Etonnante rencontre(Tara,Crem)

Le palais était immense et même qu'il m'arrivait encore de me perdre à l'intérieur. L'or brillait tout autour de moi et en regardant de plus près, on pouvait apercevoir certaines caches pour laisser passer des flèches et autres pièges si besoin dans le décor si raffiné du palais. Il y avait des plantes et même beaucoup d'animaux car ma tante les affectionnait beaucoup et je ne pus réprimer un rire nerveux lorsque je songeai au parc privée de l'impératrice que l'on avait visité moi et mes amis il y a plusieurs années déjà. Nous étions venus pour nous emparer de trois poils de mamouth mais celui-ci nous avait attaqué... Au final, nous avons du ramener le mamouth avec nous car il était devenu le familier de Fabrice, un ami Terrien également sortcelier mais cela ne s'est pas fait sans mal ! Nous avions croisés les souverains mais après un long débat, nous sortâmes tous indemnes de cette aventure...

Je marchais sans vraiment prendre garde à quel chemin j'empruntais. Galant volait devant moi en éclaireur, miniaturisé, c'est pourquoi je me contentais de le suivre dans les méandres du palais. Il connaissait certainement mieux que quiconque le palais et c'était vraiment très pratique ! J'adressais une pensée heureuse au pégase qui se mit à hennir doucement... Il vint me taquiner en tirant sur ma tunique brodé du paon d'or aux cents yeux. J'étais vêtu d'un simple jean aujourd'hui, par dessus laquelle j'avais enfilé une tunique. Mes longs cheveux blonds cascadaient gracieusement jusque dans le bas de mon dos et je portais ma chevalière à ma main... Je suivis alors Galant dans un passage plus lugubre qu'avant et il s'arrêta devant une portion du mur qui n'était en rien différente des autres... Ce dernier pivota et je tombai sur une jeune fille que je ne connaissais pas. Et puis je me souvins d'une chose... Nous étions dans une partie du palais où seuls les membres de la famille impériale, gardes ou autres avaient le droit d'accéder ! Et il ne me semblait pas qu'elle avait l'autorisation de se promener là où elle le souhaitait. Je m'avancai alors pour sortir de la pénombre. Lorsqu'elle me reconnu enfin, la jeune fille retint son souffle en s'inclinant bien bas. Je ne répondis cependant pas à son salut et lui dit alors d'une voix presque un peu trop froide...

« Il ne me semble pas que tu devrais être là, que fais-tu ici ? Cette partie du palais est normalement interdite pour toi... J'attends donc une justification on ne peut plus crédible qui expliquerait le fait que tu sois là, en face de moi. J'aimerais également connaître ton identité... »

Je m'approchai d'elle et la regardai d'un regard pénétrant, comme si je souhaitais lire en elle. Galant se mit à hennir et je le rassurai en lui caressant son chanfrein si doux en reconcentrant toute mon attention sur la jeune fille. Si elle me mentirait, je le saurais...

« Bonsoir votre Altesse, je me présente, Crémalia Sarwen alias Cream pour les intimes, 1ére du nom, fille de Lowen et Arianachatcharachiva Sarwen. Et voici ma familière oiselle de feux, Almàriel, ou Almà pour les intimes. Je suis au service de votre Tante, l'impératrice, au poste de voleuse patentée. Je suis mi- Dragon mi-Vampyr. J'éspére que en ce qui concerne mon indentitée, cela vous éclairera. »

Une si belle tentative de bluff que je faillis bien y croire, cependant j'avalai les informations sans sourciller. Une voleuse patentée mi-dragon, mi-vampyre qui donnait un mélange véritablement exotique ! Je n'avais jamais entendu parler d'elle, c'était d'ailleurs la première fois que je la rencontrais... Peut-être ai-je pu la croiser un jour mais je n'en n'avais aucuns souvenirs, si c'était véritablement le cas...

« Ensuite... pour ma présence ici... »

Je la regardai tandis qu'un de mes sourcils se levait et l'autre se fronçait. Je ne voulais absolument pas de mensonges, j'avais horreur de cela ! Cette jeune fille avait beau avoir un an de plus que moi, ce n'était pas cela qui me ferait peur, non. Loin de là car j'avais combattu des choses qui étaient de loin plus effrayante que cela...

