Pourquoi es-tu si séduisant? PV Drake

En Krasalvie, un jeune homme commençait à se réveiller.

Durant presque neufs mois Drake avait parcouru un nombre important de pays, ne restant que très peu de temps dans chacun et avait fini par prendre la décision de revenir sur ses pas. Son plus long séjour, il l’avait passé à Selenda, le pays des elfes. Là-bas il avait rencontré une vieille sage qui avait accepté de lui ouvrir sa porte, après avoir compris que Drake n’était en aucun cas une menace, et avait même eu la gentillesse de lui apprendre les joies de la méditation. Ses journées s’étaient donc passées très doucement et très calmement. Tantôt il s’asseyait au milieu d’une forêt et lui ouvrait son esprit pour pouvoir communiquer avec elle d’une façon non descriptible, tantôt il partait visiter les différentes villes de Selenda à proximité de la maison de la vieille sage. Si bien qu’au bout d’un mois dans cet univers si apaisant Drake avait commencé à se sentir tout à fait revigoré et sereins et s’était décider à quitter les lieux, ne désirant pas déranger la vieille femme plus longtemps. Et puis … il avait envie de rentrer chez lui. Il était donc repartit et était maintenant arrivé en Krasalvie. Là, la nuit commençant à tomber, il avait choisi de dormir à la belle étoile, mais assez dissimuler pour que personne ne le voie ni ne sente sa présence. Puis il s’était endormit, rejoignant le pays des rêves.

En s’éveillant complétement, Drake s’étira longuement puis se leva, commençant ses exercices matinaux. Rien de mieux que de faire des efforts dès le matin pour bien être frais et ne pas perdre en endurance. Il prit donc ses très minces affaires et partit faire un footing, suivit de son familier, une tigresse. Ne connaissant que très peu l’endroit, il courut un peu au hasard, profitant de la douceur du matin, mais finit par s’arrêter net, aux aguets. Il avait entendu du bruit. Il tendit l’oreille. Plus loin, il pouvait entendre des bruits sourds, d’eau et … des pleurs ? Curieux, Drake prit la direction du bruit puis finit par déboucher sur une clairière enneigée, près d’un lac. Là, il y avait un rocher, près du lac et sur ce rocher, une jeune fille, pleurant. Il s’avança et dut faire du bruit car la femme présente sur le rocher se tourna vers lui, une lueur d’espoir dansant dans ses yeux. Mais cette lueur ne fut qu’éphémère et laissa bientôt la place à un regard de profonde tristesse, de désespoir, même. La jeune femme semblait complétement abattu et Drake ne savait comment réagir, ou même SI il devait réagir …
Puis les paroles de son père lui revinrent à l’esprit : « Sois dur avec tes ennemis mais soit tendre avec tes amis et, surtout, aides ton prochain. D’autant plus si cette personne est une fille. Tu te dois de l’aider, car tu as un cœur juste, Drake, et une âme pur ».
Oui, c’était vrai, il devait faire honneur à son père et lui prouver que son enseignement n’aura pas été vain. Il respira donc un grand coup pour chasser la tristesse sur son propre visage et se dirigea vers la jeune Femme, doucement, histoire de ne pas la surprendre. Il ne la connaissait pas donc il ne risquait pas de trouver les bons mots pour la consoler. Il ne fit donc que s’asseoir près d’elle, attendant de voir si elle voulait parler ou non. Et si c’était le cas, il écouterait, sans jugement. Des fois, même le plus profond des silences peut être la solution. Drake attendis donc, plein de compassion pour la jeune Femme, même sans la connaître. Oui car il comprenait, il ne savait pas pourquoi mais il la comprenait et décida qu’il tenterait tout pour la consoler. Si tenté est qu’elle lui adresse la parole …

Drake, assis, attendait. Il attendait que la jeune femme prenne la parole d’elle-même. Plusieurs émotions passaient sur le visage de cette dernière en cet instant, comme si son esprit était en total désaccord avec elle-même, avec ses sentiments du moment. Puis vînt le moment où la crise s’arrêta, où elle s’essuya les yeux et finit par lui parler :

- Désolée. Parfois, la nostalgie me prend. Mais je serais curieuse de savoir qui vous êtes et pourquoi vous ne vous êtes pas enfui loin de moi....

