... on fait forcément des rencontres! [PV Arween]

|Auberge Lakia ->|

Je suis le panneau, bien que je connaisse le chemin par cœur. Je marche sur le sentier de petits cailloux, entres les grands arbres. J'ai envie de grimper sur l'un d'eux et de sauter d'arbres en arbres. Mais je préfère garder mon arc à la main plutôt que le mettre dans mon dos comme je le devrais si je grimpe. Ca ferait une bonne surprise que d'arriver par les arbres. Chaque fois que je vais à l'Auberge Lakia - ou autre part -, j'arrive en les surprenant tous... tous sans exception. A Seborn, je suis connue pour ça, la surprise, la ruse. Boarf, je ne suis pas une star international, mais les quelques dizaines d'elfes ou autres êtres qui me connaissent déjà, ne s'attendent jamais à une arrivée normal par la porte d'entrée.
Un jour, je suis entrée à l'Auberge par la cheminée, j'avais quand même vérifié qu'il n'y avait aucun feu avant d'y pénétrer ! Tous les regards avaient convergé vers moi. Et j'avais fait une peur bleue à l'aubergiste, qui se demandait ce qui se passait dans sa cheminée. Il sait parfaitement lui aussi que j'aime surprendre mais ne s'attendait pas à ce que je passe par là pour entrer !
Qu'est-ce que je pourrais bien mettre au point aujourd'hui ? Pas la même chose quand même ! Oh ! Je sais !
J’accélère le pas, ce n'est pas le temps de traîner dans la forêt. L'aubergiste, que je connais bien, va faire durer les adieux pendant toute la journée, il va me proposer de boire, de manger, danser, tout un tas de trucs.
Je me suis déjà saouler, un groupe de lutins était à l'Auberge et l'une de leurs farces, c'était de me saouler. Ils avaient entendu parler de moi, l'elfe qui surprend toujours et avaient décidé de me jouer un tour. Bon, j'étais pas saouler au point de tomber dans les bras d'un Troll quand même pas ! Mais assez pour que l'aubergiste soit obligé de me donner une chambre pour la nuit. Mes parents s'étaient fait un sang d'encre et en rentrant je m'étais fait incendié. Mais ça avait été drôle !

Je vois enfin le bâtiment, je m'approche encore un peu et regarde les fenêtres. Magnifique ! Une fenêtre est ouverte et de dehors on peut voir le comptoir, avec toutes les boissons... Ca va être du gâteau !
Je m'approche, encoche une flèche et me mets en position. Tout est calme dans l'auberge, ils ne vont pas s'y attendre. Beaucoup de gens savent que je surprends, mais ils ne savent pas quand ni où et c'est ça le plus drôle !
Je me mets à la fenêtre et tout doucement, sans bruit je l'ouvre encore un peu. Par chance, il n'y a personne à la table près de la fenêtre. Je rentre un peu la flèche par l'ouverture, tends la corde et je vise.
VIIION On entends la flèche voler et sans attendre le bruit qui m'indiquera qu'elle est arrivée à destination, j'ouvre la fenêtre entièrement et d'un bond habile, je saute à l'intérieur.
Et justement, à l'intérieur, c'est la cacophonie : la flèche à atteint son but. C'est-à-dire une bouteille de bière, qui explose en milles morceaux et déverse son contenu tout autour d'elle. Oh, je n'ai pas employé une flèche banale, sinon elle se serait brisée avant d'avoir casser la bouteille. C'est une flèche de chasseur, qu'il est très dur de casser.
Je saute derrière le comptoir du même bond habile que pour entrer par la fenêtre. Je me dirige vers l'étagère trempée de bière, et récupère ma flèche. Puis je me retourne, l'aubergiste me regarde, mi-énervé mi-content. Il dit alors :

- C'est malin ça ! Tu pouvais pas rentrer par la porte comme tout le monde ?!

- Tu me connais non ? La porte c'est pas mon truc, je te la repaierais cette bouteille. Au moins j'ai eu l'effet de surprise voulut ! dis-je avec un clin d'oeil.

D'un ton radoucit, il reprend :

- Je devrais le savoir, chaque fois que tu viens, tu fais peur à tout le monde ! J'espère bien que tu l'as repaieras ! Tu vas faire fuir mes clients !

Il s'approche de moi et me tape dans le dos, nous éclatons de rire, sous le regard perdu des clients. Il n'est jamais énervé contre moi, quand il l'est, ce n'est que comédie. Il explique la situation à ceux qui ne me connaissent pas puis éponge la bière qui goute de l'étagère.
Soudain, je sens une odeur. Je hume l'air, ça vient d'une table légèrement à droite de moi. Une jolie jeune femme habillée avec une robe verte courte et d'un décolleté plongeant danse, ou du moins dansait, sa magie, verte elle-aussi s'enroule autour d'elle. Elle s'est stoppé net en me voyant arriver. L'aubergiste remarque ma pétrification et me demande ce que j'ai.

- En voilà des manières ! Se transformer en jolie jeune fille alors qu'en vérité tu es une dragonne ! dis-je fort pour que tout le monde m'entende mais en me tournant vers la fille.

Bon, les adieux ce sera tout à l'heure, je voudrais d'abord savoir pourquoi cette dragonne s'est changée en superbe jeune fille à grand charme, alors qu'en vérité, c'est une reptile.
Son air froid me montre clairement qu'elle se demande comment je connais sa vraie nature.