Parce qu'il faut bien dormir... [Hôtels // PV : Andô]

[Saison 1- Episode 3]

Parce qu'il faut bien dormir...

Andô & Olwen

Olwen s'était finalement endormie sur l'épaule de son coéquipier, sa main dans la sienne, un peu réconfortée et surtout, elle ne se sentait plus seule. Toujours contre son coéquipier, en dormant, elle s'était encore plus décalée vers lui, sa tête sur son torse et sa main toujours dans la sienne. Elle profita pendant quelques instant du calme et de la chaleur d'Andô qui la réconfortait plus qu'elle ne l'admettait. Contrairement à ce qu'elle pensait de lui, à savoir qu'il n'était pas spécialement gentil ou empathique, il avait l'air de savoir consoler les gens sans même parler, et elle n'avait pas envie de parler à ce moment là. Il l'avait soutenue moralement par un simple geste et ça comptait beaucoup pour elle. Oli ne savait pas comment leur situation de coéquipiers allait évoluer, mais elle ferrais tout pour que ce soit positif, elle lui devait bien ça. Ce fut le bruit de l'arrêt en gare qui la réveilla.

Le train commençait à se vider lorsqu'elle réveilla doucement son coéquipier tout en reprenant ses affaires d'une main, ne voulant pas quitter celle d'Andô mais il devait bien descendre les valises et leur connexion se rompit à ce moment. En apercevant les larmes sèches sur ses joues et le maquillage qui n'avait pas trop coulé -malgré tout on voyait bien que le noir autour de ses yeux venait du crayon et mascara qui avait souffert des larmes… - Elle utilisa la magie pour se démaquiller et se remaquilla très rapidement à la main, ce qui aurait rendu plus d'une fille jalouse ; La voleuse savait bien se maquiller sans miroir et en un temps record. Après avoir mis son manteau elle suivi le beau brun à l'extérieur du wagon. Il portait à lui seul les deux sacs de voyage. Certainement par galanterie et elle en était bien contente, si désormais son visage ne portait plus aucune trace de sa faiblesse, son corps, lui, était encore bien fatigué de toute cette histoire.

Une fois dans la gare, bien moins majestueuse que celle de Paris, Oli trouva un coin dans les angles morts des caméra et transforma de nouveau Styx en chien. Celui-ci tout content de se retrouver à quatre pattes même si il était toujours un canidé, se frotta contre sa moitié d'âme pour qu'elle retrouve le sourire sur ce visage froid. Contrairement à ce qu'elle aurait fait habituellement, Olwen s'accroupie près du labrador et lui caressa l'échine en laissant apparaître sur son visage, un sourire vrai et franc. Garder son masque de visage impassible après l'épisode du train était inutile, une fois que ce masque était brisé, elle laissait un peu plus ses émotions passer sur son visage. Il l'avait mérité. Elle récupéra sa valise au pieds d'Andô pendant que Styx se frottait aussi à ses jambes.
Il fallait désormais trouver un hôtel où passer la nuit afin qu'ils puissent se reposer et ils en avaient besoin comme le montrait leur petite sieste dans le train. Il y avait un hôtel spécial sorcelier par ici, ce qui signifiait qu'Isabella allait certainement commencer par rechercher par ici mais ils avaient besoin de sommeil et de nourriture avant de repartir plus loin, dans un endroit moins accessible pour la gardienne des portes.
La voleuse fit part de sa réflexion à Andô finissant sa phrase par un petit sourire, au cas où il se poserait des questions sur son bien être moral.

En marchant côte à côte, Olwen frôlait souvent la main de son coéquipier et se souvenait encore de sa chaleur et du bien-être qu'elle ressentait en la tenant. Ce serait mentir en disant qu'elle ne souhaitait pas la tenir de nouveau, mais ça ferait certainement trop couple... Styx quand à lui avançait devant eux, le cou attaché à la laisse et il marchait légèrement en diagonale obligeant les mains à toucher de plus en plus. À croire qu'il le faisait exprès. En faite non, c'était sur qu'il le faisait exprès... Elle lança un sourire désolé au beau brun.

-Désolé, il est intenable...

La jeune femme leva les yeux regardant le ciel d'un bleu si commun par rapport à celui du Lancovit où il était de toutes les couleurs sauf bleu. Ce monochrome au dessus de leurs tête lui rappelait la première fois qu'elle était venue sur la Terre avec Neo et sans qu'elle s'en rende compte, ses larmes avaient recommencer à couler. Slurck! Elle s’essuya rapidement le visage avec la manche de son manteau et fit comme si de rien n'était.

Malgré sa petite sieste, la fatigue commençait déjà à se faire sentir et la faim venait faire gargouiller son ventre de temps en temps, comme le disait son entraineur à la forteresse grise, "les émotions, ça creuse". Il fallait donc trouver un hôtel et un restaurant... Au mot hôtel elle se souvint d'une chose : il y avait un hôtel "pour sorcelier" ici. Bon Isabella commencerait certainement par les chercher là-bas mais elle avait vraiment besoin de dormir dans un univers qui lui était proche, les hôtels de nonsos ce serait pour plus tard. Elle se retourna donc vers son coéquipier, espérant que les traces de larmes avaient totalement disparues (nan parce qu'une coéquipière ça devait être vraiment énervant, alors si elle était aussi à moitié dépressive, ils étaient pas sortis de l'auberge...).

- Hum il me semble, qu'il y a un hôtel pour sorceliers dans le coin. Bon il faudra partir tôt demain matin, mais je ne tiendrais pas très longtemps, j'ai besoin de dormir et de manger...

Elle ne lui laissa pas vraiment le choix et se dirigea vers l'hôtel en question. En entrant on retrouvait l'atmosphère d'AutreMonde avec toutes les races de personnes, toutes les langues différentes, la magie... Elle se sentait enfin chez elle, un vrai sourire naquit sur son visage comme il n'y en avait pas eu depuis longtemps. La petite voleuse lança un regard vers son coéquipier lui indiquant qu'elle allait réserver deux chambres en espérant qu'Isabella avait pensé qu'ils ne viendraient pas dans un hôtel "magique" étant bien trop exposés.
Au comptoir, la taris qui s'occupait des chambres l’accueillit avec deux magnifiques sourires commerciaux et lui donna les clés pour une chambre avec deux lits séparés. Olwen paya et la remercia puis monta poser ses affaires dans la chambre. Comme au Lancovit, son décor était grandement inspiré des plaines du Mentalir et avec un soupir de soulagement elle posa ses affaires à ses pieds avant de s'allonger sur le lit. Oli profita de ce cours répit quelques secondes avant de sentir sa faim prendre la dessus et elle releva son buste cherchant Andô du regard.

- On va manger?

© Olwen Kealon / Paradox[/color]

Dernière édition par Andô le Jeu 14 Nov 2013 - 20:14, édité 4 fois

Saison 1- épisode 3 (voir épisode 1 à la forteresse grise, et épisode 2 sur Terre)
Parce qu'il faut bien dormir...
Privé Olwen et Andô year

Sous une étendue azur, le regard neuf de l'Autremondien se posa sur la ville de Lyon. Les valises à la main, Andô la traversa avec Olwen. Son esprit était cependant complètement ailleurs, comme souvent lorsque des préoccupations de tout genre le remuaient. Une sensation de froid le prit au niveau de l'épaule droite, sous son blouson ; en fait, c'était plutôt humide. Curieux, il se demanda se qui était arrivé pendant qu'il dorm... récupérait des forces. Parce que si quelqu'un lui avait lancé un verre d'eau il se serait réveillé, ce qui n'était pas le cas. Il se ravisa de demander à Olwen "Tu sais pourquoi j'ai un truc humide voir gluant sur mon épaule?" même si cette solution paraissait la plus efficace, la classe n'y était pas. D'ailleurs, elle aurait très bien pu pleurer sur son épaule.
A partir de ce moment là, le Sangrave ne sut pas très bien comment réagir : se statufier, rester béat, paniquer, rougir, s'interroger, être attendri, embarrassé... La trop belle Olwen avait posé sa tête sur son épaule! et et... On se caaaalme! Son fort intérieur fut la voix de l'autorité, et Andô essaya de penser à autre chose, et malgré ça, il ne regarderait plus sa coéquipière de la même façon : elle avait dévoilé une partie de sa personnalité consciemment. Dans de bonnes intentions? La suite nous le dira.

Le vent d'hiver soufflait, malgré le manque de nuages. Andô avait bien envie de se mettre au chaud, dans un petit hôtel sympathique, avec une boisson bouillante, même si marcher aux côtés d'Olwen le mettait de bonne humeur. Bon, il n'était pas franchement à l'aise, le "chien" n'aidant pas : "un coup de laisse par-ci, par-là, et que je tire la main de ma maîtresse vers la tienne, pour te mettre dans l'embarras, nananinanère!" Styx exerçait dans toute sa finesse, une auréole dorée sur la tête.
-Désolée, il est intenable...
Compatissant, le Sangrave laissa faire. De toute façon, il lui avait déjà pris la main dans le train. Mais qui est ce Néo? Il se demanda alors s'il faisait bien de s'approcher autant d'Olwen, car si ce type était son petit ami... Un petit reniflement attira son attention : sa coéquipière s'essuyait discrètement le visage. Le cœur du Sangrave se comprima un peu. Peut être que le choix difficile qui la tenaillait était encore plus éprouvant si c'était son âme sœur. Aller pas de jalousie mon vieux. Choqué par ses propres propos, il n'avait plus qu'une envie, se changer les idées.
- Hum il me semble, qu'il y a un hôtel pour sorceliers dans le coin. Bon il faudra partir tôt demain matin, mais je ne tiendrais pas très longtemps, j'ai besoin de dormir et de manger...
Allons bon! Andô était tellement irrité de se penser jaloux qu'il ne prêta presque pas attention à ce qu'elle disait. Mais qu'est ce que tu fous Andô! Tu t'es juré de ne plus t'attacher à personne, et là tu fais quoi?! Le plan le plus simple était de s'éloigner le plus vite possible de cette fille qui le rendait complètement cinglé, au point de s'engueuler lui-même. Mais elle fut plus rapide que lui et l'entraîna jusqu'au grand bâtiment blanc passe-partout d'en face. Sous ses allures innocentes, ce bâtiment se révéla monstrueux : de gigantesques arches, un plafond pourpre et des colonnes vertes, des murs changeants, des individus tous aussi originaux les uns que les autres.
Un hôtel pour Sorceliers.
Après un temps de réaction, le Sangrave resta perplexe. Mais qu'est ce qu'on fout là? Une surprise partie avec pour thème "Fêtons notre sanglante histoire entre bons ennemis"? Olwen avait déjà pris les clés, autrement dit, ils étaient sur la liste avec leurs fausses identités. M'mazelle ne fait pas dans la dentelle. Il la suivit, sarcastique. L'hôtel était plein à craquer, les odeurs et les couleurs se mélangèrent pour donner place à un véritable bazar : des tentacules, des liquides verdâtres répandus sur le sol, les oreilles pointues qui s'agitaient, les nains qui braillaient, les portes qui claquaient, la serveuse qui glissait, les couloirs bondés, les serviettes qui trainaient, les humains qui snobaient, les insultes qui fusaient, la magie qui s'envolait, les Familiers qui couraient dans tous les sens, les dragons qui se baladaient, les objets qui volaient, les dirigeants qui ne savaient absolument pas où se mettre... Bref, les deux nouveaux clients se sentaient définitivement chez eux, heureux.
Bien sûr, un doute d'Andô se confirmait : une chambre pour deux. Mais c'est ma fête aujourd'hui non? De toute façon, il était évident que deux chambres, ça n'aurait pas été possible avec tout le monde qui gargouillait là-dedans. Au moins, il s'aperçut en entrant que les lits étaient séparés.

Après avoir fait le tour de la chambre, il s'arrêta un instant pour observer les murs. De l'herbe bleue à perte de vue, un léger courant d'air faisant onduler les tiges... on devinait les plaines du Mentalir. Olwen avait l'air aux anges, allongée sur son lit. De son côté, de longs blés dorés constellés de fleurs rouges et jaunes apparaissaient. Andô se figea, puis fila vers la salle de bain. Slurk, mais quel idiot... Si les paysages de son secteur apparaissaient, sa coéquipière risquerait de trouver ses origines. Bon, un champ restait un champ. Du moment que ces fichus murs n'affichaient pas le paysage de l'intérieur du secteur, avec les bâtiments tous pourris où les bidons-ville, Andô n'allait pas les exploser. Comme il avait passer ses vingt dernières minutes à passer d'une émotion à l'autre, il décida de se reposer un moment. Mais ce n'était pas l'avis de son ventre qui gargouilla, le rendant perplexe. Puis une voix salutaire s'éleva :
- On va manger?
Le Sangrave sortit de sa "cachette", presque content.
- Ok. Un tour en ville?

