Quand deux demies vampyres se rencontrent...[FINI]

Dernière édition par Elya le Lun 21 Jan 2013 - 19:56, édité 1 fois

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J'ai fait 1154 mots! C'est un exploit!]

Un bond. Un autre. Encore un autre. Je sautille sur les pavés, comme une petite fille. Je sautille parce que je suis heureuse. Heureuse parce que je me sens enfin libre. Libre de vivre comme je veux, libre d’être enfin moi-même. Heureuse parce que j’ai enfin une amie. Peut être même deux. Kina et Hana. Meilleure amie et professeur.

Je saute un, deux, trois pavés. Sans toucher les traits, sur la pointe des pieds. Les passants me jettent des regards amusés, mais je ne les vois même pas. Je suis trop heureuse.

Je suis tellement dans les nuages, que je ne vois pas cet homme assis devant un café qui me regarde fixement et me désigne à sa compagne du doigt. Je ne le vois pas sortir une affiche qui, je le saurais si j’avais accordé un peu d’attention à cet homme, me représente. Je ne le vois pas sortir ensuite sa boule de cristal et composer un numéro. Celui de mon oncle et ma tante...

Je cours, et j’entends leurs pas dans mon dos. Ils se rapprochent. Mais je ne peux pas les laisser me rattraper. Je ne peux pas les laisser me renvoyer chez mon oncle et ma tante. La liberté que j’ai acquise m’est trop chère pour que je la perde de cette façon. La peur donne des ailes paraît-il. Hé bien, j’attends qu’elles poussent.

Je cours dans le noir, sur ces mêmes pavés sur lesquels j’ai sautillé joyeusement il y a à peine quelques heures. J’y vois à peine à deux mètres. Je pourrais lancer un sort pour m’éclairer, mais je n’ai pas le temps. Je passe devant ce café, d’où cet homme m’a aperçue. Je m’en souviens maintenant. Un grand homme blond, avec une femme aussi blonde que lui à côté. Il doit être content, il aura sa récompense. Alors je cours, peut être pour le contredire, contredire cet homme qui pense, comme ce qui me reste de ma famille que je suis un oiseau qu’il faut mettre en cage. Ou peut-être qu’il s’en fiche. Moi aussi je m’en fiche. Et je cours.

Je cours, je m’essouffle, la poitrine me brûle, je veux m’arrêter, mais je ne peux pas, je ne dois pas. Pour Kina et Hana. Et pour moi aussi.

Les gardes qui me poursuivent pensent sûrement comme ont du leur dire mon oncle et ma tante, que je suis une délinquante qui s’est enfuie de chez elle. Une enfant difficile.
C’est ainsi qu’on appelait il y a à peine six mois, Elya, demi vampyre, presque muette et méfiante. Méfiante envers le monde entier. Mais j’ai changé. Je ne suis plus cette Elya là. Je suis Elya, demi vampyre libre et qui compte bien le rester.

Je tourne dans une petite rue, ils se rapprochent de plus en plus. Mais après six mois à vivre dans les rues, je connais Travia comme ma poche. Je tourne, je fais des détours, prends des petites rues anonymes. Mais ils me suivent toujours. On leur a sûrement promis une récompense à eux aussi.

Je m’essouffle de plus en plus, je vais bientôt être obligée de m’arrêter. Mais je continue, et tout en courant, je réfléchis. Où aller ? Pas chez Kina, je ne veux pas qu’elle ait des ennuis. Et Hana ne sait pas encore que j’ai fugué.

Mais soudain, j’aperçois un escalier qui mène sur un toit. La hauteur n’a jamais été mon fort, mais je peux toujours me cacher là en attendant qu’ils passent. Je grimpe à toute vitesse, en essayant de faire le moins de bruit possible. Je ne veux pas qu’ils m’entendent. S’ils me trouvent, je n’ai pas beaucoup d’options : soit courir sur les toits, chose que je me sens incapable de faire, soit me laisser prendre et retourner chez mon oncle et ma tante. Qui ne manqueront pas de me faire comprendre que je ne suis toujours pas la bienvenue. D’ailleurs, je n’ai toujours pas compris pourquoi ils m’ont recherchée. Sans doute à cause des apparences. Ces gens là attachent toujours plus d’importance aux apparences qu’aux véritables sentiments.

