Mission d'assassina = petit problème technique dans l'organisation [PV Lisbeth]

Sveltana Darr'en
ou comment rater son dîner aux chandelles...

Je marchais. Chacun de mes pas résonnaient sourdement contre le sol de marbre blanc. Rahh, J'aurais pas pu choisir plus nul comme chaussures. On pouvait me repérer à des kilomettres à la ronde ! D'un geste rageur, je les hotais. Elles étaient pourtant super confortables et pas si bruyantes d'habitude -dans la limite ou des chaussures puissent être bruyantes. Je maudis une bonne centaine de fois le sol du palais. Nan mais sérieux, ils pouvaient pas avoir un parquet comme tout le monde ? Ou de la pierre ? Ou du carrelage ? Eh ben non, il leur fallait du marbre. Du marbre ! Le truc qui coûte à peu près tout l'argent contenu dans ma bourse -et c'est pas peu dire. Franchement, les rois, les reines, les impérators, les impératrices -bref, les dirigeants- n'en avaient jamais assez. En plus c'était froid ! On aurait pu dire que de la fumée s'échappait de mes oreilles... Bon, duuuuu caaalme. J'allais pas m'énerver pour ça. Il fallait que je garde la tête froide. Au moins le temps de trouver un repas. Ensuite ? Eh bien, je verrais.

Mon nom avait pratiquement été oublié depuis ma dernière grande proie -à savoir, l'un des ministres du Lancovit- et franchement, je commençais à en avoir assez que les gens ne réagissent pas tout de suite à ma vue. Ils pouvaient pas un tout petit peu faire comme si j'étais l'une des plus redoutables vampyrs buveurs de sang humain ? Même pas montrer un petit peu de terreur ? Non ? Rahhh, ce que ça m'agaçait ! Il fallait réagir. Et vite, avant de perdre complètement ma réputation. C'était bien pour ça que je me trouvais à Omois, dans un des palais les mieux défendus d'Autremonde. Endroit incontestablement très très dangereux pour un renégat comme moi. Bon, je m'étais déjà promenée quelques fois dans ce somptueux dédale de couloirs -de portes, de chambres, de restaurants, de salles d'armes, de salons, d'auditoriums....- Et je ne m'étais jamais faite prendre. Ils avaient l'air d'avoir un sérieux problème de défense, ici. Enfin, tant que ça m'aidait...

J'étais à présent dans les appartements de l'impératrice -ce qui était déjà en soi un bel exploit !- et personne ne m'avait repérée. Ils avaient vraiment un gros gros problème de gardes. Il devait y avoir des traîtres. Je souriais. Sadique. Maléfique. Mauvaise. Tiens, tiens, la reine allait-elle bientôt être détrônée -avec la tête détachée du corps ? Les bras et les jambes découpés en petits morceaux ? Gisant dans une mare de sang ?- ? Voilà qui promettait d'être intéressant. Très intéressant. Et pourquoi ne tenterais-je pas moi même l'assassinat ? Excellente idée ! On parlerait enfin de moi ! Mon sourire s'élargit. Je me dirigeais vers la chambre de l'impératrice. Qui avait la porte ouverte -je ricanais. Sans l'impératrice dedans -je grimaçais. Bon, je n'avais plus qu'à l'attendre.

Les rayons du soleil disparaissaient peu à peu à l'horizon. Le crépuscule assombrissait la ville. Les lumières artificielles s'allumaient les unes après les autres. Depuis combien de temps étais-je là ? Quatre heures ? Cinq ? Tapie dans l'armoire bien remplie de l'impératrice, je m'efforçais de respirer entre tous ces robes, chaussures, couronnes, pantalons -minimes, à mon grand désarroi-, jupes, t-shirt... Nan mais sérieux, une changeline, ça ne lui suffisait donc pas ? Et puis, ça empestait le parfum. Beurk. Cela cachait presque totalement l'odeur du sang si présente dans la pièce. Même dans la chambre de la reine du Lancovit -parce que, oui, j'avais déjà visité... et m'étais faite complètement avoir par le château vivant. Mais bon, ça, on va pas préciser- ça puait pas autant ! Et c'était pas peu dire.

Un bruit, une porte qui claque. Ouhhhh, l'impératrice était en colère ! Chouette ! J'allais bien m'amuser. J'entendais quelques brides de conversations. Et puis, il n'y avait plus qu'une seule personne dans la pièce -la dirigeante d'Omois, sans aucun doute. Facile à deviner, une nouvelle slave de parfum embaumait la pièce -me faisant grimacer au passage. Tiens, voilà qu'elle parlait toute seule maintenant ! Elle marmonnait des paroles incompréhensibles. Il était certain qu'elle était seule. Et, bien sur, comme tous les dirigeants d'Autremonde qui se croient intouchables, elle n'avait pas posté de gardes dans la pièce. Ni de micros pour alerter les gardes en questions. Donc, rien qui pouvait allerter les protecteurs de l'impératrice. Rien. Lisbeth était seule. Contre moi. Wouahhhh ! Génial ! J'allais pouvoir avoir une vengeance -de quoi ? Aucune idée. En tout, cas, j'allais avoir un nom. Coool, peut être même que je doublerai Selemba, le redoutable -enfin, pas autant que moi- bras droit de Magister dans la liste des vampyrs célèbres.