S’enfuir ? Oui, Drake y avait songé l’espace d’un très court moment. Mais ce n’était pas la solution et ça ne le serait jamais. La vie serait tellement plus simple si chacun pouvait avoir la bonté de ne serait-ce que penser à aider son prochain … mais ce n’était pas le cas. Chaque personne sur cette terre à comme été « élevé » pour ne penser qu’à soi, qu’à sa propre survie. Mais pas toutes, heureusement, et Drake faisait partie de celles-ci. Il répondit :

- Pourquoi vous excuser ? C’est naturel de pleurer quand la tristesse est trop grande. Et puis, je suis celui qui suis venu jusqu’à vous sans consentement de votre part.

Drake se permit un sourire. Mais pas charmeur, juste … rassurant, chaleureux. Il observa plus attentivement la jeune fille maintenant que celle-ci ne cachait plus son visage. Belle. Ce fut le mot qui persista dans son esprit. Oui, il devait bien avouer que la jeune fille avait du charme. De longs cheveux roux foncés encadraient son visage clair et mince rehaussé par de beaux yeux vert de la couleur d’une forêt d’été. Le tout donnant un air assez « exotique ». Aux vus de ses longues jambes, Drake devina aussi que l’inconnue devait être d’assez grande taille et plutôt fine. Et surtout, il sut dès le premier instant qu’elle était comme lui, un hybride, bien qu’il ne puisse deviner que sa partie de démone. Surement parce qu’il en était un aussi, de démon. Ses observations n’ayant duré que quelques secondes, il enchaina :

- Je me nomme Drake, et je ne suis pas votre ennemi. Si je suis resté c’est parce que vous étiez dans la détresse, bien que celle-ci fut morale et non physique, et il n’est pas dans mes habitudes de « m’enfuir » dans une situation comme celle-ci. Je vous prie de m’excuser si ma présence ne vous est pas bénéfique. Dites-le et je m’en irais sans poser de questions.

Oui, il le ferait, rien n’est plus désagréable qu’une présence non désirée. Surtout si celle-ci persiste. Il était là pour aider de sa présence, pas pour provoquer l’effet inverse et sa fierté ne serait pas blessée si on lui demandait de partir. Après tout, c’est lui qui dérangeait …

- Puis-je me permettre de vous demander votre nom ? Je sais que vous ne me connaissait pas et n’avait aucune raisons de me faire confiance, aussi, si je peux faire quelque chose pour vous prouver ma bonne foi, je le ferais volontiers.

Dans certains cas, même dans beaucoup, il est déconseillé de faire confiance à un homme sans plus le connaître et, si sur Autre Monde cela ne s’applique que très peu, Drake préférait être clair histoire de ne pas paraître trop « louche ». Oui, après tout, qui irait voir une jeune fille entrain de pleurer sans même la connaître? Cela pouvait porter à confusion sur ses réelles intentions.

- Je tiens à préciser que je ne suis pas venu à vous par « pitié », ce n’est pas dans mes habitudes. Je suis juste venu parce que … eh bien en fait je ne le sais pas trop moi-même. Mon père m’a inculqué le devoir d’aider mon prochain mais il n’y a pas que ça … Je ne serais trop comment l’expliquer. Je ne suis pas sûr de bien comprendre moi-même. Tout ce que je sais, c’est que, sans prétention, je ne pouvais pas vous laisser seule dans votre chagrin.

Drake avait beau y réfléchir, il ne comprenait pas la raison qui l’avait poussé à aller vers l’inconnue. Même si c’était son devoir il savait qu’il y avait quelque chose de plus « profond » la dedans mais pour l’instant il n’en savait absolument rien. Il décida donc d’arrêter d’y penser. La réponse viendrait bien d’elle-même si tel était son destin.