Je m’aplatis sur le toit, priant pour que les gardes passent sans voir l’escalier. Je tente de calmer ma respiration, et j’ai l’impression que mon cœur s’entend à des kilomètres. Je les entends passer en courant, puis osant relever la tête, je les vois s’éloigner. Mais ils vont revenir. Parce qu’ils veulent leur récompense. Les hommes sont ainsi.

Je me demande si ce sont des gardes royaux ou des mercenaires. Je ne pense pas que les gardes de Titania et Bear se dérangeraient pour une demi vampyre fugueuse. J’entends des voix. Ils reviennent. Je m’aplatis de nouveau, je ferme les yeux et je croise les doigts.

-Où elle est partie encore ? C’est qu’elle court vite cette gamine !

Je souris presque. Si je cours vite, c’est que j’ai de bonnes raisons de vous échapper. De meilleures raisons que celle qui vous poussent à me courir après. Mais soudain, j’entends des pas. Trop près, bien trop près. Des pas qui montent l’escalier. Tap, tap tap...

L’homme monte les marches une à une. Je pourrais le combattre. Mais je suis trop épuisée, ils sont trop nombreux. De toute façon, même en pleine forme, je n’aurais jamais pu battre quatre ou cinq hommes. Ma magie est puissante, mais pas à ce point.

Alors, je me résigne. J’attends qu’il finisse de monter, qu’il me ramène dans ce lieu tant détesté. Mais je garde quand même un espoir. Il yen a toujours paraît-il.

Peut être un sauveur tombé du ciel ? Tiens, je deviens ironique maintenant. Après tout, on peut croire aux miracles...

Le type arrive en haut de l’escalier. Je me redresse. Quand il m’aperçoit, il m’adresse un sourire triomphant. Un sourire de vainqueur qui regarde le vaincu de haut.

-Ah ben te voilà toi ! Pas trop tôt ! Hé les gars ! Crie-t-il en s’adressant à ses compères restés en bas, Je l’ai trouvée !
Alors, mademoiselle, il paraît qu’on a fugué ? Allez viens, on te ramène chez toi.

Je suis dégoûtée par ce personnage. Son visage entier exprime la cupidité. Il ne me voit pas moi, il ne voit que la récompense que je représente. Je lui adresse un regard qui exprime le profond mépris que je ressens pour lui. Il me répond par le même sourire que tout à l’heure. Je hais ce genre de sourire. Il sait qu’il a gagné, il sait que je vais devoir me rendre, alors il en profite.

Je regarde en l’air. Bon et mon sauveur il arrive ? Non parce que je n’ai pas l’intention de croiser une fois de plus le regard de dégoût de ma tante, comme si je n’étais qu’une chose particulièrement répugnante et abjecte.

Le type suit mon regard, et il ne voit rien. C’est normal, moi non plus. Mais j’attends toujours mon sauveur tombé du ciel. Comme quoi, dans certains cas, on peut en arriver à espérer tout et n’importe quoi... Dans le mien, ce serait plutôt n’importe quoi...

Un bond. Un autre encore. Lou vole, comme un oiseau. Elle vole parce qu'elle est heureuse. Heureuse parce qu'elle se sent libre. Elle EST libre. Heureuse parce qu'elle aime et qu'elle est aimée. Heureuse parce qu'elle connaît l'amour et que l'amour, contrairement à ce que l'on pense, c'est la liberté. L'amour donne des ailes, paraît-il. Ces ailes, elle les sent. Elle sent le vent s'engouffrer entre ses plumes et la porter.

Elle a toujours aimé ces instants de liberté, où son agilité naturelle accentuée par son entraînement de Voleuse ne lui sert qu'à s'envoler. Elle bondit de toit en toit, dominant Travia.
Elle a toujours aimé ces instants, mais celui-ci est encore plus magique que tous les autres.

Elle vole dans la lumière, elle fuit la nuit qui commence à tomber. Car quand l'obscurité aura pris place, imposante, elle devra arrêter sa course. Alors elle fuit. Mais nul ne peut échapper à la nuit, et les Lunes finissent par remplacer le Soleil.

Lou s'arrête, essoufflée mais repue. Elle s'étire et regarde les milliers de petites lumières qui sont apparues pour illuminer la ville et ses habitants. Elle s'assied au bord du toit où elle se trouve. Il ne faut pas qu'elle tarde, ses parents vont s'inquiéter. Elle se perd dans ses pensées. Un bruit de pas l'en tire.

