Survivre. [libre]

J'ai terminé ma tirade depuis quelques secondes que, déjà, l'elfe en haut répond d'une voix dédaigneuse:

- Eh bien, j'espère pour vous que vous êtes aussi fortes que stupides, comme ça, je n'aurais peut-être pas à vous compter parmi les futurs cadavres qui se masseront devant ma maison. Ne vous en faites pas pour moi, et sauvez vous.

... Aussi forte que stupide? Ben, je suis loin d'être stupide et forte, connasse. Va te faire f...
Je vois Eliana scruter les environs pour une sortie quelconque, et je trouve en même temps qu'elle, semble-t-il, une plaque d'égout identique à celle que j'avais avant. Je al vis tirer et me demander de l'aide. J'eus une pensée stupide et méchante. Quoi? Tu ne sais donc pas avoir cette plaque, alors que j'ai réussi à le faire, un peu plus tôt? D'accord, je sais c'est stupide (d'autant plus que, je dois bien l'admettre), parce que de nous deux je crois que ce serait elle qui me battrait. Pas spécialement tout de suite, mais ce serait elle qui vaincrait.
Bref. Je la vois me demander de l'aide. Je fais quelques pas et commence à tirer à mon tour. Sauf que ça ne vient pas. Suis-je fatiguée au point de ne plus savoir faire les même gestes qu'une ou deux heures plus tôt? Non, quand même pas...
Il doit y avoir un problème, avec cette plaque. Je prends une de mes dagues et l'enfonce dans la très mince séparation entre le sol et la plaque. Je force un petit peu, et après une dizaine de centimètres, je dois arrêter, sinon je casserais ma lame. Je la remonte pleine de rouille. Hum, sans doute la plaque est-elle endommagée. Je remets ma lame et essaye d'y aller différemment, de sorte à arracher toute la rouille possible. Une fois que j'ai pu réussir à faire le tour du cercle, je range mon arme et tire d'un coup sec la plaque. Je manque de basculer parce que j'ai donné une trop forte puissance. J'évite de justesse de me faire écraser. Car j'ai beau savoir la soulever relativement sans problèmes, me fair écraser de ça... disons que je n'apprécierais pas. Du tout.

Bref. Maintenant qu'un trou nous est ouvert, je m'interroge. Eliana veut sûrement se planquer dans les égouts. Je lui demande:

- Ben, voilà. Tu veux y plonger ou t'as un autre plan?

Soudain, je vois au bout de la rue une horde de zombies arriver. Ben dis donc, ils ont pas traîné. Plus le temps de réfléchir. Je pousse Eliana à l'intérieur, puis je referme. Mais à peine la plaque s'est-elle remise à sa place, nous laissant dans le quasi noir, une fulgurante douleur au bras droit me plie en deux. Je cherche désespérément ce qui a pu produire cette douleur, quand, dans ma tête, je vois une vision, pas la mienne. Sûrement celle de mon familier. Je le vois alors qu'une bourrasque le déséquilibre, et va le précipiter contre le sol violemment. Bien évidemment, juste là où se trouvent des débris dangereux de verre. Son aile est mal en point, du fait de ma douleur, et il saigne plus ou moins peu. Je lui ordonne mentalement, en lui montrant par image, de se réfugier sur un toit, si il le peut encore. Difficilement, il essaye, et se pose sur les premières tuiles q'u'il voit. Juste là où la stupide salope a élu domicile. Et merde.
Sans me soucier d'expliquer tout à Eliana, ignorante de l'état de l'ara, je ressors dehors, alors que les zombies sont à environ septante mètres. Bon, ben, va falloir batailler pour récupérer mon familier, maintenant presque incapable de voler, et sûrement pas de combattre.

Spoiler:

Je plisse des yeux dans la légère pénombre. Non pas qu'en temps normal j'en aie besoin, mais là, je suis un peu fatiguée. Un peu. Parce que, oui, j’veux bien combattre, mon grand, mais là, trop, c’est trop. D’autant plus que mon familier, désolé Skylor, n’est pas foutu de regarder là où il va.
J’entends déjà les protestations mentales de mon oiseau, et, évidemment, je ne peux retenir une grimace. Oui, c’est bon, je n’aurais pas du dir… penser ça. Bref. Au fur et à mesure que mes yeux s’habituent à la lumière peu présente dans la pièce, malgré la lucarne ouverte, je commence à discerner les choses qui m’entourent. Une salle relativement grande, avec un lit à ma droite (dénué de couverture), un bureau, une armoire… cela me semble être une chambre d’adulte. Je m’avance, mais au moment même où ma jambe gauche se pose pour la troisième fois sur ce plancher, je me rappelle avoir entendu, alors que j’étais sur le toit, la voix d’Eliana me répondre.