Les deux Autremondiens sortirent de leur chambre, fermant soigneusement leur porte. Même bataillons qu'à l'allée, mais ils purent atteindre la sortie sans mourir écrasés (oui, sinon c'est pas marrant, autant les faire crever aux mains d'un sadique héroïquement). Le ciel s'assombrissait peu à peu, et quelques nuages se baladaient. Dans les rues, l'ambiance n'était pas encore présente, mais on sentait que les gens commençaient à sortir. Styx en tête, les trois visiteurs regardaient les vitrines, en quête d'un restaurent, en profitant pour ce mettre à jour sur la mode française, ses loisirs, ses terroirs, sa culture...etc. Daniel et Denise attira leur attention et ils ne se firent pas priés pour entrer : décoration chic, colorée, et cuisines tenues par un meilleur ouvrier de France s'il-vous-plait. Tout pour parfaire leur culture française. Le jeune homme regretta presque de ne pas avoir sorti son costard, tellement les serveurs étaient bouchonnés. Bon, ils n'étaient pas en tenue de soirée, mais tout de même soignés. Il remarqua du coin de l'œil qu'un groupe de jeunes mangeaient ensemble, et qu'il n'était pas le seul à être en jean loin de là.
Ensuite, ayant tout explorer en dix secondes, il porta son regard sur Olwen, ce qui lui fit un drôle d'effet. Ce n'était qu'à partir de ce moment qu'il comprit qu'il avait invité une fille au restaurent.

Dernière édition par Olwen Kaelon le Lun 2 Sep 2013 - 18:28, édité 1 fois

[Saison 1- Episode 3]

Parce qu'il faut bien dormir...

Andô & Olwen

Olwen accepta l'invitation de son coéquipier bien qu'en proposant d'allez manger elle s'attendait plus à ce qu'ils commandent ou descendent au restaurant de l'hôtel. Andô semblait vouloir goûter la nourriture locale ou juste partir de cette chambre et après cette après-midi, Olwen ne voulait pas s'imposer.

Accompagnés de Styx qui avait repris sa forme de labrador inoffensif dès la sortie de l'hôtel les deux sangraves marchaient silencieusement. La nuit tombaient sur la ville assombrissant le ciel et lui laissant une couleur orangée vers l'horizon. Les rues commençaient à se remplir de monde malgré la neige. L'ambiance était chaleureuse, en entendait des rires, on admirait les sourires, à se demander s'ils ne faisaient pas tâche tous les deux avec leur parcours muet à travers ces gens heureux. L'absence de discussion ne dérangeaient pas la belle voleuse. Elle en profitait même pour écouter les passant, les observer, déterminer leurs habitudes et tout ce qui pourrait les trahir en tant que sorceliers. Si Oli pensait à toutes ces choses c'était pour ne surtout pas penser à son ami Néo, alimenter par sortilèges et machines, allongé sur un lit et qui dormait depuis bien trop longtemps. Elle était reconnaissante envers Andô de ne pas lui poser de questions. En même temps ils ne se connaissaient que depuis 50h*. En même temps il l'avait vu flanché dès 50h...
Ils n'étaient pas là que pour faire de la visite et Andô, ou du moins son estomac, s'en souvenait très bien et son choix se fit sur "Daniel et Denise" un restaurant de haute gastronomie tenu par un des meilleurs ouvriers de France. Si c'était pas bien comme première approche de la nourriture nonsos ça. Avant d'entré Olwen inspecta ses vêtements et ceux de son coéquipier. Si c'éait un restaurant chic ils passeraient, elle était vêtue de toute sorte de marques de luxe terriennes et elle se tenait bien droit, avec le port de tête gracieux d'une danseuse. Elle avait le maintient d'une personne de bonne famille. À ses côtés Andô était habillé sobrement, sans faire particulièrement il riche il avait une certaine classe. De toute façon tant qu'ils avaient de quoi payer, aucun problème et dans leur cas, il suffirait de multiplier leurs bouts de papier pour donner la somme attendue. Contrairement aux Crédit Mut, l'Euro pouvait facilement se multiplier. Après tout ce n'était qu'un petit bout de papier.
Olwen lança un dernier regard au reflet de la porte avant de l'ouvrir. Ils furent de suite accueillis par un pingouin. Bon le restaurant était peut-être un peu plus chic qu'il en avait l'air. Et les serveurs vraiment beaux. Presque autant que les yeux de son coéquipier. Et ils acceptaient les animaux ce qui plu beaucoup au labrador qui les accompagnait.

Les deux sangraves prirent place autour de la table que le beau serveur-pingouin venait de leur proposer. Face au beau brun, Oli se dit qu'il faudrait bien engager la conversation à un moment ou un autre. Marcher dans le silence était reposant, manger dans le silence serait inconfortable. Son regard se posa sur les décorations du restaurant puis son instinct de voleuse se réveilla. Mettre une voleuse de la meilleure école dans un restaurant aussi chic n'était pas vraiment ce qu'on appelait une "bonne idée". Tout en bougeant rapidement ses doigts sur la table comme si elle était stressée, la voleuse sourit à Andô.

- Il est sympa ce restaurant. La décoration est vraiment pas mauvaise : or, pierries, argenterie**...

Un second petit sourire faussement angélique parcouru le visage de la belle sangrave.
Un serveur arriva avec la carte. Les menus étaient vraiment différents de ceux d'AutreMonde. Olwen finit par choisir une entrée au fois gras, d'après ses quelques connaissances étant allées sur Terre, ça valait le coup. Après tout pourquoi pas essayer.
Le serveur revint rapidement les voir pour la commande. Olwen commanda son entrée ainsi de la viande en plat puis elle finit avec un grand sourire qui aurait pu être sincère si elle n'avait pas été Olwen Kaelon, la fille qui se fichait royalement de qui était les trois quart des gens dans l'univers.

Une fois le serveur de nouveau parti avec ses menus, le silence revint. Styx encouragea mentalement la jeune femme pour redémarrer ce semblant de discussion.

- Hum... Au faite tu t'es débrouillé comment pour échappé à Isabella?© Olwen Kealon / Paradox[/color]

Dernière édition par Andô le Jeu 14 Nov 2013 - 20:19, édité 3 fois

Saison 1- épisode 3 (voir épisode 1 à la forteresse grise, et épisode 2 sur Terre)
Parce qu'il faut bien dormir...
Privé Olwen et Andô year

Le sourire ravissant de sa compagne commençait à l’inquiéter. Ce sourire malicieux, fourbe et ambitieux... qui aurait fait frémir n'importe qui de frayeur. Une femme sournoise était nettement plus inquiétante qu'une femme sérieuse d'après notre Andô qui, malgré son manque de sensibilité, avait toute fois plus d'un ace dans sa manche. Après tout, qui aurait cru qu'il avait eu d'autres relations plus tôt? Calé au fond de son siège en bois sculpté recouvert de tapisserie vert anis ancienne, le jeune Sangrave essayait de trouver ce qui changeait sa coéquipière à ce point, tout à coup. Un peu perdu, il l'écouta avec une attention distraite, et pourtant cette réponse lui donna immédiatement la réponse.
- Il est sympa ce restaurant. La décoration est vraiment pas mauvaise : or, pierreries, argenterie...
A priori, la voleuse patenté sortait de sa jolie boîte aux allures de princesse. Amusé, il continua de regarder sa voisine de table s'agiter. Quand le grand blond à nœud papillon revint, les deux convives commandèrent leur menu avec perplexité : une soupe au potimarron, un fois gras et une coupe aux œufs de saumon réussirent à pousser la réflexion du jeune homme au sommet. Sans parler des plats et des desserts.
- Hum... Au faite tu t'es débrouillé comment pour échappé à Isabella?
- Elle a attaqué Styx en premier, répondit-il, avec un Destructus. Sauf que je ne sais pas comment il l'a évité puis il a bondit sur la vieill... sur madame Duncan. Je lui ai demandé de ne pas y aller, enfin je l'ai appelé mais il ne m'a pas écouté... bizarrement.
Assis sur le parquet flamboyant, le gros labrador noir les regardait, l'air satisfait. Andô qui n'avait jamais vu un Familier sourire de sa vie, eut du mal à se détacher de ce visage canin.
-Hum.. Avant qu'il ne se fasse carboniser, j'ai lancé un Protectus. En voyant que la partie était serrée, le chatrix est revenu vers moi et nous sommes partis de suite. Nous ne savons pas ce qu'il advient d'elle désormais. Cela dit, je ne pense pas qu'elle va abandonner la partie, étant donné que nous sommes sur son territoire.
Maussade, le Sangrave continua de discuter avec Olwen sur leur séjour à Paris. Une heure et demie plus tard, le moment fatidique arriva. Celui de manger les œufs.

Assis sur son lit, il se demanda s'il n'allait pas exploser. La nourriture du restaurent avait été tellement abondante et différente de celle d'Autremonde que le voyageur en était tout retourné. La salle de bain étant occupée, il essaya de garder les victuailles au fond de son estomac. Pas très classe tout ça, enfin, c'était toujours mieux que de vomir dans la chambre en présence d'une demoiselle. Andô s'allongea en silence, écoutant le va-et-vient des voitures, en bas de l'hôtel. Finalement, il se demanda s'il avait bien fait d'accepter sa mission, sur une autre planète, loin de la Forteresse. Plus il s'en éloignait et plus son impression d'échec grandissait, dévorante. Comment réaliser son souhait le plus cher loin d'Autremonde, loin d'Omois et de l'Impératrice? Jamais il ne pourrait être reconnu ici. Puis, en y pensant, s'il réussissait à récupérer cette arme, tant convoitée par les Sangraves (et sûrement par Magister), son avenir allait changer. Oui, c'était tout à fait ça. Cette mission allait changer son avenir, et ses rêves enfin réalisés.
Un bruit sec le tira de ses pensées utopiques. Peut être qu'Olwen sortait de la salle de bain.
- Je propose qu'on se lève tôt demain pour partir d'ici, dit-il à l'attention de sa coéquipère. Plus on reste, plus Isabella se rapproche.
Songeur, il repensa à sa course dans Paris. Jamais il ne sut si Olwen avait répondu ou non. Quand il retomba sur terre, le silence régnait dans la petite pièce. Oppressant. Le jeune homme ayant pour habitude de prendre l'air avant de dormir, sentait son pouls s'accélérer de plus en plus. Au bout de quelques minutes, il tourna son visage vers sa gauche. Est-ce qu'elle dort? Ne pouvant rien distinguer dans le noir, il se retourna. Une sensation étrange le prit à la poitrine. Cette sensation que tout le monde connaissait : celle d'être observé. Dormir dans la même chambre que quelqu'un d'autre ne lui était pas arrivé depuis très longtemps… Depuis son enfance en fait. Non, non, passe à autre chose, lui ordonna immédiatement sa conscience. On ne doit pas vivre dans le passé. Malgré ces avertissements qu'il se donnait à lui-même, le jeune homme s'autorisa à songer à son pays, et à sa famille. Loin de chez lui, c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour se réconforter. Ca ne faisait pas adulte, ni Sangrave, ni terroriste, ni homme, mais au moins il ne tomberait pas dans la dépression. En temps normal, un terrien se serait déjà rué sur un paquet de cigarettes, et un Autremondien sur de la poudre de bang bang, mais comme Andô n'en consommait pas (encore heureux!) la question ne se posait pas.
Au moment de s'endormir, une silhouette bien connue apparut dans son esprit. Complètement énervé, il s'enroula complètement dans sa couette blanche. Hum… un peu comme une chenille. Il passa toute la nuit ainsi, en lutte contre le sommeil. La lune en croissant le surveillait, blanche comme un flocon. Dans son iris grise, on pouvait le lire entièrement, comme un livre exposé à la lumière des néons… A quoi pouvait-il bien penser? A votre avis?

Malheureusement quand les paupières se ferment, le sommeil n'est jamais loin. Vers quatre heures du matin, Andô se réveilla en sursaut. Les joues brûlantes, il resta un moment complètement figé. Puis les yeux écarquillés, il se remémora son rêve. Pris de panique, il se leva avec la grâce d'un ours à moitié assommé. Mais en voyant la chevelure ondulée dépasser des couvertures, son envie de fuir redoubla. Une fois sorti dans le couloir, il s'assit contre le mur. La clé de la chambre dans sa main, le jeune homme resta immobile un bon moment. Jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il était en survêtement. Pfff… et puis slurk! De toute façon, le problème n'était pas là. Ce dont il avait rêvé n'était pas du tout professionnel et pas du tout sérieux, comme devait se dérouler une mission normale d'ailleurs. Fermement décidé à ne plus rentrer dans la chambre et à la fois complètement perdu à cause de son réveil en catastrophe, il essaya de se lever et de sortir dehors pour s'oxygéner. Une fois dans la rue, sa vaine tentative de se changer les idées s'évapora comme une goutte de sang aux pays des Salterns, engloutie par les t'sils. En effet, à cette heure-ci du matin, au mois de décembre, il ne devait pas faire plus de deux degrés dans les rues de la grande ville française. Un nuage de vapeur s'échappa de la bouche de l'insomniaque, frigorifié. Il rentra rapidement à l'intérieur de l'hôtel, et se rassit à côté de sa porte de chambre. Un tatris en tenue légère passa devant lui en gloussant. Andô ne comprit pas grand-chose à la conversation entre les deux têtes aux chevelures rose bonbon et jaune poussin, mais se sentit bizarrement concerné. Tout à coup, elles se retournèrent. L'une des deux hésita et, sous les regards insistants de son amie dit timidement :
- Heum… Nous sommes dans la chambre deux-cent-sept…
En gloussant de plus belle, le tatris s'éloigna, laissa un jeune homme perplexe sur le plancher. Au bout de quelques minutes, il se demanda quelle heure il était. Il imaginait sa boule de cristal munie d'ailes blanches, s'élever dans les airs et passer à travers le mur, avec une merveilleuse musique en fond. Les sourcils plissés, il se chercha la date à partir de laquelle il avait définitivement sombré dans la folie. Bon, se dit-il, il vaut mieux être fou que mort non? Quoique… à cause de sa folie, il allait sûrement mourir dans les heures qui suivaient.
Pourquoi? Il avait rêvé qu'il embrassait Olwen Kaelon.
Il y avait deux possibilités qui lui venait à l'esprit : soit il se suicidait, soit Olwen s'apercevait de son comportement inhabituel et l'étripait de ses mains, comme avec Mister Serpent de Paris. Maaaais, encore fallait-il qu'elle s'en aperçoive! Voilà tout! Il faillait juste qu'elle ne le sache jamais pour qu'il puisse continuer à vivre et réaliser ses projets! Une nouvelle énergie le poussa à rentrer dans la chambre ; il retourna sur son lit et attendit patiemment que le réveil sonne.