Je sortais de ma cachette, l'impératrice était de dos. Ha, effet de surprise assuré. Je désactivais mon charisme. J'avais presque gagné. En présence de l'impératrice, autant corser les choses. Tout avait été si facile. Mes mains s'illuminèrent et un allô rouge sombre se promena dans toute la pièce, provoquant un sort d'insonorisation de ma faible et si médiocre magie. Après tout, je n'en avais pas besoin pour tuer tout le monde. La preuve. Je m'approchais de l'impératrice, lentement mais surement, comme un loup qui s'avancerais le plus proche possible de sa proie pour bien être sur de la tuer. Sauf que le loup en question ne prend pas de risques inutiles. Bref, passons. J'étais aussi grande qu'elle mais moins imposante, quoique tout aussi dangereuse -ou plus ? Mes mains s'enroulèrent autour d'elle, emprisonnant ses bras, d'un geste vif. Et je plaquais mes crocs contre sa gorge dénudée. Je pouvais sentir la chaleur de sa chair, humer le doux parfum de son sang, entendre chaque pulsions de son coeur. Je pris la parole d'une voix doucereuse avant qu'elle n'ait put exciser un geste.

Bonjour, cher petit apéritif. Tu m'en voudrais pas trop si je te suçais le sang ? Et te tuais par la même occasion ? Parce que ça fait pas mal de temps que je t'attends et j'ai vraiment super faim!

Ma proie était seule et sans défenses. Et je comptais bien en profiter.

Alors là c'était la fin d'Autremonde!Quand ce n'était pas les maudits elfes qui rompaient les
contrats,c'était les dragons.Par les entrailles de Bendruc le Hideux,ils
s'étaient passé le mot de me faire chier jusqu'à la fin de mes jours ou
quoi?Bon,respire,ce n'est pas grave...Ecoute d'abord quel est le
contrat qu'ils veulent supprimer avec un peu de chance cela n'aura qu'un
minime impact sur Omois.


Ma conscience s'était trompée
malheureusement.Les dragons ne voulaient pas revoir un minime
accord,non.Ils voulaient revoir le principal accord.Et slurk!J'suis pas
qu'un peu dans la bouse de traduc,moi.Bon,il faut que je garde un visage impassible alors concentration.


Le dragon qui représentait le Dranvouglispenchir était bien embêté.En effet,dans ses yeux,je pouvais voir de la peur...en grosse quantité.Hmm...Ils ont dû y aller fort pour lui faire peur comme ça.Peut-être qu'en jouant sur cela,je pourrais...

-Je ne suis pas d'accord pour ce changement.Désolée.

Comme prévu,le dragon paniqua:

-Mais...mais...Si vous ne voulez pas,je suis..

-Oui,je sais.Mais on pourrait trouver un arrangement...

Le reptile leva ses yeux jaunes vers moi,méfiant:

-Quel genre d'arrangement?

-Vous pourriez devenir un protégé d'Omois.De cette manière,il ne pourrait pas vous toucher en échange de cela,je vous demanderais de leur faire croire que défaire le contrat serait une betise.Ce maché vous convient-il?

***

Voila comment,le lendemain, je m'étais retrouvée avec la moitié de mes ministres sur le dos en train de m'expliquer que ce n'était pas une manière correcte de résoudre le problème.Je t'en ficherais moi de la diplomatie!Ce qui compte avant tout,c'est que l'empire ne fasse faillite,blork de slurk!Et pis,c'est moi la chef ici!Ce ne sont pas des ministres à la noix qui vont me faire changer d'avis.Enervée,je me depechais pour peter un plomb dans ma chambre.Car je sentais que j'avais dû mal à me retenir.Si je m'écoutais,ils seraient tous morts ou en voie de décomposition.Une fois arrivée devant ma porte,un ministre fit l'erreur de vouloir rentrer,je lui disais nan,il re-essayais.N'y tenant plus,je le transformais en mouche et hurlait ensuite que celui-ci qui ne voulait pas me laisser tranquille subirait le même sort...en pire.

Une fois dans ma suite,je mettais des protectus avant de me déchaîner:
-Ah,je suis incompétente,hein?Je ne devrais pas faire ça,je devrais être la personne la plus calme du monde!

J'aurais pu continuer longtemps mon monologue si je n'avais pas senti des mains s'enroulaient autour de ma taille et de mes bras.D'habitude,j'aurais attaquée direct mais là,j'avais été surprise.Si bien que je ne bougeais pas.J'aurais dû pourtant car j'étais en position de faiblesse.Quand je sentais comme des pointes sur mon cou,je compris.Un BSH était là mais qui?Selenba?Mmmm..fort possible.

Bonjour,cher petit apéritif. Tu m'en voudrais pas trop si je te suçais le sang ?
Et te tuais par la même occasion ? Parce que ça fait pas mal de temps
que je t'attends et j'ai vraiment super faim!

Ah,apparemment nan.Qui cela pouvait bien être?Faisons-lui croire que nous sommes à sa merci un peu comme ça elle prendra confiance et je pourrais me venger de cette BSH affamée.

-Bonjour,Damoiselle.Je vois que vous avez l'habitude d'agresser des personnes.J'aurais une requête avant de mourir,pourriez-vous l'exaucer?

Approche un peu ton visage de moi...

Sveltana Darr'en
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Je souris, heureuse de ce petit discours. On ne pouvait pas être plus insolent. Enfin, si mais bon, j'étais quand même en présence de l'impératrice d'Omois donc un peu de respect quand même. Prudence. On n'était pas la dirigeante du plus grand empire d'Autremonde pour rien. Et je n'avais pas assez de magie pou lui bloquer ses pouvoirs. Elle pouvait me transformer en brrraaa d'un instant à l'autre. Hum, pas bon ça. Alors autant lui faire croire que j'étais super douée en sortilèges. Et agir vite. Voyons d'abord ce qu'elle allait répondre. Je sortais un couteau aiguisé de mon sac, les crocs toujours presque collés à son cou. L'odeur de son sang me rendait folle. Je me retenais tant bien que mal de ne pas plonger directement mes crocs dans la chaire chaude et savoureuse. Je clignais des yeux, juste un instant. J'avais presque mal, tant je me retenais. Allons, se reprendre, résister à la tentation. Je souris pour masquer mes humeurs. Mon visage repris un air inexpressif, d'une blancheur maladive. Seuls mes yeux aux éclats éparses de folie pouvaient me trahir.