« Si tu veux, mais je pense qu’on devra faire un second voyage. Crevées comme on est, on risque de louper quelques trucs, me disait-elle. »

Sans doute. Mais, dans le cas immédiat, cela m’avait paru la meilleure chose à faire. Pour l’instant du moins, hein.

Alors que je reprends ma route vers la porte coulissante dont je viens de me rendre compte de l’existence (oui, alors que je repensais à cela, je m’étais arrêtée dans une position tout à fait ridicule, la jambe en l’air.), j’entends Skylor dans ma tête me retransmettre les paroles de l’elfe… dont je ne connais toujours pas le nom.

« Avec de la chance les canalisations fonctionnent encore. Ouvrez tous les robinets, et remplissez un maximum de récipient. Et montez vous de quoi dormir. Je m'occupe de soigner l'oiseau, proclamait-elle. »

D’accord pour les canalisations et les robinets, j’abonde dans le même sens, car, une fois que nous devrons quitter cette maison, sans l’aide de la magie, qui nous dit que nous aurons forcément de quoi boire ? Personne.

Mais, j’avoue, le « Je m'occupe de soigner l'oiseau. » m’a assez agacée. Le traiter de vulgaire piaf, là, comme ça… c’est inhumain. Même si aucune de nous ne l’est. Mais Skylor me fait savoir que ce n’est pas grave, que, dans l’urgence de la situation, ça n’a aucune importance. J’aimerais savoir pourquoi il me dit ça quand je me souviens des gentils petits zombies qui attendent avec impatience de bouffer notre cerveau. C’est une chose à ne pas oublier.

Je remercie Skylor mentalement quand je me rends compte qu’il est assez proche du bord (mais pas trop), et qu’il peut observer la scène, en bas. Il a son aile entravée, comme s’il avait une attèle.

Enfin, trêve de bavardages. Je continue d’avancer (Eliana a pris de l’avance, parce que je suis perdue dans mes pensées depuis une minute, une perte de temps énorme.), alors que je franchis la porte à trois mètres de moi. Là, je vois un dressing à ma gauche, et un escalier à ma droite, que j’ai tôt fait de descendre. Une porte se trouve à ma gauche, directement en bas de l’escalier, peint d’une horrible couleur bleue. Je m’engouffre au hasard dans la pièce que me désigne le bout de bois, et je rentre dans une…  petite chambre, à ce qui paraît. Une chambre de gosse, dont la partie gauche suit la courbe de la pente du toit. Un lit y est installé. Je fais le tour de la chambre, mais je n’y vois rien de spécial. Par contre, en dessous de la couchette, je vois… une boîte remplie de bonbons multicolores. Je les prends dans un sourire (j’aime bien m’imaginer la petite sortcelière – ou non, à voir en fonction de son âge, même si je doute qu’une chambre aussi rose soit pour une sortcelière, même en bas âge – qui cache cela à ses parents.). Ne sachant pas où mettre la boite (assez petite, ronde), je prends un sac à dos bleu dans l’armoire et je la fourre dedans sans ménagement. Ensuite, je reviens dans le couloir et je prends la première porte juste en face de moi. Là, c’est une pièce où y’a une lessiveuse, un sèche-linge, une toilette et des… sacs de couchage. J’en prends quelque uns, que je balance au milieu du couloir. Ensuite, j’ai le bonheur de découvrir une boîte-pharmacie que je mets dans mon sac, bien calée au fond.

Je fais le tour, mais je ne vois rien d’autre qui m’intéresserait. Ensuite, je pars sur la porte juste à droite quand on sort de la pièce et je tombe sur la salle de bain de la famille, assez étroite, mais claire. Je repense au conseil de l’elfe, de remplir des récipients, mais vu que je n’en n’ai pas, je ferai autrement, plus tard. Je reviens sur mes pas et j’arrive déjà à la porte en bout de couloir. J’entre et c’est une chambre de garçon, que je passe rapidement. Je ne vois rien, sinon, avec surprise et joie, un joli sabre qui fera très bien l’affaire, pour l’une de nous trois.

