Cold hearted snake

Cold hearted snake

Mara quitta sa suite, sans un regard en arrière. Cela ne servait à rien de revenir sur une décision qu’elle avait déjà prise. Elle avait promis à Jar de faire des efforts. Enfin, cela faisait un moment qu’elle le lui avait promis mais on ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas tenu sa promesse. Elle avait fait des papiers et…des papiers. C’était déjà pas mal en soit, elle avait perdue…enfin pardon consacrée une partie de son temps à aider l’Empire ce qui était pour sa Tante: « Normal, car en tant qu’Héritière d’Impériale, elle devait se préoccuper de son peuple et de l’économie de son Empire » et pour elle d’habitude « Complément inutile, vu qu’elle n’était que la dernière dans l’ordre de succession, et complètement nul il fallait se l’avouer ». Mara n’était pas du genre à faire des canevas assise dans un fauteuil auprès du feu, non. Elle, elle était plutôt le feu, le feu qui brûle, le feu qui bouge qui agit et non quelque chose de statique qui reste sans bouger parce qu’on ne bouge pas brusquement quand on est une Princesse, sans parler car on ne parle pas comme une dinde quand on est dans le Palais, sans respirer même car si vous relâcher votre souffle vous faites craquer le corset qui vous enserre la taille pour vous faire une taille de guêpe pour que ça "fasse beau". Tout ça, Mara trouvait que c’était faire des gens des bêtes de foires. Elle n’aimait pas ces mises en scène. Elle n’aimait pas respecter toutes ces règles. Elle n’aimait pas s’intéresser à l’Empire dans les détails. Pourtant, c’était ce qu’elle allait faire aujourd’hui. C’est pour ça qu’elle était habillée comme une Princesse avec une robe au couleur de l’Empire bien qu’ayant mit sa tenue de Voleuse en dessous (ne sait-on jamais), qu’elle marchait calmement et qu’elle retenait dans sa gorge les paroles qu’elle aurait voulu crier au monde entier.

Elle ne le faisait pas par élan de bonne foi ou de bonne volonté, même si contrairement à ses habitudes, elle n’était pas en train de geindre toutes les deux minutes. Elle le faisait pour sa soeur. Si sa Tante le lui avait demandé c’était car cette petite rencontre officielle ne devait pas porter sur un sujet si important que ça. Mais, si Mara refusait c’était Tara ou Jar qui allait y être mis de force. Et elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas toujours refiler son travail à son frère et encore moins à sa soeur. Elle ferait tout pour décharger sa soeur, pour qu’elle se sente mieux, pour qu’elle soit moins impliquée dans n’importe quoi, pour qu’elle puisse se reposer. Bien sûr, Mara ne pouvait pas décharger Tara de tout son travail mais elle pouvait lui éviter de lui en rajouter en supplément. Surtout que si sa Tante lui avait demandé en premier c’était qu’elle était capable de le faire non? Alors oui, cela ne partait pas d’un élan de bonté envers l’Empire, mais d’un élan de gentillesse envers sa soeur. Alors quand Lisbeth le lui avait proposé elle n’avait pas sortit son éternel discours comme quoi elle avait autre chose de prévu par l’Académie et qu’elle ne pouvait pas à cause d’une mission. Elle s’était contenter de baisser la tête, réfléchir une demi-seconde avant de planter ses yeux dans ceux de sa Tante et de lui dire oui. Elle avait était surprise mais pas autant que Mara elle même. Elle semblait grandir.

