Petit réunion princière et gros désastres...

Petit réunion princière et gros désastres...

Réfléchissant devant son miroir, la jeune Héritière se posait la même question depuis le matin même: Pourquoi Dorïân voulait-il la voir? Cela s’était passé quelques jours plus tôt. Mara avait reçu un coup de fil sur son hor de la part du jeune prince de Tatral qui était devenu son ami depuis la première fois où ils s’étaient rencontrés. Il lui avait dit qu’il fallait qu’ils parlent de quelque chose en rapport avec leurs familles, mais il n’avait pas précisé quoi. Interloquée, la jeune femme lui avait donné rendez-vous à Tingapour dans le bar de son ami le barman Jack…Même si cet endroit lui rappelait un grand nombre de souvenirs tristes et funèbres, elle savait que c’était l’endroit le plus sûr pour être sous son apparence. De plus, Jack ne l’avait pas vu depuis longtemps, il devait sans doute se demander comment elle allait. Mara en avait donc conclut que le choix ne se posait pas et qu’ils iraient Dorïân et elle, discuter là-bas. Mais pourquoi? Ça, elle n’en savait rien. Avait-elle encore oublié quelque chose? N’avait-elle pas vu un fait important? Allait-elle devoir servir de potiche une nouvelle fois pour être l’ambassadrice de la famille Impériale dans une des nombreuses réunions que la famille de Dorïân organisait? Elle n’en savait rien. Mais le ton qu’avait employé son ami, signifiait qu’elle aurait dû être au courant de quelque chose…Le lui avait-on caché? Ne serait-elle pas d’accord avec le choix adopté? 

Mara se posait trop de questions et restait trop longtemps devant son miroir en train de se contempler. Elle avait certes reprit un peu de poids et de muscle, mais elle était encore bien loin du visage enfantin et rebondi que tout le monde lui connaissait avant. La jeune fille n’avait pas parlé avec son ami de la disparition tragique de son petit ami, elle n’était même plus sûr d’avoir parlé d’Alec à quelqu’un d’autre qu’à Amber. Son ami remarquerait-il la différence? Bien qu’il ne soit pas aveugle, est-ce que la nouvelle lui ferait oublier de regarder l’apparence de l’Héritière? Mara secoua la tête et attrapa des affaires dans son armoires avant de se faire elle-même la remarque que cela ne servirait à rien vu qu’elle devrait changer d’identité. Elle avait écouté Jar, il serait fier d’elle, elle se cachait…la plupart du temps et il fallait avouer que cela n’était pas désagréable de ne pas se sentir dévisager dans la rue. 

Quelques minutes plus tard, Mara était dehors, marchant vers son lieu de rendez-vous avec sa nouvelle apparence. Elle avait délaissé sa mèche blanche pour de longs cheveux raides bruns accrochés d’un élastique et d’un noeud bleu qui était assortit à la nouvelle couleur de ses yeux. Ses joues étaient désormais rebondis et ses tâches de rousseurs avaient disparus. Son nez s’était un peu rétrécit et ses yeux s’était légèrement effilés. Sous ce déguisement, personne ne la reconnaîtrait...pas même Dorïân. 

Quand elle arriva au bar, elle s’arrêta quelques secondes sur le seuil de la porte. Etait-elle prête à faire ça? Maintenant? Elle le devrait bien un jour et aujourd’hui un ami était là pour elle si jamais elle avait besoin…même si elle aurait préféré que ce soit Amber, Dorïân et elle s’entendaient merveilleusement bien. Elle inspira profondément et ouvrit la porte. immédiatement l’habituelle chaleur humaine la saisit de plein fouet et elle hésita un instant entre sourire ou fondre en larmes. Un vague de souvenirs déferla dans sa mémoire et elle s’efforça de ne pas accrocher son regard sur les images qui défilaient dans sa tête pour essayer de les oublier. Elle adressa un petit signe à Jack qui la fixa bizarrement. Ah oui mince elle était encore sous son apparence inhabituelle…Tant pis, elle verrait le barman plus tard car elle venait d’apercevoir la tignasse blonde de son ami. Elle s’avança et s’assit en face de lui. 

« Désolée pour le retard, je ne pensais pas que je mettrais autant de temps à…à me réveiller devant mon miroir, rigola-t-elle, bref comment vas-tu? »

Devant la mine interloqué du jeune homme, Mara se tourna de tous les côtés pour savoir se qu’il fixait de cette manière avant de se rendre compte que c’était elle qu’il fixait. Il n’était donc même pas capable de reconnaître son amie? Le déguisement était parfait dans ce cas. Mara laissa sa magie illuminer ses mains et retrouvait en un instant son apparence normale. Après un léger sursaut de la part du jeune prince, Mara lui sourit et ne put s’empêcher de lui lancer une pique. 

