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Chroniques d'AutreMonde :: Autremonde :: Le LancovitLe LancovitPartagez
 

 Chapitre un. « Si nous refermions le livre, cher Jack ? L'éventreur, vois-tu, c'est moi. »

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Karl Heisenberg


Karl Heisenberg

Age du personnage : Vous ne voulez pas savoir.

Familier : Un requin nommé Skrillex
Couleur de magie : Rose
Niveau de magie :
  • Très élevé
Niveau de combat :
  • Moyen
  • Très élevé


Métier : Huhu.
Résidence : Dans vos bras.
Dans le sac : Un PC portable

Affinités : Toi ? Moi ? Un mur ?

MessageSujet: Chapitre un. « Si nous refermions le livre, cher Jack ? L'éventreur, vois-tu, c'est moi. »    Chapitre un. « Si nous refermions le livre, cher Jack ? L'éventreur, vois-tu, c'est moi. »  Icon_minitimeLun 7 Mai 2012 - 17:57

Chapitre un. « Si nous refermions le livre, cher Jack ? L'éventreur, vois-tu, c'est moi. »

« Être un Nonso, une de ces créatures aliénées, consistait en un handicap qui étouffait ma vie de tous les jours. »

Des mots, tracés à l'ombre d'une chandelle, la plume striait la surface poreuse du papier, et j'alignais des mots plus mensongers les uns que les autres, dans une suite irréprochable, relevant de la lettre d'excuse, de ces lettres que l'on trouvaient sur les bureaux des suicidés. Trop tard.
Pourtant, je n'avais rien à envier à ces gens qui se jetaient d'une fenêtre, puisque bien au contraire, je dévorais la vie, ravi d'appartenir à ces médiocres existences, qui de par leurs efforts, devenaient typiquement vivants.

« Je ne peux pardonner. »

Je ne pouvais pardonner, et jamais je n'avais pardonné. Penché par dessus mon bureau, comme une âme en peine, mes yeux se noyaient de cette encre qui semblait en découler. Des mots vils qui s'entrelaçaient, annonciateurs d'une de mes énièmes fourberies. Une fois de plus, je n'avais pas pardonné, une fois de plus, j'avais réussi à tuer un homme. Un bel. Grand et silencieux, qui n'avait pas cherché à se défendre lorsque ma mâchoire s'était refermé sur la pâle surface de sa gorge. Délicieuse orgie, de son sang s'écoulant, je m'étais repu d'une blessure béante, vidant son écarlate hydromel sur mes mains tendues. Je tuais. Encore et toujours, insatisfait d'un manque jamais assouvi. Le besoin, le désir, tout s'acharnait dans ma tête, comme une spirale éhontée. Et pourtant, je ne faiblissais pas. Et pourtant, je ne cédais pas à la raison. Je me voulais fou. J'étais dingue.

« Adieu. »

Vlam.
Mon point final sonna comme un coup de revolver, une balle d'encre, fulgurante. Je relevais le visage, tranquille.

(…)

Quel serait notre terrain de jeu ? Adossé aux ombres d'un mur trop épais, caché des ténèbres par le port d'un manteau éclatant, j'avais ramené mes cheveux d'ébènes en un mouvement arrière, cherchant pour une fois à me faire plus masculin que je l'étais. Accroché à mes lèvres, une cigarette. Goût de luxure, goût de fumée, je gardais la nuque ostensiblement baissée, perdu que j'étais dans une contemplation évidente des dalles incrustées au sol. J'attendais.

Le vent ne soulevait que sporadiquement de légères volutes de poussières, qui s'entrechoquaient entre elles dans les sillons des rues. Claquant mon manteau, le vent remonta doucement, comme des doigts amants, jusqu'à mon visage, m'arrachant un frisson. Quelle heure était-il ? La nuit, silencieuse, s'ouvrait à moi comme une prostituant écartant toujours mieux les cuisses. Je relevais mes paupières.