« Je... Me suis perdue... Après m'être aventurée dans les couloirs, mon but était là de visiter le palais que je ne conaissais pas assez bien, aprés que votre tante m'ait attribué un congé suite à mon retour de mission. Je ne m'attendais pas à tomber sur vous. »

A ces mots, je ne pus réprimer un soupir d'exaspération. Qu'avait donc le palais de si intéressant pour que tout le monde souhaite le connaître de A à Z ? D'accord, il y avait des animaux très intéressants, de l'or à perte de vue mais cela m'était tellement familier que je ne pouvais pas me faire à l'idée que pour les autres, c'était tellement luxueux. Et puis je relevai un mot, visiter le palais, hein ? Dans ces quartiers là alors que c'est strictement interdit. Elle avait donc choisi de jouer carte sur tables et j'étais bien décidé à remettre de l'ordre dans tout cela. C'est pour ça que je pris ma voix la plus dure et froide que j'avais pour dire...

« Bien, mademoiselle Crémalia Sarwen. Je vois que... »

Je m'interrompis brusquement, mon familier venait de me déconcentrer et je le regardai. Il me demandait s'il pouvait reprendre sa taille normale car il y avait assez de place pour lui ici et qu'il ne supportait pas le fait d'être minuscule. A ces mots, je me mis à sourire tendrement à mon familier et mon sourire véritablement heureux contrastait avec ma voix dure et froide d'avant. Galant me le fit remarquer et je lui répondis en ébouriffant sa crinière. Décidement, il ne cesseront donc jamais de surveiller mes faits et gestes... Je poussais un long soupir avant de dire d'une voix qui ne cachait pas mon exaspération...

« Bien d'accord, je te laisse reprendre ta taille. »

A ces mots, je lançai ma magie qui toucha le pégase sans que je ne dise rien. Celui-ci se mit alors à grandir et il atteint enfin sa taille normale. Il se posta à mes côtés, l'ai déterminé à en découdre... Je me reconcentrai alors sur la jeune fille qui paraissait... dormir, oui. Je répondis alors d'une voix totalement neutre qui ne reflétait aucunes émotions.

« Soit, c'est un fait mademoiselle. Vous ne devriez pas être ici à traîner dans les parages. Je comprends que vous avez fait cela uniquement par curiosité, alors je serais gentille cette fois-ci donc en reparle plus mais la prochaine fois... Je risque d'être moins compréhensible. »

J'avais prononcé ma dernière phrase d'une voix glaciale qui montrait que je n'hésiterais pas la prochaine fois. J'avais également accuenté le mot "compréhensible..." Je regardai alors Galant qui semblait me narguer alors je lui rendis aussitôt sa taille de petit chien. Il protesta en hénissant et je le narguais à mon tour en le surplombant de ma hauteur... Je retournai alors mon attention sur la voleuse patentée qui entrouvrit alors la bouche pour dire...

« Eh bah zut alors, j'ai vraiment l'air d'une méchante sangrave espionne. Déjà si j'étais espionne ou assisin sangrave, je crois que je me ferais plus... hum comment dire, ah oui... Discréte. Vous ne m'auriez même pas vu, mais je suis extrêmement véxée et blessée dans mon fort intérieur. Je suis heureuse de vous savoir plus amicale que ça en temps normal, je dois avouer que je me posais des questions, m'enfin, y a plus rien qui m'étonne, ce n'est pas votre cas? M'enfin, vous avez surement raison de ne faire confiance à personne, je fai de même. Mais moi je trouve ça plutot cool toutes ces aventures, oh vous allez sûrement me dire, vous vous rendez compte des risques etc etc, mais sans riques la vie est bien ennuyeuse, n'est-ce pas ça le plus excitant ? »

Ce n'était pas vraiment faux mais pas si vrai que cela non plus. C'était certes très excitant, cela n'en n'était pas moins très dangereux et risqué. Je pouvais mourir à chaque instant, à tout moment... Ma vie était certes remplie d'aventures, je me demandais parfois à quoi cela pouvait ressembler, une vie normale... Peut-être n'aurais pas pu connaître tous mes amis, le cercle du Taragang ou bien n'aurais-je jamais eu un royaume entier en ma possession lorsque Magister avait kidnappé ma tante et mon oncle. J'aurais vécut une simple vie sur Terre... Mais il fallait dire que j'aimais beaucoup ma vie sur AutreMonde, également...