Avec un sourire mauvais, j'observais la pièce et ricanais, fière de mon exploit. J'étais quand même dans les appartements de l'impératrice -plus précisément dans la chambre numéro 207 de Lisbeth -bah voyons ! Elle en avait combien comme ça ?- en compagnie de Sa Majesté elle-même ! Wouahhh ! Même pour quelqu'un sans mauvaises intentions -c'est à dire quelqu'un qui n'avait pas envie de massacrer l'impératrice à grands coups de couteaux... et de dents- c'était un rêve ! Alors moi ! J'avais réussi à éviter les patrouilles, les camoufflés -bon, ça c'était plutôt du au hasard mais bon- aux gardes, aux ministres, aux scoops et tout ça sans aide ! Bon, arrêter de se prendre pour un dieu et se concentrer sur sa misérable proie de haut-rang. Niark niark niark. Comment on se retrouve, Lisbeth ? C'était pas toi qui avait envoyé une armée de Brigades Noires sur mon dos ? Avec l'aide du président Drakul, non ? Eh bien tu sais quoi, ils m'ont loupée.

Bonjour, Damoiselle. Je vois que vous avez l'habitude d'agresser des personnes. J'aurais une requête avant de mourir, pourriez-vous l'exaucer ?

Mais bien sur ! Elle croyais quoi l'impératrice ? Oui, bien sur que j'allais la laisser alerter les gardes et m'envoyer en prison ! Bah voyons ! Maintenant, réfléchir à la réponse. Ou alors ne rien répondre et la tuer tout de suite ? Hum, nan. J'avais envie de connaitre cette soit-disant requête. La curiosité est un vilain défaut. Elle conduirait peut être à ma perte mais impossible de résister à l'envie de la faire souffrir un peu plus. Niark niark niark. Lisbeth était la proie, j'étais le prédateur. Retournement de situation. Bon, que faire maintenant que j'avais tous les choix ? Que j'étais la plus puissante ? M'amuser avec ma proie n'était sans doute pas très prudent mais si tentant ! Je fis semblant de relâcher ma garde et de sourire d'un air consentant. J'étais ok... pour qu'elle me parle de cette fameuse requête, pas plus. Peut être faudrait-il d'abord l'affaiblir ? Elle était puissante -moins que moi mais puissante quand même. Il me fallait m'assurer qu'elle ne se sauve pas et n'use pas de sa magie. Je m'étonnais d'ailleurs qu'elle ne l'ait pas fait avant. Enfin, je n'allais pas me plaindre, hein !

Je regardais par l'une des immenses fenêtres de la pièce. La nuit était entièrement présente. Une pleine illuminait les lieux d'un faible allo de lumière pâle. Les maisons, grandes, colorées -plutôt pastel-, projetaient des ombres noires et effrayantes pour plus d'un. D'autant que personne ne se promenait dans les ruelles d'Omois de nuit. Enfin, à part moi, quelques fois, et ceux que j'y avait emmenés -qui ne vivaient d'ailleurs pas très longtemps. Et peut être quelques sangraves. Pour moi, la nuit avait quelque chose de réconfortant. D'abord, parce que je ne risquais pas de bruler vive. Ensuite, parce que c'était l'idéal pour se nourrir. Personne n'aimait trainer dans les rues à une heure pareille -ce qui rendait Autremonde très différent de la terre- et surtout pas les habitants de l'empire. Ils dormaient, paisibles, où alors faisaient je ne savais quoi dans leur maison. Chez eux, pas dehors. Enfin, jusqu'à ce que je vienne les y chercher. Bon à part quand ils étaient plus résistants et dans ces cas là je les tuais sur place. Sans oublier De marquer mon acte d'une croix barrée d'un S. C'était pas moi qui l'avait inventée, je l'avais vue un jour sur Terre. Mais j'avais quand même récupéré l'idée.

Je me focalisais de nouveau sur L'impératrice. Et ricanais doucement, amusée par son air de je-suis-à-ta-merci-et-je-le-sais-parfaitement. Elle semblait parfaitement consciente de sa propre faiblesse. J'aurais préféré qu'elle ait peur, qu'elle se débatte. Cela aurait rajouté un peu d'action au repas. Pour conserver la ligne. Parce que là, elle ne bougeait pas, ne criait pas, ne faisait rien qui pouvait me donner raison pour la tuer. Et je détestais ça. Rahhh ! C'était bien Lisbeth'tylanhnem T'al Barmi Ab Santa Ab Maru -et quelques autres titres tout aussi impossibles- ou pas ? Parce que, franchement, elle n'avait absolument pas l'air d'avoir la moindre force en plus -sinon, elle m'aurait déjà envoyée m'exploser contre le mur et serait en train d'activer sa magie pour essayer de me tuer et là, ce serait vraiment intéressant. C'était pas une impératrice, ça ! En plus j'avais entendu dire qu'elle avait du caractère ! Eh bien, à la voir exposée, entre mes griffes, ce ne semblait vraiment pas être le cas. Je commençais sérieusement à regretter d'avoir fait tout ce chemin -d'avoir risqué ma vie- pour ça. Avec les humains nonsos, sans charisme, c'était nettement plus intéressant !

Bon, ok. Qu'elle est ta requête ?