Tout en se dirigeant vers la salle où elle devait accueillir son hôte pour parler de…relation? d’Economie? De budget? Elle essaya en vain de se souvenir de ce que sa Tante lui avait dit: « Mara, tu vas recevoir hrhdvujbnlcnihdhzhfizh qui vient de nduefhigeufg pour parler de kjfhuihveb ». C’était tout ce dont elle se souvenait. Elle ne savait plus si son esprit était défaillant ou si sa Tante avait eu un mal fou à articuler des paroles compréhensibles mais elle devait se rendre à l’évidence...elle ne savait plus rien. Elle ne savait plus qui elle allait rencontrer. Elle ne savait plus d’où il venait, ni de pourquoi il se présentait. Elle dû se faire violence pour ne pas crisper les poings et crier qu’elle était en train de commettre une énorme erreur! Il ne fallait pas la laisser faire avec les histoires de diplomatie s’était le meilleur moyen pour mettre l’Empire par terre. Mais, elle ne devait plus reculer. Enfin…elle ne pouvait plus reculer. Alors elle s’efforça de se calmer, de se redresser et de marcher la tête droite jusqu’à la porte de la salle en essayant de se souvenir de comment Jar ou Tara se préparaient pour se genre de chose. Déjà ils se souvenaient de qui ils allaient voir et de pourquoi ils allaient le voir. Chose qu’elle ne savait plus. Puis, ils respiraient calmement, il souriait et parlaient calmement, en utilisant les bons mots et en prenant garde de ne pas se faire avoir. De ne pas se laisser manipuler. C’était ça qu’il fallait qu’elle retienne. Elle n’était peut-être pas la meilleure pour ça mais elle n’était pas une potiche. Elle saurait comment réagir et elle saurait quoi dire…en tout cas elle l’espérait.

Lorsqu’elle se présenta devant la porte de la salle d’audience, le garde s’inclina sur son passage et maladroitement elle fit de même. Elle entra, s’assit sur le trône qui lui était réservée en retenant une grimace. Puis elle se releva légèrement, mit la tête haute comme on le lui avait appris, décroisa les jambes pour ne pas laisser apparaître son leggings de combat en dessous de sa massive robe et afficha sur son visage un petit sourire. Elle attendit, avec impatiente tout de même, que la porte annonce celui qu’elle allait rencontrer aujourd’hui. Ah oui car elle avait tout de même retenu que c’était un garçon. Comme quoi, il fallait croire que la jeune femme ne retenait que tout ce qui n’était pas utile. Quand elle était dans son rôle d’Héritière il était difficile de trouver plus maladroite qu’elle. Las, elle soupira et attendit que son hôte daigne se présenter. Si il osait…enfin si il avait le courage de se présenter à une Héritière qui visiblement ne faisait pas ça tous les après-midi...

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Un sourire fauve s'ébauche sur tes lèvres. L'Héritière a accepté de te rencontrer. Non pas l'imbécile heureuse qui ressemble trop à sa tante, mais l'enfant démoniaque qui se cache derrière une nonchalance que tu espères feinte. L'approche est banale, la discussion le sera moins. Les lèvres pincées de ta chère mère te rappellent froidement que tes petits jeux de pouvoirs ne doivent avoir aucune influence sur le commerce familial. Sans un regard pour elle, tu prends la direction des Portes, doublant sans état d'âme les misérables roturiers. Le Gardien te jette un regard consterné mais, comme à son habitude, se résigne bien vite sous le poids de tes yeux de glace.

Tu atterris en un clin d’œil dans le Palais. L'or te brûle consciencieusement la rétine, aussi adoptes-tu les sorts automatiques de la cour, qui te protègent tant bien que mal de cette démesure effarante. Te composant un visage dénué de toute violence, tu te présentes aux gardes, qui t'amènent bien vite à la salle d'audience. Ils semblent surpris, voire dégoûtés, que l'Héritière s'abaisse à rencontrer des gens de ton espèce. Tu les aurais bien égorgés, mais ce n'est pas la raison de ta venue.