Dernière édition par Olwen Kaelon le Lun 28 Oct 2013 - 23:40, édité 1 fois

[Saison 1- Episode 3]

Parce qu'il faut bien dormir...

Andô & Olwen

Il était pas loin de six heures, heure terrienne, lorsqu'Olwen ouvrit les yeux. Elle mit quelques minutes à se souvenir de la journée passée puis elle réveilla Styx sous sa forme naturelle et partie en direction de la douche sans lancer un seul regard sur son coéquipier. Elle le verrait bien assez au cours de la journée.
Pendant que l'eau chaude détendait ses muscles, Olwen fixait le rideau de douche, pensive. Il s'était à peine écoulé un jour et elle avait l'impression que son arrivée à Paris datait de plusieurs semaines. Un seul jour et son coéquipier connaissait sa plus grande faiblesse et avait vu plus d'expressions sur son visage que les trois-quart des voleurs patentés ou sangraves qu'elle connaissait. Slurk.

Après que l'élémentaire air l'ai séché, la jeune femme se regarda dans la glace. Elle avait bien dormi cette nuit mais des cernes étaient pourtant bien visibles sous ses yeux. Son teint était un peu plus blafard qu'à l'accoutumé et le blanc de ses yeux était toujours légèrement rougis. La belle sangrave ressemblait à ce moment à une petite fille qui avait fait un cauchemar.
Styx frôla les jambes lentement, lui rappelant qu'elle n'était pas seule puis il parti dans la chambre pour réveillé Andô si celui-ci dormait.
Étant sur terre, sa magie était moins puissante et Olwen ne voulait pas s'épuiser rien que pour ressembler à quelque chose. À près tout elle s'en fichait désormais que le beau brun la voit ainsi, il avait vu bien pire ces dernières vingt-six, pardon vingt-quatre, heures. La voleuse entreprit donc de se brosser les cheveux sans magie. Ses gestes étaient encore lent et engourdis par le sommeil mais sa crinière fut rapidement démêlée pour tomber harmonieusement en larges anglaises sur ses épaules.
Olwen lança un second regard à son reflet; Certes elle ne voulait pas prendre trop de temps à ressembler à quelque chose mais elle ne pouvait tout de même pas sortir de cette pièce en ressemblant à un zombie, sans vouloir les offenser. Ses cils furent donc allongés et leur noir intensifié et elle colora légèrement ses lèvres. Bon elle était toujours aussi blafarde mais au moins son regard était plus profond et le regard c'était tout de même la meilleure façon de faire peur ou d’impressionner les gens.

Lorsqu'elle sorti de la salle de bain, elle était prête à partir. Sa tenu était plus confortable que celle qu'elle portait hier. Jean foncé, tee-shirt bordeaux, sweat-shirt noir visiblement trop grand, une écharpe grise foncé et elle avait même troqué ses talons contre une paire de basket de ville. Il faisait moins froid qu'à Paris, ça suffirait. Andô était visiblement lavé et réveillé, elle ne savait pas depuis quand mais sincèrement? Elle s'en fichait un peu. Olwen lui lança un simple bonjour, elle n'était d'ailleurs même pas sur qu'il l'ai entendu, puis elle rangea ses deux valises dans ses poches de sorcelière et mis sa tunique dans son sac à bandoulière qu'elle porterait aujourd'hui.

Après avoir réglé pour la chambre, Olwen laissa à son coéquipier le privilège, elle avait beaucoup de mal à payer quelque soit les circonstance, ils se dirigèrent vers la gare dans laquelle ils étaient arrivés hier pour prendre un autre train, au cas où Isabelle les poursuivrait il ne fallait pas rester trop longtemps au même endroit. Il faisait encore nuit et plus froid que ce que la jeune lancovienne imaginait. Elle avait un peu froid mais elle faisait tout son possible pour ne pas le montrer. Lorsqu'on sait ne pas montrer qu'on a mal, on sait ne pas montrer qu'on a froid. CQFD.
Styx, de nouveau changer en labrador avait arrêté son petit jeu de "je vous en sorte que vos mains se touches et je trouve ça drôle" et marchait tranquillement, certainement encore un peu fatigué, entre les deux sorceliers. Le trajet se fit en silence. Olwen aimait marcher le matin avant que le soleil ne se soit levé. Dans ces moment là elle ne pensait plus à rien. Il lui arrivait souvent de se faire des ballades nocturnes ou matinales au Lancovit. Elle marchait toujours dans les petites ruelles sombres ou sur les toits car la jeune voleuse aimait aussi la hauteur, surtout lorsqu'elle trouvait un endroit qui surplombait la ville. Là elle était bien.

La gare était presque vide et ils prirent le premier train qui partait vérifiant juste qui ne les ramenait pas à Paris puis ils prirent place dans leur compartiment. Le train semblait être neuf, il y avait de nombreux trous vers le bas dans lesquels certains nonsos branchaient des fils. Cette pratique lui semblait forte étrange mais elle ne se posa pas plus de question.
Le train était lui aussi presque vide et Olwen en profita pour s'allonger sur les deux places. De l'autre côté de ce qui devait certainement servir de table il y avait son coéquipier. Elle ne pu s’émécher de le détailler du regard. Il avait toujours cet air détaché et son visage semblait être un masque dont aucune émotion n'arriverait à sortir. Olwen sourit intérieurement : même sans le masque des sangraves, il en portait toujours un. La voleuse se mit à penser que si elle avait été une de ces filles de romans à l'eau de rose, elle aurait certainement du tomber amoureuse de lui, parce que c'était toujours ainsi, il fallait tomber amoureuse du beau garçons mystérieux qui ne montre rien et il fallait être celle pour qui il ferait tomber ce masque et se révèlerait être un grand romantique qui brille au soleil. Elle soupira. Ces histoires étaient d'un ennui.
Elle croisa son regard et détourna le sien vers la vitre puis elle laissa monter Styx sur ses jambes. Contrairement aux vieux film, le train ne siffla pas, il se contenta de sortir de gare silencieusement, traversant la ville endormie.

Dernière édition par Andô le Jeu 14 Nov 2013 - 20:25, édité 4 fois

Saison 1- épisode 3 (voir épisode 1 à la forteresse grise, et épisode 2 sur Terre)
Parce qu'il faut bien dormir...
Privé Olwen et Andô year

Andô suivit la belle Sangrave des yeux, puis avant qu'elle n'aille dans la salle de bain, il se leva avec dextérité et lui barra le passage. Alors, ses yeux charmeurs plongés dans les siens, il…
Mais mec réveille toi! Tu fais trop pitié!
Perplexe, le type plongé dans son film se réveilla grâce à sa conscience - heureusement présente sinon tous les lecteurs se mettraient à vomir. Bref, il n'entendit que la porte de la salle de bain claquer. Tenant à rester sobre, il essaya de mettre son imagination débordante - un peu trop à son goût d'ailleurs - dans un gros sac et de le balancer à la cave. Mais où était passé le Sangrave si sérieux et brillant de la Forteresse grise? Le genre de type, disons le, trop séduisant? Il faut croire qu'il s'est perdu lui-même.
Ses idées furent malgré tout remises en place : Olwen sortit de la salle de bain. Figé sur place, il ne dit rien et la détailla. Malheureusement, la jeune femme était toujours aussi jolie, et Andô ne savait plus trop comment réagir. Elle ne le regarda même pas, ou alors un centième de seconde.
- Bonjour.

Dans la rue, il n'y avait pas un chat ce matin là. A vrai dire, c'était le temps idéal pour rester dans son salon douillet, devant une bonne tasse de lait de balboune chaud. Les deux terroristes avaient pourtant bien des choses à faire, comme se barrer le plus loin possible pour éviter une mort lente et loin d'être indolore par exemple. Le Sangrave de droite avait la détermination d'un zombie congelé, et l'autre ne pensait visiblement à rien, tandis que le chien trottinait normalement. Heureusement que Styx était là, LUI. En fait, Andô était vraiment malheureux, et chaque fois qu'il voyait celle qui s'était accaparé son cœur, son moral rechutait au plus bas. Comme Sisyphe, il était condamné à remonter la pente s'il voulait qu'elle ne s'aperçoive de rien. Et puis il marcha dans une slurk. Un grosse slurk. Styx se moqua avec fougue, mais Andô était tellement déprimé qu'il l'essuya machinalement sur la marche du trottoir d'en face. Il ne savait même pas si pathétique était un adjectif assez fort pour le déterminer.
Dans le train, il dut s'assoir en face d'elle et son masque était tellement dur à tenir que ça lui faisait mal. Pendant le voyage, il avait songer à le lui rendre, cette douleur profonde et brûlante. Mais, une fille comme elle pouvait elle avoir de vrais sentiment? Etait-elle seulement accessible? Un souvenir lui remonta en mémoire, celui de la crise de larmes. Aussi, il décida de ne pas lui en vouloir. Après tout, elle n'avait rien fait pour ça. En plus, elle était surement amoureuse de ce maudit Néo ou quelque chose du genre…. Plus il réfléchissait, plus il sombrait. Deuxième échec.

Les gares défilèrent. Ils changèrent plusieurs fois de train. La nuit, ils dormirent dans les wagons aussi. Puis en une belle après midi d'hivers, ils arrivèrent aux Alpes. Pour eux, cela n'évoquait pas grand-chose, mais ils constatèrent d'immenses montagnes semblables à celles d'Hymlia, pays des nains. Ce fut la seule animation qui réanima momentanément Andô.
Alors qu'ils étaient dans un petit train, celui-ci s'arrêta à une gare vétuste. Les trois autres voyageurs descendirent, et le conducteur vint à la rencontre des deux terroristes, toujours assis.
- Eh mais'faut descendre mes braves gens! Le train y'rpart dans une semaine quoi, sauf si les marmottes's vont porté l'véhilcule ahahah!
Un peu dubitatif, le Sangrave prit les valises et sortit. Il neigeait à gros flocons. La gare tombait quasiment en ruines, et seul un espèce de cabanon demeurait vivable. Le gardien, la pipe en bouche et la vieille radio allumée, les regarda passer, tel une vache dans son vergé. Franchement, Andô ne savait pas où aller. Le hasard fit qu'il n'y avait qu'une maison d'hôte dans cette montagne, et les voyageurs y entrèrent sans faire d'histoire et malgré les dents pourries de la propriétaire. Celle-ci leur jeta les clefs de leur chambre et s'en alla d'un pas lourd. Le chalet était sur deux étages, et ils n'eurent aucun problème à trouver leur chambre.
Le visage d'Andô prit alors une expression plutôt amusante et tout aussi indescriptible que celle de sa partenaire. Le chien quand à lui semblait penser "Oh oh…". Une femme blonde d'un style très… heu une femme passa dans le couloir et se présenta comme la fille de la propriétaire du bâtiment. Devant la tête des deux nouveaux arrivants, elle demanda ce qui n'allait pas.
- Le lit, réussit à articuler Andô.
La jeune femme entra et sourit devant le lit double, format de poche.
- Ah! Je viens de comprendre : vous n'êtes pas… Je suis désolée notre hôtel est complet, ajouta-t-elle un peu embarrassée. Vous arrivez en pleine saison, les autres personnes ont investi les autres chambres… Vous souhaitez rester tout de même?
Andô regarda Olwen, ne sachant pas trop que répondre. Mais pourtant, la réponse était évidente, vu qu'ils n'avaient nulle part où aller, sous la neige en plus. Il passa la porte et entra dans la petite chambre aux allures savoyardes, puis il posa sa valise au pied du lit.
- Je dormirais par terre, répondit-il sur le coup.
Olwen n'accepterait peut être pas par fierté, mais quitte à dormir tous les deux par terre, le jeune homme n'avait pas l'intention de crapahuter dans la montagne en pleine nuit, sous la neige, avec un chien flemmard sur le dos.

[Saison 1- Episode 3]

Parce qu'il faut bien dormir...

Andô & Olwen

Arrivée dans la chambre Olwen ne s'attendait pas à ça. C’est le moins que l'on puisse dire. La chambre, leur chambre, comportait un lit, un seul et en plus il n'était pas vraiment large pour un lit double, pour tenir à deux dedans il fallait certainement être collés l'un à l'autre. Olwen jeta un coup d'oeil à la réaction de son coéquipier. Il semblait avoir la même réaction qu'elle, en pire. Elle le laissa donc s'occuper du problème avec la blonde. Il était séduisant, il y arriverait certainement mieux qu'elle. Bon en réalité il était arrivé au résultat d'un escargot qui à de l’arthrose qui voulait courir un marathon puisqu'il n'y avait plus de place dans cet hôtel. L'idée fit sourire sarcastiquement la jeune sangrave. Ça ne devait pas arriver souvent de voir cet endroit complet. Sans prendre le temps de remercier la blonde peroxydée pour son incompétence à satisfaire ses clients Olwen entra dans la chambre à la suite de son coéquipier, à ses pieds Styx riait. Elle savait Olwen légèrement jalouse de leur hôtesse parce qu'elle s'était mise en valeur et qu'elle était belle même si elle faisait trop "maquiller" alors qu'elle se savait ressemblante à un zombie qui a passé une mauvaise nuit. Et en plus elle avait froid. Et faim. Bref, elle était un poil de mauvaise humeur, c'était certainement du aux transports ou aux températures extérieurs.