Slurk, j'avais oublié la première partie du plan : affaiblir l'ennemi. Humm, affaiblir l'ennemi. Et comment ? Je devais avouer que je n'y avais pas réfléchit. Et il me fallait faire vite. Très vite. Sous peine de me retrouver transformée en Pouic ou en n'importe quel autre animal inoffensif d'Autremonde. Et être jeté en prison. Et y passer le reste de mes jours -bon, ok, vu que j'étais vampyr buveuse de sang humain, je vivrais moins vielle mais bon quand même ! Alors, sans hésiter, j'agis de la seule manière possible que je connaissait pour « affaiblir l'ennemi ». Je plongeais mes longs crocs tranchants couleur ivoire dans son cou. Il entaillèrent sans peine la peau, s'enfoncèrent dans la chair et atteignirent une veine quelconque, petite, assez pour anémier mais pas assez pour tuer, juste ce qu'il fallait pour faire souffrir. Je relâchais ma garde, trop obsédée par le sang. Je ne pendais plus qu'à ça. Rien d'autre n'avait d'importance. Il faut dire que je ne m'étais pas nourrie depuis combien de temps ? Cinq jours ? Une semaine ? J'avais du mal à réfléchir.

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Je bois. Goulûment. Avec ferveur. Et, plus je bois, moins ma soif est étanchée. J'en veux à chaque gorgée un peu plus. Voir beaucoup plus. Plus rien n'a d'importance que de vider cette misérable humaine de son sang. Il faut dire que celui-ci est l'un des meilleurs que je n'ai jamais goûté. Fruité, savoureux. Je sens le goût envahir ma bouche, puis ma gorge. Je me sens partir. Je suis vulnérable, je le sais malgré mes idées très peu claires. Mais comment résister à cette si délicieuse rivière pourpre ? C'est si bon. J'en oublie presque qui je suis entrain d'anémier. L'Impératrice d'Omois Quel honneur ! Je me nourris tel un animal, de plus en plus vite. C'est si agréable ! L'odeur me fait tourner la tête, cette odeur de délice profond et par dessus tout, la peur de ma proie. Ou peut être n'est-ce-que de la fureur ? Je ne sais plus. Mon esprit est si embrouillé ! Rien ne compte plus que me repaître. Peu importe que l'on me repère, qu'on me fasse souffrir par la suite, qu'on me torture. Ma vie n'est que ce sang que j'aspire avec ferveur. Plus rien n'a de sens, absolument plus rien. Je ne vis que pour boire. Ah et aussi pour apercevoir la peur dans les yeux de chaque victime, cette certitude de mourir quand je les tue à petit feu. Et entendre leurs protestations, leurs essais de se libérer, vains. Je les broie comme si j'avais affaire à des agneaux. Et encore, un agneau, ça pourrait réussir à s'enfuir.

La proie meurt. Elle se débat de plus en plus faiblement. Jusqu'à ne plus bouger. Bien plus rapidement que la plupart des autres repas. Même les nonsos tiennent plus longtemps. Inerte, telle une magnifique poupée. Si fragile. Je ricane. Ainsi donc, la plus grande dirigeante d'AutreMonde, Lisbeth, est incapable de résister à mon attaque. Je croyais qu'elle avait des pouvoirs ? N'est-t-elle pas une sorcelière ? Ou n'a-t-elle tout simplement pas imaginé lancer un sort contre moi ? Franchement, c'en devient presque trop facile. Un assassina de rien du tout en comparaison à mon dernier exploit de dâte : un nain. Bon, ok, je ne l'ai pas tué, ayant préféré m'enfuir à la vue de ses copains qui arrivaient avec une hache dans chaque main et les traits déformés par la fureur et l'envie de se battre. Ce n'était pas comme si j'étais suicidaire -enfin peut être que si vu que j'étais en train de boire le sang de l'Impératrice d'Omois, la dirigeante la plus protégée. Enfin, bref- quand même. J'avais de loin préféré sauver ma peau -qui risquait d'être rapidement transformée en bouillie pour mrrr- que finir mon repas -pas si bon que ça, à la reflection. Les nains n'avaient pas si bon goût que ça. Comme les hybrides. Enfait, mon gibier préféré était de loin les humains et les camoufflés -vraiment excellents. Ensuite venaient les elfes. En dernier il y avait les loups-garous qui avaient vraiment trop l'odeur de chien à mon gout. Dommage. Ils auraient pu être délicieux, sinon.

Je bois. Encore et encore jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune goutte de sang dans les veines de ma proie. Je ne fais plus attention à rien. Je ne me rends pas compte que mon sort d'insonorisation est en train de faiblir. Ni même que l'humaine reprend des forces, lentement mais surement. J'ai les yeux fermés, l'odorat trop subjugué par le parfum du liquide pourpre. Et surtout, l'esprit trop obnubilé par le sang. Je ne vois pas venir la magie d'un bleu limpide à en faire mal aux yeux. Je ne crie pas lorsque le rayon me touche, trop déstabilisée. Je vais juste m'écraser contre le mur dans un bruit sourd. Un claquement sec indique qu'un meuble quelconque a été complètement réduit à un tas de bois, sous le choc. Ouchh, par les crocs cariés de Gélisor, ça fait mal ! Eh, on peut pas faire plus doucement ? Moi je me suis bien retenue de te torturer un peu -ben oui, j'avais ni ouvert son ventre, ni griffé chaque parcelle de son corps fragile d'humain- avant de boire ton sang, ai-je envie de crier. Mais bon, je le fais pas. Tout d'abord parce que je suis trop sonnée pour aligner le moindre mot et ensuite parce que franchement, ce n'est pas la réaction qu'on associe à une vampyr buveuse de sang humain. Je suis trop orgueilleuse pour dire une chose pareille, quoique je le pense très très fort. D'un coup, plus de sang. Je grimace. Humm, ils pouvaient pas faire pire pour me prendre de court. Là, non seulement, cette brusque interruption me fais atrocement souffrir -parce que, quand j'arrête de boire comme ça d'un coup, ma gorge est envahie par un feu dévastateur- mais en plus, le choc avec le mur ma coupé le souffle. J'essaie de respirer. Inspiration. Expiration. Douuuucement. Tout douuuucement. Bien, je récupère rapidement. Mais j'ai encore super mal à la tête. Décidément, elle n'y et pas allée de main morte.

