C'était la fin de matinée. Je le savais car les oiseaux, ou du moins ce qui servaient d'oiseaux sur AutreMonde, chantaient à pleins poumons, signe que ce n'était plus la nuit. Ils m'avaient réveillée. Je déteste que l'on me réveille... Et puis ils faisait chaud aussi...Terriblement chaud même; ce qui voulait dire qu'on approchait de midi! En même temps, on était en plein été, et j'arrivais quand même à me plaindre de la chaleur... Je sortis de mon lit, gardant les yeux fermés car ça ne changerait rien si je les ouvrais, et tâtais mes meubles de mes mains... Là, voilà! Ma commode. Ayla avait déposé mes vêtements dessus afin que je puisse les prendre, ce que je fis avant de m'habiller. Un slim et un pull large je pense. Ma sœur et papa étaient partis dans la ville, je ne sais pas trop pourquoi, sûrement une course, ils m'avaient prévenue la veille. Ce qui fait que je me retrouvais seule dans la villa.
Super.
Je n'aimais pas trop, parce que si des inconnus débarquaient, je devrais ouvrir, et j'aimais pas ça... Mais je ne m'en plaignis pas pour autant: j'avais la maison à moi toute seule! Sortant de ma grande chambre, je descendis prudemment les escaliers en me tenant fermement à la rampe, n'ayant pas la moindre envie de tomber alors qu'il n'y avait personne. Ça se comprend, non? Une fois en bas, je cherchai a grignoter, histoire de casser ma faim comme déjeuner et comme dîner à la fois, puisqu'il était probablement passé midi. Ouais. J'aime les grasses mat'. Et-alors?
Alors maintenant, que faire? Ne pouvant pas voir, certains loisirs m'étaient impossible... Voire beaucoup, en fait. Donc mes deux passe-temps restaient la musique et l'écriture - enfin, même l'écriture, c'était assez compliqué, même si je connaissais les touches d'un ordinateur.
Donc il me restait la musique. Le chant plus particulièrement.
Je me mis à fredonner - parce que chanter à vive voix, je n'aimais pas trop vous voyez - pendant pas mal de temps. J'avais allumé un CD et je chantais timidement les paroles en même temps que le chanteur... Lorsque j'entendis que l'on sonnait à la porte.
Slurk. (Oui, je commençais à me mettre aux expressions AutreMondiennes... Bah, faut bien après un an!) Je stoppai tout: musique et chant. Les yeux fermés, je me dirigeai vers la porte. Doucement. Timidement. Pourquoi fallait-il que quelqu'un vienne PILE le jour où j'étais
seule? Ma main contre le mur, je sentis la porte devant moi, et j'en cherchai la poignée. J'appuyais doucement mais fermement dessus, ouvrant la porte, pas trop fort, juste assez pour laisser passer ma tête... N'empêche, je la sentais pas cette histoire. Pas du tout. Ouvrir la porte à un inconnu, j'aimais vraiment pas ça... Je m'efforçai tout de même à ouvrir la bouche pour interroger l'inconnu:
« – Heum... Bonjour. Qui êtes-vous? »
Je ne savais même pas si c'était un enfant ou un adulte; un homme ou une femme! Ça me stressait un peu, mais cette personne ne semblait pas agressive - enfin pas encore et j'espérais qu'elle n'allait pas le devenir - donc je calmai un peu le tambourin que faisait mon cœur. No stress, pleins de gens ouvrent à d'autres tous les jours. Sauf qu'eux ils les connaissent. Et que souvent ils sont adultes. Et pas seuls.