Une jeune fille cours. Elle est poursuivie. Lou reporte son attention sur la poursuite. La fille cours vite, et commence à distancer ses poursuivants. Elle pourrait les cerner, mais elle s’essouffle, et choisi de se réfugier sur un toit, opposé à celui sur lequel Lou se tient. Celle-ci grimace. Mauvaise idée. Si ses poursuivants ne sont pas humains, ils risquent de la sentir. Et s'ils ont un minimum de bon sens, ils verront qu'il n'y a pas d'autres issues et que la jeune fille n'a pas pu être déjà arrivée au bout de la rue. Effectivement, ils s'arrêtent, regardent autour d'eux, et un homme blond se dirige vers l'escalier. Il commence à monter. La jeune fille est prise au piège. Le toit adjacent est trop loin pour qu'elle puisse sauter, épuisée comme elle l'est.

Lou réfléchit à toute vitesse. Doit-elle aller l'aider ? Qui c'est si ce n'est pas une délinquante, voire une criminelle. Mais Lou n'y croit pas. Peut-être est-ce parce que la jeune fille paraît avoir son âge. Peut-être parce qu'elle paraît avoir la même soif de liberté qu'elle. Quoiqu'il en soit, Lou se sent proche d'elle. Aussi discrète qu'une ombre, elle descend dans la ruelle et se plaque contre le mur, pour ne pas être vue par les autres poursuivants. Elle hésite. Si elle traverse, ces-derniers avertiront leur compagnon, et elle ne pourra rien faire. Toujours avec une discrétion féline, elle se glisse derrière les deux hommes et les assomme. Elle les retient et les allonge sur le sol, évitant ainsi le bruit sourd de leur chute.

L'homme en haut crie quelque chose, apparemment victorieux.

Lou gravit les escalier sur la pointe des pieds et se glisse derrière l'homme blond. Mais la fille l'aperçoit et son regard fait pivoter l'homme. En voyant le sourire vil et satisfait de celui-ci, Lou se félicite d'avoir pris le parti de la jeune fille. Sourire qui se transforme en grimace de douleur lorsque l'homme reçoit le violent coup de pied à l'estomac de l'Elfe-Vampyre suivi de près par un coup à la tête qui le fait s'écrouler.
Biiien. Voilà une bonne chose de faite.

Elle se tourne vers la jeune fille. Cheveux noirs, yeux noirs, peau pâle, beauté féline. Une Vampyre. Hmm, non. A l'odeur, une demi-Vampyre. Comme elle.
Elle sourit.

- Hem, toussote-t-elle.

Elle regarde le corps de l'homme.

- Je crois que je lui ai fait mal, il risque de se réveiller avec un méchant mal de crâne... J'ai bien fait ?

[On peut peut-être dire que y'a d'autres poursuivants qui arrivent, comme ça tu peux te battre aussi... ou pas, c'est une idée comme ça :) ]

Une ombre. Une silhouette féline qui se glisse le plus silencieusement du monde derrière l’homme. Mon sauveur peut-être. Qui n’est pas arrivé du ciel finalement. Mais je ne vais pas me plaindre. Je renifle un peu. Ah pas de sauveur, une sauveuse. Tiens c’est une demie vampyre comme moi. Mais elle n’est pas à moitié humaine comme moi. Je n’ai jamais senti une odeur comme ça. Etrange.

J’essaie de distinguer son visage dans le noir. Je plisse mes yeux de demi vampyre. De longs cheveux très clairs striés de mèches noires, des yeux bleus. Tiens, elle doit être à moitié elfe, pour avoir des cheveux comme ça. Moitié vampyre, moitié elfe. Drôle de métissage. Et moi qui me croyais originale ! Je l’observe. Je me demande ce qu’elle va faire.

Je n’aurais pas du la fixer. L’homme se retourne et l’aperçoit. Enfin, qu’il a juste le temps de l’apercevoir. A mon avis, tout ce qu’il voit c’est son pied qu’elle lui balance dans l’estomac puis en pleine tête. Il s’écroule sur les tuiles, totalement assommé. J’espère que personne n’habite en dessous, parce que vu le bruit qu’il a fait en tombant, ça a du réveiller toute la maison.