« Ah bah bravo, ça se dit mon ami et ça ne me reconnait même pas?! »

  Cette vanne, elle l’aurait sans doute lancé à Alec si il était encore là…quoi que lui la reconnaissait toujours. Un pincement au coeur lui donna envie de vomir et elle regretta de ne pas avoir prit Blanca avec elle pour lui imposer d’autres images dans sa tête que celle de son petit ami en sang. Elle secoua la tête et décida de se concentrer sur Dorïân, plutôt que de penser à de tristes choses qui la faisait souffrir. Elle décida de commencer la conversation pour pouvoir ainsi s’occuper l’esprit. 

« Tu voulais qu’on se voit? Qu'est-ce que j'ai encore loupé? » 

Codage par Libella sur Graphiorum

Petit réunion princière et gros désastres...

Mara était plutôt arrivée telle une fleur au vent. Innocente. Sans moindre arrières pensées. Profitant du beau temps et de la joie de revoir son ami princier. Certes, leur amitié avait eut un drôle de commencement. Il était vrai que Mara avait voulu draguer le jeune homme afin de lui soutirer des informations mais, au fils du temps ils s’étaient revus et avait appris à s’apprécier. Dorïân était un peu pour Mara, un repère un peu dans le même bateau qu’elle. Non, vraiment Dorïân faisait office de papier buvard. Mara se demandait encore comment il ne cassait pas quelque chose quand il voyait la jeune femme arriver pour se plaindre encore et toujours. « Et ma Tante si, et ma Tante ça », « J’aime pas être l’Héritière », « Je peux rien faire ». Bref que des plaintes à longueur de temps. Bien sûr, Mara parlait de lui aussi, elle n’était pas si narcissique pour ne parler que d’elle même et en tout cas le jeune prince avait de la patience avec la jeune fille. Ce que Mara aimait bien chez son ami était le fait qu’il prenait tout à la légère, il la faisait relativiser. On avait l’impression que pour Dorïân tout était normal, rien ne valait la peine de se stresser et que si c’était écrit comme ça, il y avait une bonne raison. Mara allait en faire la dure épreuve…et elle n’aurait jamais pensé que cela arriverait de cette façon. 

Arrivée devant son ami, elle avait revêtu son apparence habituelle. Elle avait espéré que son ami la reconnaisse. En même temps, elle était arrivée en train de rigoler, Dorïân avait dû la prendre pour une fille étrange. Elle avait essayé une brève tentative d’humour. Genre « Ah ouais tu m’as pas reconnu hahaha ». Sauf que c’était tellement nul que Mara venait de se prendre une méchante pique de la part de son ami. Fronçant les sourcils, elle croisa les bras sur sa poitrine, faisant mine d’être vexée. 

« Comment ça une bouteille d’acide concentrée? Et puis toi aussi tu t’étais déguisé, je ne suis pas la seule. Et je tiens à te rappeler que j’ai besoin d’un bon déguisement pour passer inaperçu. Je ne passe pas autant inaperçu que toi, figure toi, mon cher. »

Mara leva un sourcil satisfaite. Comportement enfantin et puéril. Mais Dorïân avait l’habitude à force, il ne relèverai sans doute pas. L’important était de savoir pourquoi il lui avait demandé de venir. Cela avait l’air important et Mara sentait qu’elle n’était pas au courant de quelque chose qui était pourtant très important. Et vu les regards que lui lança son ami, elle se rendit compte qu’effectivement elle devait être totalement à côté de la plaque. Mais qu’avait-elle encore manqué? Elle tapota la table de ses doigts et attendit que son ami face tomber le mystère. Il aimait bien ça, faire durer le suspens sauf que Mara elle était plutôt impatiente en ce moment. 