« Narcisse. »

Un appel, qui brisait un silence, un de ces silences ciselés à l'éclat d'étoile. Un silence dont je ne pouvait pardonner la mort. Je relevais le menton. Imberbe, toujours. Toujours si parfait, toujours si entretenu, je me faisais visage d'une androgynie parfaitement maîtrisée. Et pourtant... pourtant il aurait été si facile, pour ce dernier entretien, de rêvetir, comme la dernière fois, ces morceaux de plastiques qui avaient bosselés ma poitrine, qui aux yeux du monde, me faisait femme quand me venait l'envie d'avoir des seins. Ô, morceaux de plastique, si désirés, et pourtant refusés, tonight.

« Narcisse. »

Une insistance, irritante, dont doucement, je visualisais la source. Une rue, devant moi, qui s'ouvrait dans la chandelle des faibles lumières. Si faibles, et pourtant, elles brûlaient mes yeux comme des tâches indignes et vulgaires, s'étalant le long des hautes maisons. J'ôtais mes doigts de mes poches. Ils vinrent caresser les commissures de mes lèvres, appréciant la courbure pointures de lippes parfumées de haine, et j'amenais le contour de mes ongles à caresser le brin de la cigarette.

« Narcisse, bordel ! Où es-tu ? »

J'avançais.

(…)

Ses muscles, étendues sauvages, qui couraient sous l'épiderme de son dos mis à nu, j'étudiais l'homme tourner dans la rue, à la manière d'un animal sauvage. Un animal en cage, dont on aurait titillé la patience. Je m'avançais doucement, mes pas crissant dans une symphonie doucereuse, la semelle de cuir, qui épousait la forme irrégulière de la dalle, m’amena jusqu'à lui. Le vent s'était levé, comme pour masquer le moindre bruit, le moindre bruit capable de trahir ma défensive approche, si silencieuse, pourtant. Si pernicieux, pourtant.

« Ich bin da. »

Il se retourna. Si près, oh, si près, que je pus voir la surprise s'étaler dans ses yeux à la manière du feu en contact avec l'huile. Une surprise qui broya son cerveau dans un étau de fer, dans un hurlement de prise de conscience. La cigarette tomba à terre quand viollement, je pressais ma bouche contre la sienne, dans un baiser violant ses désirs machistes, réfutant sur les plaisirs de la chair. Il était fort. Mais pas assez sur l'instant, trop déconcerté, trop surpris. Un minuscule claquement ; celui de la cigarette heurtant sa botte, quand dans un sursaut, il comprit la ruse. Depuis combien de temps lui avais-je menti, le faisait caresser, sans jamais me dénuder, ce qu'il avait pris pour des prémices féminin ? À le laisser baiser mes lèvres teintes de rouges, à caresser des paupières que j'avais poudré de noir ? Je ne le savais plus, et l'oubliais ce soir.
La lame du sabre, un katakana aux reflets ébènes, sectionna l'épaisseur de ses poumons, dans un sifflement suraigü. L'immaculé de mon blanc manteau disparu, violé par le flot sanguin. J'écartais mes lèvres des siennes, qui dans un glapissement sourd, s'entrouvraient, à la recherche d'oxygène. Mes yeux, bercés d'une douce accalmie, étudiaient ce corps s'effondrer doucement en arrière, et sans le lâcher, ma main dans son dos, souillée par ce sang noir qui bouillonnait, glouglou sonore entre mes doigts. Je l'accompagnais dans sa chute, jusqu'au dernier sursaut, jusqu'au dernier soupir, posant mes lèvres entre les sienne,s pour dans un magistral baiser de sang, lui avaler son dernier souffle.
Puis il fut mort.