Ecoutes, ma jolie, tu va rester ici bien sagement pendant que je vais prévenir les gardes. Si tu es gentille et que tu restes zen, il y a peut-être une chance que tu restes en vie. T'as de la chance que Omois se doit de ne pas trop tuer sinon j'aurais adoré te torturer...

Humm, mauvaises, très mauvaises -très très...- nouvelles. Lisbeth n'a pas l'air d'avoir apprécié que je boive son sang. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que si je n'en ré-échape pas, elle va venir souvent visiter la prison pendant mon séjour. Peut être le mieux est-il que je meurs. Ainsi, je ne souffrirais pas trop mais je doute que l'Impératrice m'accorde ce privilège. Hrmm... Bref, mieux vaut ne pas trop espérer. Menfinn, on ne sait jamais. En plus j'ai vraiment, vraiment, vraiment mal à la tête et du sang coule de ma bouche. Quel gâchis. En plus je peut même pas m'essuyer. Mais c'est pas plus mal parce que ça me rend encore plus dangereuse de normalement -ce qui n'est pas peu dire. Bon, maintenant, vérifier le fonctionnement des muscles. Petit à petit. D'abord les doigts. Miracle, ça marche ! Les bras aussi ainsi que les jambes, le buste, le cou. Bref, tout marche. Humm, et si on en profitait pour partir gentiment champs de tir du feu bleu luisant dans les paumes de l'Impératrice. Bonne idée, hein ! On va essayer tout de suite. Au pire, je meurs. Au mieux, je réussis à m'enfuir.JE m'accroupis discrètement en grimaçant. Me prépare à bondir. Cinq, quatre, trois, deux, un. Et, comme la fusée dans les séries télé terriennes, je m'élance vers la porte à la vitesse d'un bolide. Humm, sauf que bien sur, au moment ou j'ouvres la porte, je me retrouve nez à nez avec les gardes. Et slurk. Elle les a appelés plus tôt que prévu.Pas bon, ça. Pas bon du tout.

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J'observe le chef des gardes. Son visage impassible me fixe longuement pendant que ses disciples m'entourent, pointent leurs petits jouets pointus -bon d'accord, très très pointu- et leurs deux paires de bras -chacun- s'agitaient parfois. Le supérieur eut un sourire mauvais et tous l'imitèrent. Bon, ok, tout le monde sauf moi. Eh ! C'est mon sourire, ça ! Interdiction de me le voler ! Bon, c'est peut être pas le moment de le faire remarquer. Surtout que je ne suis surement pas en position de porter plainte. Hurm hurm, je suis désolée, sympathiques délicieux agréables petits gardes mais je n'ai pas vraiment le temps de discuter gentiment avec vous. Donc, auriez vous l'amabilité de me laisser sortir s'ilvousplaitmerci ? Je grimace. Je suis mal, là. Très très très -très...- mal. Résumons la situation. J'ai bu le sang de l'Impératrice d'Omois, ici présente. Elle m'a envoyer valser contre le mur, et m'a livrée aux gardes -qui m'encerclent à présent et ne m'offrent aucune possibilité de fuite. Mon regard désespéré croise un instant celui, luisant de satisfaction, de Lisbeth. Je bouillonne intérieurement de colère. Je sens que si je ne fais rien dans les instants qui suivent je vais exploser et tout ce qu'il y a dans la chambre et le couloir avec moi. Je ferme les yeux un instant pour les r'ouvrir aussitôt lors de la prise de parole du thug.

Qu'a t'elle fait ?

Comme si c'était pas assez évident pour lui. Je grince des dents, agacée. Son air formel me donne des envies de meurtre -enfin, encore plus que d'habitude ce qui n'est pas peu dire. Je le déteste. Je les déteste tous. Et là, tout de suite, je goûterais bien du thug, juste pour voir quel goût ça a. Lisbeth n'arrange absolument pas les choses avec son air de tu-t'es-bien-faite-avoir-et-tu-vas-regretter-ce-que-tu-m'as-fait-subir. Un peu tard pour reculer. Et pour faire des excuses. Surtout que les excuses, ce n'est pas -mais alors pas du tout- mon truc. Je lève les yeux au ciel -enfin, au plafond qui, je le remarque, est plaqué or- et essaie de dissimuler mon agacement, ma colère, mon désespoir, ma peur. Bon, respirer. Inspiration, expiration. Tout faire évacuer et réfléchir aux infimes possibilité de fuite. Mon regard se promène dans toute la pièce, cherche la moindre faille. Le couloir est désert, ou presque -sans nous compter. Il y a une multitudes de portes qui semblent dévérouillées. Et le bout du couloir débouche sur un salon quelconque, celui qui mène au dehors. Sauf que les gardes sont si serrés les uns aux autres qu'il est impossible de me faufiler entre eux malgré ma maigreur. Et si j'en tuais un ou deux ? Auraient-ils le temps de répliquer ? Surement. Par le haut alors ? Ma magie ne doit pas être assez forte pour me permettre de m'évader ainsi. Bon, autant essayer. Qui ne tente rien n'a rien. Je me prépare et accumule ma magie discrètement.