« Mais enfin voyons, de notre mariage quelle question. Tout le monde en est au courant, sauf toi. »

Dorïân continua à parler. Un flot de parole incompréhensible pour la jeune fille. Un flot de parole qui ne voulait rien dire. Elle était restée bloquée sur la première phrase du Prince de Tatral. Un…un…Non, il était sûrement en train de rire, ce n’était pas possible. Un mariage? Un mariage? Un mariage? Genre un truc où elle devrait se ramener en robe blanche, porter des fleurs et le nom de Dorïan? Un mariage! Qui avait eut cette idée? Et qui lui avait demandé son avis? Son avis à elle? Avait-elle envie de se marier? Non pas vraiment non, elle n’avait aucune envie de se marier, aucune envie d’avoir une vie avec quelqu’un qu’elle n’aimait que comme son ami. Elle aimait Dorïan, mais comme un ami…mais…mais un mariage? Qui avait eut cette idée? Mara voyait les lèvres du prince bouger mais elle n’arrivait pas à saisir la moindre de ses paroles. C'était comme si elle avait coupé le son. Elle était comme on dirait…en état de choc. Un état de choc profond qui lui remuait l’estomac. On avait prit une décision sur sa vie sans lui demander son avis et le prince n’avait pas l’air de se révolter contre le fait qu’on lui dicte quoi faire. Quoi! Il était d’accord lui aussi pour ce mariage? Mara était-elle donc seule contre tous? Elle secoua la tête et inspira profondément. Elle finit par relâcher ses doigts qui se crispaient contre la table en bois. Ses phalanges blanchis montraient qu’elle se retenait pour ne pas exploser…mais qu’est-ce que c’était que ça? Il bluffait. Ca ne pouvait pas être autrement. Il bluffait. A la fin de la tirade de Dorïan, elle sembla revenir à la vie. 

"Des questions? »

Des questions? Des questions sur quoi? Elle n’avait pas écouté un traitre mot de ce que le jeune homme avait dit. Elle, pourtant qui était attentive et qui écoutait ses amis. Elle n’avait écouté que le début et la fin de la conversation. Elle ne savait absolument pas ce que Dorïân lui avait dit et elle lui ferait sans doute répéter. Mais, pour l’instant, elle n’avait qu’une question en tête et elle espérait qu’elle avait bien raison. Elle espérait du plus profond de son coeur qu’il bluffait véritablement. Une blague de retrouvailles ça devait être ça…pas un vrai mariage. 

« Un…un ma…ma...riage? »

Le mot avait eu du mal à franchir le bord de ses lèvres. Un mariage? Cela paraissait tellement ridicule et malsain. Personne n’organisait plus les mariages des autres...c’était démodé. Aujourd’hui, les gens décidaient de ce qu’ils voulaient…il n’y avait plus de mariages arrangés…si? Mara finit par éclater de rire. Plusieurs personnes se retournèrent vers les deux amis et Mara s’excusa. Elle eut du mal à retrouver sa respiration et fixa Dorïân qui lui ne semblait pas s’amuser du tout…Il paraissait même très sérieux et c’était ce qui angoissait la jeune fille. 

« Dorïan tu rigoles là? Tu n’es pas sérieux en disant ça? Je t’en supplie dis moi que tu te moques de moi. Que des gens ne sont pas en train d’organiser un ma…mariage pour nous. Tu…tu étais sérieux? »

Les yeux du jeune homme ne pouvaient pas le faire mentir et Mara sentit sa confiance en elle, tomber d’un coup. Le souffle lui manqua et elle se sentit devenir blanche à faire pâlir un mort.

« Non mais…non mais attend c’est une blague?! Et toi tu étais au courant de ce qu’ils préparaient et tu ne m’as rien dit? Qui est à l’origine de ce mariage? Qui a décidé ça? Sans me demander mon avis! Tu étais d’accord? Dorïân tu commence à me faire peur, ne me dis pas que tu es d’accord pour ce…ce mariage?! Non mais c’est pas possible! C’est n’importe quoi! Comment on a pu laisser passer ça? Pourquoi tu m’as pas prévenu avant? »

La jeune fille agitait ses mains essayant de trouver des excuses, des prétextes pour que tout cela ne soit qu’une mise en scène. Mais le jeune homme devant elle ne semblait pas bluffer, ni même blaguer, ni même se moquer d’elle. Il était d’un tel calme que cela donnait envie à Mara de le secouer comme un pommier pour qu’il lui dise que c’était une maudite blague. Un mariage! Elle n’allait pas s’en remettre. En attendant les réponses à ses questions, elle croisa les bras contre sa poitrine et foudroya son ami du regard. D’un geste défensif, d’une parole sèche et dur elle ne défit pas son regard de Dorïan qui devait commencer à se sentir légèrement mal à l’aise face à la jeune femme visiblement en train de devenir très en colère. 

« Je ne me marierai pas. »

Codage par Libella sur Graphiorum

Petit réunion princière et gros désastres...