« Bonsoir. »

Je me relevais doucement. Aucun mobile. Si ce n'était que je n'aimais les hommes. Mes mains, gantées par la pellicule rouge qui coulait jusqu'à mes poignets, vinrent récupérer la cigarette. Posée près de la fleur de sang, qui écarlate, naissait sur le sol, je vins la déposer entre mes lèvres. Récupérais dans ma poche le briquet, j'allumais la cigarette. Sourire. Pauvre dément, dément, dément, dément ; dont le règne se soldait, cette nuit encore, par un bouquet de fleurs rubicondes, et par la souillure d'un sol imbibé de mes meurtres.
Que faire du corps ?
Je rangeais le sabre dans son fourreau, en aspirant doucement la fumée. Mes lèvres entrouvertes, sur des spirales filamenteuses, mon regard s'était embrumé par un noir désir. Je rêvais de le brûler. Mais je n'avais ni le temps, ni l'espace. Il me fallait le laisser là, encore. Et laisser admirer mon œuvre, par d'autres que moi, par des gens ignares, incapables de comprendre la beauté. Quel dommage.
Je soufflais.

« Bonsoir. »

Un mot, tranquille, pour accueillir la présence derrière moi. Je me retournais, sourire aux lèvres, ôtant avec politesse la cigarette de ma bouche. Quelle merveille, tout ce blanc et ce rouge, qui étalé à mes yeux comme l’incommensurable apogée de la beauté, drapait la nuit et les cadavres de leurs plus belles exposition. Un homme, aux putains de yeux bleus. Je riais.

« Salope. Vous êtes dingue, vous et vos prunelles, à m'amouracher comme cela. Et pourtant, et pourtant... »

Je me baissais, dans l'esquisse d'une révérence. Respect, oh, oui, respect, pour cet homme qui, comme unique témoin de mon massacre, allait s'ajouter comme prochaine victime. Et s'il ne le faisait pas, alors peut-être pourrait-il me tuer, lui.

« Chéri, j'aime tes yeux, tu sais ? »

Cela dit, je me rapprochais de lui, pour tendre la main, les yeux enflammés, pour tendre la main, et empli d'espoir, arracher ce bleu à ce visage trop humain. Donne les MOI.

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Jack Farewell


Jack Farewell

Age du personnage : 36 bloody years old.

Familier : Clue, un Treee rouge. :D
Couleur de magie : Mauve très foncé.
Niveau de magie :
  • Moyen
Niveau de combat :
  • Elevé


Métier : Espion pour le compte de Magister et conseiller de Sa Majesté Impériale.
Résidence : Le palais de Sa Majesté Impériale.
Dans le sac : Des Transmitus - c'est pour mieux te fuir, mon enfant. #grosméchantloup.

Affinités : Vaut mieux ne pas en parler. w/

MessageSujet: Re: Chapitre un. « Si nous refermions le livre, cher Jack ? L'éventreur, vois-tu, c'est moi. »    Chapitre un. « Si nous refermions le livre, cher Jack ? L'éventreur, vois-tu, c'est moi. »  Icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 4:28

Chapitre un. « Si nous refermions le livre, cher Jack ? L'éventreur, vois-tu, c'est moi. »  Tumblr_m394imgZm81ro07b4o2_250 Chapitre un. « Si nous refermions le livre, cher Jack ? L'éventreur, vois-tu, c'est moi. »  Tumblr_m394imgZm81ro07b4o3_250

« Si nous refermions le livre, cher Jack ? L'éventreur, vois-tu, c'est moi. »
feat. narcisse théophileus & jack farewell



