Une nouvelle vie qui commence [PV : Ewlan] [TERMINE]

« Regarde où tu vas. »

Oh oui, il en connaissait des petites. Plus qu'il ne le voudrait en réalité. La dernière en date était une apprentie groupie qu'il avait croisé (et qui lui était aussi rentrée dedans soit dit en passant) à Omois. La petite avait désespérément tenté d'attirer son attention (d'abord en lui rentrant dedans, donc) jusqu'à-ce qu'il la laisse, la jugeant inutile pour trouver son chemin.
C'était fatiguant d'être le plus beau d'AutreMonde parfois. Il rencontrait trop de petites (et de grandes... et de grands) qui cherchaient à attirer son attention. Et c'était toujours la même technique : "je te rentre dedans, oups je t'avais pas vu je suis désolée, mais je reste en face de toi pour t'admirer en pensant que tu ne le remarques pas".
Il avait vraiment tendance à croire que le dieu des beaux gosses lui en voulait personnellement (ce n'était d'ailleurs pas particulièrement étonnant, il était jaloux de sa beauté qui éclipsait son éclat !) et envoyait sur son chemin des petits boulets qui l'empêchait de faire ce qu'il voulait faire.
Il baissa donc les yeux sur la petite qui, vautrée par terre, l'observait longuement. Il soupira en entendant son excuse pitoyable. Elles ne comprenaient pas que c'était affligeant, juste affligeant ?! Comment pouvait-on avoir foi en l'humanité lorsque l'on entend ça hein ? Elles pensaient à la foi en l'humanité lorsqu'elles sortaient ceci de leur bouche ? Hein ? Tss...
Il la regarda avec une tête de blasé se relever (elle avait compris que c'était bien trop flag). Pourquoi - pourquoi - les boulets venaient toujours dans son chemin lorsqu'il devait faire quelque chose (à savoir aujourd'hui arriver à l'heure à ses cours de Voleur Patenté - pour une fois qu'il se décidait à y aller à l'heure en plus) ?
Il se retint d'hurler au ciel plusieurs insultes destinées à ce traduc de dieu des beaux gosses, mais se retint, parce qu'il n'avait pas particulièrement envie de se massacrer la voix de si bon matin.
Maintenant que la petite était debout, elle l'observait - toujours aussi longuement - sans rien dire. Bah oui, sa beauté était vraiment trop captivante.
Il était sûr que les petites s'étaient passé le mot : il était un bon mentor pour les apprentis groupies. Qui n'a pas rêvé pour apprendre l'art de la fan-attitude d'avoir un mentor aussi beau-gosse que lui ? Le truc c'est que lui n'avait rien à enseigner à des petites, car il n'avait pas pour habitude de fanboyer [baaah fangirler, fanboyer xDD] sur des gens. C'était souvent le contraire. C'était d'ailleurs, toujours le contraire.
Le problème était que la rue était pleine de monde - comme d'habitude - et que pour continuer son chemin, il devait traverser la petite, qui n'était -malheureusement- pas un fantôme. Il devait donc lui adresser la parole - il savait qu'elle n'attendait que ça - pour lui demander de se pousser car il était trop bien élevé [hum] pour la pousser.
Non en fait. Aujourd'hui, il était mal élevé. Et mal poli. Il susurra de sa voix mielleuse :
« Je ne t'excuse pas. Fallait regarder où tu allais. Pousse-toi. »
Il l'écarta de son passage, l'envoyant par ailleurs vers quelqu'un d'autre en espérant qu'elle allait s'y cogner.

Il ne le dirait pour rien au monde, mais en fait, c'est lui qui avait percuté la petite en courant comme un malade parce qu'il était à la bourre. Mais un beau gosse ne dévoile pas ce genre de secret. Cela pourrait être utilisé à mauvais escient par un certain dieu.

