DARKS AMBITIONS ϟ SACHA&LYAM

Je lance un regard circulaire à la pièce. Fidèle à elle même. Même après toute ces années elle n'as jamais changée. Et pourquoi aurait elle changée, d'ailleurs ? J'ai détruit tant de fois ma chambre que mes parents ont décidé qu'elle se résumerait à un matelas au sol et un coffre immense pour ranger mes affaires. Maintenant dénuée de celles-ci, la pièce semble plus vide et abandonnée que jamais. J'ouvre une dernière fois l'unique fenêtre. Minuscule, elle donne pourtant vue sur le désert qui borde la ville. Une bourrasque chaude ébouriffe mes cheveux. Je souris en pensant à toute les fois ou j'ai fait le mur en passant par cette fenêtre.. Je ne reviendrais pas ici. Ma décision a été prise. Je vais rejoindre les Sangraves. Ils ont fêté ça mes parents. Ca les réjouissait de voir leur fils suivre leurs voies. Longue vie à Magister ! Vive les Sangraves ! Tu parles.

Les Sangraves on vraiment la frousse de se faire repérer. Il y a pas de sortie de secours dans leur QG ? Ca va faire la troisième Porte de Tranfert que je passe et... Ah ben, on dirait qu'on est arrivé. En effet, une salle aussi grise ne peut appartenir qu'a la Forteresse. Après avoir évité deux jets carbonisants de Sangraves trop suspicieux, j'arrive finalement à suivre une Sangrave à la robe foncée et son familier grenouille qui me conduisent au dortoir, un coffre rempli d'affaire sur mes talons. On ne vas pas assez vite à son gouts, d'ailleurs car il n'arrête pas de me bousculer avec ses poignées.

- On a de plus en plus de jeunes Sangraves ces temps-ci, dit soudainement la Sangrave sans me regarder.

- Ah ?

- Oui. Heureusement que la plupart meurt en apprentissage. Enfin... On n'est pas à l'hotel ici, tu cromprendras donc que tu ne seras pas une chambre tout seul.

- Euh... Oui bien sur.

Je m'imagine un dortoir surpeuplé et puant.

Oui, tu partageras dans chambre avec quelqu'un d'autres.

Je me permet de respirer à nouveau. Le coffre me cogne une nouvelles fois et je m'étalle sur le familier de la Sangrave.

- Yvee !

Faible croassement.

- Ca va, elle a rien. Je tends la grenouille qui ressemble maintenant plus à une kidikoi.

- Mmmrrh... On est arrivé toute façon.

La sangrave s'en va mais je sens qu'elle doit se retenir très fort pour ne pas me pulvériser sur place. Planté face la porte de bois, gris évidemment, je sais plus trop ce que je dois faire. Je frappe ? Je défonce la porte ? Et si c'était une fille ? J'aurais l'air de quoi ? Bon tant pis, je frappe. Le coffre a anticipé l'action. Frappant contre la porte, il défonce celle ci et file à travers la pièce, renversant quelque objets au passage et va finalement se poser dans un coin, sa mission accomplie. Je passe une tête à l'intérieur. Super impression pour le début.

- Euh.. Y'a quelqu'un ?

"Sacha? Vous êtes convoqué dans le bureau B14 couloir W à 14 heures précise."
Ces mots résonnent dans mes oreilles. Pourquoi un Sangrave m'a convoqué dans son bureau aujourd'hui? Je crains le pire. Est-ce par apport a l'apprenti que j'ai blessé hier? Non, je ne pense pas. C'était lui qui m'avait provoqué! Ou alors c'est la salle de classe que j'ai incendié la semaine dernière? Non plus. Le prof n'était pas là et c'était de sa faute si la classe était brulée: il aurait du arrêter l'incendie. Mais alors qu'est-ce qui poussait un Sangrave à me convoquer dans son bureau à 14 heures? s'ils veulent me punirent, ils peuvent le faire le multiples manières. Fouetté, brulé, noyé, humilié ... Les châtiments sont multiples dans la Forteresse Grise. J'arrive devant une porte. Grise évidemment. Il est 14h01. Je me suis un peu perdu en venant. Il faut dire que le couloir W n'est pas le plus fréquenté. Je frappe à la porte.

-Entrez.

Je suis tenté un instant de partir en courant. Je secoue la tête et j'entre. La salle est grise et seulement meublée d'un bureau, d'une chaise et d'une armoire ainsi que d'une cheminée. Tout est gris. Le proprio doit avoir un problème avec les couleurs.

-Vous êtes en retard mais je suis pressé donc ça ira pour cette fois. Installez-vous.

Le Sangrave me désigne la chaise. Je m'assoie à contre cœur, sur l’extrême bord, comme si la chaise allait me manger. C'est peut le cas d'ailleurs. Il faut se méfier de tout ici.

-Comment allez-vous?

-Heu ... Bien

Il croyait que j’allais lui répondre quoi? "Je suis mort de trouille"? Ou "Oh, vous savez, quand sa fait trois ans qu'on habite ici on est toujours mal dans sa peau"?

-Très bien. Je ne vous ai pas convoqué pour a la salle de classe brulée, ni pour votre petit camarade blessé.

Soulagement.

-Vous avez sans doute que le nombre d'apprentis ne cesse d'augmenter.

Qui l'ignore ici? Les chambres deviennent de plus en plus surpeuplées. Certaines contiennent même jusqu'à cinq adeptes. Je suis seul dans la mienne la plupart du temps parce que mes camarades ne savent pas respecter mon espace personnel. Alors je m'énerve et je lance des sorts. Depuis trois semaines, les Sangraves ont évité de me mettre avec quelqu'un. Je crois que mon dernier camarade de chambre c'est retrouvé avec les bras cassés. Je suis le seul qui a une chambre pour moi.

-Vous avez un nouveau camarade de chambre dès aujourd'hui. Il devrait bientôt arriver. Je compte sur vous pour qu'il se sente comme chez lui.

-Très bien monsieur.

Je me lève et je m’apprête à sortir quand le Sngrave m’interpelle une dernière fois.

-Sacha, Je sais que votre magie est assez incontrôlable mais évité de le blesser celui-ci. La plupart des adeptes meurent au cours de l'apprentissage, pas besoin d'en rajouter.

J'hoche la tête et je sors. Un nouveau coloc. Voyons voir ce que le sort m'a réservé ces fois. J'ai comme le sentiment que cette fois je ne serai pas déçu. Après avoir erré une demie-heure dans les couloirs je me retrouve finalement dans le couloir qui mène à la chambre. Ce couloir est très long et ma chambre et tout au bout, au fond du cul-de sac. Plus je me rapproche plus je persuade que le jeune homme devant ma chambre est mon nouveau coloc. Il semble hésiter mais fini par frapper à la porte. Son coffre prend les devants et défonce la porte. Je me précipite à coté du jeune homme et je regarde un seconde ce qu'il reste de la porte. Le coffre à renversé ma table de nuit et tout ce qui se trouvait dessus. Le coffre (que je baptise aussitôt Brutus) c'est posé dans un coin. Mon armoire ne semble pas contente parce qu'elle lui saute dessus comme la pauvreté sur le monde. Un Rigidifus la stoppe dans son élan. Si quelqu'un passe par là et qu'il ne connait rien à la situation, il verra un chambre avec une porte défoncée, une table de nuit écrasée, une armoire sautant sur un pauvre coffre terrorisé. Heureusement personne ne passe par là. Je me retourne finalement vers le jeune homme et lui demande:

-Je peux t'aider?

Si on y réfléchit cette question à quelque chose d'insultant mais là je me contre-fiche.