- Je dormirais par terre.

Olwen regarda son coéquipier sans faire vraiment attention. Elle allait accepter mais Syx n'était visiblement pas de cet avis. Qui était celui qui lui avait attribué ce familier? Qu'il se dénonce et qu'elle le coupe en toutes petites rondelles et le fasse brûler sur la place publique, en admettant qu'il y en ait une. Olwen lança noir à son chatrix transformé en un innocent labrador.
“ Quoi? // Tu ne vas pas le laisser dormir par terre quand même. // Et pourquoi pas? Il l'a lui-même proposé... // Le sol est froid. // Et? // Il va certainement tomber malade. // Et? C'est un grand garçon, il s'en remettra. // C'est ton coéquipier, tu en as besoin vivant et en bonne santé. // Je lui donnerais une couverture alors. // Là n'est pas la question. Essaie au moins de faire apparaître un second lit, tu es une sorcelière, non? ”
La voleuse déposa son sac à terre, soupira lorsqu'elle croisa le regard de Styx et "alluma" sa magie. Oui sauf qu'ils étaient à l'endroit le plus paumé de la Terre et qu'évidement il n'y avait absolument pas de magie ici. Elle lança un regard acerbe au labrador. “Content?” Puis regarda son coéquipier.

- Pas de magie ici.

Enfaite elle en avait marre. Elle se laissa glisser le long du mur et s'assit à terre.

- Dors où tu veux mais ne tombe pas malade, je veux pas avoir tout le boulot à faire seule.

Styx lui fit les gros yeux. Elle n'allait quand même pas le laisser dormir par terre pendant une semaine, si?

Ils étaient quand même bien loin de leur but ici, perdu dans un hôtel recouvert par la neige et qui était facilement inflammable puisqu'il était fait en bois. Elle en avait marre. Elle voulait rentrer chez elle au Lancovit, ou dans la forteresse grise, tout mais pas ici en plus il n'y avait aucune chose de valeur ici donc elle ne pourrait pas se détendre en essayant de voler quoique ce soit.
Après de longues minutes la jeune femme se leva, pris son sac et le posa sur le lit le temps de chercher son gel douche puis elle entra dans la salle de bain vétuste. À sa droite elle avait des serviettes donc pas besoin d'allez en chercher dans la chambre. La jeune sangrave se déshabilla donc rapidement, plia ses affaires et s'avança dans la douche mais l'eau ne coulait pas grace à un élémentaire et elle ne savait simplement pas comment faire. Elle soupira une autre fois puis se calma, attrapa une serviette qui était visiblement pas faite pour une femme vu sa taille puis elle sortie de la salle de bain presque nue à la recherche de son coéquipier.

-Andô? Tu sais comment utiliser leurs douches? Y a pas d'élémentaire eau...

Dernière édition par Andô le Jeu 14 Nov 2013 - 20:32, édité 3 fois

Saison 1- épisode 3 (voir épisode 1 à la forteresse grise, et épisode 2 sur Terre)
Parce qu'il faut bien dormir...
Privé Olwen et Andô year

Les deux main au fond de la valise, le brun tentait de trouver sa boule de cristal. Puis il entendit une voix ruminer :
- Pas de magie ici.
Andô releva la tête. Il fut un peu surpris par la fatigue soudaine de sa coéquipière, mais ne dit rien en continua à chercher sa maudite boule de cristal. Puis comme lorsqu'on n'est pas vraiment concentré sur ce que l'on fait, il se mit à penser à tout autre chose, en remuant mollement ses affaires dans la valise. Depuis combien de temps leur mission durait-elle? Alors s'il se souvenait bien, le premier jour s'était déroulé à Paris, le second à Lyon, le troisième dans le train, et le quatrième ils entraient dans un hôtel en pleine montagne. Décidément, leur mission ne se passait pas comme prévu. Le Sangrave s'assit sur le lit ; la vieille pomme était derrière tout ça. C'était sûr et certain. En temps normal, les missions de la Forteresse grise étaient très précises et ordonnées… Et là, il se retrouvait avec une partenaire, dans un hôtel perdu en pleine pampa terrestre, dans une chambre minable. Rien de très glorieux en tout cas.
- Andô? Tu sais comment utiliser leurs douches? Y a pas d'élémentaire eau…
Alors, il se leva pour aller l'aider. Mais heum… ben… elle n'était pas très habillée. Alors bizarrement, pour la première fois depuis qu'il était Sangrave, le brun sentit ses joues prendre feu. Il passa la porte et fit mine de se pencher sur le problème. Après une petite minute de self control, il arriva à comprendre pourquoi il était là. Ah oui leurs douches… heu… leurs douches?? En fait, il ne savait franchement pas comment les douches terriennes fonctionnaient. Il y avait une poignée accrochée au mur, un tuyau aboutissant à une forme circulaire accrochée en hauteur, et un bac blanc. Mais il n'y avait de l'eau nulle part.
- Je suppose que… il doit y avoir un mécanisme… dit-il en entrant dans le bac.
Son cœur était encore brûlant, et ce fut difficile pour lui de trouver. Après avoir inspecté les rideaux - vraiment laids, faut avouer - il leva au hasard la poignée. Bon, il n'avait pas de chance. De toute façon, il n'avait jamais été très chanceux.
Il sortit de la douche.
- J'ai trouvé.
Ses cheveux d'un noir profond tombaient sur son front, et ses vêtements étaient tout aussi trempés. La mort dans l'âme, il prit une serviette blanche sur le mur et se retourna. Là encore, son regard gris brillait singulièrement alors qu'il croisa Olwen, en serviette. Pourquoi avait-elle fait ça? Il sortit de la salle de bain.

La serviette de bain sur la tête, Andô était d'une humeur bien sombre. Il venait de s'être rendu compte de quelque chose de plus grave. Son haut ne comportait pas de manches longues. Pensivement, il regarda son avant-bras gauche, et le K refit son apparition. Andô l'avait presque oublié avec toutes ces histoires. Styx vint faire un tour par là, sortant de nulle part. Alors Andô cacha son tatouage avec sa serviette.
- Qu'est ce que tu viens faire là toi?
Il s'accroupit et caressa le pelage du pseudo labrador, redevenu chatrix.
- Il ne faut pas que ta maîtresse soit aussi familière avec moi tu sais? Enfin, peut être qu'elle ne s'en rend pas compte…
Styx le regarda avec de grands yeux, du genre "moi j'ai rien fait du tout du tout" ; Andô sourit.
- Je me demande à quoi tu penses… enfin, à quoi vous pensez.
Puis le jeune homme se leva, prit sa veste par-dessus son épaule, et en passant la porte donnant sur le couloir prévint Olwen :
- Je sors, je te laisse les clefs.

Dehors, il faisait un froid glacial. En bas du chalet, Andô contemplait les montagnes. Le vent soufflait doucement ce soir-là ; le jeune homme contempla les montagnes, et resta un temps infini appuyé contre le mur. Il entendit quelqu'un s'approcher : c'était la fille de tout à l'heure. Celle-ci lui demanda son nom, et Andô ne répondit même pas. En fait, il ne l'appréciait pas du tout. Puis elle s'appuya contre le mur à côté de lui. Après deux minutes de répit, elle lui proposa une cigarette. Ne sachant trop ce que c'était, il refusa ; mais elle fit bien en sorte qu'il soit obligé de la prendre, en utilisant tout pleins de sourires faux.
- Merci, dit il en prenant l'objet en question.
Elle sortit un briquet et alluma la sienne. Puis mine de rien, elle alluma celle d'Andô avec la sienne. Celui-ci arrêta de se poser des questions, parce qu'il en avait déjà plein en stock ; il imita la blonde. Franchement, il ne trouva pas l'intérêt de la cigarette, surtout que c'était dégueulasse. Mais il décida de rester un peu, pas question de partir juste à cause d'une fille bizarre.
- D'où tu viens, lui demanda-t-elle d'un enjôleur.
Andô partit aussitôt.

Son coéquipier arriva et se pencha directement sur le problème, la sangrave avait cru le voir rougir mais elle était loin d'en être sûre. Toujours enroulée dans la toute petite serviette elle s'écarta de la douche, les bras croisés sur sa poitrine histoire que le bout de tissu qui ne cachait déjà pas grand chose ne tombe à terre, et le laissa faire. Bon elle aurait certainement pu trouver toute seule si elle s'était réellement penchée sur le problème, mais sincèrement? Elle avait la plus grande flemmardise du monde et la journée de voyage en train avait été exténuante même s'ils n'avaient fait aucune activités physiques, à moins que s’ennuyer fermement en fasse parti. Ils n'avaient même pas parlés, enfin Olwen avait parlé avec Styx pendant la quasi totalité de la journée mais ils n'avaient pas adressé la parole à son coéquipier. Certes elle n'en ressentait pas le besoin mais Styx trouvait cela impoli bien que la voleuse patenté était persuadée qu'il avait une idée derrière la tête (Styx, pas son coéquipier, lui elle ne savait absolument pas ce qui lui passait dans la tête et d'ailleurs, bien qu'elle s'en fiche, ça la frustrait...).

Olwen se retint de rire mais avait un grand sourire presque moqueur sur le visage lorsqu'il ressortit les cheveux plaqués sur son visages, un peu à la façon d'algues (très glamour tout ça). Si elle n'avait pas ses bras déjà occupés à faire tenir le bout de tissu blanc sur son corps, elle lui aurait bien tendu une serviette, pas vraiment par gentillesse plus pour bien lui faire remarquer qu'elle n'avait pas loupé ce moment mais bon c'était ne pas agir ou se montrer en tenue d'Eve devant un garçon qu'elle connaissait depuis quatre jours. Le choix était vite fait.
Si elle avait été terrienne, Olwen aurait certainement très bien noté Andô dans un concours de tee-shirt mouillés car le sien révélait les reliefs de sa fine musculature. Il était vraiment bien fichu en même temps pour un sangrave qui devait suivre un entraînement plutôt intensif en combats en tout genre ce n'était pas vraiment étonnant, elle même était très légèrement musclé mais ça se voyait beaucoup moins. Styx ricanait lui aussi en rappelant à Olwen qu'elle aurait pu tomber sur biiiiiiiien pire comme coéquipier et qu'elle devrait être heureuse de l'avoir lui mais la jeune terroriste rappela à son familier que son coéquipier aurait pu être le plus beau garçon de l'univers, et le plus gentil, le plus fort, le plus serviable, ça resterait un coéquipier et donc qu'elle ne faisait plus ses missions en solo et qu'elle préférait être seule. Le chatrix, car le taux macroscopique de magie dans l'air lui avait rendu sa véritable forme (il ne restait plus qu'à espérer qu'il ne croise aucun humain), sorti de la salle en soupirant, personne ne changerait Olwen, à moins que Néo se réveille comme par miracle.

Dans la chambre il trouva un Andô mouillé qui avait une main sous une serviette, sans se poser de question il traina dans ses pieds parce que lui, il aimait bien Andô, surtout lorsqu'il le caressait comme il le faisait actuellement.
- Il ne faut pas que ta maîtresse soit aussi familière avec moi tu sais? Enfin, peut être qu'elle ne s'en rend pas compte…
Intérieurement, puisqu'il ne pouvait pas lui répondre, Styx pensait qu'Olwen n'était pas vraiment familière avec lui. Bon certes elle l'appelait par son prénom et elle était en serviette devant lui mais ce n'était pas vraiment familier. Évidement en ce moment elle ne s'occupait plus de faire un "espace" entre son coéquipier et elle même et s'était déjà montrée à plusieurs moment "sans son masque" mais c'était la récente nouvelle qu'elle avait toujours du mal à avalé. Son meilleur ami, presque son frère, allait peut-être mourir de ses mains, il fallait comprend qu'elle était forcément un peu plus humaine. Et encore elle voulait le laisser dormir à terre, il y avait plus sympa.
- Je me demande à quoi tu penses… enfin, à quoi vous pensez.
La réponse était toute simple. Fallait-il le tuer ou le laisser dans ce stade de son coma comme il l'est depuis déjà trop longtemps? Ou s'il parlait de ce qu'ils pensaient à propos de lui la réponse était tout aussi rapide : ils ne pensaient pas grand chose de lui mis à part qu'il intrigue la voleuse.
Au grand désespoir du chatrix, Andô stoppa ses caresse et parti en laissant les clés la jeune femme dans la douche qui ne l'entendit pas.

Sous la douche la jeune femme laissa partir sa mauvaise humeur qu'elle avait eu plus tôt et se calma. Ils étaient là pour une semaine au moins et même si ce n'était pas dans le plan ils trouveraient une solution, enfin elle espérait parce que pour retrouver une personne qui se cache depuis un chalet recouvert de neige dans le village le plus paumé où le niveau de magie est quasiment nul, il fallait se lever tôt.

