« Broken souls, cry around me » { Ombe }

« And I don't know why I go the way ; Down by the riverside »

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Nuit noire. Les ténèbres oppressaient les masques gris. Un silence macabre régnait. Puis, des cris déchirèrent la nuit.

Ton cœur battait la chamade. Ton maître, ton amour secret, t’avait confié un devoir à accomplir. Tu lui obéirais. Tu ferais n’importe quoi pour lui. Cette nuit, tu allais adorer ta mission. Tu allais apprécier sa simplicité digne d’un enfant. Tu allais t’amuser. À ta façon. Tu te dirigeais vers les sous-sols. Les salles glaciales te firent frissonner. Ton corps tremblait d’excitation. Ta robe bouffante dansait à chaque mouvement de tes pieds. Tes yeux éternellement inquiets scrutaient l’obscurité. Tu avançais, appréciant le sol froid sous tes pieds. Puis, enfin, tu parvins à la salle numéro cinq. Une petite pièce délimitée par quatre murs de pierres grises. Sur une longue table en bois, un corps t’attendait. Un cadavre vivant, attaché à la table par des chaines. Au fond trônaient sur un guéridon divers jouets. Tu souris. Le jeu allait commencer.

Tu t’approchas du corps endormi. Une jeune femme. Tu ne la connaissais pas. Ça t’était bien égal. Tu lorgnas les instruments pointus sur le guéridon. Tu ne les utiliserais pas. Tu préférais tes propres armes. Tes amies. Tu plongeas une main gantée dans la poche cachée de ta robe, sur le côté. Un petit couteau effilé apparut entre tes doigts fins. Tu le manias avec dextérité. Les prunelles chargées de jubilation, tu posas une main sur le front de la fille. Avec grâce, tu déchiras sa robe et ses autres vêtements également, en passant ton couteau sur son ventre. Tu te mis à chantonner une berceuse. La fille était toujours endormie. Peut-être inconsciente. Tu effleuras ses cheveux foncés, fredonnant encore, comme attendri par le flegme de cette créature. Puis avec douceur, tu pris ton arme et entaillas sa peau. Son ventre se souleva, comme s’il se réveillait soudainement. Avec un sourire, tu la regardas s’éveiller. Tu posas un doigt sur sa plaie et appuya. Tu le portas ensuite à ta langue et savouras l’exquis liquide. Chantant toujours à voix basse, tu t’entaillas le pouce avec ton couteau avec lenteur, sans bouger. La douleur te fit gémir de plaisir.

Souffrir la nuit était tellement plus jouissif.

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♔:

« My blood belongs to me. »

Nuit sans lune. Une ombre marchait. Une ombre masquée. Marquise s’aventurait toujours plus loin, l’espace l’enivrait. Et elle tomba devant cette grande forteresse de pierres grise. Cette ombre impressionnante qui la lorgnait. Comment était-elle arrivée là ? Elle-même ne le savait pas. Ombe s’entait la puissance effrayante de ses lieux. Elle n’avait pas peur. Elle comptait s’éloigner sans plus d’attention ni de curiosité quand tout dégénéra : une patrouille qui passe à coter d’elle, une branche sèche qui craque au mauvais moment, des cris d’alerte et Ombe fût encerclée. Horus s’envola sur son ordre muet et ferma son esprit à sa sœur d’âme. Quel soit prise ou nom, il ne souffrirait pas. L’hybride avait peut-être été entrainée beaucoup plus que la moitié de sa vie à savoir réagir en toutes situations, ils étaient trop nombreux. Enragée par la mort de quelques un de leurs compagnons que Marquise avait promptement tuée, ils redoublèrent d’effort et Ombe fût prise. Un coup au mauvais endroit, un trait de magie noir et les ténèbres l’emportèrent.

Noir qui l’entourait. Aucune lumière. Aucun espoir. « Tu ne serres à rien, tu n’es rien, tu n’es là que pour nous servir ».

Une berceuse parvient à ses oreilles. Une berceuse funeste. Les ténèbres s’étiraient autour d’elle. Elle retomba dans ce puits sans fin pour un temps indéfini. Elle légère douleur la tira enfin de ce néant. Elle ouvrit ses yeux de sang et analysa tout de suite la scène. Elle était enchainée à une table. Enfermée dans une pièce sombre et humide. Reconnaissance immédiate : salle de torture. Sa robe courte mais qui n’entravait pas ses mouvements lors d’un combat était déchirée. Un doigts se posa sur sa plaie et s’emplit de liquide rouge. La personne qui l’avait en charge le porta à sa bouche et sembla savourer l’hémoglobine. Un air de berceuse ne quittait pas ses lèvres. Un homme ? Une femme ? Un enfant ? Ombe n’arrivait pas à défirent la nature de l’individu qui s’entailla la main et but son sang. La blessure de l’hybride cicatrisa, signe du sang de lycan qui coulait dans ses veines. Tournant son visage masqué par un simple loup de dentelle noire, Marquise parla d’une voix froide :

-Tu apprendras que mon sang n’appartient qu’à moi et à personne d’autre.

Elle lui cracha au visage.

Une pluie de sang coulait de son doigt. Averse funèbre.