Tu attends poliment que la porte t'annonce, et pénètre enfin dans la salle. L'Héritière t'attend, souriante, engoncée dans sa robe impériale visiblement inconfortable. Cela te tire un sourire. Tu inclines rapidement la tête, bouillonnant intérieurement de devoir te soumettre à une vulgaire humaine. Votre Altesse, merci de m'accueillir, tu souffles du bout des lèvres. Puis-je ? demandes-tu en désignant une chaise bien fade en comparaison de son mini trône. Ce n'est sans doute pas elle qui a choisi ce protocole ridicule destiné à te faire sentir inférieur, néanmoins cela t'agace profondément qu'elle l'accepte sans broncher. D'un battement de cil, tu décides de passer à autre chose. La véritable raison de ta venue. Je suis agréablement surpris de voir que c'est vous qui vous occuperez de ma requête. Je n'en espérais pas tant, tu ajoutes avec un sourire.

Cold hearted snake

Mara attendait avec patience, avec impatience, que la porte daigne dire le nom de celui qu’elle devait rencontrer aujourd’hui. Une voix grave s’éleva dans l’air de la salle annonçant le garçon qui allait pénétrer dans la salle d'audience pour venir lui parler de relations diplomatiques ou de commerces. La journée allait être longue. Elle soupira, écoutant le nom de celui qui allait lui faire face, ne pas savoir une fois de plus qui elle avait devant elle ne l’aiderait pas.

« Isaak Bukowski de Krasalvie, annonça la porte de sa voix rauque et dénué d’émotion »

Isaak. Voilà qui elle allait voir. Voilà l’homme qu’elle allait avoir devant les yeux. Un Vampyr. Bien que les gardes du palais devait regarder le nouveau venu, une expression indéchiffrable sur le visage, il ne fallait pas croire que les vampyr étaient les bienvenues partout, elle n’en avait pas peur. Elle avait bien aidé une BSH. Ce n’était donc pas un vampyr qui l’effrayerait. D’une voix posé, quoi que légèrement mal à l’aise par toute cette mise en scène qu’elle n’aurait pas effectué seule, elle demanda…enfin ordonna à la porte de le laisser entrer.

Il entra. L’encre noir qui se déversait sur sa peau en divers tatouages, non pas invisible se reflétait à ses cheveux noirs de jais. Mara hésita à leva un sourcil, qui était cet Isaak? La première rencontre visuelle ne donnait pas à Mara l’impression que le jeune homme passait son temps à courir les Palais pour demander des relations entre pays. Quoi qu’elle puisse en penser, elle se sentit soulager de ne pas tomber face à un grand démocrate, costume, perruque blanche et grain de beauté au visage qui lui aurait parlé avec des notions qu’elle n’aurait même pas osé imaginer dans ses pires cauchemars. Quand il la salua d’un léger mouvement, elle se retint de serre les poings. Altesse...Altesse elle lui en foutrait bien des Altesses. Mara s’énervait, le vampyr n’y était pour rien mais c’était plus fort qu’elle. Elle dû en faire de même, salua le nouveau venu en essayant de se calmer ou plutôt de calmer son subconscient qui criait à la mauvaise idée. Protocole quand tu nous tiens.

« Tout le plaisir est pour moi, annonça-t-elle dans une politesse qu’elle trouvait exagéré, je vous en prie installez vous. »

Elle haussa un sourcil à la suite des paroles du jeune homme. Agréablement surpris? De la voir, elle? La plupart des gens aurait tourné les talons en hurlant au coup d’Etat. Elle se demanda si le sourire était poli ou un poil carnassier. Elle n’en fit rien. Respecter le protocole. Elle sourit à son tour et opta pour un ton détaché.

« Ma soeur ne pouvait vous recevoir, vous m’en voyez désolée et j’espère pouvoir vous aider au mieux dans la requête dont vous voulez me faire part aujourd’hui »

Intérieurement elle ralentissait l’élan d’agacement que lui provoquait cette place d’Héritière Impériale. Elle n’était pas née pour ça et tout le monde le savait. Peut-être même le vampyr en face d’elle le savait. Inspirer. Expirer. Déjà cette supériorité l’agaçait, il ne lui faudrait pas plus de deux minutes pour qu’elle se lève et qu’elle aille s’assoir en face du jeune homme sur une chaise. Mais on n’attendait pas ça d’elle, alors elle serra les dents. Elle était toute ouïe d’écouter la requête du vampyr et puisse le sort leur être favorable. A eux deux. Lui pour qu’il supporte cette diplomate en carton qui réagirait bientôt comme si elle n’était qu’une vieille copine. Et elle qu’elle supporte la pression du pouvoir et qu’elle agisse en conséquence sans rien casser, cela sera préférable.