Enfin,  je reviens sur la porte juste avant celle qui ouvre sur celle que je viens de fouiller, et, là, c’est une grande chambre spacieuse, dont je fais le tour. Je remarque qu’aucun lit jusqu’ici n’avait de couettes, je suppose donc que l’elfe les avait toutes raflées. Je suis contente de voir dans une armoire des vêtements, suffisamment grands pour des elfes et féminins. Bon, ils sont assez moches, mais ils ont l’air chauds, et, au risque de nous encombrer inutilement, je les prends quand même. Je ne sais pas si nos poches fonctionnent toujours, n’ayant aucune chose dedans (rappelons-nous que je suis toujours dans cet accoutrement ridicule pour un concert de rock), mais j’espère que si. Quoique j’en doute, malheureusement.

Enfin.

Je reviens au bout du couloir, enjambe les sacs de couchage (au passage, je largue les vêtements mais garde l’horrible besace bleue, super visible). Je descends l’escalier en colimaçon et me retrouve dans encore un long couloir qui se divise en deux parties perpendiculaires. J’explore une branche, mais la première pièce est décevante – une toilette de deux mètres carrés. Par contre, je tombe sur une cave. Deux lampes torches sont posées à l’entrée, et je les prends. Ensuite, je descends et je me munis du maximum de boîtes de conserve et de petites bouteilles que je trouve, même si il y en a peu. Ensuite, je remonte. Je veux regarder l’autre partie du couloir et tombe sur un salon où je vois une Eliana prendre des sacs, quelques un éventrés, où se trouve de la nourriture. Eh bien, elle n’a pas perdu son temps, car, en plus des provisions, je vois que l’elfe a, à côté d’elle, une réserve de maquillage, produits hygiéniques… on la reconnaît bien là ! Je souris, et m’aperçois qu’elle a, à côté, de nombreuses gourdes, que je fourre dans mon sac, apparemment adapté pour la marche.

Ensuite, nous remontons toutes les deux avec tout ce que nous avons pu amasser. Dans le tas d’habits, je mets un gros pull en laine et un pantalon noir. D’accord, ça fait tchouc, mais, dans l’urgence, je ne crois pas que ça fera la différence.

Ensuite, je m’endors petit à petit, tandis que l’elfe dont je ne connais pas le nom fait le guet.



Je me réveille soudain, alertée pas un tapotement à l’épaule. Je crois tout d’abord que c’est un zombie, mais ce n’est que l’autre qui m’indique que c’est à moi de prendre mon tour de garde [si ça te dérange que je mette ça, même si j’en doute, préviens-moi et je change, pas de souci]. Je hoche la tête et je me poste à côté du bord.

Il semble que j’ai dormi trois, quatre heures déjà, et c’est la nuit noire. J’ai fait, si pas mon plein d’énergie, une pose suffisamment grande que pour que je sois réveillée et alerte pendant un temps que j’espère le plus long possible. Je constate que les zombies sont toujours amassés au pied de la maison mais qu’ils n’arrivent pas à entrer. J’espère juste qu’à force d’essayer – sans succès –, de pousser la porte, ils s’en iront, mais je vois qu’ils sont résolus à venir. Je souffle. Je sens que la nuit va être longue, alors, j’entreprends, à l’aide de la petite pharmacie, de soigner du mieux que je peux mon ara, même si c’est très moyennement efficace.


Des cris. Un bruit en bas. Voilà une heure que je suis assise, scrutant la nuit de mes yeux. Mais, ces bruits m’inquiètent hautement. Alors, je prends ma plaque et descends. Je franchis le palier, et regarde en bas. Je vois avec effroi que la porte commence tout doucement à craquer sous le poids des zombies. Je retiens avec difficulté un cri et cours à toute vitesse en haut. Une fois revenue près d’Eliana et de l’autre, je les secoue sans ménagement et je proclame fort, à la limite du cri :

«Tout le monde debout !!! Les zombies ont presque abattu la porte, faut qu’on se bouge, et vite ! Rassemblons les affaires, et cassons-nous d’ici !»

Sur ce, je m’éloigne et prends sur moi un petit sac de couchage (nous avons dormi dans les couettes), mon sac bleu (dans lequel il y a les vêtements, et les provisions en conserve), et je laisse le soin aux autres de prendre une charge équivalente.