« Regarde où tu vas. »

Ah là, là, ces petits. Incroyable. Heureusement qu'ils étaient aussi légers. Très pratique pour les pousser. Il voulut se remettre à courir, mais une voix l'en empêcha. Malgré le bazar ambiant empli de bruit et d'odeur en bataille, il sut - pourquoi et comment ? aucune idée -, que c'était à lui que cette petite voix s'adressait :
« Pour le coup, c'est toi qui devrais t'excuser. »
Peut-être parce que cette voix était celle de son apprentie groupie et que généralement, les gens qui se font pousser émettent quelques grognements voire hurlements de protestation - sauf, bien entendu, certains cas rares et bizarres. Donc il lui paraissait normal que celle-ci râle un petit peu, voire même l'insulte dans les cas extrêmes, même si elle paraissait trop bien élevé - elle avait les fringues caractéristiques de gamines de bourges - pour en arriver là.
Il s'arrêta donc pour méditer ses paroles. Se retourna et déclara à la petite fille :
« Non, non. Vraiment. Je ne pense pas. »
Ah, ah. Comme s'il allait présenter ses excuses à une gami...
« Aaaïeuh ! Brolk c'est quoi ce truc ? »
Il agita les bras en l'air pour se débarrasser du "truc" qui lui lacérait le crâne et ébouriffait sa somptueuse crinière d'or. Il finit par attraper la bestiole à une main, mais se fit mordre les doigts. Il se baissa, tentant d'échapper à la furie. Puis leva la tête pour apercevoir la chose. Il l'attrapa au vol. Et manqua se faire crever l'oeil. Il l'immobilisa à deux mains. Et vit ses yeux dorés.
D'accord. L'académie pouvait bien attendre cinq minutes non ? Le temps qu'il recouvre son honneur BROLK DE SLURK !
Il jeta la boule de plume vers le sol en espérant que celle-ci allait se fracasser sur les dalles des rues, puis se rua sur la petite pour la secouer comme un prunier.
« Toiiiiii ! Espèce de... @#!$ !! [cette censure est une délicate touche de l'auteur pour vos chastes oreilles... ou yeux.] »
Il hallucinait. Ses groupies étaient prêtes à beaucoup de choses pour attirer sa divine attention, mais de là à lui.... AAAAAAAAAAAARGH ! A lui abimer sa splendide chevelure ! Sacrilège !
« Ahahahaha... Petite peste... Je vais te... »

[Oh, ce serait trop stylé que genre, elle lui casse la figure (vive les cours de self défense !) et s'enfuit en courant ! Genre course poursuite ! *_____________*]

« Sale petite... hrrm »

Commençons par une petite note au lecteur : la maturité d'Ewlan l'emmerde !
Bien. Maintenant que c'est fait, nous allons pouvoir passer à la suite de l'histoire.

Il tenait entre ses mains la sale gamine responsable de l'état pour le moins minable de ses splendides cheveux dorés. Il la secouait donc, abandonnant toute sa virilité. Retenu par ses principes, il ne pouvait lui en foutre une car, non, on ne touche pas aux petites filles. Il espérait donc que cette petite là allait gerber son petit déjeuner à force d'être balancé dans tous les sens. Maigre compensation pour le sacrilège qu'elle avait fait, cela le soulagerait quelques peu.
Il s'appliquait donc, afin que cela ne prenne pas trop de temps, car, si vous avez bien suivi, il est censé se rendre à l'académie à la base.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsque la petite disparut soudain d'entre ses mains pour réapparaître juste devant lui, un sourire aux lèvres ! Allons bon, il était tombé sur une gamine fantôme !
Évidement, quand il se retrouva par terre, vous comprenez bien qu'il ne s'y attendait pas du tout. Et puis, oui si c'est la question, les dalles sont vraiment dures, et ça fait vraiment mal. Brûlant de rage, il voulut se relever, mais son organisme de loup-garou réagit immédiatement à sa colère et il se retrouva changé en loup en deux temps trois mouvements. Il se releva, exaspéré et fixa la petite de ses yeux bleus. Humilié, dégoûté, enragé, tout ce que vous voulez, il choisit, au lieu de lui sauter dessus, de se retransformer en humain, car c'était plus rigolo de foutre une raclée à une petite - au diable les principes, ceux-ci s'envolaient maintenant qu'il avait été si humilié - debout plutôt qu'à quatre pattes.
Il se redressa de toute sa hauteur, dominant la petite, et lui flanqua une gifle magistrale. Ignorant le regard des passants, il sourit. Aaaaah, ça faisait du bien quand même.
Il ne savait pas quelle heure il était, mais il devait être trop tard pour qu'il s'emmerde à regarder une horloge pour grimacer ensuite. Cependant, il devait tout de même y aller, dommage, car les profs eux, ne se privaient sûrement pas de regarder une horloge et grimaçaient, soit de plaisir pour la punition qu"ils allaient lui donner, soit d'agacement parce que ça fait chier qu'un élève arrive à la bourre.
« J'me casse. Mais j'te retrouv'rais... »
Hop, demi-tour. Le blondinet se mit à courir vers l'académie.