« Je vous écoute, pouvez-vous m'en dire davantage sur votre souhait? »

"Plus que ce qu'on m'a déjà dit et que j'ai oublié" avait-elle faillis lâcher. Mais comme première impression ça n'aurait pas fait mouche. Elle y arriverait. Peut-être. Mais aujourd'hui ça semblait mal agencé.

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Tu sentis le poids de son regard sur ta peau revenir presque malgré elle à tes maux d'encre. Le sourire sur tes lèvres se fit plus sombre. Tu ne percevais en elle qu'une simple curiosité, teintée de surprise. Si elle avait eu la moindre idée de leur signification, sa réaction aurait été toute autre. Et puis, lentement, tu vis la colère monter dans ses yeux, brûlante, violente. Tu retins un claquement de langue satisfait. L'enfant démoniaque vivait encore.

Son ton poli ne laissait en rien présager les sentiments tumultueux qui l'envahissaient. Elle savait faire bonne figure, tu lui accordais cela. Son petit laïus te laissa de marbre. tu n'avais aucunement envie de converser avec sa soeur, trop versée dans le sentimentalisme et la considération pour ses camarades poisseux qu'elle appelle ses "amis". Non, la jeune Héritière te convenait parfaitement, trop occupée à vouloir donner le change pour s'inquiéter des sous-entendus peu orthodoxes qui allaient suivre.

T'accoudant à la table, un sourire toujours aux lèvres, tu entrepris de la rassurer. Ne vous inquiétez pas, je suis certain que vous remplirez votre rôle à merveille. Je suis moi-même peu habitué à ce genre de choses, aussi n'ayez crainte, je ne remarquerais même pas vos éventuelles entorses à la bienséance. Tu te permis même un léger clin d’œil. Comme vous le savez, ma famille et moi gérons un commerce de bétail depuis plusieurs générations, et nous souhaiterions obtenir des accords disons... bénéfiques tant pour Omois que pour notre compagnie.

Tu avais surtout envie de l'amadouer, mais elle semblait pour le moment tenir mordicus à ta requête.

Cold hearted snake

Le jeune homme ne semblait pas juste vouloir lui parler d’un certaine requête. On aurait dit qu’il prévoyait une autre partie. Laquelle? Ça, personne à part lui ne pourrait le savoir. Pas même Mara, entrainée à être une fine observatrice, trop occupée à vouloir bien jouer son rôle. Il semblait s’en amuser d’ailleurs et plus Mara s’efforçait d’être courtoise, plus il lui renvoyait la même chose et plus cela l’énervait. Voilà pourquoi on ne lui donnait jamais rien à faire à part des papiers. Parce qu’elle s’énervait trop, pour aucune raison, avec la simple et bonne excuse qu’elle n’est pas une potiche qui sourit et demande des accords à tout le monde. Entendons-nous elle ne considérait pas sa famille de la sorte. C’était une forme de généralité qui faisait flamber dans ses yeux noisettes une lueur d’agacement et de défi.