Je rajoute :

« Prenez le stricte minimum ! Donc, Eliana, désolée, mais je ne crois pas qu’on prendras le maquillage, sauf si nos poches sont encore valides, même si j’en doute. Regarde toujours, mais aussi non… »

Je ne prends même pas le temps de terminer ma phrase. J’ai bouclé toutes mes affaires et je peux, en callant tout sur mon dos, courir assez vite. Mais je prends le temps de refermer l’accès au toit et de le renforcer du mieux que je peux, à l’aide de couettes. Je demande de l’aide à Eliana, parce que ce n’est pas évident, avec tous les bagages qui me retombent sur la figure à chaque fois que je me baisse. Exaspérant.


[encore désolée pour le retard que j'ai pris, et la quasi improductivité du milieu quand je décris la maison, mais j'ai eu une sorte l'envie, je ne sais pourquoi, de décrire ça.]

Je me rendis bien vite compte que personne ne m'aiderait. L'elfe me dit:


- Doucement, doucement. Pas la peine de s'affoler. Ils ne pourront pas grimper sur le toit, ils ne sont pas assez malin pour avoir l'idée de se hisser par une fenêtre de toit, surtout fermée. On a tout le temps que l'on veut. A vrai dire, qu'ils soient rentrés par eux même nous ôte une sacrée épine du pied, car je n'aurais pas à retirer la barricade moi-même, en prenant des risques inutiles. Alors on va doucement s’asseoir, manger un morceau, et réfléchir à ce que chacun compte faire, le temps que ce qu'il reste de la horde d'hier se masse sous nos pieds, et non plus devant la maison. Alors, à ce moment la, on pourra descendre sans être inquiétées, avec les cordes.


Mouais. Pas si convaincue que ça, mais elle doit sûrement être du métier. Et elle est certainement plus réfléchie que moi. Pas étonnant, après tout, vu mon tempérament, que j'aie vite quitté mon poste d'enquêtrice. Je suis trop... j'agis trop vite, sans prendre le temps de mesurer les conséquences, si ça va aller ou tout simplement si c'est nécessaire. Enfin.
Je me rends compte que j'ai toujours mon attirail avec moi, et je le dépose avant de m’asseoir en même temps que... l'autre et Eliana. Curieusement, elle est restée silencieuse. C'est pas son genre, mais je hausse l'épaule, renonçant à savoir.

Je vis l'autre prendre un fruit - une pomme - et réfléchir. Je réalise que mon ventre gargouille et j'en fais autant, mais avec une poire. L'autre continue à parler.


- Bon, commençons par le commencement qui a été un peu oublié hier. Appelez moi Jade. Ce n'est pas mon vrai nom, mais j'en ai tout autant l'habitude, alors ça fera l'affaire. Désolé de ne pas vous avoir fait monter tout de suite, mais, dans mon boulot, on craint beaucoup pour sa vie, et on apprends vite à ne pas faire confiance. Je préfère donc me débrouiller seule, en général. Cela ne me laisse pas le droit de vous laisser mourir pour autant, alors, quand j'ai vu que vous ne pouviez plus fuir, je suis venue.


Ainsi... elle s'appelle Jade. Enfin, pas tout à fait, mais... comme elle dit, ça fera l'affaire. Bien que je sois un peu vexée qu'elle nous dise ça - autrement dit, elle ne nous fait pas tellement confiance -, mais, à près tout, moi non plus, je ne crois pas qu'elle atteigne une estime suffisamment élevée dans mon esprit pour que "confiance" fasse partie de mon vocabulaire en la décrivant.
Pour la seconde partie, en ce qui concerne son "je-m'en-fous-de-vous-démerdez-vous-et-puis-non-tout-compte-fait-je-veux-bien-vous-filer-un-coup-de-main", je comprends mieux, même si ça me dégoûte. Enfin. Je sais qu'au moins on peut compter sur le fait, qu'au moins, elle ne nous fera pas crever volontairement, sans raison - elle aurait eu tout le temps qu'elle voulait quand on dormait.
Je suppose que je ferai pareil. J'en sais rien. Je ne sais pas trop quoi penser de cette intrigante. D'ailleurs, cette dernière continue.


