Introduction ~ PV Groupe des Frangipanes

 
 
 

© EKKINOX

DEAD NEVER STAY DEAD

HARU, LICE, SOREN & FAUSTINE

Et on fait comme si y'avait rien. On fait comme si tout allait bien. On continue de vivre, de se voiler la face, comme si y'avait jamais eu quoi que ce soit pour troubler ce calme plat. Comme si la drogue n'avait jamais dilaté nos pupilles. Comme si l'alcool n'avait jamais fait bouillir notre sang. Comme si les cicatrices n'avait jamais tranchées notre peau. On s'en fout. On le voit pas. Et tant pis c'est mieux comme ça. C'est pas comme si on fuyait. On sait que c'est là, mais on le regarde pas c'est tout. Comme les clodo dans les coins de rues. On préfère lever la tête et boire la lumière chaude des lampadaires plutôt que de leurs accorder une seconde d'attention.

On s'en fout, on les voit pas. On mettra des manches longues, et personne ne les verra. Ces lignes rouges interminables qui scient tes bras, on sait que c'est là mais on le regarde pas.

Les basses jouent la pulsation du sang qui bat dans ma tempe. Il fait chaud, trop chaud. J'ai la tête qui tourne, le son trop fort brouille mes sens. Derrière moi, une groupie hystérique lâche un cri suraigu qui manque de me faire bondir et j'agrippe fermement la main de ma compagne. Putain, j'ai vraiment perdu l'habitude de la foule. Mes nerf sont a vif, j'ai l'impression que je vais égorger la prochaine qui pousse une énième déclaration d'amour a l'attention de ce chanteur trop sur de lui qui allume toute les minettes de l'assemblée. Tiens, lui aussi je planterais bien mes canines dans sa gorge, histoire de faire taire cette voix, non, ce cri interrompu qui occupe mon ouïe depuis le début du concert. Non, remarque, ça ne doit pas être sa faute. Je vais plutôt aller chercher l’ingénieur du son qui a réglé le volume au mode "réacteur d'avion". Déjà que c'est insupportable pour moi, les loup garous doivent en prendre un coup. A moins qu'ils soient tous complètement masochiste, et a vrai dire, vu qu'ils se sont fait tyranniser pendant des années alors qu'ils sont l’une des races les plus dangereuses d'Autremonde, ça ne m’étonnerais même pas. Putain je pense trop. J'arrive pas à me concentrer sur ce concert plus de 30sec et encore.

Pitié, faites que ça cesse. Que je puisse retrouver le paisible calme au creux des bras de Lice, le visage enfoui dans son cou, enveloppé par ses bras protecteur, et bercé par son rire mélodieux, qui vaut toutes les musiques du monde. Dans ses bras, je pourrais tout affronter. Les monstres sous les lits et même ceux dans les placard. Ceux qui se cachent dans les ombres des branches d'abres sur les draps et même ceux invisible qui s'approchent dés qu'on ferme l'oeil. Non, quand je suis dans ses bras ils ne peuvent pas me toucher. Il n'y a que chaleur, douceur et sécurité. Je n'ai qu'a fermer les yeux et je sait. Tout ira bien. Tout ira bien maintenant. C'est comme un cocon, tout chaud, tout doux, un autre monde où je suis à l'abri, un autre monde où je peux etre moi, pas l'autre, et me laisser consoler par ses petites mains maladroites d'enfant dechirant le fragile masque que je me tue a revêtir.

Cette pensée me fait inconsciemment sourire. Tiens, c'est moi où sa voix se fait moins criarde, la basse moins insupportable et la guitare moins saturée ?  Où alors je deviens vraiment sourd. J'aurais peut être du prendre ces bouchons d'oreilles a l'entrée, même si j'ai voulu faire mon mec devant Lice en voyant que Soren n'en prenait pas. Oui mais Soren, il a pas une ouïe de vampyr, je grommelle intérieurement, rageant contre ma propre idiotie.