 La jeune Mara n’aurait jamais osé imaginer un seul instant en entrant dans ce bar que son ami, qui avait l’air de vouloir jouer le Prince-de-Tatral-Très-Riche-Et-Tout-Ca-Tout-Ca alors qu’il n’était simplement qu’avec elle, allait lui annoncer qu'elle allait se marier. Il serait tant que quelqu’un lui dise. Un mariage ce n’était pas comme un anniversaire surprise, on ne venait pas dans une belle robe en criant sur la jeune mariée « Surprise! Tu te maries! Félicitation! », alors que une: elle n’était au courant de rien et deux: elle ne le voulait pas. Les mariages arrangés existaient donc encore? Il allait falloir qu’AutreMonde se rajeunisse plus que ça, car si la population continuait à organiser les mariages pour ses enfants, bientôt il n’y aurait plus que des vieux et tout le monde partira sur OutreMonde. Non mais attendez, prenez bien compte de la situation. Mara parvenait à peine à réaliser que les mots du jeune homme n’étaient pas une simple plaisanterie. Avec son pragmatisme habituel, Dorïân faisait preuve de sarcasme ce qui n’était pas pour plaire à la jeune femme qui avait déjà du mal à digérer la nouvelle qu’on l’avait fiancé avec lui sans même lui demander son avis à elle. Juste à elle. Et pourquoi eux deux? Pourquoi pas Tara et quelqu’un d’autre? Bien qu’elle ne souhaitait pas à sa soeur de se marier avec quelqu’un qu’elle ne voulait, elle trouvait cela déplacée de se baser sur le roue de secours qui n’était autre qu’elle. Alors dans sa tête c’était très clair: il en été hors de question! 

Les sarcasmes du jeune homme ne firent que crisper les poings de la jeune Héritière qui s’efforça de rester calme pour ne pas mettre à terre immédiatement le jeune homme. Qui avait l'air sans défense. Elëor n’étant pas avec lui aujourd’hui cela n’arrangeait pas la jeune fille, qui aurait pu se plaindre à son amie et la convaincre de l’aider à le persuader que c’était une mauvaise idée. Elle avait beau pinailler et faire l’enfant, le jeune homme ne céderait pas non plus. Le combat était engagé et si ni l’un ni l’autre n’avait l’intention de céder sur leur point de vue, leur entrevue promettait d’être longue. Très longue. 

« Nous parlons certes de Raisons d’Etat, jeune homme, mais la Raison du coeur n’est-elle pas à prendre en compte dans ce genre de situation? Vous n’avez l’air certes de ne pas avoir tant de mal que ça à accepter le fait de vous marier sans le vouloir, mais il vous faut savoir que pour ma part le mariage ne figure ni dans mon intérêt, ni dans mes priorités! »

Dans ce genre de situation, il fallait mieux être froide. Glaciale. Dorïân aurait peut-être du mal à reconnaître son amie qui avait récemment prit des cours de diplomatie avec sa Tante et qui pouvait d’une façon très concrète mieux pouvoir lui parler comme les Grands de ce Monde le ferait et surtout le rembarrer à coups d’arguments bien placé. Le jeune homme n’avait pas vraiment l’air de savoir dans quoi il s’était embarqué. Mais elle aurait le dernier mot. Il ne pouvait en être autrement. 

« Hum…excuse moi de te contredire mais un gentleman qui va épouse une jeune fille de son rang aurait l’amabilité et la gentillesse de la prévenir et non d’attendre qu’elle le découvre par elle même. Et je ne cracherais nullement dans une soupe dont je ne veux point. Cela ne me paraît pas correcte que nos famille décident de nos vies, nous sommes grands et nous avons passés l’âge où les jeunes filles et les jeunes hommes ne peuvent pas se débrouiller pour trouver quelqu’un. Quand à tes termes je suis désolée mais je vais te contredire de nouveau, « Organiser » me semble le terme exact, si ce n’est « Obligé » un mariage que nous ne souhaitons ni l’un ni l’autre et ne le nie pas, je sais que c’est exact. Si bien que, pour continuer dans mon rôle de petite princesse pourrie gâtée que l’on veut que je sois, je n’organiserais point la couleur de tes chaussures, ni même la verrerie utilisée car ce mariage n’aura pas lieu! »

Mara leva un sourcil pour ponctuer sa dernière phrase. La jeune femme voulait bien être gentille, mais il ne fallait pas dépasser les limites qui étaient imposées. Un mariage était hors de porté. Ils pouvaient toujours rêver leurs deux pays. Mara obtiendrait l’aide de sa soeur, elle en était certaine…enfin presque certaine. De plus, la mort d’Alec ne datait pas non plus de siècles, il était hors de propos de parler de mariage alors que la jeune fille était sortis quelques mois auparavant de son deuil. 

