Rencontre digne de la pénombre [Ava et Sanzo]

Il y avait des journées calmes, même dans la vie d’un sangrave. Cela pourrait paraitre étonnant, bien entendu, quand on savait que ceux-ci étaient aux ordres de Magister et tentaient de s’emparer du monde pour celui-ci, fomentant autant de coups d’éclats que possible. Cependant, lorsque l’on avait une assez bonne position dans l’ensemble de ce corps de capes grises, on pouvait espérer quelques fois ne pas forcément se retrouver coincé sur un champ de bataille ou un autre car l’on n’est pas alors considéré comme de la chair à canon. C’était à une de ces journées relativement tranquille qui ne verrait sans doute rien d’autre qu’une bonne remise à niveau de quelques recrues par l’apprentissage de l’humilité que se préparait à vivre Shinzô. Après tout, afin de s’assurer que tout aille le mieux possible pour Ava, dont la grossesse à l’heure actuelle n’était plus un secret pour personne au vu du ventre rond qu’affichait celle-ci, le guerrier lunaire avait arrêté de prendre des missions dont le niveau de danger frôlait l’incommensurable. Pour autant le vampyr aurait dû se douter que les ennuis n’étaient malheureusement jamais très loin de lui et donc que sa chère et tendre enceinte ou non, rien ne pourrait entraver leur déclenchement…

… Bien loin de la forteresse grise, dans une contrée autre, bien plus sauvage et dangereuse, un groupe de capes grises avançait en essayant de se faire le plus discret possible. Pour autant si l’on se trouvait être assez proche de ce groupe, on pouvait entendre des chuchotements s’échanger avec rapidité et sans doute un peu de nervosité.

- Vous pensez vraiment que l’informateur a dit vrai ?
- Quelle raison aurait-il de nous mentir ? De plus quitte à le faire, autant choisir un endroit où se serait plus simple de croire qu’il y a un QG des ombres dissimulé.
- Je te rappelle tout de même qu’il a une certaine dent contre toi et que nous envoyer ici serait un bon moyen de nous faire tuer.

En effet la contrée dans laquelle se trouvait cet équivalent d’une petite unité d’infanterie, une dizaine de membres, n’était pas franchement connu pour son hospitalité, puisqu’il s’agissait du pays situé au Sud de la Krasalvie, le Krankar. Principal lieu où se trouvent les ogres et les trolls. Si ces suivants de Magister parcouraient cet endroit, c’est qu’ils avaient entendu par un de leurs informateurs que leurs ennemis ou tout du moins une partie se cachait en ces lieux.

- Non, je suis certain que ce qu’il disait était vrai. Aucune odeur de mensonge sur lui. Reste cependant à les trouver sans déranger les autochtones.

Pour autant, ils n’étaient pas les seuls à attendre, loin de là. Leurs ennemis étaient bien là, mais loin de manquer de vigilance. En effet ils avaient su par des alliés que des Sangraves étaient présents dès qu’ils eurent mis les pieds dans cette région hostile. Ils attendirent un emplacement bien dégagé, puis l’assaut fut donné dans un ensemble parfait. Surpris, ils tentèrent de se défendre, mais cela ne semblait pas suffisant. Une demande d’aide fut alors envoyée, pour pouvoir s’en sortir. A défaut de réussir à les battre, mieux valait dire adieu temporairement à l’avancement, et rester en vie que l’inverse…

… Tandis qu’une terrible bataille avait lieu dans le pays d’être à la taille bien supérieure à celle des humains, notre vampyr si connu s’entrainait comme chaque matin au maniement de l’épée, tout en corrigeant les erreurs de combat au corps à corps de certains de ses « collègues » quand tout cela fut perturbé par l’arrivée catastrophée en transmitus d’un autre d’entre eux.

- Aidez-nous… Krankar… Piège… Ombres…

Shinzô ne prit pas vraiment le temps de la réflexion. Après tout, même s’il avait promis de ne pas s’exposer, il ne pouvait pas laisser d’autres personnes appartenant au même « corps » que lui dans une telle situation. Il se téléporta donc dans ce pays et flaira les odeurs afin de retrouver celle de l’homme catastrophé, ou encore d’une trace de combat. Il finit par trouver et équipé de sa tenue complète s’interposa d’un bouclier entre assaillant et assailli.

- Dépêchez-vous de fuir ! Je ne tiendrais pas très longtemps !

En effet, même en étant puissant, tenir contre une armée seule n’était guère possible, alors il espérait juste malgré les difficultés qu’il éprouvait déjà que les autres ne tenteraient rien de stupide et obéiraient à ses ordres.