Une fois sortie de la douche la voleuse demanda à son familier de lui apporter une serviette plus longue parce que, bien qu'elle ne le montrait pas, la jeune femme n'était pas vraiment à son aise lorsqu'elle était presque nue à côté de son coéquipier. Le chatrix lui expliqua que de toute façon il était sorti et qu'elle pouvait bien se contenter des serviettes de l'hôtel car il était comme elle : flemmard.
La jeune femme changea encore de tenue, après tout un jour s'était passé depuis Lyon, puis s'installa sur le large bord de la fenêtre (fermée) vêtue encore et toujours d'un jean et d'un débardeur moulant gris. Ses cheveux mouillés semblaient plus long de sec et ses belles anglaises avaient disparues laissant la place à des longues ondulations, Olwen n'avait pas essayé de se les sécher puisqu'il n'y avait pas d'élémentaire air.
La terroriste n'ayant plus de boule de cristal qui marche était descendue chercher du papier et un stylo et elle faisait un point sur l'avancement de la mission. Bon enfaite c'était pas génial-génial, ils n'avaient pas plus avancé que ça puisqu'ils n'avaient pas la bonne adresse et ils devraient trouver le sorcelier-hermite seuls. Ils avaient une semaine pour trouver un plan pour essayer de le localiser rapidement sinon ils s'entraineraient au combat pendant cette semaine, elle ne voyait pas quoi faire d'autre...
Son ventre gargouilla, elle avait faim mais elle n'avait pas envie de descendre au restaurant de l'hôtel et ils n'avaient pas de room service donc elle prit son mal en patience attendant simplement d'avoir trop faim pour trouver la motivation de descendre au milieu de ces nonsos énervants.

[pas relu/corigé]

Dernière édition par Andô le Jeu 14 Nov 2013 - 20:35, édité 2 fois

Saison 1- épisode 3 (voir épisode 1 à la forteresse grise, et épisode 2 sur Terre)
Parce qu'il faut bien dormir...
Privé Olwen et Andô year

Comme il se doit, le Sangrave fit un tour d'inspection dans le chalet et reconnu Olwen de loin, qui descendait par les escaliers au bout du couloir. Dommage, elle partait sûrement avec les clés. Mais pourquoi ne la proprio ne leur avait pas filé DEUX trousseaux??! N'ayant pas la moindre envie d'attendre pour la seconde fois de sa vie dans un couloir, Andô décida d'aller manger : de toute façon il était vingt heures, et c'était officiellement l'heure du casse-dalle.
Le chalet était composé de trois étages. Au rez-de-chaussée étaient situés l'accueil et la salle de réception - dotée d'un splendide canapé "mouton" ; au premier, il y avait le réfectoire et la salle de jeu ; et pour finir, les chambres étaient au deuxième.
Une fois arrivé au réfectoire, il ouvrit de grands yeux. What the fluck? Une seule et unique table de bois était disposée au milieu de la salle.
- Eh regardez! Y a un nouveau!
- Salut toi! Tu viens avec nous?
- Ouais et elle est où ta copine? Elle peut venir aussi?
Déconcerté, Andô fut obligé de saluer tout le monde : la joyeuse troupe de vacanciers l'accueillit donc dans la bonne humeur et la convivialité, tous vêtus de polaires et de bonnets même à l'intérieur. Le tableau était assez space, sachant qu'Andô est un Sangrave… On lui servit un gros bol de soupe à l'oignon, avec en bonus… des tartines flottantes. YES ! Les hommes voulurent savoir pourquoi il était là, et il répondit qu'il voyageait. Les femmes voulurent savoir qui était Olwen, et il répondit qu'elle était sa partenaire.
Il retomba dans la déprime. En fait, il ne savait plus du tout où il en était : sa coéquipière le faisait tourner en rond. Elle était à la fois insouciante, manipulatrice, froide, sensible… Elle aurait dû n'être qu'une collègue, mais il ne la voyait plus en temps que telle depuis longtemps déjà. Quatre jours. En quatre jours, elle l'avait fait perdre ses moyens un bon nombre de fois : l'avait-elle rendu fou? Les oignons au fond de son potage le regardait d'un mauvais œil. Peut être bien. En attendant, il pouvait encore réfléchir, il était libre de penser. Mais à quoi bon? Penser à Olwen ne pouvait que lui attirer des ennuis, à commencer par ce foutu rêve. Enfin, pas si désagréable que ça… seulement, il l'avait sur la conscience. Peut être que l'amour ça ne se réfléchit pas.
Cette conclusion s'avéra fatale, et Andô fut un peu attristé par cette révélation.
- Vous ne mangez pas?
La proprio arriva, une toque blanche sur la tête. Son sourire carié donna l'impression à Andô d'être obligé de finir. Il repensa à sa pauvre mère et mangea sans faire d'histoire. C'était curieux de penser à elle dans un moment pareil mais, c'était comme ça. Même à dix-huit ans, il pensait parfois à elle et à Elyone. Cependant, les oignons lui donnèrent du fil à retordre, et il aurait tout donné pour un bon spatchoune à la broche. Pendant ce temps, sa partenaire arriva.
- Oh v'là la nouvelle !
- Eh viens t'assoir à côté de moi !
Les convives se mirent à rire et lui servirent un bol de soupe à l'oignon, ce qui réconforta Andô. Il se sentit aussitôt moins seul, et la regarda distraitement pour voir quelle serait sa réaction.
Ensuite, une marmite noire atterrit sur la table, et chacun reçu une pique. YES ! Les convives commencèrent à chanter - si c'était du chant - et la proprio arriva avec un énorme panier de morceaux de pain. Andô voulait découvrir la culture terrienne? Pas de problème, la fondue savoyarde était là pour ça ! Malheureusement, il fit tomber son morceau de pain. Tous les yeux se tournèrent vers lui. Instinctivement, il leva les mains en l'air. Le fou rire général repartit, et une petite fille lui dit :
- M'sieur, vous avez un gage ! Faites le tour de la table à cloche pied !
Les autres approuvèrent avec sérieux. Amusé, Andô refusa mais promis de le faire s'il recommençait ; la petite fille acquiesça. La tension était à son comble dans le réfectoire. Chacun surveillait son bout de pain comme si sa vie en dépendait, mis à part les deux Sangraves… Un vacancier assez corpulent au bouc très chic sur son menton perdit deux fois d'affilée. La petite fille aussi, mais n'eut pas de gage car elle partit en pleurant. La fondue continua, et la proprio servit plusieurs fois de suite les convives d'une boisson légèrement jaune. Andô se demanda encore ce qu'était cette chose-là, et la curiosité prit le dessus. Il trouva ça très bon, même si c'était un peu amer et n'osa pas demander ce que c'était. Mais il entendit un vieux clamer que ce p'tit vin blanc était très sympathique, et en déduit que c'était du vin. Il ignorait cependant que cette boisson était alcoolisée, et finit les trois verres sans problème. Sauf qu'à un moment donné, on a un peu chaud… Andô se leva et partit prendre l'air une fois de plus.
En rentrant, il demanda les clefs à Olwen et la laissa finir de dîner. Pour une fois qu'il avait la salle de bain pour lui ! L'eau chaude tarda à arriver mais il n'était pas mécontent de se décontracter un peu, parce qu'en suite, il faudra qu'il fasse le point sur la mission avec sa coéquipière. Pour cela, il fallait qu'il se remonte d'urgence et qu'il enclenche le mode Sangrave prêt à l'action, qui n'avait pas fait surface depuis un bon moment.

Quelques minutes suffirent au ventre de la jeune femme pour la faire céder et qu'elle posa sa pile de feuilles sur la table basse, se recoiffa rapidement devant le miroir, faire bonne impression quoiqu'il arrive, puis attrapa les clés qu'avait laissé Andô et promis à Styx de rentrer rapidement. Comme elle n'avait plus de magie pour le moment se promener avec son chatrix allait devenir légèrement plus compliqué...
D'un pas léger la sangrave vêtue de gris se dirigea vers ce qui ressemblait le plus à un restaurant. Bon enfaite ce n'était vraiment pas un restaurant puisqu'il n'y avait d'une seule table où tous les vacanciers avaient pris place. Et en plus ils semblaient heureux.
Elle avait entendu qu'on l'appelait et tourna la tête. Un de ces joyeux convives voulait qu'elle s'assoie à côté de lui. Et puis quoi encore? Elle allait participer aux conversations? Non non non. La jeune femme se contenta de décliner l'invitation par un sourire froid mais poli et pris place face à son coéquipier, le seul être normal au milieu de ces nonsos.

Lorsque la "fondu" arriva Olwen se contenta de regarder ce que contenait la grosse marmite avec appréhension. Ils mangeaient souvent des trucs comme ça ici? Non parce que le souvenir du restaurant dans lequel ils étaient allés à Lyon lui avait laissé un bon souvenir autant que ce soit au niveau de la décoration, rien de mieux que l'or et les pierreries pour amadouer une voleuse, du gout, de l'odeur, de la texture et de la présentation. Ici, si elle avait du noté, ils n'auraient pas eu la moitié des points dans chacun des domaines mais comme tout le monde mangeait avec un grand sourire, ce qui la rendait d'autant plus perplexe (qu'avaient-ils fait pour qu'ils soient à ce point heureux?) la jeune femme résolu à prendre un bout de pain et à le tremper dans l'espèce de liquide pâteux jaunâtre à l'odeur étrange et l’amena à sa bouche. C'était.. étrange. Ça ne valait pas un bon plat typiquement lancovient mais ce n'était pas si mauvais, enfin à ce qu'il paraissait, lorsque l'on a vraiment faim, tout semble meilleur.
Il semblait y avoir aussi une règle étrange qui obligeait ceux qui avaient fait tomber leurs morceaux de pain dans la "fondue" à exécuter un gage choisit par les autres. Olwen sourit intérieurement, ils se seraient bien amusés tous les deux avec Néo, sauf qu'il n'était pas en état de rire et encore moins de manger cette fondue ou de faire le tour de la table à cloche pied.

Le repas avait bien été animé avec les différents gages que devaient exécutés les autres résidents de l'hôtel, parce qu'avoir un entraînement de sangrave aidait fortement à ne pas faire tomber son morceau de pain dans la marmite, bien qu'Andô l'ai fait tombé mais on lui pardonnera, il n'était pas au courant de cette règle étrange. D'ailleurs, Olwen le trouvait mignon lorsqu'il parlait avec la petite fille, certes il était toujours beau quand il avait son masque d’impassibilité sur le visage mais là il faisait plus humain. Ça lui allait bien.
Ils avaient bu de cette boisson étrange mais qui n'était pas foncièrement mauvaise, juste étrange au premier abord, qu'ils appelaient le vin. La voleuse ne s'en était pas resservit pourtant, l'eau était vraiment bonne par ici, pas besoin d'embrumer ses papilles avec autre chose.

La jeune femme bien détendue après avoir bien mangé donna les clés à son coéquipier et resta quelques minutes encore pour gouter à la tarte aux myrtilles, elle en prit même une autre part qu'ils pensaient être pour Andô mais qui était pour Styx qui allait mourir de faim si elle ne le nourrissait pas.

La jeune femme retourna à la chambre, une part de tarte dans une assiette, le ventre bien remplie. Elle était de bonne humeur. La porte n'était pas fermée et elle entendait l'eau coulait, il se lavait. Olwen en profita pour se mettre en pyjama, ou plutôt en un large tee-shirt noir qui lui arrivait au milieu des cuisses et un short si court qu'on ne le voyait pas. Elle s'allongea sur le lit, ses cheveux avaient sécher et faisait maintenant de larges boucles sur ses épaules, Styx monta à son tour sur le lit et s'allongea à ses côtés. Enfaite il y avait la place pour mettre deux personnes, Styx passait et il restait un peu de place. Andô pourrait dormir avec elle. Enfin ça c'était comment le chatrix voyait les choses, Olwen elle se voyait bien dormir seule dans ce lit confortable.

