoup plus simple, mais beaucoup plus compliqué. La fille était le mystère.

Mais Aelys reprit bientôt le cours des mots de la jeune femme… elle était peut-être dangereuse, mais elle était captivante. Pas ennuyeuse, et Aelys détestait l'ennui.

- Puis. Puis nous avons l’amour des aiguilles qui piquent, des ciseaux qui découpent, des mots qui filent, l’amour du thé, thé tâchant, sentant, imprégnant, envoûtant : stimulant ! Sentons ce plaisir des volutes, qui s’échappent de la grande bouche ronde et pétrifiée de la porcelaine.

Elles étaient les merveilles d'Alice.

- Embrassons cette entité muette et savoureuse, cette tasse pure et brisée ; comme elle, tu as le teint très clair et. Tu es toute cassée.

Tu es toute cassée. Évidemment qu'elle l'était, et pourtant, elle ne l'admettait que maintenant, et grâce à une fille certainement pas très équilibrée. Parmi les milliers de masques qu'elle avait su adopter, Aelys était parfaitement incapable de jouer le sien. Pourtant, au lieu de déclencher le chaos dans son esprit, cette phrase… l'apaisa. Il était temps de faire tomber les masques. Et d'accepter cela. Elle était toute cassée. Ne demandait qu'à être réparée.

- Je suis le Chapelier, tu es ma tasse de thé ; sautons dans la cafetière fumante sous nos pieds ? Je ne pense guère qu’une personne ayant à charge la fabrique de chapeau, et une tasse ébréchée ai jamais eu l’extraordinaire lubie de pénétrer dans pareil instrument. Qu’en dis-tu ? Cette incroyable innovation laissera certainement à la postérité notre exploit amusant.

Elle n'était pas sa tasse. Elle était le thé dans la tasse. Un thé qui pouvait déborder.  

- Si toutefois l’une d’entre nous survit, cela s’entend.

Et loin de provoquer des frissons à la rousse, cette phrase la fit tout d'un coup s'affirmer. Elle était un thé qui pouvait brûler. Au moindre coup de vent, se créaient à sa surface des centaines d'ondes. Éphémères. En eaux profondes, le calme. Le calme complet.

- Oh, je survivrai.

Ces mots accompagnèrent la chute - qui sembla à Aelys le tourbillon de plumes d'un oiseau prenant son envol - de la jeune femme.

L'effet était plutôt réussi, et la jeune fille sourit. Clairement, elle avait le sens de la mise en scène, celle-là. Elle était comme un défi à relever. Un Défi.

S'avançant à son tour vers la masse sombre dont la fumée blanche rappelait à Aelys celle qui s'échappait de la cigarette de son interlocutrice quelques minutes auparavant, la rousse sauta.
Sans même penser un instant qu'elle aurait pu faire demi-tour et s'enfuir en courant.






La chute ne lui sembla pas longue. Juste assez pour que l'image d'un lapin pressé par le temps traverse son esprit, avant que sous ses pieds se retrouve un sol glissant. Elle fut satisfaite de ne pas s'être étalée au milieu des immondices dont il était jonché, ça n'aurait pas du tout fait classe.

Proche d'elle, la respiration calme et profonde de sa compagne du soir se fit entendre. Cependant, elle ne prononça pas un mot. Aelys estima alors qu'il était temps de prendre la parole de son propre chef.

Sa voix résonna sous la voûte des égoûts. Le plafond, haut de moins de deux mètres, suintait. Le passage n'était pas bien large, et était occupé presque entièrement par de l'eau sale charriant les immondices de Tingapour. Eurk.
Cependant, sa question était bien plus intéressante que cet endroit lugubre. Intéressante, et, elle le sentait, légèrement dangereuse sur les bords.

- Comprends-moi si je te dis que je refuse de partir à la recherche de ton toutou rose sans connaître ton nom.

Elle se tourna vers elle, et ficha son regard clair et franc dans le sien. Ce qu'elle disait, elle le pensait. Elle était peut-être téméraire, mais certainement pas folle. Même si parfois, il lui arrivait de se poser la question.
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Zwei Zéphirum

-Phoenix-

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Age du personnage : 22 ans

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Couleur de magie : Rouge grenade.
Niveau de magie :
  • Moyen
Niveau de combat :
  • Plutôt élevé


Métier : Malfrat underground aux aspirations anarchistes.
Résidence : ... Laquelle?
Dans le sac : De quoi hacker n'importe qui, de quoi tuer n'importe qui, de quoi effacer toutes les preuves.

Affinités : Affinité qu'elle veut croire strictement professionnelle et distractive: Aelys, associée, pion amusant semblant ne pas tenir dans une seule petite pièce d'échiquier.
Le reste du monde: Terrain de jeu à défoncer à grandes gerbes de lance-flamme.

MessageSujet: Re: Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium]   Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium] Icon_minitimeVen 27 Mar 2015 - 18:09

-Oh, je survivrai.