Le jeune homme ne semblait vouloir lui faciliter la tâche. Essayant sans doute de l’amadouer avec des compliments cachés qu’elle n’entendait même pas tant elle était occupée à se demander comment elle allait se démerder avec cette affaire. Elle eut quand même un petit soupir de soulagement quand elle entendit que le vampyr n’avait pas non plus l’habitude de ce genre de chose. Tant mieux pour elle, et pour lui. Cependant la suite la laissa perplexe. Des entorses à la bienséances? Semblait-elle si perdue que ça? Lui connaissait-il une maladresse dont elle ferait sûrement preuve dans plusieurs minutes? Avait-il comprit son agacement et son malaise face à la situation? Elle s'était dit qu’ils avaient juste voulu la rassurer. Et sourit, reconnaissante de faire preuve d’indulgence. Mais le léger clin d’oeil qu’il lui accorda la laissa complètement perdue. Une partie d’elle même était en train d’essayer de rester calme et se demandait pourquoi il se comportait de la sorte, se disant qu’il avait l’habitude de séduire et qu’il le faisait sans arrière pensée tandis que son autre partie fulminait à coup de: « Non mais si tu te fous de ma gueule?! Tu vas voir où je vais te le mettre ton accord! ». Pourquoi tant de violence? Bien trop polie, enfin pour la situation, pour cracher des obscénités pareil, elle fit comme si elle n’avait rien vu.

« Vous semblez bien sûr de vous. Une certitude que je n’oserai avoir. Néanmoins je vous en remercie, c’est aimable à vous de me rassurer sur mes capacités. »

Court. Simple. Efficace. Il ne fallait pas que le vampyr croit qu’il l'avait dans la poche. Mais elle avait entendu dire que pour avoir de bonne relation il fallait être tout de même gentil et poli. Elle ne faisait que prendre les compliments comme si elle s’en fichait, comme elle l'avait vu faire à de nombreuse reprise sa Tante, s’en rentrer dans le: « Oui je sais merci, je suis la meilleure ». Le sujet de conversation tomba. Comme elle le savait, comme elle le savait…comme elle était sensé le savoir plutôt. Mara ne laissa rien passer sur son visage et se contenta d’hocher la tête. Le jeune homme ne l’aidait pas, ne formulant que de courte phrase qu’elle était obligée de creuser pour savoir de quoi il voulait parler.

« Bien sûr, répondit-elle plus sûr d’elle, nous avons de nombreux accord avec la Krasalvie, je suis étonnée de savoir que vous n’en avez pas avec notre Empire sachant d’ailleurs que votre affaire familiale dure depuis plusieurs générations. »

Evidemment. Pour Mara cela lui paressait étrange de venir demander des accord une fois que l’affaire était conclue. Bref quoi qu’il ne soit ce n’était pas le sujet de la rencontre. Sans même se douter de ce que le vampyr voulait faire, elle se pencha légèrement et plissa les yeux en poussant sa réflexion de diplomate au maximum.

« Désolée pour mes questions mais que pourrait vous apporter Omois par rapport aux autres? Et surtout que pouvez-vous nous apporter, vous? »

Elle lui sourit. Du bétail et de l’argent. Certes ça elle le savait et elle n’espérait que le jeune homme n’allait pas lui répondre comme on répond à une idiote sans cervelle. « Bah je te l’ai dit espèce de cruche on fait pas du pain dans la famille ». Elle voulait pousser plus loin. Pourquoi eux? Ce n’est pas ce que l’on devait faire d’habitude? Elle n’en savait rien et elle avait épuisé ses expressions tirés de son manuel. Désolée Lisbeth, elle ne pouvait pas en donner plus…Elle sourit au jeune homme en levant un sourcil interrogateur.

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Elle semblait insensible à ton charme. Tu retins un claquement de langue agacé. C'était.... frustrant. Mais cela n'allait pas t'empêcher de persévérer. Tu la sentis s'enflammer davantage. Bien, tu étais donc parti sur de mauvaises bases. Mieux valait se la jouer empathique donc. Tu hochas sobrement la tête lorsqu'elle te reprit. Elle n'était vraiment pas disposée à se laisser charmer. C'était fort embêtant. Pardonnez-moi si j'ai outrepassé mes droits, je souhaitais simplement nous lier d'amitié, tu réponds poliment. Tu ne te sentais pas le moins du monde désolé, mais enfin, il fallait bien négocier.