La blessure que tu lui avais faite guérissait déjà. Tu compris qu’il ne s’agissait pas d’une simple humaine. Un monstre, sans doute. Sur cette planète, tant de créatures étranges existaient. Tu fermas les yeux un instant. Tu te sentis étourdi. Tu te mordis la langue, te repris. Une voix froide s’éleva. La fille. Un caractère fougueux. Cela te plaisait. Soudain, tu reçus une matière visqueuse dans les yeux. Tu laissas échapper une douce plainte. Tu portas une main à ton visage, voulant le laver. Mais tu te ravisas. Cette sensation si marquante d’être humilié, tu l’aimais. Se sentir faible, inférieur. Tu connaissais. Ton sourire se métamorphosa en grimace. Tu ignorais comment réagir, exactement. Tu te sentais si pitoyable. Tes doigts devinrent mous. Ils laissèrent chuter ton couteau ensanglanté. La lame rencontra le plancher de pierre. Bruit clair. Résonnant. Tu reculas, fixant de tes yeux de saphir ta victime. Tu te penchas et ramassa ton arme chérie. Ton chapeau de roses quitta ta tête. Tu ne le ramasserais pas. Tes cheveux mêlés tombèrent sur ton front, cachant une partie de tes yeux. Un rideau de ténèbres. Avec délicatesse, tu approchas la lame du couteau près de tes yeux avec laquelle tu enlevas l’affreuse salive. Il en resta. Tu ne t’en préoccupas pas. Tu aurais peut-être dû prononcer quelques mots. Cette fille t’avait défiée. Elle avait tenté de s’imposer à toi. De te montrer qu’elle était bien plus forte que tu ne le pensais. Poignard de sang à la main, tu ignoras sa voix qui faisait écho dans ton esprit troublé. Tu chuchotas de ta voix si douce, féminine :

« Tu ne peux pas t’enfuir. Laisse-moi te faire mal. Sois docile avec moi »

Si tu la laissais te dominer, ton maître ne te le pardonnerait jamais. Il pouvait se montrer si cruel. Tu devais toutefois avouer que tu aimais cela. Dès que tu apercevais son masque se poser sur toi, tu rougissais de plaisir. Tu aimais qu’il te manipule et fasse couler ton sang. Cela te procurait une satisfaction sans nom. Tu étais inférieur en sa présence. Tu le savais comme il le savait. Tu parvins à sourire de nouveau, rien qu’à pensant à ton maître. Tu imaginais sa joie lorsque tu aurais fait saigner cette intruse à mort Peu importe ce qu’elle avait fait. Elle le méritait sans doute. Tu vins vers elle encore une fois. Tu devais t’amuser et oublier ta honte. Tu pris donc ses mains enchaînées. Doigts délicats. Si fragiles. Tu entonnas une seconde chanson.

« Un deux trois, je te coupe les doigts. Quatre, cinq six, tu assistes à ton supplice. Sept, huit, neuf, ce n’est pas du bluff »

À chaque chiffre prononcé, tu donnais un furieux coup de couteau sur un de ses doigts. Au dixième, tu ricanas :

« Et dix, tu voudrais que ça finisse »

Tu aimais bien chanter lorsque tu torturais quelqu’un. Cela accentuait ta folie. Riant, tu regardais le sang serpenter entre les doigts de la fille. Rivière vermeille sans fin. T’agenouillant à terre, près de ton chapeau fleuri, tu pris son index et l’enfonça entre tes lèvres rouges. Sans hésiter, tu le suças en poussant de petits couinements. Délicieux. Tu ressemblais à un vampyr bsh comme ça. Dire que tout ceci n’était qu’un amuse-gueule.

Les yeux avides de souffrance. Deux puits insatiables.

« Do you wish that I make you suffer ?»

Etre docile ? Ombe avait été docile pendant toute son existence. Elle ne l’était plus, elle avait trop souffert. Une nouvelle comptine traversa les lèvres de son bourreau. A chaque nombre, un coup de couteau s’abattait. Marquise regarda sans ciller le sang couler de ses doigts. Une des choses qu’elle avait appris quand elle n’était encore que X309, c’était de refouler la douleur et de ne pas la montrer. Son visage était sans expression. Nouvelle analyse : blessures trop profondent pour que les tissues se régénèrent. Elle retient un gémissement de dégout quand son doigt ensanglanté toucha les lèvres rouges de l’individu en face d’elle. Elle se reprit. L’hybride enfonça son regard dans celui si sombre du tortionnaire et prononça d’une voix dénuée de sentiments :

-Ne t’ai-je pas dis que mon sang était ma propriété et qu’il ne t’appartenait pas ?

Une contorsion de son poignet et elle réussit à griffer son visage. Son regard sanglant scruta son bourreau, attendant sa réaction. Une voix qui pouvait passer pour féminine, des habits de femme mais un infime détail retient son attention. Si infime qui paraissait invisible et Ombe faillit ne pas le voir : une pompe d’Adam naissante. C’était donc un homme ou un jeune homme a en juger par sa voix fluette. Encore que l’hybride pouvait se tromper mais ça n’avait pas d’importance. Il restait une personne folle parmi tant d’autre. Se coupant de ce qui l’entourait, n’écoutant plus ce qu’il fredonnait et n’apportant pas d’importance à ce qu’il lui faisait, elle entra dans son monde pour trouver une idée, un espoir, de sortir d’ici. Promenant son regard indiffèrent et sans vie sur ce qui se passait autour d’elle, elle entrevit une table sur laquelle des outils de tortures étaient situés. Elle pouvait toujours essayer de les atteindre. Réflexion. Changement de tactique. Elle activa son charisme. Les cicatrices qui parcourraient son corps semblèrent disparaitre, laissant place à une peau pale et fine, une peau de porcelaine. Ses lèvres devinrent d’un rouge sang donnant envie d’y gouter. Ses longs cheveux d’ébènes formèrent comme une couronne au-dessus de son visage à moitié masquée de dentelle. Ombe était devenue sombre beauté. Vrillant son regard dans celui du possible jeune homme, elle murmura une phrase simple, dénuée de sarcasme ou de menace, une simple question :

-Souhaites-tu que je te fasse souffrir ?

» Rules are made to be broken ϟ ft Mara [petit M]