« Je n’en ai rien à faire de mes ancêtres! Mes ancêtres ne sont pas nés à mon époque! De plus si tu tiens à me parler de vieille fille, va donc dire cela à ma soeur qui est plus âgée que moi, je suis sûre qu’elle t’accueillera avec le plus grand des sourires avant que tu ne lui fasses part de ta façon de penser notre condition à elle et à moi. Je ne peux revendiquer que ce qui ne m’appartient pas hors j’ai pleine possession de mon indépendance et de ma liberté et cela ne changera pas. De plus, tu n’as pas l’air de comprendre mais que ce soit toi ou un autre cela ne change rien. Je n’ai pas dans mes projets le mariage c’est ainsi. »

Mara crut halluciner quand il lui parla de rapprochement avec son aïeule et ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Diable qui avait créé cette créature des ténèbres? Comment Elëor arrivait à le supporter? Elle avait envie soit de lui lancer un Petrificus ce qui lui permettrait d’avoir du temps, soit d’appeler à l’aide n’importe qui pour qu’il vienne la secourir. 

« Oh cette femme à bien réussi sa vie à ce que je vois, malgré cette tentative pour outragée sa liberté. Tu ne ferais mieux pas d’essayer de reproduire ce conte merveilleux avec moi car tu sais parfaitement que cela ne se réalisera pas. Nous ne n’appellerons pas « La mère d’Autremonde » mais la « Marâtre de Tatral ». Il s’agit de ton royaume, veux-tu vraiment qu’ils aient une Reine comme moi plus tard? Si j’étais à ta place je n’oserais même pas envisager mettre une folle furieuse dans mon genre à la tête d’un Royaume…surtout quand elle ne le veut pas et que l’on censure ses propre droits! »

Mara planta fermement son regard dans celui de Dorïân puis d’un petit geste commanda à boire. Tout cela commençait à faire beaucoup de chose et elle avait la gorge sèche. Quand Jack le serveur leur amena leur commande, il lança un regard à Mara pour lui demander si tout allait bien, elle le rassura d’un regard et lui sourit. Puis commença à boire son Tzinpaf doucement avant de reposer son verre et de continuer, vu qu’elle était bien lancée. 

« Nous ne parlons plus seulement de mariage, mais de politique, de liens entre pays et d’alliance. Je refuse de participer à ça, de n’être que le moyen pour que nos deux pays s’entendent. Cela dépasse l’entendement. Je ne veux pas être un objet que l’on peut marier à n’importe qui dans le but d’avoir des liens et des richesses. Toi tu es prêt à n’être considéré que comme cela? Ouvre les yeux Dorïân, le bonheur n’a rien à voir là-dedans ton aïeule à fonder une famille t’étais-tu demandé ce qu’elle ressentait à l’intérieur? Etre enfermée dans le rôle d’une mère pondeuse? T’es-tu seulement demandé comment elle l'avait ressenti, elle, ce mariage? Moi je peux la comprendre, si tu dis qu’elle était comme moi, c’est que nous partageons la même philosophie. Sauf que l’une à voulu le bonheur d’un peuple entier car elle était prête à le donner, à donner un bonheur qu’elle aurait pu attendre avant de donner. Elle a donné un bonheur car elle en avait, elle avait de l’amour à apporter. Je n’ai rien. Je n’ai ni amour, ni bonheur à apporter à qui que ce soit pour l’instant alors au lieu de vouloir créer une bombe à retardement tu devrais mieux essayer de trouver un moyen avec moi pour arrêter cette stupide mise en scène! »

Sans s’en rendre compte, elle s’était rapprochée tellement prise dans sa tirade. Elle se laissa retomber dans sa chaise et souffla un bon coup. Ces arguments étaient peut-être poignant, le jeune homme ne se laisserait pas abattre si facilement. 

« Tu ne comptes pas m’aider hein? »

Mara sourit. Son ami était têtu. Peut-être moins qu’elle, mais il était têtu. Il n’abandonnerai pas et elle non plus. Le débat s’annonçait serré, heureusement qu’elle n’avait rien de prévu cet après-midi. Soudain un argument lui apparu très clairement. Si clairement qu’il était impossible de le contrer. 

« Tu sais que les gentils-hommes doivent impérativement demander la main de leur fiancée à leur père? »

Ne pouvant retenir à sourire, elle se mit à penser au pauvre Danviou sur AutreMonde qui devait entendre ses oreilles siffler. Il serait bien dur à Dorïân de lui demander sa main. La partie ne faisait que commencer. 

Codage par Libella sur Graphiorum