-Je me prénomme Arya. C'est tellement gentil à vous d'être venu. Votre père devrait être fier de vous, car vous êtes le meilleur homme que j'ai connu. Après...après..

Le meilleur homme ? Drake en doutait. Il y avait tellement de personnes meilleures que lui sur cette terre. La femme ne devait juste pas avoir assez voyagé pour en rencontrer. Au son du nom d’Arya, Drake sentit son cœur s’agiter légèrement, c’était vraiment un très joli nom et il trouva que ce dernier avait une très bonne raisonnante à ses oreilles. En revanche quand Arya lui parla de son père, son cœur se serra. Cela faisait maintenant longtemps que le vieil homme était mort mais la douleur restait quand même vive. Il l’en laissa rien paraître pour ne pas alarmer la demoiselle.

« C’est un très jolie prénom que vous avez. Je trouve sa résonance très agréable. Et j’espère, sincèrement, que j’ai pu rendre mon père fière de moi durant notre vie commune. C’était un homme bien meilleur que je ne le serait jamais »

Puis la jeune fille, qui avait commencé à se confier à Drake mais avait buté sur une phrase qu’il semblait lui être difficile à dire, enchaina pour enfin finir par compléter cette même phrase. Il est souvent très bon de se confier, cela allège le poids qui nous accable et nous permet aussi d’avoir un avis extérieur, qu’il soit positif ou négatif.

« Après le garçon que j'aime. Il a été assassiné il y a déjà bien longtemps, et je n'arrive pas à l'oublier. »

C’était donc cela. L’amour. Arya était accablé car l’homme qu’elle aimait avait perdu la vie. Drake, lui-même, n’avait jamais connu l’amour et donc ne pouvait pas vraiment comprendre totalement ce que pouvait bien ressentir la jeune femme mais il comprenait néanmoins la douleur de perdre un être cher et de se retrouver seul. Oui car si Arya était là à pleurer c’était forcément qu’elle vivait seule, sinon un être cher serait entrain de la consoler. Enfin en tous cas c’est ce qu’aurait faire Drake.

« Je ne sais pas pourquoi quelque chose en vous me le rappelle, et cela est apaisant. Comme un baume. Et je vous fais confiance, et même, vous ordonne de rester. »

Il lui faisait penser à son ancien amant ? Etait-ce une bonne chose ? Oui et non. Drake ne voulait pas que son attitude rappel à Arya le garçon qu’elle avait aimé car cela pouvait aussi bien la réconforter que la faire souffrir. Des souvenirs pouvaient refaire surface. Et puis, il ne tenait pas spécialement à être associé à cet homme. Il était lui, c’est tout. Chaque Homme à sa propre identité et jamais personne n’est vraiment semblable à quelqu’un d’autre. C’est même d’ailleurs mieux ainsi car si tout le monde pensait de la même façon, agissait pareil ou même avait les mêmes goûts le monde serait vraiment triste à voir et l’originalité n’existerai pas.
Elle voulait qu’il reste. Cela ravit Drake, il était serein quand il était avec elle, il se sentait bien. Il décida donc de rester parler plus longtemps avec la jeune fille pour tenter d’en savoir d’avantage sur elle. Il lui répondit :

« Je ne peux pas savoir exactement ce que vous ressentez mais je comprends votre chagrin et si je peux faire ne serait-ce qu’une infime chose pour l’alléger, dites le moi. »
« Vde plus, excusez ma franchise : votre sourire est bien plus jolie que vos larmes, il devrait être le seul maître de votre visage »

Drake avait vu l’espace d’un instant, un sourire passer sur le visage de la jeune femme et durant cet instant son visage c’était illuminé. Elle avait un très beau sourire, c’était indéniable.
Drake savait que sa façon de parler pouvait être assez « formelle » mais il n’avait jamais vraiment conversé avec une femme, encore moins une qui lui plaise, et il n’avait été habitué qu’à parler comme ça. Pour lui c’était normal mais il avait pu découvrir, durant ses voyages, que son langage était peut-être un peu trop soutenu pour certaines conversations. Il faudrait qu’il apprenne à être plus familier.