Donc, c’était la nuit. Une nuit calme, sordide, pleine de promesses. Une nuit bien terne, en somme. Pour moi, en tout cas. Je n’avais rien à faire, je m’ennuyais ferme. J’avais passé la journée à courir de droite à gauche au palais de Sa Majesté Impériale, exécutant des ordres sans broncher, qu’ils me plaisent ou non. Je rendais des services à tout le monde. Cela allait du pauvre paysan, s’étant spécialement déplacés au palais pour une audience avec Sa Majesté Impériale, au noble nanti, uniquement venu pour râler un peu sur des sujets divers et variés. Fort heureusement, je n’avais pas à endurer ces imbéciles toute la journée – d’ailleurs, ces audiences impériales me semblaient bien inutiles et harassantes pour tout le monde – car mon travail se résumait à accompagner les visiteurs jusqu’à la salle où la fameuse Lisbeth’tylanhem recevait les gens. Lisbeth. Une femme pas bête du tout, qui savait bien manipuler son peuple. Bien sûr, rares étaient ceux qui s’en rendaient compte. Une fois rendus à la salle, je devais me promener parmi les visiteurs et leur demander s’ils désiraient quelque chose à boire ou à manger en attendant d’être reçus. On pouvait aussi recourir à mes services de messager. Par exemple, lorsqu’une personne du palais était introuvable et injoignables par boule de cristal – ce qui était souvent le cas des jouvenceaux Jar et Mara Duncan – je devais utiliser toute ma ruse et mon astuce pour les retrouver.

Ce n’était pas un métier bien compliqué, mais plutôt stressant, je devais l’avouer. Je n’avais pas droit à l’erreur. Car en plus de travailler pour l’Impératrice d’Omois, j’agissais également pour Magister, le maître des Sangraves. C’était aux sortceliers gris que j’appartenais. Depuis ma naissance, ma mentalité était la leur. Je glanais des informations en écoutant attentivement les conversations des gens et je faisais mon rapport au maître à environ chaque mois. C’est fou ce qu’une simple et banale discussion peut laisser passer comme informations… Bien sûr, je devais être extrêmement prudent. Personne ne devait découvrir mon double jeu. J’avais merveilleusement réussi jusqu’à présent, je dois bien l’admettre, huhu…

Comme je le disais au début, je m’ennuyais. Mais plus pour très longtemps. Ce matin, j’avais consulté mes messages reçus sur ma boule de cristal et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que Selenba, la lèche-cul professionnelle du maître, m’avait envoyé un message très laconique la veille : « L. 23. » Bon, la signification était simple : Lancovit, 23 heures. Mais pourquoi cette vampyrette désirait me voir en personne ? Avait-elle une importante information à m’apprendre de la part du maître ? C’était plutôt louche, tout cela, mais je décidai de m’y rendre quand même. Et puis même s’il s’agissait d’un piège et que le maître n’avait rien à voir là-dedans, ça me divertirait. Il faut dire que le métier de serviteur dans un palais impérial n’a strictement rien de palpitant. Pas d’aventure, pas de course folle… Nada. Je me demande bien sérieusement comment font les vrais serviteurs, ceux qui ne sont pas agents doubles comme moi. Peut-être planifient-ils leur suicide dans les jours ou les mois à venir.

Bon, d’accord, c’est même pas drôle. Et venant de moi, c’est flippant. Je veux dire, j’ai déjà essayé de crever, moi aussi, une fois. M’enfin, bref. Passons.

Je sortis de ma chambre, flanqué de mon Familier – quel pot de colle celui-là, quand même – et déambulai dans les couloirs, savourant ce silence divin et cette apaisante solitude. Clue, mon minuscule Treee, volait autour de ma tête comme un de ces engins volants terriens autour d’un building. Il m’envoya l’image mentale de la BSH nationale, ce qui me fit malgré moi soupirer. Oui, je savais qu’il fallait partir, Clue. Rah, dire que j’allais avoir cette folle en face de moi dans les minutes à venir. Quelle joie.

Précisons, à ce stade du récit, que la vampyr et moi étions en très mauvais termes, je n’ai jamais su pourquoi. Peut-être parce que je suis l’une des rares personnes dans cet univers à avoir le culot d’être insolent avec le maître. Selenba est, comme tout AutreMonde le sait, folle amoureuse de Magister. Elle est tellement subtile; je veux dire, son amour pue à des kilomètres à la ronde ! À la voir se pâmer et à l’entendre soupirer à s’en défoncer les poumons dans le dos du chef, on pourrait la prendre pour une mioche boutonneuse de quatorze ans. Et encore, je suis gentil. Enfin, tout ça pour dire qu’elle prend mal le fait que je puisse être arrogant envers Dieu… euh, Magister. Et elle me le fait bien savoir avec ses regards glaciaux et ses sous-entendus puérils quand je suis de passage à la forteresse.