[Je te laisse jouer Styx et power-gamer :D]

Dernière édition par Andô le Jeu 14 Nov 2013 - 20:36, édité 6 fois

Saison 1- épisode 3 (voir épisode 1 à la forteresse grise, et épisode 2 sur Terre)
Parce qu'il faut bien dormir...
Privé Olwen et Andô year

La lumière blanche qu'émettaient les néons de la salle de bain clignotait de temps à autre.
Les yeux clairs d'Andô se plissaient, et celui-ci finit par se dépêcher de sortir. Il enfila son jogging gris et son t-shirt large blanc ; dans sa valise, il n'avait bien sûr pas que des vêtements sobres comme tout être humain libre. Mais pour dormir, Andô n'avait pas trouvé mieux, ou plutôt, il n'avait pas cherché bien loin. Dans le miroir, il se contempla son reflet avec détachement.
Il se demanda alors qui était la personne froide en face de lui. Face à lui-même autant que face à sa coéquipière, il ne savait plus trop comment se comporter. Mais ce problème n'était pas bien compliqué. Pour une fois depuis longtemps, il lui fallait être naturel. Pour se trouver, pour s'améliorer aussi : cette mesure avait autant d'avantages que d'inconvénients, mais au moins, il allait enfin comprendre qui il était devenu.
Andô esquissa un sourire devant le miroir. Ok c'était loin d'être convainquant mais c'était déjà plus naturel. Pour y arriver, il allait devoir se forcer à retirer son masque horriblement hypocrite.
Une nouvelle page se tournait pour lui.
Puis il se demanda ce qu'allait en penser Olwen, malgré lui et cela l'énerva. Mais au fond, il l'aimait. Peut être pas aussi fort qu'on pouvait l'être, mais ce n'était qu'un début. En ce moment, il n'avait qu'elle en tête. Pour le moment, il se refusait de l'aimer. C'était interdit. Mais à cette pensée, il se souvient que sa vie n'était qu'une suite d'interdits et d'erreurs, et cela l'amusa.
En ouvrant la porte, ça lui fit tout drôle de tomber sur un gros chatrix noir d'un bon mètre vingt de haut et d'un demi de large, tout pleins de poils et de griffes. Ces animaux là sont normalement les terrifiants gardiens des prisons, des coffres où autres lieux sécurisés (enfin ça dépend pour qui…). Dans quel contexte ces deux-là s'étaient liés? Olwen était tranquillement allongée sur le pseudo lit double.
- Je propose qu'on fasse le point demain matin, même si le boss est injoignable…
Au moins, si la vieille pomme ne pouvait pas les joindre, ils avaient la paix ; que ce soit avec lui, les détecteurs de communication ainsi que la furie ambulante. Andô retrouva enfin sa boule de cristal, coincée entre un jean et une boîte mystère, qui était bien sûr éteinte. Puis il détailla la chambre avec paresse : un plafond bas crème, quatre murs de la même couleur, un parquet en vieux bois, une lampe au mur, un tapis en fausse peau, un vieux lit en bois avec couette à motifs rouges et blancs, recouverte d'une autre couverture en peau grise, et pour finir deux coussins blanc brodés façon grand-mère. Tout cela n'évoquait pas grand-chose à l'Autremondien, mis à part les deux peaux qui ressemblaient vachement à celles qu'il avait chez lui autrefois. La fenêtre donnait sur un petit balcon verglacé, donnant sur les pentes enneigées. Il faisait déjà nuit depuis longtemps, mais Andô qui ne s'était pas tout à fait habitué aux vingt-quatre heures terrestres croyait qu'il était encore tôt.
Après sa rapide inspection, il tira le tapis et choppa son oreiller au passage. En fait, il n'en avait rien à cirer de dormir par terre ou non. D'ailleurs, il allait s'installer lorsqu'un grognement grave se fit entendre. Ca venait de sous le lit. Prudement, Andô se pencha et au moment de distinguer quelque chose, celle-ci bondit. Le chatrix montrait les dents.
- Olwen, désolé de te déranger mais Styx est…
Après un rugissement dudit Styx, Andô monta debout sur le lit. YES ! A ce moment là, on n'entendit plus rien, et Styx sortit lentement de sous le lit en rampant. Celui-ci élit par "hasard" le tapis et son oreiller pour domicile : le félin ferma les yeux, se mit en boule puis commença à ronronner. Perplexe, Andô redescendit du lit pour s'installer ailleurs. Soudain, un grognement sourd résonna dans la pièce : Styx était réveillé. Le brun plissa les yeux, traduisant "Ok, j'ai pigé". Aussitôt, le monstre se remit sur pattes, le poil sauvagement hérissé sur son dos. Oulà… Au ralentit, Andô se remit sur le lit. Et comme prévu, Styx se calma. Le Sangrave soupira et regarda avec dédain Styx en train de "dormir". Puis Olwen sur le lit. Mais il le fait exprès ou quoi? Sa question fut résolue dès qu'il aperçut un mince sourire se dessiner sur les babines du familier. A ce moment là, toute la détermination d'Andô à dormir par terre fut sérieusement endommagée. Il posait un pied par terre = il se faisait déchirer, mais grave. Sentant le regard haineux en provenance du jeune homme, Styx ouvrit un œil, l'histoire de voir… et se rendit compte que son stock journalier de caresses allait vachement diminuer. Alors, il tourna sa tête féline vers Andô et ses yeux prirent un expression assez inexplicable. Le Sangrave prit presque pitié, et il se radoucit un peu, au soulagement du chatrix ; mais toujours sur le bord du lit, il se voyait mal demander "Eh Olwen, je peux dormir avec toi?" d'ailleurs ça le mettait très mal à l'aise, étant désormais conscient de ses sentiments envers elle. Mais elle? D'après ses agissements, elle en avait strictement rien à foutre de lui, tout court. Cette pensée le glaça. Olwen était de plus en plus froide avec lui, même si son masque à elle avait éclaté depuis l'incident dans le train (elle n'avait sûrement plus de raisons de se cacher). La vraie Olwen était-elle bien là? Andô songea que oui. Mais lui, même s'il ne le savait pas, souhaitait qu'elle le voit aussi et lui donne sa reconnaissance ; le jeune homme n'était pas franc avec lui-même, et cela l'entravait pour l'instant.
Le problème, c'était qu'en ce moment, Olwen ne s'intéressait pas du tout à lui.

Le chatrix ne resta pas longtemps sur le lit, l'appel du ventre le tiraillait lui aussi et il descendit pour allez manger sa part de tarte. Olwen fixait le plafond en somnolant, elle allait peut-être même s'endormir sans se glisser sous les couvertures si ça continuait, décidément les transports terriens et elle ce n'était pas ça : ils l'a mettaient de mauvaise humeur, vraiment de mauvaise humeur, et en plus ils la fatiguaient. Peut-être que le manque de magie ou la pureté de l'air avaient des effets effets somnifères eux aussi et puis elle venait de manger l'un des plats les plus lourds au monde, ce qui pouvait aussi expliquer sa fatigue soudaine.
C'était typiquement une réaction de sangrave : ne pas admettre d'être fatigué, non évidement il lui fallait des raisons qui étaient souvent farfelu, c'était presque étrange qu'elle n'ai pas donné comme explication l'orientation du centre de la Terre combiné à la chaleur d'un flocon de neige qui tombe sur la 185053436541 épine de sapin...

La porte s'ouvrit et son coéquipier sorti de la pièce. Au final c'était bien qu'il soit là, il câlinait Styx quand elle n'avait pas la tête à ça et puis d'après son familier elle ne serait pas seule pour traverser "l'épreuve Néo" et c'était bien mieux.
À vrai dire elle n'était pas d'accord, "l'épreuve Néo" montrait bien que s'attacher à des gens la rendait faible, incroyablement faible et soucieuse, pas qu'elle ait l'intention de s’attacher à son beau coéquipier, loin de là, c'était d'ailleurs ce qu'elle se démontrait à elle même. S'attacher à un coéquipier revenait à refaire l’erreur Néo et se retrouver dix ans après à recevoir un message comme quoi il était mort à l'intérieur et qu'il faudrait penser à arrêter de dépenser des fortunes à le faire vivre artificiellement.Sauf que non, son presque-frère ne pouvait pas mourir. Il lui avait promis.
Olwen observa son coéquipier du coin de l’œil. Ouais. Ils étaient bien comme ça avec leur relation de boulot. Elle sourit intérieurement devant sa tenue. Ils étaient les collègues "tee-shirt XXL en guise de pyjama", sauf que lui avait un jogging et qu'elle portait un short.
La seule chose qui perturbait la voleuse c'était qu'elle ne savait pas si elle pourrait lui faire confiance. Si un jour elle se retrouvait en danger de mort, la sangrave pariait qu'il continuerait la mission sans se soucier d'elle parce que c'était ainsi qu'on leur avait appris. Sauve ta peau en premier. Les autres doivent être assez forts pour se sauver eux-même ou sinon ils mourront, de toute façon il n'y a pas de place pour les faibles sur AutreMonde (ou nulle part ailleurs). C'était ce qu'ils étaient. Des tueurs de sang froids, des terroristes, des êtres sans moral ni étique à la solde d'un homme dérangé. Ils étaient tous arrivés là dans une optique, certains parce qu'ils étaient vraiment mauvais, d'autres parce qu'ils n'avaient pas eu le choix et puis ils y avaient ceux qui étaient là pour leurs propres vengeances, c'était d'ailleurs à ce dernier groupe qu'elle appartenait.

- Je propose qu'on fasse le point demain matin, même si le boss est injoignable…

Olwen hocha la tête.

- Il faudra profiter de cette semaine pour s'entraîner aussi. On trouvera bien un endroit isolé...

La sangrave ne comprit pas tout de suite pourquoi il lui avait prit un oreiller. Ah oui, il dort par terre. Après tout c'était lui qui l'avait proposé. Styx entre temps s'était caché sous le lit.
Tu ne vas pas le laisser dormir par terre quand même Oli? // Styx, on ne va pas en reparler, il l'a proposé et puis c'est un sangrave et un garçon, il a déjà vécu pire et ça prouve qu'il est galant, je ne voudrais surtout pas le casser dans ce geste.// Je sens l'ironie dans ta voix depuis ici. // Franchement laisse-le, laisse-nous dormir et puis dors toi aussi.// Mais il est gentil avec moi, on va pas le laisser dormir par terre! // Si. // Non. // Styx. // Non. // Styx, je te préviens, tu ne fais pas un coup tordus comme tu aimes tant les faire.//... // Styx. // ... // Qui ne dit mot consent je te rappelle.

Quelques secondes plus tard lorsque le sangrave en jogging voulu s'installer Styx commença à faire son cinéma. Et qu'il se prenait pour un dur en hérissant le poil, et qu'il grognait, et qu'il faisait des yeux de chatrix en colère. Olwen soupira agacé. Il n'irait jamais jusqu'à mordre Andô avec son venin, elle le savait, avec les gens qui le caressaient il n'était pas comme ça et il ne la mordrait jamais même s'il lui en voulait. Enfin elle espérait.

- Olwen, désolée de te déranger mais Styx est…

La jeune voleuse lui aurait bien dit de prouver au sac à puce qu'il était le plus fort mais elle pouvait bien comprendre que la situation était particulière, et qu'il n'avait pas envie de faire mal à son familier, chose pour laquelle elle lui était reconnaissante.
Bon elle fut à moitié étonnée qu'il se calme lorsque que le jeune homme était sur le lit. Évidement. Tout ça pour ça. La lancovienne se retint de dire à son coéquipier que s'il descendait il allait encore se faire grogner, après tout il le découvrirait bien tout seul.
Aussitôt dit, aussitôt fait, après une opération kamikase, le jeune sangrave revint s'installer sur le lit.
Olwen aurait pu rire du regard qu'il avait lancé à Andô en repensant aux caresses qu'il n'allait certainement plus recevoir, mais là il l’énervait. Beaucoup.
La jeune femme descendit du lit et attrapa la chatrix d'un mètre vingt de haut par la peau du coup et l'écarta autant qu'elle le pouvait, bon se battre à main nue contre un chatrix n'était pas la meilleure des solutions mais c'était déjà ça. Après avoir réussi à le trainer quelques mètres plus loin, la belle Olwen fronça ses sourcils, accentuant le creux de ses cernes.

- Tu arrêtes ça. Tout de suite. Ou sinon tu dors dehors. C'est non-négociable.

Le chatrix sorti ses crocs. Il n'allait pas pas la mordre, mais il n'était pas content non plus. Les disputes entre les deux étaient souvent fatigantes et bruyantes mais elle ne pouvait pas se le permettre ici sinon les voisins se poseraient des questions, où penseraient des choses non appropriées sur la relation qu'elle avait avec Andô. Et ça il l'avait bien compris. Son familier s’installa de nouveau sur la moquette en narguant sa moitié d'âme qui remontait sur le lit.

- Il ne veut visiblement pas que tu dormes par terre et on ne peut pas se permettre de faire trop de bruit, les voisins vont se poser des questions. Tu dors dans le lit ou tu le calmes et c'est plutôt mal parti... mais demain il va se faire un petite douche froide.

La jeune sangrave se glissa sous les couvertures puis respira profondément une fois pour se calmer et repris.

-Promis je prends pas toute la couette.
Et un petit sourire. Oui, il avait bien mérité que quelqu'un soit gentil avec lui, même s'il devait s'en contre fiche totalement, au moins Styx ne pourra pas lui reprocher de ne pas être gentille.

Saison 1- épisode 3 (voir épisode 1 à la forteresse grise, et épisode 2 sur Terre)
Parce qu'il faut bien dormir...
Privé Olwen et Andô year

Après toute cette histoire, Andô ne savait plus où se mettre. Voilà.
Pour expédier le problème à la vitesse de la lumière, il aurait fallu mettre le chatrix H.S., mais franchement ce familier était, dans le fond, plutôt sympathique en temps normal et puis sa maîtresse n'aurait pas du tout apprécié… Breeeef, il se retrouvait là, comme un crétin, sur le lit, et puis… et puis il en avait marre de cette mission où tout allait de travers malgré tous ses efforts et maintes tentatives de faire le point. Et puis ce n'était pas tout : non seulement il s'était entiché de sa partenaire alors qu'il était censé être un assassin/terroriste/sadique/kamicaze/enfintoutlesjobsplutôtsympathiques, mais en PLUS son familier plutôt massif et plutôt terrifiant lui posait problème… la louze avec un grand L.
Pendant qu'il s'apitoyait sur son sort, sa coéquipière était en train de traîner l'équivalent de soixante kilos de bétail à travers la chambre.
- Tu arrêtes ça. Tout de suite. Ou sinon tu dors dehors. C'est non-négociable.
Pour la première fois, il vit Olwen en colère - enfin plutôt agacée. Mais sa voix restait toujours aussi claire et prononcée, et au fur et à mesure que le temps passait, l'esprit de son partenaire en était imprégné. Elle remonta sur le lit, son grand T-shirt large noir cachant ses formes féminines, et dit à l'intention de son coéquipier, un peu rêveur :
- Il ne veut visiblement pas que tu dormes par terre et on ne peut pas se permettre de faire trop de bruit, les voisins vont se poser des questions. Tu dors dans le lit ou tu le calmes et c'est plutôt mal parti... mais demain il va se faire un petite douche froide.
Il jeta un ultime regard à Styx qui roupillait et déclara forfait, en haussant les épaules.
- Promis je prends pas toute la couette, déclara la belle Olwen en se faufilant sous les draps à carreaux rouges.
Andô aurait du être heureux. N'importe quel type aurait été heureux à sa place d'ailleurs. Or il ne l'était pas. Il se glissa cependant dans le lit. Il aurait voulu dire quelque chose à ce moment-là ; mais il ne dit rien et se tourna vers l'extérieur, une partie du visage caché par son bras. De son côté, il pouvait voir Styx et la fenêtre.