- Toujours est-il que vous êtes avec moi. Une fois en bas, à vous de voir. Vous pouvez me suivre, ou continuer votre route. J'ai pour objectif de trouver une maison plus proche du centre, et d'y tenir le siège de ses trucs le temps que la quarantaine ne se lève. J'ignore le périmètre de celle-ci, donc je préfère ne pas m'aventurer hors de la ville, là où tout le monde a du se cacher. Et donc, la direction de la migration des zombies. Plus on sera près du centre, plus on sera tranquille. Et on sera proche de tout. Donc, à vous de voir. J'irai, avec ou sans vous


Hum... bon résonnement. J'y aurais peut-être pensé, autrefois, quand j'étais enquêtrice, mais, j'avoue que depuis, ma cervelle a un peu ramolli question plans stratégiques.
Pourtant, j’aurais préféré me diriger vers le bois que j’ai aperçu en entrant dans le village. Je me sens plus dans mon élément, et j’y suis plus à l’aise. Bien sûr, je me porte très bien en ville, et j’arrive à y habiter sans problème, mais je suis vraiment moi-même dans la forêt – je suis quelqu’un d’autre que cette furie irréfléchie qui fonce dans tout. Plus… discrète, moins hurlante. Plus précise, moins bourrine.
Mais, l’intrigante a raison, pour ce qui est de la migration des zombies vers les zones moins habitées. Je suppose qu’elle a raison.
Puis, des détails pour savoir qui elle est me reviennent en tête. Je ne suis peut-être plus aussi bonne qu’autrefois, mais je sais reconnaître certaines choses. Jade, sa façon très précise et assez discrète de se mouvoir, ses réflexions, le fait qu’elle a su trouver le truc avec sa corde en si peu de temps – sauf si elle y avait pensé avant, mais j’en doute. Bref, je ne sais pas encore ce qu’elle est en général, mais ce n’est sûrement pas une elfe de la populace, ni une chaudasse qui se traîne dans les rues de Slenda, et je doute que ce soit une bonne guerrière qui fonce dans tout – un peu comme moi en ce moment, vous voyez ?
Je secoue la tête. J’y réfléchirai plus tard. Je prends moi aussi la parole.


- OK. Bon, je vais aussi commencer par le début. Moi, c’est N’aomé, et elle (j’indique du doigt Eliana), c’est Eliana. Mais tu t’en es peut-être aperçue hier en nous entendant parler, dire notre nom mutuellement. Pour moi… je sais pas… je suppose que je vais t’accompagner, avec Eliana. Je sais pas comment expliquer… Enfin, tu t’es sans doute rendu compte, ou simplement avec ma réaction de tout à l’heure, trop impulsive, que j’ai trop tendance à hurler, que je suis trop impulsive. Ben… ‘fin, disons que je ne suis pas comme ça, pas autant, dans la forêt. Je suis plus maîtresse de moi, et par conséquent, je saurai mieux assurer ma survie. Donc, j’hésite à te suivre, ce qui me paraît tout à fait sûr, vu ton raisonnement. Mais, d’un autre côté… enfin, bref, je suis mieux préparée en forêt. Il faut que je réfléchisse. De toute manière, quoiqu’il en soit, il faut tout doucement préparer nos bagages.


Les heures d’après, nous nous occupons de mieux nous occuper des provisions, des sacs, et cetera. Au bout d’un moment, on a tout préparé, et j’en profite pour continuer de dormir. Mais je n’arrive pas, dans un premier temps. Les grognements, au fil des deux heures qui ont passé, se font de plus en plus distincts, de plus en plus proches. Et puis, j’entrevois le fait de partir dans la forêt, ou dans la ville.
À chaque fois que je crois me décider, un élément contradictoire vient tout chambouler. Je finis par plonger dans un sommeil agité.

Je me réveille fin de matinée. Les autres ne font rien de spécial, aussi, j’en profite pour ramasser ma plaque, et l’astiquer avec une couette. Puis, j’essaye de l’améliorer de n’importe quelle façon, mais j’y renonce vite.

Une fois, je me penche dans le vide. Et là, je vois la plus belle occasion de filer. J’annonce :


- Euh… Tous les zombies sont passés dans la maison. Je ne sais pas exactement ton plan… Jade, mais, il faudrait peut-être déguerpir.


Et puis, c’est pas pour dire, mais je commence à m’ennuyer ferme. Mais ça, je ne l’énonce pas à voix haute.