J’observe de nouveau l’elfe vampyre. Pfiou hé ben je saurais qu’il faut éviter de la contrarier. Mais je lui suis plus reconnaissante que jamais. Elle m’a sauvée. Enfin sauvée... je ne risquais pas grand-chose. Disons qu’elle a sauvé ma liberté. Et Dieu sait si j’y tiens. Elle aussi elle a l’air libre, avec ses cheveux presque blancs qui flottent dans le vent. Elle ressemble à un chat. Ou à un oiseau. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que les deux sont libres. Mais on peut mettre un oiseau en cage. Alors, un chat.

Je jette un regard à l’homme à ses pieds. Elle l’a assommé avec tant de facilité... Elle a l’air surentraînée. Je me demande ce qu’elle fait dans la vie. Sûrement Voleuse Patentée. Dans sa façon de se tenir, très souple, elle ressemble un peu à Kina.
Et elle m’inspire confiance, tout comme Kina lorsqu’elle m’a trouvée sous ce pont. Je souris à ce souvenir. J’avais l’air bien misérable, cette fois-ci, j’avais froid, je me sentais seule. Mais maintenant aussi. Je dois ressembler à une bête traquée et apeurée. Qui est passée à deux doigts de perdre sa liberté. Je ne me rends pas comte que je me suis perdue dans mes pensées. La jeune fille m’en tire en toussotant :

- Hem...

Je relève brusquement la tête. Elle me regarde en souriant. Une fois de plus, je pense à Kina. J’aimerais qu’elle soit là elle aussi. J’ai l’impression que tout se répète. Une fois avec Kina sous un pont, une autre fois avec cette fille sur un toit.

Elle regarde l’homme à ses pieds. Il ne bouge toujours pas. A mon avis, il ne risque plus de bouger avant un bon bout de temps.

- Je crois que je lui ai fait mal, il risque de se réveiller avec un méchant mal de crâne... J'ai bien fait ?

Je me retiens d’éclater de rire. Si elle a bien fait ? Quelle question ! J’espère que ce type aura mal au crâne pendant au moins deux jours.

Je lui souris à mon tour.

-Je ne sais pas comment te remercier. Tu as sauvé ma liberté, ajoutais-je en espérant qu’elle comprendra ce que je veux dire.

Je pense qu’elle comprendra. Elle a l’air d’aimer sa liberté autant que moi. Je me rends alors compte que je ne lui ai même pas demandé son nom. Je m’apprête à le faire, lorsque j’entends des voix qui viennent d’en bas. Je me penche lentement, et j’aperçois les deux autres types qui me poursuivaient assommés, comme celui aux pieds de la fille. Je lui lance un regard d’admiration. Elle est vraiment très forte. Assommer trois hommes à elle toute seule en si peu de temps ! Et elle n’a même pas l’air fatiguée.

C’est alors que, en plissant les yeux, j’entrevois trois autres silhouettes qui se penchent sur les hommes assommés. Ils regardent autour d’eux, comme s’ils cherchaient quelqu’un. Moi. Ou le type assommé sur le toit. Je me retourne vers la fille. Cette fois, c’est un regard de panique que je lui lance. On ne va quand même pas les battre à nous deux ! Enfin, elle en a bien déjà assommé trois à elle seule. Si je l’aide, on devrait y arriver. Je lui chuchote :

-Qu’est ce qu’on fait ? On les attaque ou on attend de voir s’ils nous trouvent ?

Je préférerais la deuxième option. Je n’ai pas spécialement envie de me battre, et puis je suis fatiguée. Je prends peut-être des cours avec Hana, mais je ne suis qu’une débutante. Je n’ai même pas suivi un seul cours. Enfin disons que le seul que j’ai suivi a été... interrompu par un sangrave qui a détruit le toit. Mais bon sur ce coup là, je crois que je me suis plutôt bien débrouillée.

Enfin, je pense que c’est elle la pro. J’attends sa réponse avec un peu d’appréhension. Si elle veut qu’on attaque, je veux être prête.

La demie-Vampyre sourit à sa question.

- Je ne sais pas comment te remercier. Tu as sauvé ma liberté.

Lou a à présent la certitude qu'elles sont faites pour s'entendre.

- Oh, ce n'est rien. Tu aurais fini par t'en tirer, à un moment ou à un autre.

