And the sun will set for you... { Meredith }

{ Oui, j’essaie encore de rp ici. C’est difficile et honnêtement, j’ai déjà écrit de bien meilleurs texte que celui-là. Mais j’ose espérer qu’il te plaira \o/ Sinon, le style d’écriture particulier que j’employais autrefois avec Birthday (employer la deuxième personne du singulier) a changé. Désormais, j’écrirai à la troisième personne, ce qui me rendra la tâche beaucoup plus aisée et le résultat n’en sera que plus satisfaisait (j’espère). Les passages à la deuxième personne concerne la voix que Birthday entend dans sa tête o/ Enjoy! }

Le jour s’éteignait. Les nuages clairs-obscurs dormaient là-haut, assoupies par la sensuelle caresse du vent. Les deux satellites d’AutreMonde, deux yeux flamboyants, amorçaient avec lassitude leur descente vers les ténèbres. Les deux lunes, Madix et Tadix, s’incrustaient dans la toile onirique et peu à peu la plupart des habitants de la capitale du Lancovit rentraient chez eux, à l’abri des ombres furtives et funestes. D’autres, cependant, s’attardaient dans les rues principales à bavarder avec leurs amis ou encore s’arrêtaient à l’entrée d’une taverne animée, tentés d’y pénétrer et d’y boire quelques verres. À ce moment de la journée, personne ne prêtait vraiment attention à son prochain. Les attaques sournoises du vilain Magister, Maître des Sangraves, semblaient s’être tues à jamais ou du moins, calmées pour un bon moment. Bien idiot serait l’individu pour s’en plaindre ! Personne ne redoutait une offensive de la part des sortceliers gris, alors on ne s’occupait que de soi-même. C’était parfait.

***

Un jeune homme, les mains dans les poches de son pantalon, scrutait la ville bruyante. Perché sur le toit d’une maison en apparence abandonnée depuis des lustres, il restait debout, le corps bien droit. Ses cheveux foncés avaient beaucoup poussé ces derniers mois et lui arrivaient aux épaules. Cela n’était pas pour lui déplaire, au contraire… Ses grands yeux bleus absorbaient la lumière du monde. Il était encore tôt. Il avait encore le temps de se changer et d’aller s’amuser un peu. À sa manière. Comme chaque nuit depuis qu’il était arrivé ici. Vêtu d’une robe banale de sortcelier, il passait pour un citoyen des plus ordinaires. Soupirant, il savait que… non, TU savais bien que tu n’étais que le dernier des cons, pas vrai ? Pauvre, pauvre fils, comme tu es bête, de traîner sur le toit de cette maison. Animal pestiféré. Comme j’ai eu raison de te renier ! Tu n’es pas mon… Silence. Derechef. Haletant, le jeune homme plaqua ses mains contre ses oreilles. Désespéré. Il se retint de hurler. Son cœur était en feu. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Elle était encore revenue le hanter ? Tombant à genoux, il grogna de frustration. Comment pouvait-il être encore si faible ?

Les minutes passèrent. Lentement, il s’assit en tailleur. Sa respiration était redevenue normale. Il en était certain : oui, c’était bien elle qui avait empli sa tête de sa voix maudite, de sa voix cauchemardesque. Il n’y avait qu’elle. Jamais d’autres. Juste elle. Gémissant, à la fois de peur et de douleur intérieure, le jeune homme donna un coup de poing contre le toit sur lequel il était assis. L’existence n’était qu’une injustice ! Et encore une fois, il se retrouvait seul, errant.

Il n’était pas très instruit, mais dans la bibliothèque de son Maître, il avait trouvé un recueil de poèmes terrien qui l’avait littéralement séduit. Il se leva d’un coup et, rageur, récita à voix basse quatre vers en marchant rapidement de long en large :

« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle,
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle,
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ! »

Devenait-il fou ? Désemparé par un mal de vivre insoutenable, il… Eh bien, que t’arrive-t-il encore ? Tu deviens poète ? Bâtard que tu es ! Fuis ! Fuis ! Ou crève, peu m’importe !

« Oui, c’est le Spleen qui me ronge… » chuchota-t-il, en arrêtant de marcher, la tête emprisonnée entre ses mains.

Soudain, il se redressa. C’était maintenant la nuit. Le jeune homme se mordit la lèvre inférieure. Il lui fallait partir. Maintenant. Agilement, il sauta du toit, mais atterrit avec douleur contre le sol. Un crac sonore retentit. Il avait mal calculé la distance, résultat, son poignet semblait s’être violemment cassé. Il se mordit la langue pour ne pas hurler de douleur. Il se mit à marcher, avec maints tremblements. La nuit serait longue, très longue…

« Mère, je vous hais de m’avoir mis au monde ! » se plaignit-il de sa voix efféminée.