De gros flocons blancs tombaient lentement du ciel noir, virevoltant par moment dans toutes les directions ; comme lors de leur soirée à Lyon, la pleine lune éclairait à travers un trou que formaient les nuages, d'une lueur froide. L'iris grise se rétracta autour de son centre noir. L'œil se détourna ensuite de la lune pour surveiller l'heure. En écriture analogique rouge, il était indiqué 23H17. Encore huit heures. Dans la petite chambre, sous l'éclairage de l'astre, un visage à la peau claire se détachait des couvertures. Son regard fixait le réveil, ne s'en détachait pas une seconde. Comme si, tout le centre du monde s'était déplacé là. Chaque minute, le chiffre changeait. Pourtant, c'était comme si le temps s'était arrêté. Ce regard continuait de fixer ces chiffres insignifiants, comme s'il voulait les effacer, les modifier, avide de chaque laps de temps qui passait. Peut être par désespoir, la tête brune s'enfouit sous les couvertures. A l'abris des regards, le jeune homme cherchait sûrement à se réconforter, là où personne ne pouvait le lire. Personne ne le saura.
Les chiffres l'avaient maudit eux aussi, affichant narquoisement 23H54 après une éternité d'attente. Mais son âme affirmait cependant qu'elle ne cèderait pas. Pas cette fois. Pas maintenant. Pour ne pas commettre l'irréparable, pour ne pas refaire la même erreur, pour ne pas sombrer, pour continuer de lutter contre lui-même, pour rester LUI. Combien de temps cette lutte acharnée allait-elle durée, elle qui allait à l'encontre de l'être humain?
1H10. Le regard sombre, il guettait toujours l'horloge. La chaleur qui se dégageait dans son dos lui donnait le vertige. Il aurait tout donné pour partir, mais Styx allait grogner et Olwen allait se réveiller. Le garçon songea qu'il y avait sûrement un force inconnue qui lui avait donné sa malédiction et l'avait insufflée aux autres êtres aussi vivants qu'immatériels pour le poursuivre même au-delà de la mort.
Et il avait peur. Peur de lui. Il était 1H48 lorsqu'il sentit le sommeil le gagner, engourdissant peu à peu son corps. Qu'arriverait-il alors?
2H35. Il avait toujours rêver d'aller à la mer, de sentir le vent frais et l'eau froide perler sur son visage. Il la voyait comme une sorte de délivrance. C'était la liberté à portée de main. Un jour il partirait en mer, et se séparerait de tout.
3H05. Ses idées se brouillaient peu à peu, comme une gouache épaisse diluée dans de l'eau. Le mal de tête revenait, repartait, et revenait toujours plus fort. Il se rendit compte à quel point l'être humain était faible.
3H20. Il était parfaitement réveillé. Il pourrait faire un entraînement intensif à cette heure-ci. D'ailleurs en parlant d'entraînement, s'il n'était pas opérationnel demain, Olwen allait lui mettre la misère. Franchement, cela ne le tentait pas trop de se faire battre par une fille mais bon, il encaissait bien de toute façon. Olwen était sûrement de son niveau, comme c'était la vieille pomme qui l'avait recommandée ; Andô avait à la fois hâte de savoir et non. Le truc qui l'intéressait le plus en fait, c'était de la voir bouger - pfff il est trop prévisible! Mais quand il s'en rendit compte, il secoua la tête. Ah non, pas de ça! Puis cette pensée fit effet boule de neige. La sortie à Paris, la nuit à Lyon, l'incident de la douche… et même ce soir-même. Quand même, pensa-t-il, je ne m'imaginais pas comme ça… Il rougit un peu, et passa sa main sur sa nuque, par réflex. N'était-ce pas pour cette raison précise qu'il se refusait à dormir?

Vers quatre heures du matin, peut-être même cinq, à vrai dire j'en sais rien, dans un lit.

Il fait froid. Styyyyyyyx? Allez s'il te plaît va fermer la fenêtre.

Styx? Ne me dis pas que tu me fais la gueule quand même... Il est pas par terre Andô que je sache... En plus je lui ai laissé un bout de la couverture alors s'il te plaît, soit sympa ferme cette fenêtre!

Styx, ne me dit pas que tu dors!

Styx! Tu ronfles!

Styyyyyx! Par les entrailles de Bentruc le Hideux, réveille-toi et va fermer cette fenêtre!

... T'es vraiment désespérant tu le sais au moins?

Et ce fut après de nombreuses demandes toutes aussi infructueuses les unes que les autres qu'Olwen décida enfin de sortir du lit sans avoir insulté une fois de plus le chatrix qui était son familier.
Déjà qu'elle avait froid avec la fenêtre ouverte mais alors sans la couverture (et sans la chaleur corporel que lui prodiguait son coéquipier bien qu'ils se soient endormis dos à dos) elle était vraiment frigorifié. C'était quoi cet hôtel qui n'était pas capable de bien isolé ses chambres? Sincèrement? Rien que pour ça ils ne devraient pas les payer! Déjà qu'il fallait qu'ils attendent une semaine dans le village le plus paumé de la terre et où il n'y avait même pas de magie alors si en plus ils n'avaient pas de radiateur, elle rentrerait au Lancovit à pied.
Après le froid, la seconde mauvaise nouvelle était que le parquet grinçait et elle n'avait pas envie de réveiller son coéquipier, il avait besoin de dormir lui aussi s'il voulait être en pleine forme pour leur entraînement demain, parce que oui, même s'ils étaient prisonniers de l'hôtel le plus minable du monde ils allaient en profiter pour s'entraîner et pourquoi pas essayer de créer des stratégies de groupes même si se connaissant, Olwen n'était pas encore prête à bosser en duo. Du moins, pas tant qu'elle ne serait pas en duo avec Neo, son meilleur-ami/frère de coeur/vous connaissez la suite...
Comme toutes les voleuses patentées, Olwen était discrète, même quand il faisait moins trente dans sa chambre, qu'elle ne portait qu'un tee-shirt trop grand et un short et que le plancher grinçait. Elle arriva donc sans mal face à la fenêtre qui lui pourrissait sa nuit. Face à l'ennemi, la sangrave fut sans pitié, elle le mit K.O d'un seul coup en lui envoyant son attaque secrète jefermedesfenêtreplusvitequemonombre niveau cent en pleine face. Elle l'avait pas volée. Puis pour ne pas déshonorer sa grande réputation d’opportuniste flemmarde, au lieu de refaire le tour du lit, qui était fichtrement grand lorsqu'il fallait le contourner dans un froid glacial, elle se contenta de se faire aussi petite qu'une souris et de squatter la partie du lit qu'occupait Andô pour deux raisons majeures : de un, c'était plus près, de deux, rien de vaut la chaleur humaine/sorcelière/tatris/etc... Elle aurait même apprécié d'avantage son coéquipier s'il était un loup garou, il aurait gagné quelques degré et donc quelques points de plus dans son estime de manière proportionnelle.
Le belle Olwen se rendormie donc, face à une fenêtre fermée, quasiment dans les bras de l'homme qui l'avait limite consoler alors qu'ils ne se connaissaient absolument pas.

Quelques heures plus tard, toujours dans le lit.

Olwen réveille toi!

Olwen, c'est l'heure, faut allez s'habiller, s'entraîner...
Olwen, qu'est-ce-que tu fous dans les bras d'Andô?! Oli, t'as des trucs à me raconter toi!
Olwen, réveille-toi où je te lèche le visage et tu sais ce que ferrais de la bave de chatrix sur ton visage de poupée de porcelaine?
Olwen sincèrement, tu vas louper le petit dèj! Moi je veux que tu me ramène du bacon, ou de la tarte, ou encore un oiseau. Owiii, un petit oiseau tout frais, tout joli, tout mignon dont je ne ferais qu'une bouchée!
Olwen, ne n'oblige pas à sauter sur le lit pour te faire un câlin!
Tu l'auras voulu Oli! Je vais ruiner ton réveil romantique dans les bras d'Andô!

Aussitôt dit, aussitôt fait, Styx je jetta tel un homme à la mer dans le peu de place qu'il restait de ce côté du lit. Donc il bouscula Olwen contre Andô ce qui la réveilla en sursaut et valut un regard noir pour Styx.

- Brolk, mais qu'est-ce que tu fais?!

- Je vous réveille?

Inspire, expire, inspire, expire... Calme, Zen, tuer son familier c'est très mal vu et en plus il paraît que le chatrix c'est vraiment mauvais comme viande...
Pendant qu'elle faisait ses exercices antimeutredefamilier, Olwen se questionna à propos de la chose qu'elle avait percuté à cause de son *** de familier. Andô. À oui, accessoirement il était là lui aussi. On est censé faire quoi quand on percute de plein dos son coéquipier dont on a squatter son côté du lit? Un petit sourire tout mignon tout gentil avec option guimauve dégoulinante et yeux de biches ainsi qu'un petit "désolémonfamilierestvraimentdébile"? Ça semblait raisonnable. Olwen tourna sa tête, fit un des sourires les plus choupinou et mignon qu'elle n'ait jamais fait et accompagné son geste du fameux "Désolé, mon familier est vraiment un cas." sans faire aucune allusion au faite qu'elle ait squatter son côté du lit. Non parce qu'enfaite elle s'était dit qu'elle se réveillerait en première et qu'elle retournerait de son côté. Bon bah c'était raté...
Enfaite elle ressentait presque de la pitié pour ce pauvre sangrave qui avait à la supporter elle et ses sauts d'humeur ainsi que son familier qui est l'un des familiers les plus tordus d'Autremonde, pour ne pas dire de l'univers.
Bon c'était pas tout et bien qu'il soit bien confortable, l'entrainement physique chez les sangraves c'était le bien, surtout si ça formait des abdos comme ceux d'Andô, ils n'allaient pas passer le reste de leur journée dans ce lit. Non il fallait manger, parce que manger c'est important même si c'est du fromage liquide qui ne sent pas particulièrement bon, et il fallait s'entraîner, faute d'activité plus intéressante.
Olwen posa donc ses petits pieds à terre et grimaça en se souvenant de la température du sol qui n'avait visiblement pas augmenté depuis cette nuit, puis elle attrapa sa tenue de voleuse patentée tout en faisant tenir ses cheveux en une sorte de chignon sans élastique et se dirigea vers la salle de bain pour se changer.

- Prépare-toi, on s'entraîne aujourd'hui et Styx, tu me réveilles encore une fois comme ça et je te promets que je te découpe en tout petits morceaux.

Quelques minutes plus tard, Olwen sortie vêtue de noir, les cheveux relevés en une queue de cheval, son pyjama à la main. Elle enfila un long pull par dessus sa tenue et se chaussa d'une paire de botte pour ne pas attirer les regards avec sa tenue 100% autremondienne.
Elle descendit rapidement prendre son déjeuner avec son coéquipier (on peut changer si tu veux) dans la salle de l'autre soir qui était aujourd'hui presque vide. Ils devaient tous être sorti se ballader ou chasser l'ours, à vrai dire elle s'en fichait éperdument.

Une heure après ils étaient en plein milieu d'un parking vide et plus ou moins caché des regards à se préparé à se taper dessus (oui, trouver un parking vide c'est long, même dans l'endroit le plus paumé de la Terre).

Qu'est ce que c'est? Hum… c'est doux… c'est chaud… ça sent bon… aaah je suis trop bien là… je vais dormir encore un p'
Un violent coup dans le dos fit sursauter Andô, il en tomba presque du lit. Il sentit quelque chose, enfin plutôt quelqu'un contre son dos. Aussitôt il se retourna, et tomba nez-à-nez avec Olwen… et Styx ?!
Eh oui ! c'était bien Styx la baleine, qui rebondissait sur le lit.

C'est quoi ce brolk?
Traduction : What the fuck?

Dépassé par les évènements, Andô regardait l'énorme chatrix avec consternation. Celui-ci avait plutôt l'air fier de lui - pour une raison parfaitement inconnue, contrairement au lit qui faisait la mauvaise tête. Normal :
1 homme+1 femme + 1 chatrix = environ 300 kg. Jack pot!

- Brolk, mais qu'est-ce que tu fais?! jura la Sangrave.

Ouais on se demande hein? Andô garda ses sarcasmes pour lui, puis tenta de ne pas s'exploser par terre - c'est qu'un lit double, c'est quand même haut ! en s'agrippant à la rampe supérieure du lit.
Comme pour se faire pardonner, Olwen se mit à sourire au cascadeur. Mais attention, pas n'importe quel sourire! celui qui donne le vertige à n'importe quel mec, avec les paillettes dans les yeux et tout et tout ! Alors Andô déglutit, et descendit dicrètement du lit, se détachant de sa coéquipière. No comment.

Il remarqua alors que la fenêtre était fermée. En effet, il avait entendu la voleuse se lever cette nuit. Mais quelque chose le dérangeait. Après un temps de réflexion, il s'aperçut qu'il avait dormi. Déjà ça, c'était pas très brillant. Mais le pire c'était qu'il savait pourquoi il s'était endormi… Il s'était sentit apaisé. Apaisé par sa nouvelle bouillotte officielle, non pas qu'il en ait besoin - en fait il n'avait quasiment jamais froid, mais il ignorait que dormir avec Olwen pouvait avoir un tel effet sur lui.