Elle... Elle m'a bu. C'était affreux. Je suis traumatisée à vie, je crois. Elle a même cassé ce vase là...

Oui, bien sur. Et puis quoi encore ? L'Impératrice traumatisée à vie ? Oui, tout à fait. Sale peste hypocrite qui-a-tout-ce-que-tu-veux, tu cherche surtout à m'enfoncer un peu plus, hein ? Et je n'aurais pas cassé ce vase si on m'avait pas envoyé voler à l'autre bout de la pièce. Et caresser douuuuucement le mur jusqu'à le marquer vie -dans la limite ou les murs sont vivants. Bon, si elle veut jouer à ce petit jeu, voyons laquelle gagnera. Et puis, franchement, tant que ça fait un peu plus de célébrité pour moi... Tout va. Je vais tout essayer pour la destabiliser. Peut être fera t-elle un malaise puisqu'elle est si fragile. Cela attirera l'attention des gardes. Assez, espérons le, pour m'échapper. Les thugs s'agitent un peu, sans pour autant baisser leur garde. Ils me fixent toujours du regard. Impassibles, froids, dénués de tout sentiment. Excepté leur chef qui s'est détourné pour observer longuement une Lisbeth traumatisée -qui fait très très mal la comédie.

Damoiselle vampyr,plaidez-vous coupable de tout cela ? Si c'est le cas,votre peine pourrait être moins sévère.

Je souris. Exactement la question que j'attendais. Alors maintenant, débiter la longue liste de tous mes exploits. Voyons comment ils se tirerons de celle-là.

Humm, oui. Je suis coupable de tout ce qui m'est attribué mais j'ajouterais quelques petites choses. Alors, c'est moi qui ait détraqué le système des lumières -un cadeau du ciel mais bon, autant l'ajouter. C'est moi qui ait pénétré dans la chambre de l'Impératrice l'autre jour -ce qui n'est absolument pas vrai puisque personne n'est entré dans sa chambre ce soir là mais ça, ils ne le savent pas. Pour faire une reconnaissance du terrain, vous savez ? Ah, et c'est moi qui ait fait cette jolie cavité que vous pouvez observer -je désigne du menton le mur défoncé. Vous pouvez le rajouter à votre rapport. D'ailleurs, votre sort anti-transplanage à un problème sinon, je ne serais pas là -je n'ai absolument pas transplané pour venir ici.

Je guette une quelconque lueur de détresse dans les visages figés. Oui, ils réagissent !

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Le chef des gardes a soudain l'air de quelqu'un qui vient d'avaler une gorgée de soupe brulante dans une réunion et qui cherche à digérer sans attirer l'attention. Ses -humm, soumis ?- se dandinent d'un pieds sur l'autre, mal à l'aise. Bieeenn. Maintenant qu'ils sont tous complètement dépités par mes propos c'est le moment idéal pour s'enfuir gentiment avant qu'ils réagissent. Bah oui parce que, franchement, moisir dans un cachot et être torturée de temps en temps ne m'enchante pas tellement, bizarrement.

Je balaie la pièce d'un regard rouge, un rictus suffisant aux lèvres. Waouhh, c'est super grand ! Je ne m'en était pas encore rendue compte. Ils lui faut combien d'espace pour se sentir bien dans sa chambre, à l'impératrice ? Et le lit... Il pourrait contenir tous les tugs présents autour de moi. Je repère une petite porte, au fond, près d'une armoire qui prend toute une façade de mur. Priant pour que cela donne sur l'extérieur ou au moins un passage vers dehors, je m'apprête à m'élancer quand la voix de Lisbeth retentit, claire et luisante d'une haine à demi camouflée par un ton presque mielleux.

Damoiselle, votre honnêteté est exemplaire, je dois l'avouer néanmoins vous me ferez le plaisir de venir me voir... J'ai besoin de vous parler.

Rahh. Slurk ! Ce sera pas maintenant que je m'évaderais. Elle a sortit les gardes de leur espèce de transe en prenant la parole. Je me tourne lentement vers elle et l'observe longuement, sans rien dire, sans réagir, attendant de déceler tout ce qui se cache derrière ces propos, ce que je prends pour une sorte de demande déguisée. Je creuse son visage pour ressentir chacun de ses sentiments, pour les comprendre. Elle me déteste, c'est flagrant et assez logique. Qui ne haïrait pas la personne qui vous a sucé le sang et humilié ? Elle cherche à se venger. Elle est prudente, relativement diplomate. Mais je devine aussi qu'elle a peur... De moi ? Ou d'autre chose ? Impossible à deviner mais on peut sentir sa peur au bout du couloir même si elle arrive à dénuer son visage de toute expression qui s'associe à un tel sentiment.

Les tugs la regardent d'un air estomaqué. Pourquoi ? Oui, j'imagine qu'elle fait pas ça, habituellement. Torturer, ok. Mais parler... a quelqu'un qui a bu votre sang en plus c'est une autre histoire j'imagine. D'autant que ce sont les gardes -enfin, le chef des gardes- qui décide de la sentence du prisonnier d'ordinaire. Enfin, de celui qui c'est fait choper parce que je ne suis pas encore en prison et je ne compte pas y passer mes vacances. Bon remarque, m'y évader offrirait une nouvelle dose de frayeur à l'impératrice mais bon. J'aurais trop soif.

Lisbeth commence à s'énerver. Elle lance au chef des gardes un regard noir et ajoute, voyant qu'ils ne réagissent pas :

Pourriez-vous nous laisser,je vous prie?