Tu grimaças en entendant ses phrases. Tu ne pouvais pas lui dire du but en blanc que ta famille méprisait la sienne et que les Omoisiens étaient racistes. Du moins, pas de cette façon. Tu choisis prudemment tes mots. Disons que nos familles ont eu leurs désaccords. Mais je suis ici pour remédier à cela. Avec votre aide, je l'espère.

Tu haussas un sourcil lorsqu'elle chercha à creuser davantage cette demande factice. Décidément, ça ne tournait pas de la façon que tu espérais. Voilà des questions fort poussées votre Altesse, permettez-moi d'y réfléchir un instant pour vous répondre au mieux. Navré de ne pouvoir le faire aussi rapidement que mon père. Tu en profitas pour lui rappeler ton apparente inexpérience de la chose, espérant qu'elle s'assagirait quelque peu. D'après tes informateurs, la demoiselle ne s'intéressait que peu à la politique, et préférait un contact franc et direct avec ceux qui l'abordaient. Ce qui n'était pas ton cas jusqu'ici.

Après une courte pause, tu te penchas vers elle, soudain plus sérieux. Eh bien, Omois étant la première puissance mondiale, un accord avec votre empire nous permettrait une expansion internationale. Quant à vous, vous auriez la garantie de bêtes extrêmement bien traitées, en excellente santé, d'un goût inégalable. Vous aurez non seulement le choix du bétail, mais il vous sera également fraîchement découpé. Votre Palais sera bien sûr notre priorité absolue en terme de fournissement.

Cela te semblait correct. Même si ton père allait probablement te tuer.

Cold hearted snake

Heureuse de ne pas se débrouiller aussi mal qu’elle l’avait pensé, elle se permit quelques peu de relâcher la pression qu’elle portait sur les épaules. Elle voulait faire ses preuves, montrer qu’elle n’était pas une incapable, qu’elle pouvait aussi se montrer utile pour l’Empire. Après tout, même si cela la dégoûtait de se l’entendre dire c’était bien son rôle non? Elle en avait assez de se faire passer pour l’Héritière bouche-trou que l’on appelait quand quelqu’un ne pouvait pas faire une tâche plus désagréable qu’une autre. Elle voulait montrer à sa Tante, avec cette audience, que même si elle n’aimait ni son statut, ni ses obligations, elle faisait des efforts.

Le jeune vampyr s’excusa. De quoi déjà? Mara était irrécupérable. Elle se souvint soudainement que le jeune homme avait poussé ses compliments un peu trop loin tout à l’heure et qu’elle l’avait reprit sans être méchante. Partagée entre l’idée de le regarder avec un regard suffisant et hautain (comme l’aurait exigé son rôle) et le rassurer (comme le ferait la vraie Mara) elle se permit un instant de réflexion. Le jeune homme ne semblait pas feindre. Elle était toujours prudente mais un peu de gentillesse n’avait jamais tué personne.

« Nous vous inquiétez pas. Je voulais simplement vous dire que j’étais flattée de vos compliments même si je ne pense pas la même chose que vous »

Son ton restait lointain. Plus lointain que ceux qu’elle utilisait avec ses amis. Mais après tout elle était sensée être dans une salle d’audience. Elle se permit un léger sourire pour ne pas risquer de voir cette affaire lui passer sous le nez. Vous voyez où la politique nous mène aujourd’hui? Sourire pour empêcher quelqu’un de partir en courant. Isaak voulait devenir son ami? Voila qui était intéressant…Disions-nous cela lors des audiences habituelles? Mais Mara se reprit vite, elle n'était pas à une audience habituelle, elle était novice et le vampyr en face d’elle était tout aussi novice qu’elle. Elle pouvait bien se permettre d’être un brin gentille sans que cela aille plus loin. Il ne fallait pas grand chose pour braquer Mara quand ce n’était pas le moment. Si le vampyr avait de nouveau des gestes qui ne convenait pas à son rendez-vous, elle pourrait bien, de nouveau, faire figure froide. Enfin elle essayerait, même si c’était contre sa nature. Elle l’entendit émettre que leur familles avaient eu des désaccords. En même temps qui n’avait pas des désaccords avec Lisbeth?