Soudain il me semble entendre des grognement singulier, au loin. Et puis il y a cette odeur de mort qui règne, de charogne, de chair imbibée de sang fraîchement répandu. Cette odeur métallique si familière, qui fait bouillir mon propre liquide corporel et excite tout mes sens. Et je passe automatiquement du mode « normal » a « chasseur ». Mes pupille se rétracte jusqu’à ne devenir plus que de maigres fente, laissant place a mes iris d'or pour boire la vision des alentours a l’affût d'un quelconque danger pour ma protégée et moi même. Une sorte de sifflement suraigu perdure dans ma tête, mais je refuse de céder a la panique. Pourtant quelque chose ne va pas. Vraiment pas. J'attrape brusquement la mains de Lice et la tire vers la sortie.

« Y'a un truc qui cloche. Tirons-nous d'ici. »

Elle ne semble pas vraiment comprendre, mais je ne lui laisse pas vraiment le choix de toute façon. Bienot rejoint par des centaines de personnes affolés, je lutte a coup d'épaule pour nous frayer un passage a travers la vagues de gens qui se presse vers l'unique sortie. Des cri surviennent, mes muscles se tendent. Je sers la main de Lice plus fort, mes phalanges commençant rapidement a blanchir tant ma prise est ferme.

« Faut qu'on se casse. »

Mais la petite brune a une autre idée en tête. Elle m’entraîne a sa suite, contre le courant. On se prend des coup, percutons des groupies en panique criant d'un cri plus aigu encore que ceux d’hystéries qui couvraient la salle quelques minutes plus tôt. J'essaie tant bien que mal de tirer Lice en arrière, de lui dire qu'on devrait pas s'attarder, elle n'écoute rien et fonce vers un coin de la scène.  Confus, me regard se pose soudain sur Soren, en prise avec. . . une rousse ? Je recherche dans ma mémoire une quelconque rousse que j'aurais pu avoir connu, mais rien. Serai-je devenu amnésiques ? Pourtant les deux jeunes gens semblent bien. . . familiers. Je tire Lice vers moi, pour pouvoir lui parler sans que ma voix ne soit couverte par le boucan apocalyptique qui emplit l'immense salle.

« Faut qu'on se casse d'ici le plus vite possible Lice. Quelque chose tourne pas rond. Ça empeste la mort et le sang. Autant que si y'avait eu un massacre. »

Un grognement étranglé se fait entendre a une dizaine de metre derrière nous, suivit de bruit exotiques de gerbe de sans et de chair arrachée. J'ose a peine me retourner. Pourtant, je fais volte face, amenant la jeune fille au cheveux noir derrière moi et fait face a. . . Ah. Ok. Ça vire au délire total.

« What the fuck. » je fais en un souffle.

La créature tourne ses pupilles folles dans notre direction. Fuck. Alors là Fuck. Sérieux, j'ai peut être dit que je voulais que ça se finisse au plus vite, mais les zombies, je m'en serait passé, merci. Je me demande même si je suis pas carrément en train de planer parce que là, ça me semble un peu gros. Je me tourne vers les autres.

« Bon vous voulez campez ici ou bien? Barrez vous! »

   
   
   

© EKKINOX

I was in the darkness so darkness I became

lice ∞ soren ∞ haru

Throat Full of Glass - C'est le chaos, au sens propre du terme. Mon esprit peine a garder un fonctionnement cohérent tant les cris des agonisant sont insistant. Le son de la chair que l'on arrache, ces hurlements de douleurs, de terreur qui s'élèvent vers la lune, le ciel qui semble prendre une teinte pourpre tant le sang a coulé cette nuit. Et ces râles atroces, étranglées, qui grondent, basses de cet orchestre macabres qui m’assène les tympans. On ne peut pas dire que l'on voit grand chose. On croisent des regards fou, des silhouettes détraquées, certes. Mais on est tellement pressés, bousculés qu'on ne peut pas vraiment rendre compte réellement de la situation. La panique déteint sur nous, on sent monter l’adrénaline. Cours connard, cours plus vite, voilà ce que nous gueulent nos esprits sans même savoir ce qu'il se trame derrière ce fond sonore morbide. On veut pas savoir, on veut pas voir, mais derrière nos paupières on s'imagine des choses bien pire encore. On transpire, on tremble. On n'ose soulever le drap, qui se cachera derrière? Et puis soudain tu vois, sans même le chercher, tu vois cette créature, cette chose qui avait autrefois été un homme, maintenant tout déglingué qui se convulse se secoue au sol comme soudain possédé par le démon lui même. Sa tête se tourne dans tout sens, il lutte, tu peux le sentir,lutte contre quoi? Tu ne peux le voir. Ses muscles se tendent, se détendent, il se contorsionne de manière folle furieusement, rageusement jusqu’à ce qu'enfin son agonie cesse. Tu ne peux détourner les yeux quand son regard courroucé vient croiser le tiens. Et ton cerveau fait enfin la connexion. Cours plus vite, connard, ou ce sera toi le prochain.