Pour être honnête, je m’en fous bien. En fait, ça m’amuse de la piquer de sarcasmes. C’est drôle de la voir bouillir de rage. Bon, ça l’est moins quand elle s’avance vers moi dans l’intention manifeste de me découper en touts petits morceaux, mais heureusement, le maître, qui aime bien l’avoir à ses côtés pour je ne sais quelle raison obcure, la tance souvent et lui rappelle avec condescendance de ne pas s’en prendre à l’agent double, qui est utile et précieux pour ses plans. Non mais, je ne suis pas le chouchou de Mag, seulement je suis utile et précieux, il le dit lui-même !

Le temps passait tellement vite. Je devais me dépêcher si je ne voulais pas être en retard au rendez-vous. Je calculai qu’avec le décalage horaire, il ne me restait plus que deux minutes avant ma rencontre avec « l’adolescente transie d’amour ». Je préparai donc un Transmitus, sans grand enthousiasme, et me téléportai, de même que Clue, au Lancovit, plus précisément dans une de ces ruelles mal famées. Ici, la nuit était avancée, mais minuit n’avait pas encore sonné.

Je marchai rapidement sur le pavé dur et froid, mes pas résonnant faiblement dans la nuit. Je m’appliquais pour ne pas être repéré tout de suite. La connaissant, elle était bien capable de me surprendre et de me faire violemment sursauter dans le noir. Je vous ai déjà dit qu’elle était puérile ? Enfin, passons.

Je fis le tour des environs : personne. Ça ne présageait rien de bon… C’est alors que je sentis ma boule de cristal vibrer. Merde, c’était pas le moment ! Agacé, je sortis brusquement l’objet de ma poche et lus le nouveau message : « Tu t’amuses bien au Lancovit, le freak ? » Signé Selenba. Évidemment. Espèce de con. J’aurais dû m’en douter. Une blague des plus idiotes. Elle m’expédie ici et rit de ma gueule alors qu’elle est probablement tranquillement au chaud à la forteresse. Les sourcils froncés, je me retins pour ne pas balancer la boule de cristal contre le mur, mais m’obligeai à me calmer. Rien à faire, je devais me défouler. Je serrai le poing et l’abattit contre le mur. Bon, ça allait mieux. On va dire. Soudain, je pris conscience d’une chose : si Selenba ne s’était pas déplacée, qui avait-elle envoyé à la place ? Elle aurait très bien pu envoyer une Chatrix me courir après dans les ruelles du Lancovit pour simplement me faire chier. Tsst. Ne jouis pas trop vite, sale pute. Jouira bien qui jouira le dernier. Ha ! Pour le moment, il n’y avait personne aux alentours, j’étais seul, j’avais vérifié. Mais je ne pouvais pas affirmer que quelqu’un n’allait pas arriver…

Je mis ma main dans la poche de mon long manteau : parfait, j’étais armé de couteaux. Et j’avais ma magie démoniaque, aussi. Ah, et aussi un autre Transmitus pour me barrer. Bon, je ne voyais néanmoins pas pourquoi je m’attarderais ici en attendant comme un débile de me faire éventuellement attaquer. Y’a des limites au masochisme et la torture mentale, c’est pas bon pour la santé.