On enferme jamais un oiseau très longtemps. L'oiseau en question doit avoir l'habitude d'être traquée, car il ne se détend pas pour autant. Elle jette un coup d'oeil à la ruelle et voit les deux hommes assommés. Lou suit son regard et aperçoit le trois silhouettes qui s'approchent et examinent les corps.
La demie-Vampyre se tourne vers elle :

- Qu’est ce qu’on fait ? On les attaque ou on attend de voir s’ils nous trouvent ?

Ah. Du coup, elle s'en remet à elle. Vu son sauvetage héroïque, elle doit penser que Lou était une Voleuse, ou en tout cas une combattante accomplie. Elle fait peut-être partie des meilleurs élèves de l'académie, étant un "mélange" de deux races naturellement douée pour le combat et la chasse, mais il lui reste encore beaucoup à apprendre. Elle n'obtiendra son diplôme que dans deux ans.
Bon, elle est quand-même assez douée pour la stratégie, et la question n'est pas très compliquée. Elle n'ont aucune raison d'attaquer tans qu'ils ne les ont pas trouvées.
Il faut qu'elles descendent de ce toit rapidement, et pas par l'escalier, si elles ne veulent pas être repérées.
Lou regarde autour d'elle.

- Il faut qu'on descende de l'autre côté, dans la rue parallèle.

Sur ces mots, elle s'approche du bord opposé. Une gouttière. Paaarfait. Comme ça, même en étant fatiguée, la demie-Vampyre devrait y arriver.

- Ok. Tu vois la gouttière là ? Tu t'y accroches, et tu te laisses glisser. Je descendrai quand tu seras en bas, ce n'est pas moi qu'ils recherchent. Ça ira ?

Elle regarde autour d’elle. Apparemment, elle n’a pas l’air de vouloir les attaquer. Je me détends un peu.

- Il faut qu'on descende de l'autre côté, dans la rue parallèle.

Je jette un œil. Ouch, c’est un peu haut. J’inspire profondément. Je ne vais quand même pas laisser tomber maintenant ! Je me rapproche et observe un peu mieux la rue en contrebas. J’espère que je ne vais pas avoir à sauter, je ne tiens pas à me fouler une cheville sur les pavés. Heureusement non, la fille me désigne une gouttière :

- Ok. Tu vois la gouttière là ? Tu t'y accroches, et tu te laisses glisser. Je descendrai quand tu seras en bas, ce n'est pas moi qu'ils recherchent. Ça ira ?

J’avise la gouttière en question. Ca va, elle a l’air solide.

-Oui, ça devrait aller. Mais fais attention, ces hommes ne m’ont pas l’air très... sympathiques.

Je sais qu’elle devrait s’en tirer, vu sa démonstration de tout à l’heure. Mais ça ne m’empêche pas de m’inquiéter un peu quand même.

Je me rends alors compte que je viens de me faire une nouvelle amie. Pour certaines personnes, les amis sont comme des objets qu’on collectionne. Pas pour moi. Moi j’accueille chaque nouvel ami comme un cadeau inestimable.

Cette fille dont je ne connais toujours pas le nom est maintenant pour moi une amie. Je ne la connais que depuis quelques minutes, mais je sais que nous sommes faites pour nous entendre.

Mais je sais aussi que cette amitié n’a rien à voir avec celle que je partage avec Kina. Je crois qu’avec cette fille, nous nous ressemblons trop. La même soif de liberté. Mais peut-être que je me trompe après tout. Il n’y a pas deux amitiés identiques. Avec Kina je partage la joie de vivre qu’elle a su me redonner. Je ressemble aux deux, je m’en rends compte maintenant. Maintenant, tout ce que je veux, c’est qu’elles se rencontrent. Mais peut-être que cette fille ne ressent pas la même amitié. Après tout, on se connaît... depuis cinq minutes à peine. Mais je pense que ça suffit.

Je commence à descendre le long de la gouttière. Mais au moment de me laisser glisser, je lui lance :

-Au fait... quel est ton nom ? Moi c'est Elya.

Les noms tout de même ont leur importance. Moi je m’appelle Elya. J’aime ce nom, il me correspond plus que jamais. Elya. El. Ailes. Un oiseau a toujours besoin de ses ailes pour s’échapper de sa cage...

[Rah c'est déjà plus court --']

[C'est pas la longueur qui compte, moi j'en ai rien à faire u.u
C'est la qualité. Pis en plus quand ça fait vingt kilomètres ça demande plus d'énergie pour lire *sort*
J'ai écrit mon rp avec cette chanson ]