- Prépare-toi, on s'entraîne aujourd'hui et Styx, tu me réveilles encore une fois comme ça et je te promets que je te découpe en tout petits morceaux.

La Sangrave était vraiment de mauvaise humeur, et Andô ne répondit pas. Cette séance était prévue depuis un petit moment. Il trouva donc une tenue de sport, version hiver : pantalon noir de ski, le couple T-shirt et sweet kaki avec intérieur polaire. Il avait choisi des vêtements amples pour ne pas être gêné - déjà que ces épaisseurs n'étaient pas très pratiques alors autant minimiser les dégâts.
Il se changea dans la chambre. En retirant son haut de pyjama, Andô remarqua la présence du chatrix, assis sur son arrière train.
De grands yeux ronds le fixaient.

- Ok… soupira-t-il. Qu'est-ce que j'ai fait encore?

Toujours les mêmes yeux ronds. Provocateurs?
Son haut enlevé, le Sangrave faillit mettre son T-shirt à l'envers. Tout à coup il fit la grimace :

- Je sais! tu te demandes pourquoi Olwen était contre moi c'est ça? Nan mais je t'assure que j'ai pas… On n'a pas… Mais d'abord, en quoi ca te regarde le chat hein?!

Toute l'insulte résonnait dans le "chat". Pour la première fois de sa vie, Andô vit un chatrix blasé.

- Tu sais quoi? T'avais qu'à pas m'obliger à dormir avec elle.

Sur ce, Andô finit de se changer et descendit au réfectoire. Vide. Un self service avait été installé, avec de beaux rails pour poser les plateaux. Le Sangrave était un peu déstabilisé par le zéro magie, et à cette heure si du matin, il eut du mal à faire le rapprochement entre les rails et le plateau - qui volait tout seul en temps pseudo normal. Du jus d'orange Tropicana - placement de produit yeah !, des tartines toutes chaudes de pain savoyard, de la confiture de… heu…, des céréales, du lait, du chocolat chaud et du thé l'attendaient sur le comptoir, sans oublier des morceaux de fromage. Dans une étagère en bois trônaient des tasses, des bols et des verres aux motifs divers et variés, et dans les tiroirs des couverts vieillots.
Une fois servi, Andô remarqua que sur sa tasse était écrit "Vive la tartiflette!". Il tenta de lancer un Traductus. Miracle! La magie n'était peu être pas entièrement effacée… Il voulut tenter quelque chose ; il vérifia que personne n'était présent pour lancer un Levitus sur sa tasse de chocolat chaud. Elle trembla un peu. Le Sangrave forçat un peu plus. Cette fois si, elle se souleva et atteint les trois centimètres de hauteur avant de retomber sur le plateau.

L'oiseau avait décidé que le moment était venu. Se remuant frénétiquement les plumes de son derrière, il se sentait gonflé à bloc. Aujourd'hui c'était le grand jour, et un grand jour ça ne se rate pas.
Il se tourna vers sa cible avec superbe. O magnifique cible! Une brioche à la crème. Elle était là, dans la boulangerie, devant lui. Mais pas sans défense. En effet, cette brioche était gardée par la créature la plus abominable qui soit. Perfide… le volatile en frissonnait. La boulangère était la toute la journée, et ne quittait jamais son poste : derrière la boîte magique - pour notre oiseau l'être humain était le seul et l'unique animal assez stupide pour collectionner des trucs qui ne se mangent pas.
Dans la journée, il y avait parfois un laps de temps très court où la terrible bête retournait dans son antre, et commettant l'irréparable : laisser la brioche.
Et ce moment était arrivé. Bec baissé, le combattant fonça.

La neige avait presque cessé de tomber, au grand soulagement d'Andô car autrement il aurait été impossible de pratiquer une quelconque activité à l'extérieur. Après s'être éloignés de leur auberge, ils avaient trouvé un parking dans le centre ville. D'après leurs renseignements, tous les habitants et les touristes étaient sur les pistes à cette heure, soit environ neuf heures. Parfait.
Avant qu'il ait pu dire un mot, il se rendit compte qu'Olwen avait disparu. Il tourna sur lui-même afin d'y voir plus clair. Le terrain était carré, avec deux rangées de voitures sur deux côtés opposés, et un sol goudronné recouvert de neige. Par conséquent glissant. A regret, Andô sortit les mains de ses poches et posa son sac à dos. Il était un peu lourd et il fallait mieux ne pas trop le secouer…
Au sol, il y avait des traces de pas encore fraîches qui se dirigeaient vers les voitures. Il s'approcha, vigilent. A travers les vitres, il vérifia que son ennemi n'était pas là. Soudain il releva la tête et se prit une grosse boule de neige en pleine face.
Il se remémora l'oiseau de tout à l'heure qui s'était pris la vitre de la boulangerie, et comprit sa douleur. Après tout, cette boule n'était pas tout à fait constituée de poudreuse… mais plutôt de neige gelée. Les dents serrées, le Sangrave retira les éclats de neige avec sa manche. Ok, Olwen mettait le ton d'entrée de jeu. Il retourna au centre du parking, puis observa que son sac à dos avait disparu. Super.

- Olwen, n'ouvre pas le sac s'il te plait…

Il se sentait légèrement ridicule. Sa surprise était fichue mais après tout, ils en auraient peut être besoin. Il vit tout à coup une bouteille de champagne posée sur le capot d'une voiture. Le quart du liquide manquait, ce qui amusa beaucoup le garçon. Il attrapa la bouteille.

- Tu permets?

Il but deux trois gorgées au goulot, se foutant royalement des coutumes françaises. Mais ce petit champagne n'était pas mauvais, et marqua des points dans l'estime qu'Andô avait pour la nourriture terrienne, c'est-à-dire aucune.
Andô eut une idée. Les choses devenaient de plus en plus intéressantes. Pour une fois qu'ils pouvaient s'amuser !

- Il va bien falloir que tu te montres un jour. Surtout si tu en veux encore, ajouta-il en désignant la bouteille.

Accroupie derrière l'une des roues d'une peugeot 207 couleur vert bouteille, qui prendrait cette couleur pour une voiture?, qui semblait venir d'une autre époque, Olwen essayait de reprendre ses esprits. Le truc qui avait des bulles dans la bouteille d'Andô était super bon mais elle commençait à avoir mal à la tête. Il ne pouvait y avoir que deux raisons : elle avait attrapé froid en dormant avec la fenêtre bien qu'elle se soit collée à son coéquipier, pour la chaleur bien évidement faut pas poussé mémé non plus, ou alors Andô avait décidé de l'empoisonner avec cette boisson pour le moins étrange. Le liquide doré était autant acide qu'il n'était amer et sucré et puis il y avait des bulles et s'il y a bien une chose qu'Olwen apprécie particulièrement c'est les boissons gazeuses. D'ailleurs son poison devait être bien étrange puisqu'au lieu de la geler sur place comme le faisait les trois quart des poisons qu'elle avait testé (t'es une vraie sangrave ou tu n'en es pas une) avaient plutôt tendance à la geler de l'intérieur en mode glaçon humain, ce qui est particulièrement désagréable. Non, là le liquide la réchauffait d'une certaine façon mais ce n'était pas une chaleur digne du désert des Salterens ni la sensation de brûlure qu'on ressentait lorsqu'on avalait du thé et qui laissait une impression désagréable sur la langue. Non là, c'était réconfortant, ça donnait de la confiance, un peu comme un rayon de soleil au printemps, c'était agréable (si on en oubliait le mal de tête). Et puis pourquoi aurait-il voulu l'assassiner? Ah non, ça c'était une mauvaise question, il avait plus de milles raisons de vouloir sa mort, ne serait-ce que pour avoir le lit et que Styx arrête de l'embêter. Après tout Andô était un sangrave et visiblement un des futurs meilleurs, une fois qu'ils auraient tué le vieux ridé insupportable, il devait donc avoir des antécédent de tueur psychopathe qui surkiffe les bains de sang, surtout quand ce n'est pas le siens ou alors il était plus du genre torture et il la regarderait devenir complètement folle, enfin elle n'en était pas là, pas encore.

Le problème c'est qu'elle avait bien envie de reboire du truc-là. Même si ça avait l'air de lui donner un début de légère migraine et qu'elle supportait mal les maux de tête, même si ça semblait être le plus gros piège du monde, c'était bon. Et c'était chaud. Et elle commençait à se les geler gentiment derrière sa roue de voiture là. Et Styx qui ne voulait pas faire le chauffage. Bon il avait peut être un peu peur qu'elle ne le zigouille sur place en le découpant en petit cube et en les plongeant dans le fromage qui sent pas bon qu'ils mangent à "l'hôtel". Il avait bien raison d'avoir peur mais là tout de suite elle commençait à vraiment avoir froid la petite voleuse patenté alors soit il venait, soit la bouteille viendrait à elle.
Andô remarqua enfin qu'elle n'était plus là. De là où elle était Olwen pouvait facilement l'atteindre mais elle ne voulait pas le blesser, enfin pas sérieusement et avec ses couteaux elle ne pouvait qu'atteindre sa nuque. Mauvaise idée. La sangrave s'occupa donc à récupérer la neige tout autour d'elle, bien qu'un peu givrée elle restait assez malléable. Juste de quoi faire une boule. C'était petit, mesquin, pas vraiment sérieux mais tellement tentant! Elle déplia de quelques centimètre ses jambes pour pouvoir lancer son projectile sans problème, visa sa nuque mais le temps que la boule atteigne sa cible, il avait relevé sa tête lui permettant de se manger une grosse boule de neige givré.
Par pur réflex de survis, la jeune lancovienne reprit sa position initiale pour éviter les représailles de son coéquipier. Parce qu'elle savait qu'il y en aurait quelqu'en soit la forme, il se vengerait, parce qu'ils étaient sangrave et que personne n'aimait se prendre de la neige en pleine figure.

Lorsqu'il lui demanda de ne pas ouvrir son précieux sac, l'adolescente retint un "oups" ironique, d'ailleurs il était un petit peu lent le jeune homme ça faisait déjà quelques temps qu'elle le lui avait pris son fameux sac. En plus elle ne l'avait plus, enfin elle avait le sac mais plus ce qu'il y avait à l'intérieur qu'elle avait laissé sur le capot d'une voiture à quelques places de celle derrière laquelle elle se cachait.
Elle le regarda descendre à son tour un bon quart de la bouteille, à deux ils en avaient déjà descendu la moitié mais au moins ça enlevait la possibilité qu'il ai voulu l'empoisonner, à moins qu'il soit immuniser... Qui sait? Il annonça finalement son plan : du chantage. C'est petit, mesquin, c'était un coup bas mais ça valait largement son attaque à la boule de neige.

Bien qu'elle ne soit concrètement pas obligée de vouloir boire à nouveau, le jeu l'intéressait bien. Voler une bouteille. C'était totalement dans ses cordes, elle n'avait pas fait de nombreuses années d'études à l'institut des voleurs patentés du Lancovit pour se retrouver sans ressource devant un simple sangrave. Mentalement, Olwen demanda à son familier de "faire l’appât" pour tromper Andô et lui laisser le temps d'arriver par derrière. Le chatrix, qui ne s'était pas fait repéré par l'opération du saint esprit sur le chemin pour arriver au parking se lança sur les ordres qu'il n'avait pas envie de discuter vu sa position aujourd'hui et s'étala comme une crêpe sur le verglas. Pour une entrée théâtrale c'était raté mais heureusement pour la jeune femme, le manège du grand chatrix mortel qui glisse comme un petit chaton sur le verglas sembla perturber le jeune homme assez longtemps pour laisser le temps à Olwen de changer d'emplacement.

Derrière une voiture qui s'approchait plus du gros tas de neige que du tas de ferraille qu'utilisaient les nonsos, Olwen attendait le moment parfait tout en essayant de ne pas penser à la douleur de son familier parce qu'il fallait qu'il se foule la patte en plus. Olwen attendit encore quelques minutes avant de changer de cachette puis elle finit par réussir à arriver face au dos du jeune homme ce qui n'avait pas été chose facile car elle avait glisser. De nombreuses fois. C'était comme si elle n'avait plus vraiment l'équilibre, chose qui ne lui arrivait jamais et elle était persuadée que la boisson y était pour quelque chose!
Le temps de trouver une super punch line qui décoifferait son beau (et sexy) coéquipier, elle avait senti qu'il savait qu'elle était dos à lui. Ou alors c'était juste une impression et elle se faisait des films mais étant arrivée derrière lui avec la délicatesse d'un Draco-tyrannosaure. Le "bouh!" ne lui semblait pas réellement approprié quoique ça serait bien passé, non il lui fallait quelque chose de mieux sauf que là elle n'avait pas sa punch line trop géniale et donc elle devrait faire sans.

" Qui a dit que je voudrais encore?"

Les jeux étaient faits. Ils allaient devoir réussir à se battre sans magie (et sans ramener l'autre complètement mort aussi, accessoirement), Olwen savait qu'elle était capable de se défendre mais elle doutait sérieusement d'être au niveau de combat physique d'Andô, en plus elle ne tenait vraisemblablement pas à l'alcool français. Ça promettait!

» Un duel contre toi. [Hôtels // PV Olwen]
» Parce qu'l faut bien commencer quelque part
» Parce que chaque homme à droit à un enterrement... Enfin, faut l'espérer.
» Il faut bien commencer!!!
» Allez, Faut bien s'y mettre !