« Permets-moi de te tutoyer, j'aurais une question à te poser. Ou plutôt, une proposition à te faire, veux-tu marcher avec moi jusqu'à ma suite ? Cela te permettra également de visiter le palais comme tu le souhaite tellement... »

Je lui avais parlé d'une voix douce et je ne la forçais en aucun cas à me suivre. Elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait après tout. Je ne l'obligeais en aucuns cas et j'étais un peu plus rassuré qu'avant. Elle ne paraissait pas m'en vouloir, je lui accorda alors une semi-confiance aveugle mais je restais tout de même un peu sur mes gardes car je voulais à tout pris éviter les surprises désagréables. Je m'élançai alors dans le couloir faiblement éclairé avec Galant à l'avant en éclaireur puis le suivis lorsqu'il s'avança... Maintenant, c'était à Crémalia de voir si elle m'accompagnait ou pas.

« Avec plaisir. Je vous autorise à me tutoyer, mais puis-je faire de même avec vous ?
- Bien sûr, répondis-je d'une voix douce. Je n'y vois pas d'inconvénients. »

Je souriai à la jeune fille, je ne voulais absolument pas passer pour la petite héritière arrogante et méchante car je n'étais pas comme cela ! Mais imaginez-vous à ma place, traquée sans relache par Magister, victime de complots, trahisons et bien d'autres encore. Je puis vous assurer que cela n'est pas une partie de plaisir et je suis pratiquement toujours sur mes gardes ! Avancer avec la peur de tomber sur Magister qui pourrait vous tuer ou bien kidnapper votre mère, qu'un ennemi quelconque vous tende un piège et que vous succombez à la mort... Vivre dans la peur, voilà à quoi j'étais condamnée. Mais je préfèrais cela que de savoir que l'empire pourrait tomber dans de mauvaises main, voire tout AutreMonde en entier alors je tentais de survivre à ce monde de fous qui ne cessait d'être une terrible route semée d'embûches et d'épreuves toutes plus dures les unes que les autres...

« Bon eh bien je vous suis ! »

Je ne répondis pas car je m'étais déjà élancée à la suite de Galant dans les méandres obscures du palais impérial. Tout était si calme et paisible, seulement l'atmosphère terne et lugubre contrastait un peu avec la serenité qui règnait en maître sur cet endroit. C'était de loin un endroit très tranquille mais qui paraissait froid à bien des égards. Rien du décor ne pouvait ressembler avec l'atmosphère règnant en ce lieu qui était douce... Comme le feu et la glace, les ténèbres et la lumière, l'enfer et le paradis... Tellement beau mais tellement le contraire également ! Tout ceci n'était que... désesperant au milieu de ce décor mais on se sentait si bien qu'on paraissait presque voler...


« Elle l'aime bien, votre famillier, enfin, je veux dire, Almà hein. »

Effectivement, l'oiselle de feu volait joyeusement aux côtés de Galant en prenant garde à suivre la même trajectoire car elle ne connaissait pas bien le palais. Galant quant à lui hénissait joyeusement, heureux d'avoir une nouvelle amie avec qui jouer. Et qui en plus, pouvait voler avec lui. J'observai ce manège tout en continuant mon chemin et Galant m'envoya une pensée heureuse où il y avait Almà et Galant faisant de petits loopings dans le ciel. Je lui répondis par une image d'une Tara heureuse et il me répondit en hénissant joyeusement... Au bout d'un moment nous arrivâmes au bout d'un couloir qui s'avérait être un cul-de-sac. Galant n'en n'était pas pour autant découragé et il se positionna face à un endroit qui n'était pas différent des autres mais cette portion bougea et bientôt le mur se déplaça afin de laisser place à un passage. Je m'engouffrai à la suite de Galant et de Alma et nous nous retrouvâmes face à un grand couloir où l'or était privilégié. Je me dirigeai vers une porte et l'ouvrit. Tout le monde me suivit à l'intérieur et nous atterissâmes dans un grand salon qui aurait bien pu contenir plus de cinq cents personnes et m'installai dans un fauteuil confortable en intimant à Crémalia de m'imiter...