Bah tiens ! Elle s'imagine quoi, la princesse pourrie gâtée ? Que je vais la laisser me parler sans réagir, sans chercher à m'évader. Bon ne pas réagir, lui faire croire qu'on est prit et s'enfuir à la première occasion. Parce que, c'est pas que cette discution n'est pas intéressante mais elle s'éternise un peu, je trouve. Je ne quitte pas des yeux la dirigeante d'Omois, cherchant à dissimuler le rictus de chat qui a piégé sa proie qui menace d'étirer mes lèvres. Ses yeux bleus croisent mon regard et doivent y lire mon excitation car elle ajoute :

Mais restez devant la porte, on ne sait jamais...

Et slurk ! Bon, pas grave. J'observe les gardes sortir lentement, trèèèèsss leennntemeennt. Comme si ils étaient au ralenti. Ce qui n'empêche pas l'un d'entre eux de se prendre les pieds dans un somptueux tapis et de s'affaler de tout son long. L'impératrice ricane comme une idiote devant cette scène et je ne peux pas m'empêcher de laisser s'échapper un sourire -tout petit, le sourire- à la vue de la tête du chef des gardes. Ils sortent précipitamment. En fermant la porte.

Bon, qu'est-ce-qu'on fait maintenant ? J'imagine qu'on va pas faire la fête, avec les lumières, le sang, la musique et tout... Dommage, d'ailleurs. Je sens peser sur moi son regard glacé. Et je contemple mes ongles semblables à des griffes d'un air blasé, comme si je ne trouvais en aucun cas dans une situation critique, avec toute la garde d'Omois aux trousses et en présence de l'impératrice. Elle a l'air, déçue et dégoutée que je ne lui accorde que si peu d'importance car elle prend la parole :

Alors, quelque chose à dire, la moins que rien ?

Oh qu'elle insulte ! Mon dieu ! Que vais-je pouvoir répondre à tout ça ? J'ai le sentiment qu'elle voudrait me voir réagir alors autant ne rien répondre, et attendre qu'elle pique sa crise pour m'échapper. Et puis, mes ongles sont très très intéressants. Pourquoi devrais-je les quitter des yeux. Ils sont si passionnant. Je souris en sentant l'impératrice devenir folle de rage. Si ça continue elle va exploser. C'est pas que ça me gênerait mais elle risque de faire exploser la chambre et moi avec elle. Et, bizarrement, j'y tiens pas tellement... Donc, autant prendre la parole. Avec un peu de chance, ça la calmera -bon, ok, je parle sur un ton pas très apaisant et plutôt moqueur mais bon- :

Je m'appèle Sveltana, Sveltana Darr'en. Enchantée.

Connait-elle mon nom ? Selemba est plus connue que moi, malheureusement, mais j'ai quand même tué un des dirigeants du Lancovit, il n'y a pas si longtemps.

[Désolée du retard --']

L'impératrice a un sourire moqueur du genre je-m'en-fous-de-ton-prénom-d'où-tu-me-le-dit-? et se retient de rire. Avec raison. Parce qu'elle commence vraiment à m'agacer et maintenant que j'ai plus faim j'aimerais bien partir. Je sens remonter ma colère, rage, folie, dévastant tout sentiment sous son passage comme une tempête. Inspiration. Expiration. Duuuu calme. Pour la énième fois, je cherche un échappatoire. Une sortie. La porte du bout est peut être scellée. Par contre, il y a une fenêtre, derrière moi que je n'avais pas remarquée. Une fenêtre ouverte. Je souris, sentant en même temps revenir le calme.

Puis le visage de Lisbeth change complètement d'expression. Il passe d'un air supérieur et moqueur à une horreur sans nom. Ah, tiens, elle sait qui je suis. Eh bah ! Je suis donc assez connue pour que l'Impératrice reconnaisse mon nom. Tant mieux. Les yeux de la sorcelière luisent d'une peur et d'un dégout relativement peu maitrisés et elle crie :

Non... ce n'est pas possible ! GARDES ! ATTRAPEZ MOI CETTE FOLLE !

Oh mais c'est quoi son délire ? Je ne suis pas folle ! Et au cas ou elle l'aurait pas remarqué, je suis plutôt plus forte qu'elle et insulter quelqu'un qui peut vous faire du mal n'est en général pas une très bonne idée. Enfin... Les gens aujourd'hui alors... Aucun respect. N'importe quoi. Bref, passons.

L'impératrice se rue vers ce qu'il me semble être moi. Je m'écarte avec un petit ricanement. Elle croit donc me faire mal en me griffant de ses ongles misérablement cours ou en me tirant les cheveux ? Sauf que non, elle me dépasse et sort de mon champs de vision. Je suis un peu trop occupée par l'arrivée des gardes pour m'occuper de ce qu'elle fabrique.

Ils se ruent vers moi comme un seul hom... camouflé et je les esquive avec peine. Ils sont super bien entrainés, le mrrr ! Bon, c'est l'heure de partir maintenant ! En plus le soleil va bientôt se lever et j'ai pas envie de mourir grillée. Non que la souffrance me fait peur mais cela ferait bien trop plaisir à mes ennemis et je compte bien les martyriser le plus longtemps possible. Bon, on va tenter la porte.

Je fais un bond de coté pour éviter un camouflé, tout en remarquant avec un certain amusement qu'il s'agit de celui qui s'est prit les pieds dans le tapis et s'est éclaté par terre. Il n'est pas assez vif pour m'attraper mais à eux tous ? Réussiront-ils ? Non, surement pas. Je suis invincible. Il ne peuvent pas me capturer et encore moins me tuer. Je suis plus puissante qu'eux. Il me semble entendre des bruits de pas me parvenir du couloir mais je n'y fais pas attention. La main agrippée à la poignée, j'essaie d'ouvrir la porte. Fermée. A clef. Slurk.