J'entends à peine la voix de Lice qui m’entraîne dans la direction inverse. Elle en a pas marre de faire des aller-retours depuis tout a l'heure? Je suis trop abasourdi pour le remarquer de toute façon, je me contente de la suivre, mes oreilles a l’affût du moindre bruit suspect dans les alentours se distinguant des cris de paniques. On atteint enfin Soren, mon esprit marche a 100 de l'heure, je tente d'établir un plan, une quelconque sortie, autre que ces malheureuse portes déjà assiégées par créatures et spectateurs apeurés. Se diriger par là serait du suicide. Se réfugier sous la scène? Mais pour combien de temps? Nan faut pas camper, jamais, quand tu chasses tu coinces ta proies pour l'attraper. Je n'aurais jamais cru qu'il me faudrait un jour penser comme une proie et non plus comme un chasseur. Faut bouger, toujours bouger, c'est ça qui est important.

Un cri suraigu me tire de mon élaboration, et je découvre avec horreur Lice assaillis par un des monstres. Alors que je m’apprête à bondir sur la chose, la jeune fille s'acharne déjà sur la "pauvre" chose qui semble bien vite comprendre que son chemin de zombie s’arrête ici. Quand la créature s'écroule, la jeune fille se tourne vers moi avec une expression complètement déboussolée pendue au visage, et je me retrouve sans mot devant la démonstration de violence a laquelle je viens d'assister. Dans un autre contexte au aurait sans doute explosé de rire, mais en l’occurrence là, l'urgence de la situation à bien vite fait de nous ramener notre calme. En effet, nous somme bientôt entouré de nombreuses autre "chose", pas une centaine, mais déjà un nombre assez important pour nous hérisser les poils. Après une fraction de seconde de contemplation, le premier se jette sur moi tel un lion sur une gazelle, et la terreur m'envahit. J'attrape un lambeau de ce qu'il lui reste de vêtement et le balance au dessus de mon épaule pour lui écraser la tête avec mon talon un instant plus tard. Je contemple le corps désormais inanimé, et tout porte a croire que c'était bel et bien un humain. Le fait d'avoir juste assassiner un innocent me pris a la gorge mais je me repris bientôt, m'interdisant de penser a l'adolescent a qui je venait sans cérémonie d'éclater le crane.

A la recherche d'une quelconque arme, je balaye les alentours du regard et remarque traînant par terre un vieux skate. Pas le temps d’épiloguer sur l'importance de la chose dans un tel endroit car déjà un nouveau monstre bondit sur nous. Avec un cri guerrier, je repousse la chose d'un coup de planche, l'envoyant bouler contre l’assaillant suivant. La meilleure défense c'est l'attaque, sans leurs laisser une seconde de répit, j’enchaîne avec un violent coup sur leur crane.

Reprenant mon souffle une minute, je profite du peu de temps de répit que la lenteur des zombies nous accorde pour réfléchir à une voie de sortie. Quand soudain mon regard se pose sur notre sanctuaires. Les loges. Elles doivent bien donner sur l’extérieur, et les zombies semblant très peu mobiles, la hauteur de la scène pourrait bien les ralentir assez longtemps pour nous permettre de nous barrer de ce cauchemar.

« On monte ! » Je hurle en désignant la scène d'un geste de bras.

Je croise le regard de Lice, lui assure silencieusement que y'a pas de problème, qu'on va s'en sortir, que ça va aller. Je bondis sur le rebord de la scène, saisis un bout échafaudage pour me hisser jusqu’à celle-ci. Vu d'en haut, c'est vraiment le chaos, bien pire que ce qu'on pouvais penser. Mais je tente de garder mon calme, de ne pas céder a la panique, et aide mon amie a grimper sur la scène a son tour.

« Si on est pas dans la merde là. . . »