Et puis c’est à ce moment, quand je croyais que j’allais devoir revenir à Omois et son quotidien ennuyeux, que j’entendis un espèce de sifflement étrange. C’était quoi, ça, une Chatrix surprise qui venait de se faire castrer ? Sans déconner… Et moi qui pensais être entièrement seul… Fallait croire que non. Je demandai à Clue d’aller voir ça de plus près. L’oiseau écarlate disparut dans la nuit et quelques secondes plus tard, m’envoyait l’image mentale d’un individu, fumant tranquillement, près d’un cadavre ensanglanté. Joyeux, tout ça. Que faire ? La présence d’un cadavre m’attirait, je mourrais d’envie d’en savoir plus… mais il y avait cet individu à prendre en considération. Sans doute l’assassin. Commettre un meurtre dans la rue, comme ça ? Pourquoi pas. De nos jours, c’était si facile. Ce qu’il y avait de spécial avec cet assassin, c’était qu’il ou elle ne semblait aucunement pressé(e) de quitter la scène du crime. Non, il ou elle prenait son temps, savourait sa mise en scène. Ce soir, c’était la première et dernière représentation.

… Non, je ne m’approcherais pas. Il me faudrait alors ouvrir la gueule, sortir des sons, des mots, des phrases. En somme, communiquer avec l’autre. L’horreur totale. C’est d’un ennui, socialiser. Et puis qu’est-ce que ça apporte, franchement ? Les gens ne comprennent-ils pas qu’on évite de souffrir en restant seuls ? Pfft… Non, le mieux était de sagement repartir et de… oh, fuck. Il venait de repérer ma présence, semblait-il. Bon, c’était quoi l’affaire ? J’avais respiré un peu trop fort ? L’autre avait des yeux derrière la tête ? Peu importait. Les battements réguliers de mon cœur s’accélérèrent et je reconnus là mon Dark Passenger : j’avais besoin de danger. Là et maintenant. Ce gars-là, ou cette femme-là, je n’étais pas sûr de son sexe, allait me donner de l’adrénaline et de l’action. Génial ! Et cherchez pas le sarcasme dans la précédente exclamation : y’en a pas !

The game is on – at last.

L’autre m’adressa la parole en premier. Tiens. Quelqu’un qui aimait faire les premiers pas. Quelqu’un qui aimait dominer la situation, sans doute. De la part d’un meurtrier ou d’une meurtrière, ça ne me surprenait pas. Je m’avançai lentement, un petit rictus amusé sur le visage, les bras croisés. Je ne répondis pas à son appel. Je ne répondais que rarement quand on me parlait. Parler pour ne rien dire était une manie assez exaspérante qu’avaient les gens normaux.

Silence, toujours ce délicieux silence. Et puis enfin une réaction. Un rire. Rire pour camoufler un malaise ou sa peur. Montrer qu’on est brave. Ou rire amusé. Amusé de quoi ? De la situation ? Ha, la situation n’avait rien de drôle. Quoique… Je souris véritablement, alors : au contraire, la situation était vraiment… désopilante !

Elle le devint encore plus lorsque l’autre me traita de salope. Quoi, il me prenait pour une femme, ou… ? Oh, great. Pour le reste de ce qu’il me dit, j’y étais habitué. Bon nombre de courtisanes me couvaient du regard à Omois, en gloussant comme des poules. Elles perdaient toutes leur temps et leur énergie avec moi et finissaient toutes avec le cœur brisé.

J’avais dit vouloir de l’action… mais pas ce genre d’action, non. Je n’avais jamais été doué avec les sentiments – je n’en avais pas ! – de toute façon. Je roulai les yeux, me taisant, obstiné. Je le dévisageai, à travers les volutes de fumée éparse. Je me tenais prêt, au cas où il voudrait m’attaquer et me réduire au silence. Tout se lit dans le regard et s’il avait l’intention de me faire du mal, je le saurais alors que l’idée ne ferait que germer dans sa petite tête. Je brûlais d’envie de poser des questions sur le cadavre, parce qu’il m’intriguait, oui. Mais je gardai le silence. Ce putain de beau silence dans lequel j’avais trouvé mon nirvana.
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