Bon, la fenêtre. Je me retournes avec l'agilité d'un fauve, mes cheveux fouettant l'air à ce simple mouvement et me découvre encerclé par une vingtaine de gardes. Re-slurk. Du renfort. Je fais quoi moi, maintenant ? Ils ont fermé la fenêtre, bien sur. Bon, méthode intimidation. Je dévoile mes crocs comme un lion en cage et défie du regard toute personne de m'approcher. Bien sur, l'impératrice est là, triomphante. Elle a gagné.

Non ! Elle a pas gagné ! C'est impossible ! Je suis une vampyr buveuse de sang humain. On ne peut pas me capturer ni me tuer sans que je l'ai décidé. C'est impossible... Mes épaules s'affaissent d'un coup. Je suis vaincue. Je suis vaincue. Je suis vaincue.

Quelqu'un rit. Serait-ce l'impératrice ? Je me redresse et fixe son visage si parfait de reine avec toute la rage du monde. Elle m'a vaincue. Je la déteste. Ne pas paniquer. Je suis une vampyr buveuse de sang humain. Il y a forcement une issue quelque part. Je balaie la pièce du regard. Mes yeux s'attardent sur une petite ouverture, entre deux gardes. Aussitôt je m'élance et me faufile entre les camouflés. Sauf que les fenêtres sont fermées, les portes sont fermées. Et je perçois un sortilège. Slurk, slurk et re-slurk. Je cours vers la fenêtre la plus proche et tente de l'ouvrir.

Sveltana Darr'en
la fin

Trop tard. Les camouflés sont rapides et bien entrainés. Ils me rejoignent trop vite et je me retrouve de nouveau encerclée. Slurk. Ça y est, il n'y a plus d'échappatoire possible. Je suis prise. Ça ne pouvait pas arriver, c'était impossible. Je suis une vampyr buveuse de sang humain et donc intouchable. Immortelle. C'était pour cela que j'avais choisi de boire du sang pour la première fois. Pour prouver que j'existais, pour ne plus me plier aux règles, pour exprimer ma souffrance, pour me sentir plus forte. Pour satisfaire ce besoin de tuer, de maitriser, d'humilier, de torturer des plus faibles que moi. Il était impossible que je sois finie ainsi.

L'impératrice s'approche de moi de nouveau. Je me redresse et réalise avec bonheur que je suis plus grande qu'elle. Mon couteau ! Que je la tue au moins avant de mourir ou d'être capturée. Je porte lentement ma main à ma hanche, sous ma cape tout en fixant Lisbeth d'un regard glacial et haineux qu'elle me renvoie a merveille. Sale copieuse. C'est mon regard ça ! Trouve t'en un autre. De fureur, j'essaie d'attraper la lame trop brusquement et elle tombe à terre dans un bruit sourd. Je me penche aussitôt pour la ramasser. Mais les gardes sont plus rapides et le couteau est hors de ma portée bien avant que je me relève.

La dirigeante d'Omois me sourit toujours de cet air triomphant si détestable. Mais j'ai vu ses yeux changer d'expression quand elle a aperçut mon arme. Elle a peur de moi. Tant mieux parce que c'est ma seule consolation. On me fouille avec attention. Je continue de fixer l'impératrice du regard. Qui va céder la première ? La sorcelière élargit encore un peu plus son sourire, fait un petit signe à ses sujets et détourne la tête pour s'avancer vers la porte. Elle a cédé. Mes lèvres s'étirent en un rictus amusé qui disparaît presque aussitôt. Je trouverai un moyen de m'échapper.

Comme un seul cammouflé, les gardes emboitent le pas de leur suzeraine et m'entrainent avec eux dans un dédale de couloirs. Impossible de retrouver son chemin, ici. Mais comment font-ils pour s'y reconnaître ? Les palais, sérieux... Tous les mêmes, aussi somptueusement riches et grands que trop chargés en détails et en salles. On se croirait dans barbie princesse dorée, le truc débile que regardent les bébés nonsos sur un truc qui s'appèle télé. Oui, je me renseigne sur le mode de vie de mes proies, ce qui est parfois très utile. Oh mais en plus, la fille... Barbie, c'est le portrait craché de Lisbeth ! Wouahh !

En chemin, on crois l'impérator, Sandor qui croise le regard triomphant de sa demi-soeur avant de s'attarder sur ma personne d'un air amusé et moqueur. Je serre les dents avec rage et soutient son regard de la même manière que j'ai soutenu le regard de l'impératrice. Ils sont vraiment de la même famille, les deux. Aussi détestables l'un que l'autre.

On arrive aux cachots. Relativement bien aménagés, mais très...gris et sombres. On voit as le bout du couloir. Et c'est là où m'emmène Lisbeth, bien sur. Il y a des dizaines de cellules, mais il me faut la plus moisie, la plus sombre, la plus dégueulasse. De toute façon, je devais m'attendre à quoi ? Et puis, l'obscurité pourrait être un avantage, quand je m'échapperais. Et j'irais tuer l'impératrice. Ou alors, je la torturerai à mort avant de la laisser mourir petit à petit sans aucun moyen d'être sauvée.

Je suis poussée dans la cellule. Je m'assois calmement sur le lit. Bon, le fait de la regarder avec fureur ne semble pas l'énerver tant que ça. Voyons si faire semblant de me sentir bien irai. Je m'allonge en poussant un soupir de bonheur, repli mes jambes et penche légèrement la tête de façon à pouvoir la regarder d'un air moqueur. Ouh, ça n'a pas l'air de lui plaire. Mais elle parvient à contenir sa fureur et me lance :

On se revoit à 16h00 pour une petite séance de torture, ma chérie. A plus !

Ma chérie. Beurk. Je me jure de la faire mourir avec le plus grand soin, le plus lentement possible.