La perception, mise en défaut par la vitesse de la chute, était néanmoins fine. Un pâle sourire s’alluma et ses paupières se baissèrent en signe d’approbation moqueuse. L’air roulait contre sa peau, et déployait dans son dos deux ailes de tissus noirs qui claquèrent au vent. Ses courts cheveux auréolèrent son visage aux yeux clos sur une sensation d’ivresse.

Laisser le corps tomber.

Le sentir parcourir cette trajectoire tragique, du haut vers le bas, du sol terrien au souterrain. Apprécier ce poids qui traîne l'encre vers le fond, sentir le vent grisant de la chute ricocher contre nous sans emplir les poumons.

Et toucher le sol sans aucun bruit.

Comme se mouvrait un félin, atterrir en un mouvement ample et souple, amortir l'onde de choc en ondulant selon elle, pour se redresser habilement : bondir un peu plus loin, au moment précis où un autre corps s'apprête à rencontrer la gravité au même point.

Enfin, lisser les franges sombres de son pourpoint.


Sous les paupières toujours fermées sur le plaisir d'avoir sauté, Zwei imaginait ce qu'elle allait découvrir quand elle se tournerait vers la jeune fille à sa suite. Selon les termes du contrat, il devrait s’agir d’une masse informe de chairs et d’os, pulvérisée par les sortilèges de protection du réseau. Auquel cas, elle aurait gagné beaucoup de temps, en achevant une mission sur le chemin d’une autre.
Son nez se plissa. Bien que le sang ait un attrait esthétique certain à ses yeux, l’image d'une fleur coupée, broyée avant d'avoir découvert l'étendue de ses pétales ne lui plaisait, certes, guère. Elle préféra s’épargner une telle vision et attendit que l’odeur cuivrée du sang envahisse sa perception. Dans le même temps elle commença de fouiller sa poche gauche à la recherche de sa boule de cristal sécurisée, se préparant à informer ses employeurs de sa réussite. Seulement, le son alla plus vite que le parfum :

-Comprends-moi si je te dis que je refuse de partir à la recherche de ton toutou rose sans connaître ton nom.

Ses yeux se rouvrirent et s'écarquillèrent de surprise. Un sourire carnassier, d'un prédateur fasciné par l’inattendue vivacité de sa proie, découvrit une dentition implacable.
Elle se tourna vers Aelys, et dans le temps où elle pivotait, elle effaça de son visage ce fol amusement, quoiqu'il en resta sur ses lèvres un reste gourmand, et retira discrètement la main de sa poche.
La jeune femme se tenait là, droite, assurée, flèche rousse fièrement plantée, tandis qu'elle devrait ressembler à de la gelée de fraise écrasée. Ce contraste entre l'image songée et la réalité lui était très perturbant, les deux se superposaient comme des lumières que l'on éteignait et rallumait compulsivement. Cela lui donna une drôle d'impression, et elle eut envie d’en rire.
Cependant elle chassa rapidement de son esprit ce vertige, et dans cet état de stabilité, de lucidité et d'assurance, elle sut. Et décida.
Ainsi rétorqua-t-elle, en s'appliquant à faire une révérence distinguée :

-Pour toi, ce sera Zwei. Zwei Zéphirum. Enchantée de faire ta connaissance, Aelys Seriel.

Elle se redressa avec un sourire qu’elle voulut accueillant :

-Bienvenue dans les égoûts de Tingapour, très chère. Je ne ferais pas preuve de savoir-vivre en vous invitant à passer devant, il serait regrettable que vous ne tombiez dans quelques pièges odorants. Quoique je ne doute pas de votre capacité à survivre, mais… il y a beaucoup de créatures moins sexys que des chiens roses, dans ce coin.


Elle sourit malicieusement à ces mots, puis jeta un vaste regard dans le boyau de pierre sombre et humide. La faible luminosité ne semblait pas la gêner, et alors qu’elle allait s’engager dans le tunnel, elle l’interpella en riant :

-Continueras tu de suivre le lap… le chap… le chapelier fou, petite Alice qui n’en est pas une puisqu’elle est la tasse de thé ou le thé à l’intérieur ou la tasse de thé pleine de thé?


Elle virevolta dans un souffle hilare, un souffle qui s’essoufflant acheva le rire. Soudainement statufiée et concentrée, elle s’employa à tracer sous ses yeux le chemin, le regard vide et fixe, tourné vers sa mémoire.
Ses paupières clignèrent et elle reprit contact avec le présent.
Elle commença à chantonner doucement, et débuta son périple en dévalant une allée souterraine. Son pas était rapide, et imprudent, considérant que la grande proportion de matière en décomposition jonchant le sol donnait une grande propension à la tueuse de glisser jusque dans la fosse immonde à leur droite. Fosse charriant fanges, et d’autres choses fort indescriptibles, et étant elle –même, vraisemblablement, grouillante de vie. Elle avançait sans se soucier de savoir si Aelys la suivait ou non, n’en doutant point, tout en continuant de fredonner d’un ton machinal : Trippin’out, spinning around, I’m underground, I fell dow-ow-ow-own, I fell dow-ow-ow-ow-own.
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Si la fumée est immatérielle, elle n'en demeure pas moins toxique. [Pv. Zwei Zéphium]
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