« Bienvenue dans ma suite, j'espère que l'endroit vous plaît et que ce n'est pas trop tape-à-l'oeil... »

En effet, le salon était très luxueux car il se composait d'une grande cheminée où brûlait un feu imaginaire dans l'âtre et la salle était somptueuse. Le mobilier était en bois veiné d'or pur et il y avait tellement d'or ici que cela était presque inimaginable. Je soupirai en pensant que tout cela m'appartenait, toute cette suite emplie d'or et même le royaume, si je continuais bien dans ma lancée...

Je n'étais pas triste, je n'étais pas heureuse non plus. Je ne saurais vraiment dire si je faisais une énorme erreur que je regretterais toute ma vie ou bien si je devais faire confiance à cette voleuse patentée. Un voleur restait un voleur, même patenté ! Mais j'avais vécu des drames et des situations bien plus graves, que risquais-je à la laisser pénétrer dans ma demeure ? Seulement je me méfiais, j'étais toujours méfiante et paranoïaque et cela ne s'arrangeait pas au fil du temps. Je me méfiais de tout, de mon reflet, de ma tante également, de mes proches et de mon entourage. De tout le monde, de l'environnement, et tant d'autres choses qui seraient bien trop longues à citer. Je devais arrêter et croquer la vie à pleine dents mais je savais très bien que la vie pour moi se résumait sans arrêts à des combats et conflits (politiques ou non...) Jamais ma vie ne pourrait se résumer à de paisibles tournants tranquilles. Du sang, de la guerre et des combats. Que rêver de mieux ? Une vie paisible, peut-être...

« Peuh ! C'est trois fois plus petit que ma chambre ! »

Je n'écoutais pas vraiment, du moins pas entièrement. Disons que pour être plus claire les informations rentraient par une oreille et ressortait tout aussi vite par l'autre alors j'étais vraiment déconnectée. Elle venait de me dire une chose seulement j'étais bien trop dans mes pensées pour avoir entendu quoi que ce soit. Aussi me suis-je contentée de la regarder, partagée entre la surprise et l'étonnement. Peut-être que ma grimace était amusante, quoi qu'il en soit elle a rigolé et je me suis retenue de ne pas la carboniser. Après tout, peut-être y avait-il un rapport avec sa phrase d'avant, non ?

« Je rigole ! Ma chambre ne fait pas un millième de ta suite. Elle est très belle, et non pas trop tape à l'oeil, c'est trés joli !Et si c'est toi qui t'es occupée de la décoration, tu as bon gout! »

Tiens donc, on parlait de ma suite, de la décoration et de tout le bazar ? Encore quelque chose que j'avais loupé, slurk ! Pourquoi fallait-il que je sois si tête en l'air ? Je la regardai alors s'asseoir sur un fauteuil qui s'était précipité à sa rencontre...

« Cool, c'est confortable !
- Oui, murmurais-je dans un souffle...
- Elle t'aime bien aussi. Je trouve ça trés agréable, je veux dire, d'avoir pu faire ta connaissance. Tu n'es effectivement pas une personne très approchable. Et puis, ce n'est pas pour te flatter, mais beaucoup de monde t'admire, et tout. C'est un peu un rêve qui se réalise, prend pas la grosse tête hein. Non mais je dis ça trés franchement, et je ne suis pas habituée a faire des compliments. Tu as vécu plein de choses extra ordinaires. Même si ce n'était surement pas agréable tout le temps. »

A ces mots, je ne savais pas trop quoi répondre à cela. Moi, admirée ? Je ne comprenais pas pourquoi les personnes étaient éperdues d'admiration pour moi. Peut-être avait-on besoin d'un icone, un symbole qui rappelerait que tout est possible et que peut-être, qu'on pouvait battre à plate couture les sangraves ? Sans doute, mais je ne savais pas quoi répondre...

« Je te remercie, il est vrai que c'est tres flatteur et j'apprécie ta franchise envers moi. C'est certes formidable et incroyable, cela n'est pas très facile à vivre non plus, tu sais... Ce n'est pas quelque chose dont je me vanterais tout les jours... »