-Fallait pas té sentil obliyé dé m’accompagner Enou. Jé souis une glande fille maintenant.
Je jetais un regard sceptique à Mòrag. Ce dernier m’agaçait. D’une, il me donnait des pseudos merdiques, de deux, il refusait de se mettre dans le crâne qu’il était un homme et non une femme et de trois, il avait un instinct de survie merdique ! Comme si j’allais le laisser partir sur un vaisseau pirate dans les confins du monde sans le suivre ! Je lui fis donc un bras d’honneur et retournait à mon occupation première (c'est-à-dire celle qui m’accaparait avant qu’il vienne me voir) : VOMIR PAR-DESSUS BORD!
Car oui, je suis malade. J’ai le mal de mer ! JE DETESTE L’EAU ! JE DETESTE LES VAGUES ! JE DETESTE SE QUI TANGUE ! JE DETESTE CES PUTAINS DE REMOUS ! J’EN AI MAAAAAAAAAAAAAARRE !
J’interrompis mes sempiternelles crises de haines mentales quand mon estomac se convulsa de nouveau et que je crachais une nouvelle flopé de sang dans l’océan. Je regardais d’un œil désespéré le contenu de mon dernier repas partie dans les eaux. Du bon sang d’elfe…j’ai vraiment une vie de merde.
Je sentis mon ami me tapoter le dos en un geste qui se voulait rassurant.
-Sélieusément Enou cé n’ést pas ouné nouveauté qué tou né suppoltés pas les viler en bateau. Poulquoi tou m’as souiwi ?
Je ne répondis pas. Bien trop nauséeux pour y parvenir sans lui redécorer la façade. Je finis cependant par lacher une phrase misérable :
-C’est pas….ça. Indigestion. Pas pareils.
-Ouai et tou as des indiyestion a chaqué fois que tou wa en bateau ?
-Va crever…
Je revomissais pendant que mon ami haussait les épaules en soupirant. Il devait me considérer comme un cas désespéré mais je l’emmerde ! Je le vis donc du coin de l’œil s'en aller tenir compagnie aux marins. Pour ma part je restais où j’étais. Enfin j’aurai aimé, car alors que mon estomac réclamait un nouveau rejet, je me penchais par-dessus bord. Le truc c’est que je dus me pencher un peu trop car mon corps (sublime je vous le rappelle, même malade) bascula de l’autre coté et je chutais dans l’océan.
Si j’eu un temps de réaction merdique pendant ma chute car j’étais trop malade, le contact avec l’eau glacée me ramena vite à l’instant présent. Je poussais donc un hurlement horrifié.
-PUTAIN MON PANTALON EST EN CUIR !!! IL VA ETRE FOUTU !
Mon ordre des priorités vous emmerde. Bref, je pataugeais maintenant lamentablement dans l’eau. Manque de chance pour moi (pour changer), l’océan était fougueux et mes cris composés essentiellement de « Putain vous allez venir me chercher » et de « Mòrag sale bâtarde vient me repêcher » ne purent être entendu à cause du fracas des eaux. Le navire s’éloigna donc rapidement. Le vent favorable au déplacement par voile le faisait filer à vive allure, moi j’étais malade. Résultat, je me retrouvais quelques minutes plus tard tout seul, tout mouillé et tout énervé. Je tentais une transformation en chauve souris. Cependant ma petite taille se fit avaler par les vagues et je n’eu pas le temps de prendre mon envole. Bref, j’étais dans la bouse de traduc jusqu’au cou. Je reprenais ma forme vampyrique et continuais de patauger dans l’eau. Heureusement je savais quand même nager. Du coup, je partie en direction du navire tant bien que mal. J’espérais juste ne pas crever avant… ce qui au vue de ma chance légendaire risquait d’être au programme de la journée.
Vie de merde.