« On me le dit souvent. Mais parfois, le chagrin se montre envahisseur, puis désire repartir. Et il est impossible de le maîtriser. »

Oui, ça, Drake ne le savait que trop bien … Durant son enfance, il avait longtemps pleuré en apprenant que ses parents l’avaient abandonné. Il s’était souvent demandé : Pourquoi ? Et ce mot avait était le maître de toutes ses pensées durant de très nombreuses années. Mais bien sûr, il avait toujours caché ses larmes à son père adoptif, car il ne désirait surtout pas lui faire de peine, lui qui l’avait élevé comme son propre fils et lui avait donné le l’amour et un foyer alors même qu’il ne possédait pas grand-chose. L’être humain est décidément une créature bien complexe. Certains sont prêts à donner le peu qu’ils ont pour aider les autres alors que d’autres sont riches et on la terre à leurs pieds mais préféraient mourir que e donner ne serait-ce que le moindre crédit mut …

« Vous êtes la première personne à réussir à tarir mes larmes. Je ne sais pas quelle type de magie vous contrôlez, mais votre présence est si apaisante ... »

Si cela était vrai, alors Drake n’en faisait pourtant pas exprès. Mais étonnement, cette remarque lui fit plaisir, allez savoir pourquoi. Il aimait être « apaisant » pour elle. Le jeune hybride ne croyait et n’avait même jamais cru réellement au destin tout tracé mais … Cela avait il était écrit qu’il rencontrerai Arya au moment même où elle serait dans la détresse et aurait besoin d’un soutient ? Ses pas l’avait-il mené à elle sans qu’il ne puisse rien y faire ? C’était étrange, il ne comprenait pas. Pourquoi se sentait il si bien en sa présence alors qu’hier encore il ne la connaissait pas ? Cela paraissait pourtant impossible, improbable.

« Quant à l'amour, je vous souhaite de le rencontrer un jour. C'est ce qui donne chaque jour l'envie de se lever, de se battre et cela rend votre vie...magique. »

Magique ? Oui, il voulait bien la croire. Après tout, sa présence ici n’était-elle pas dut à une sorte de « Magie » ? Drake n’avait jamais réellement aimé quelqu’un. La seule fille dont il avait été proche était une villageoise du village voisin avec laquelle il avait joué quelques fois durant son enfance. Ils s’amusaient bien, ensemble, et Drake était très content de n’être plus seul et d’avoir une amie pour partager ses jeux d’enfant. Mais un jour, les parents de cette petite fille avaient remarqué qu’elle fréquentait Drake et, poussé par la peur de voir un être non semblable à eux jouer avec leur file chéri, avaient interdit à cette dernière de le revoir. Et Drake c’était retrouvé seul, encore une fois. Il avait alors pleuré sa douleur d’être différent et s’était promis de ne plus s’attacher à personne à part son père adoptif pour ne plus être blessé. Et cette promesse ne l’avait jamais dérangé … jusqu’à aujourd’hui. Aujourd’hui, il avait envie de connaître d’avantage Arya. Et peut-être même de s’y attacher. Il répondit :

« Je ne pense pas avoir une quelconque magie réparatrice en moi mais je dois vous avouez que la réciproque est vrai, votre présence me calme, elle me rend serein, bien que j’ignore tout à fait comment cela peut être possible puisqu’on ne se connait pas vraiment. »

L’honnêteté faisait partie intégrante de lui-même. Il était un peu comme un enfant exposant son ressentit sans en éprouver aucune gêne. Cela pouvait être désarmant, parfois.

« Je ne recherche pas spécialement l’amour mais si cela est aussi doux que vous le prétendez alors je suppose que c’est une bonne chose et que cela pourrait m’être favorable. »

Et sur cette phrase il se leva et tendit la main vers Arya en lui demandant :

« Accepteriez-vous de venir marcher avec moi un moment ? Nous pourrions parler plus librement et j’ai toujours pensé que l’air frais de la forêt était une source de réconfort incroyable. Cela permettra à votre esprit de se libérer. »