« Rassurez-vous, vous aurez mon aide je vous le promet »

Elle chassa sa mèche blanche de devant ses yeux et attendit que le jeune homme réfléchisse à sa question. Intérieurement elle se retenait de sauter de joie! Elle avait trouver comment faire et toute seule! Le jeune homme lui rappela implicitement qu’il n’était pas plus compétent qu’elle et encore une fois elle chercha à le rassurer. Par Demiderus, elle passait son temps à le rassurer, ne pouvant s’empêcher de faire ressortir ce côté de sa personnalité.

« Vous m’en voyez désolée, je suis moi-même surprise que la question vienne de moi. Quand à votre père, vous n’avez rien à craindre, ne l’ayant jamais rencontré je ne puis dire si il répond plus vite ou non à mes questions que vous »

Etait-elle en train de plaisanter avec le vampyr? Super Mara bravo! Elle était sensée se montrer digne de son rang et non pas devenir ami avec Isaak. Mara sentait bien qu’elle n’était qu’une enfant qui essayait d’imiter les grands parce qu’elle ne savait pas faire et parce qu’elle ne l’avait jamais fait. Elle cherchait un moyen de raccrocher à quelque chose qu’elle n’avait pour ne pas paniquer à chaque fin de phrase d’Isaak ne sachant quoi répondre. Ne pouvait-elle pas être l’Héritière que elle souhait et non pas celle que tout le monde attendait? Prise au dépourvu dans ses pensées et empreint de doute, elle failli raté le début de la phrase d’Isaak. Tout…tout ça? Aurait-elle fait une affaire sans s’en rendre compte? Elle chercha à masquer la surprise sur son visage et espérait que cela soit suffisant pour ne pas que le vampyr le voit. C’était sans doute trop tard mais après tout, c’est vrai qu’elle était surprise, elle ne s’attendait pas à une telle réponse et à de tels engagements. Elle se ressaisit et se montra elle aussi plus sérieuse, que surprise.

« Vous m’en voyez ravie et je suis sûre que ces mêmes arguments raviront ma Tante. Nous ferons en sorte de pouvoir expandre votre commerce plus rapidement avec nos plus proches alliés. Et nous laisseront le rayonnement d'Omois au rang de puissance mondial pour vous faire parvenir, comme vous le souhaiterez, à un rang international. Vous serez également sous la bienveillance de l'Empire pour vos exports dans ces mêmes contrées, et vous aurez ainsi une couverture en cas de pertes du produit"

Avait-elle fait les bons choix? Ca, elle le savait pas mais vu ce qu'Isaak lui promettait, l'Empire pouvait bien faire également un effort. De même cela lui paraissait tout à fait sensé comme contrat, enfin elle espérait qu'Isaak soit du même avis qu'elle. Si jamais elle faisait une faute, cela ne ferait qu'une dispute en plus avec sa Tante. Après tout, elle était là pour faire des erreurs, se tromper et recommencer. Car elle était comme ça Mara. Elle lança un regard inquisiteur vers le vampyr.

"Cela vous convient-il?"

Elle l'espérait. Sincèrement. Elle ne semblait pas trop mal s'en tirer pourvu que cela continue de cette manière là. Comme pour sceller déjà une partie de leur accord, celle d'isaac vu qu'il restait au vampyr le soin de valider la sienne, elle se permit de rajouter avec un sourire.

"En espérant que ce contrat, puisse aider à l'entente nouvelle de nos deux familles"

Il n'y avait rien à ajouter. Plutôt satisfaite, ce qui était plutôt rare chez Mara, elle se releva quelque peu encore de son trône. Si l'audience traînait, elle ne pourrait rester assis là-dessus. Quand l'instinct reprenait le dessus et il était parfois dur de l'arrêter.

Codage par Libella sur Graphiorum

» Cold Night.